Pour vous, qui suis-je?

21ème dimanche ordinaire

Dimanche 27 août 2017

Isaïe 222, 19-23 ; Romains 11, 33-36 ; Matthieu 16, 13-20

 

Nous connaissons le principe du micro-trottoir afin de récolter les opinions des uns et des autres sur un sujet précis. C’est ce que semble faire Jésus dans l’évangile de ce dimanche. Il interroge les disciples pour savoir ce qu’on dit à propos de lui-même et continue en se faisant plus insistant pour que les disciples disent eux-mêmes ce qu’ils pensent : “Qui est le Fils de l’homme ? Pour vous qui suis-je ?” Pour ceux qui n’auraient pas compris l’identité du Fils de l’homme en restant figé au livre de Daniel dans l’Ancien Testament, la question aux disciples donne l’identification à faire entre Jésus et le Fils de l’homme.

 

En cette fin d’août 2017, à quelques jours de la rentrée, on pourrait s’amuser dans nos paroisses et au-delà, en demandant “Pour vous, qui est Jésus”… en évitant de répondre selon le modèle du catéchisme officiel diocésain : “Pour nous racheter, Jésus-Christ a souffert une cruelle agonie. Il a été trahi par Judas, couronné d’épines, flagellé, condamné par Ponce-Pilate. Enfin, il est mort cloué sur la croix.” Bien sûr, c’est toujours vrai, mais pour nous, aujourd’hui, qui est Jésus ?

 

Sans doute insisterons-nous davantage sur la dimension personnelle, relationnelle entre lui et nous, avec les conséquences pour vivre à sa suite. Saint Pierre a répondu avec son charisme impétueux : Tu es le Christ, le Fils u Dieu vivant”. Nous savons que, dans le quart d’heure qui suit, il fait traiter de Fils du diable et mis au coin, à l’arrière du groupe. Il ne suffit pas en effet d’avoir la bonne réponse, encore faut-il marcher à sa suite. Il a essayé à Gethsémani, avec une épée ! Il a encore essayé dans la cours de la maison de Caïphe, mais il s’y est piteusement désolidarisé de Jésus par trois fois. Par la suite, on retrouve Pierre devant la foule à Jérusalem le jour de Pentecôte…

 

Pour nous, aujourd’hui, partager et échanger sur nos réponses pourrait être une manière de grandir dans la foi : voilà ce qu’aujourd’hui je retiens de Jésus, comment je me sens concerné par son existence et son attente…

 

Dans la première lecture, tirée d’Isaïe, nous voyons une certaine représentation de Dieu quelque peu autoritaire qui choisit son serviteur, ses serviteurs. L’image retenue est celle de quelqu’un “qui tient la route”. On retrouve cette image dans la réponse de Jésus à Pierre : “tu es le roc sur lequel je bâtis mon Eglise”. Après avoir réaffirmé ce que nous croyons de Jésus, puissions-nous rester le roc sur lequel on s’appuie, le crochet auquel on peut se raccrocher.

 

Nous pouvons penser aujourd’hui aux innombrables chrétiens d’Orient, persécuté, fuyant la haine et la mort et qui gardent espoir de revenir continuer à être porteur de lumière. Enfin, au moment où s’annonce une nouvelle année puissions-nous être de ceux qui encouragent leurs frères à développer des chaînes de solidarité, d’amitié, d’espérance. EH.