Dieu, notre Père…

17ème dimanche ordinaire

Genèse 18, 20-32, prière d’Abraham pour Sodome et Gomorrhe ; Colossiens 2, 12-14 ; Luc11, 1-13.

L’évangile de ce jour est dans la continuité et la mise en œuvre de l’histoire de Marthe et Marie dimanche dernier. Nous avons tellement tendance à opposer l’attitude de Marie aux pieds de Jésus, par rapport à Marthe qui œuvre au service de l’accueil que nous reprenons les paroles de Jésus “elle a choisi la meilleure part”, comme exclusives de l’une par rapport à l’autre. Ce faisant que nous oublions la parole des psaumes et de Jésus : “heureux celui qui écoute la parole de Dieu et la met en pratique”.

 

Nous avons ce dimanche la suite de l’évangile selon Luc entendu dimanche dernier. Une suite qui met en œuvre l’attitude de Marie et Marthe. Cela commence par la prière de Jésus donnée aux disciples (le Notre père correspondrait à l’attitude de Marthe aux pieds du Seigneur) et cela continue immédiatement par l’accueil du voisin qui tambourine en pleine nuit pour offrir un bout de pain à un visiteur arrivé à l’improviste, ce qui correspondrait à Marthe et le souci des réalités concrètes. Ainsi on ne peut séparer l’amour de Dieu de l’amour du prochain. Si nous relisons les ch. 11 à 15 de Luc, nous découvrirons combien la miséricorde de Dieu s’insinue dans le concret des existences : le juge invité à rendre justement la justice, les paraboles de la miséricorde : la drachme retrouvée, la brebis perdu le fils perdu et retrouvé… A travers la miséricorde envers le prochain se dessine quelque chose de la miséricorde de Dieu. Au lieu d’opposer Marthe et Marie, nous ferons mieux d’associer leurs deux attitudes qui se complètent et de mettre en œuvre l’ensemble des paroles de Jésus contenu dans les chapitres 11 à 15.

 

Ainsi la pauvre veuve qui insiste auprès du juge pour obtenir un peu d’attention à son égard etc. De la première lecture, tirée de la genèse, nous avons un autre épisode où Abraham discute d’égal à égal avec Dieu… nous sommes loin de salamalecs que le jeune clergé voudrait imposer au peuple de Dieu en insistant sur les distances et déférences qu’il faudrait avoir à l’égard d’un Dieu omnipotent. Telle n’est pas l’image du dialogue d’Abraham avec son Dieu à propos de Sodome et Gomorrhe. Si m’on veut revenir aux temps anciens, revenons à ce style de dialogue entre Abraham et Dieu. Alors nous pourrons nous confier à Dieu dans un cœur à cœur tel qu’ l’on fait bien des saints et saintes de notre sanctoral. S’il fallait donner d’autres détails, il suffit de constater que le prière donnée par Jésus ne s’adresse pas à une divinité supérieure du panthéon céleste, mais bien à un Père. L’aurions-nous oublié ? Le Dieu qu’est venu nous révéler Jésus est un Dieu père, bine plus qu’un Dieu tout-puissant. Les rédacteurs de la nouvelle liturgie sauront-ils nous le faire découvrir, à la suite de Jésus ? E.H.