Choisir le Christ

21ème dimanche ordinaire

Josué 24,1 et 15-18 ; Ephésiens, 5, 21-32 ; Jean 6, 60-69.

L’évangile de ce dimanche constitue la dernière étape du long chemin qui nous a amené, nous et les apôtres, depuis la multiplication des pains jusqu’à la synagogue de capharnaüm, où un long discours oblige les auditeurs à choisir. Dimanche prochain nous retrouverons la lecture continue de Marc que nous avions abandonné en juillet.

 

A Capharnaüm la proclamation de Jésus a été contestée avant même la fin du discours. Ensuite la plupart des auditeurs sont partis ; enfin la question posée aux disciple montre qu’en fin de journée ils sont peu nombreux à suivre Pierre dans sa déclaration : “A qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle !”.

 

Le petit nombre de ceux qui suivent le Christ ce jour-là est sans doute à l’image du petit nombre des chrétiens qui suivent les apôtres. Il ne faut pas s’imaginer qu’ils étaient la majorité de l’empire romain à suivre l’annonce de l’Evangile. Pour la majorité des Juifs et pour la plupart des païens, leur esprit ne s’est pas ouvert à l’Evangile. Cette même déception risque de nous envahir aussi en ce début de siècle où nous constatons la difficulté de faire grandir le nombre des amis de Jésus, tout au moins dans le vieil Occident dit chrétien.

 

Est-ce le discours “manger son corps,… ou à la suite de Moïse ils sont morts, etc.,” qui dérangeait ? N’est-ce pas plutôt la manière de vivre proposée par Jésus qui dérangeait, ses fréquentations des pauvres et des pécheurs, son partage pour la multitude, son pardon au nom de Dieu ? En langage ordinaire, on dirait : « Je ne mange pas de ce pain-là ». N’est-ce pas sur le même modèle que l’on peut entendre les refus adressés au pape François depuis son élection, son invitation à aller aux périphéries, revoir les jugements sur les mariages et divorces, une miséricorde comme Dieu et non selon nos critères… Sommes-nous prêts, comme Pierre, à suivre Jésus ?

 

Au ch. 5 de la lettre aux Ephésiens Paul traite de la relation entre époux. Le mot 'soumission' a pris une telle connotation péjorative que nous ne savons plus interpréter correctement les paroles de Paul. Il ne veut certainement pas dire se rendre esclave… Il est aussi regrettable d’avoir repris la citation de Genèse « « L’homme quittera son Père et sa Mère… » pour en faire une arme de guerre contre la société moderne. Cette phrase n’est-elle pas une condamnation du célibat ? A moins que Paul comme bien souvent ne soit plus nuancé que nous et invite d’abord à imiter le chemin de Jésus, où l’on cherche à vivre des relations d’amour, d’alliance, come le Christ a aimé son Eglise. EH