Célébration de départ des Filles de la Charité à Belval

Extraits de l'homélie

Le projet de reconversion de l’abbaye de Belval date de plus de 6 ans. 

Dès le départ nous voulions avec foi, force et conviction que la vie consacrée soit présente dans ce projet, non pas en mémoire des soeurs cisterciennes parties à Igny mais parce que le lieu la réclame et aussi parce que les gens- les gens ordinaires comme le dirait Madeleine Delbrel- parce que les gens ont besoin de ce lien, de cette écoute, de cette attention, de ce signe. Dans les gens ordinaires je nommerai particulièrement les plus fragiles, les plus pauvres, les plus blessés.

Naturellement,  nous nous étions tournés vers la Compagnie des Filles de la Charité avec qui l’Asssociation d’Aide aux sans Abris d’Arras est entrée en connivence depuis le début de son existence.

A l’appel de St Vincent de Paul et à la suite de Louise de Marillac les filles se sont engagées à aimer et à servir les pauvres.

Ce fut donc avec elles que nous avons commencé.

Comme je le disais aux journalistes, ce n’est pas une parenthèse de 3 ans ni un livre que l’on referme. C’est un chapitre qui se tourne. Mais on ne pourra pas écrire la suite ni comprendre la suite sans ce chapitre. Désormais, mes chères soeurs, vous faîtes partie de l’histoire de ce haut lieu et de ce beau projet.

Vous avez essayé -tout comme nous essayons tous-  de faire fructifier les talents des uns et des autres, qu’ils soient consacrés, laïques, bénévoles ou salariés. Le projet veut mettre en valeur tous les talents. C’est une question de bonheur pour aujourd’hui et aussi pour demain, dans un avenir proche comme lointain, en Dieu. L’Evangile de ce jour le dit.

Celui qui n’avait qu’un talent n’a pas pris de risques. Alors il s’est reposé dessus. Il a tué son temps en n’en faisant rien!

 

  Comme il est dommage de ne vivre que pour tuer son temps, ce trésor de Dieu ! Saint Jean Chrysostome écrit : « Que personne ne dise : je ne dispose que d'un talent, je ne peux rien obtenir. Avec un seul talent tu peux aussi agir de façon méritoire ». Triste chose que de ne pas tirer un véritable rendement, de toutes les capacités, petites ou grandes, que Dieu accorde à l'homme pour qu'il se consacre à servir ses frères, les coeurs et la société ! Lorsque, par égoïsme, le chrétien se retranche, qu'il se cache, qu'il se désintéresse, en un mot lorsqu'il tue son temps, il risque fort de tuer son ciel. Celui qui aime Dieu se donne lui-même. 

 

L’avenir désormais, quel est-il?

L’apoclayspe de st Jean nous invite à ouvrir la porte du ciel, à entendre, et à voir.

Les 4 vivants sont les évangélistes. Nous les représentons souvent avec ces figures de l’apocalypse: 

le premier Vivant ressemble à un lion, C’est Marc.

le deuxième Vivant ressemble à un jeune taureau, C’est Luc.

le troisième Vivant a comme un visage d’homme, c’est Matthieu.

le quatrième Vivant ressemble à un aigle en plein vol, C’est Jean.

 

Cette vision nous dit qu’Il y a donc une vie future. Elle est pour ceux qui donnent leur temps au service de l’Evangile. Seul Dieu, ce roi qui revient, pèsera, jugera. Il y aurait même la mort pour ce qui ne donne pas de fruit.

 

Soyons donc vigilants à continuer pour les pauvres qui sont une priorité évangélique.

Ne gaspillons pas notre temps sur la terre. Nous sommes invités à l’investir au-delà de nos orgueils, de nos mesquineries, de notre propre intérêt. 

Faisons confiance en l’avenir. Investissons-le. Il est promesse de Vie.

 

Abbé Pierre-Marie Leroy

Article publié par Françoise Dequidt • Publié • 1042 visites