Corps et sang du Christ.

Fête du saint sacrement…, ou fête de l’action de grâce.

Exode, 24, 3-8 ; Hébreux 9, 11-15 ; Marc 14, 12-26.
 

Avec cette fête est clôturé le cycle de Pâques et de Pentecôte. Nous aurons désormais, jusqu’en octobre, la succession des dimanches ordinaires.


L’Evangile lu ce dimanche reprend les paroles du Christ le jeudi-saint, paroles d’action de grâce. Si nous n’y prenons pas garde, nous risquons d’oublier l’attitude principale qui préside la prière du chrétien : se tourner vers Dieu, pour le remercier, lui rendre grâce… “Que ton nom soit sanctifié” disons-nous souvent sans y prêter attention. Le mot eucharistie cache son origine : “action de grâce”. Ce faisant nous ne faisons que répondre aux premières paroles de la Bible par lesquelles est qualifiée l’œuvre d Dieu dans la création du monde : “Et Dieu vit que cela est bon”. Cela est même très bon, est-il précisé lors du dernier refrain concernant la création de l’homme et de la femme, lors de la reconnaissance que ce couple est à l’image de son créateur.

 

Nous avons de bonne raisons de nous plaindre devant le mal et les forces du mal à l’œuvre en nous et autour de nous, et lorsque nous prions aux intentions de l’Eglise et du monde, nous évoquons telle et telle situation dont nous souhaitons être délivrés. Cela n’empêche pas d’avoir comme première intention le merci à Dieu. A l’occasion de toutes ces belles choses où s’expriment la force d’aimer, le désir de faire grandir la création, les découvertes scientifiques, médicales et autres, combien d’occasions pour nous tourner vers Dieu notre Père. L’offrande du pain et du vin au début de chaque eucharistie donne l’orientation de la prière : voici le pain et le vin, fruits de la terre et du travail. Nous te les présentons, ils deviendront le pain de la vie et le vin du Royaume éternel…

 

Un élément de cette prière risque de passer inaperçu : le signe de l’alliance. En prenant ce pain et ce vin, en en faisant l’offrande (signe de l’offrande de nos vies) nous rappelons l’alliance entre Dieu et nous. C’est notre réponse au désir premier venu de Dieu de nous rendre participants de sa vie divine. Si nous relisons le début de constitution conciliaire sur la Parole de Dieu (Dei Verbum) ou celle sur l’Eglise Lumière des hommes (Lumen Gentium), nous découvrons un paragraphe pour rappeler l’initiative de Dieu de se rendre proche de nous. Sans doute est-ce cela qu’il nous faut avoir en mémoire, à chaque eucharistie, mais aussi en tout temps. Abbé Emile Hennart