Cherchez le Royaume de Dieu

8ème dimanche  ordinaire - commentaire

Isaïe 49, 14-15 ; 1 Corinthiens 4, 1-5 ; Matthieu 6, 24-34

 

La lecture de Matthieu 6 proposée ce dimanche suppose de lire aussi  l’Evangile du mercredi des Cendres, lequel est situé avant le texte lu ce dimanche. Encore faut-il ne pas oublier le paragraphe où Jésus, selon Matthieu, remet aux auditeurs du “sermon sur la montagne” le Notre Père : “Quand tu pries… ”. L’aumône, le jeune et la prière, trois fondamentaux en monde juif que Jésus a repris et placé au centre du sermon sur la montagne, comme étant constitutifs de l’être chrétien.

 

Dans les lectures de ce dimanche on retiendra l’appel à la confiance que nous devrions avoir envers le Seigneur, plus que la crainte du jugement : Dieu ne peut pas nous oublier, à cause de l’amour qu’il a eu pour nous, amour qui se continue de génération en génération. Cette confiance se trouve évoquée à la fin de l’évangile de ce jour, faisant une comparaison avec l’oiseau du ciel et le lys des champs.  C’est une expression de confiance qui rappelle le psaume 8 où le psalmiste s’écrie : “Qu’est-ce que l’homme que tu te soucie de lui, le fils d’homme que tu en gardes mémoire”. Ainsi le sermon sur la montagne est tout à la fois exigeant et rassurant.

 

Quand nous lisons ces textes, nous arrive-t-il de penser à la manière dont pourrait le lire un enfant de Syrie, de Mossoul ou du Soudan ? Et ces milliers ou millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui ne peuvent espérer en l’homme, tant les nations dites civilisées se sont repliées sur elles-mêmes, oubliant que ce sont elles qui ont créé les pays et les frontières ; que ce sont elles aussi qui possèdent et vendent les armes et les munitions ! Ne vous faites pas de souci, écrit Matthieu. A son époque les disparités entre nations étaient sans doute plus faibles qu’elles ne le sont aujourd’hui. Mais, hier comme aujourd’hui, chacun cherche son propre intérêt, son propre avantage.

 

Jésus nous appelle à “chercher d’abord le Royaume de Dieu et sa justice”. Comment correspondre aujourd’hui à ce que Dieu attend de nous ? Ce n’est pas simple et les appels à se replier entre nous se multiplient (communautarisme, brexit, chacun pour soi, etc). Or c’est à former un seul peuple que nous sommes appelés, un peuple où l’on partagera les richesses produites (cf. le repas sur la montagne selon Isaïe). Le sermon sur la montagne introduit à une nouvelle manière de  vivre, non pas dans l’insouciance, mais dans le souci du frère. E.H.