Edito : Suivre Jésus sur le chemin.

Eglise d'Arras n°6

A l’horizon de ce mois de mars se profile le dimanche des Rameaux et la semaine sainte. Nous sommes appelés à suivre Jésus sur son chemin. Le lecteur qui parcourt l’Evangile de Marc, chapitre après chapitre découvrira que le dernier épisode avant l’entrée de Jésus à Jérusalem évoque les péripéties d’un aveugle, à la sortie de Jéricho. Il sera le premier à suivre Jésus sur le chemin vers Jérusalem. Il s’appelait Bartimée et criait au bord du chemin : Aie pitié de moi Seigneur… Aussitôt les bons et fidèles disciples ont cherché à l’empêcher de s’exprimer : un tel pauvre, marqué par les infirmités de la vie ne mérite pas de venir déranger le Maître ! Qui d’entre nous n’a jamais ressemblé à ces disciples zélés, sur le chemin, qui dressent une barrière devant celui que l’on estime indigne de s’approcher de Jésus ? Les bons et fidèles disciples avaient entendu les enseignements de Jésus, ils l’avaient vu pratiquer la proximité des pauvres et des moins que rien. Pourtant ils on failli devant cet aveugle dérangeant.

 

Dans ce numéro sont présentés des parcours de catéchumènes. Certains ont fait le pas vers le baptême lors de la célébration du premier dimanche de carême. Pour beaucoup d’entre eux, la mise en chemin vers Jésus a été consécutif à une attente, une épreuve, un désir de donner sens à sa vie, le désir de voir clair dans une vie parfois (souvent) chahutée : “Seigneur, fais que je voie !” Ce fut leur prière sur le chemin vers Jésus. N’est-ce pas aussi notre prière : “Seigneur, que je voie clair au milieu des sollicitations de la société, au milieu des impasses, des sirènes publicitaires et autres”. Le fait même d’être appelé à votre voter interroge notre conscience d’homme et de croyant : de quelle société sommes-nous porteurs, laquelle favorisera l’avenir d’un monde “peuple de frères” ?

 

Sur le chemin de Jésus, chemin de sainteté, sont évoquées aujourd’hui deux figures : sœur Emilie de Villeneuve et Mgr Oscar Romero. Deux témoins, deux vies au parcours sinueux, mais où une grande place a été accordée aux plus pauvres. Une des communautés de la congrégation fondée par sœur Emilie est implantée en Pas-de-Calais, fidèle aux intuitions de la fondatrice. La communauté habite en HLM, dans un quartier peu favorisé, en périphérie de ville. C’est leur manière de mettre leurs pas dans les pas de Jésus, d’être présence chrétienne dans le quartier. Il existe bien d’autre manière de suivre Jésus sur le chemin.

 

Durant les semaines qui précèdent Pâques, le CCFD sollicite notre générosité et notre intelligence. Il propose la rencontre avec des partenaires, Stéphane Loroux et Lesbia Morales. Par leur présence et leurs témoignages, ils concrétisent ce que signifie la campagne CCFD autour de l’accaparement des terres (voir Eglise d’Arras, décembre 2014). A une mondialisation de l’indifférence, nous sommes invités à répondre par un autre modèle de mondialisation.

 

Abbé Emile Hennart