Elle a pris de son superflu

32ème dimanche ordinaire

1 Rois, 17, 10-16 Elie et la veuve de Sarepta ; Hébreux 9, 24-28 ;  Marc 12, 38-44 : l’ostentation des scribes et l’offrande de la veuve.

 

Ce sont deux petites scènes, comme les aime saint Marc, qui nous sont proposées ce dimanche ; dans l’une, les autorités religieuses d’Israël sont épinglées pour leur ostentation, qui n’a rien de religieuse, mais qui est bien de ceux qui savent se mettre en avant, tant ils ont de l’estime pour eux-mêmes. L’autre scène suppose d’abord un regard de compassion. Jésus à l’œil et il voit le geste qui exprime ce qui et au fond du cœur et que Marc écrit ainsi : “Tous ont pris de leur superflu, mais elle, elle a pris de son indigence”.

 

En première lecture, qui fait le pendant de l’Evangile, la veuve de Sarepta nous est présentée comme signe de la gratuité de la part de quelqu’un qui n’a plus rien dans une période de disette et qui pourtant donne encore. Son geste est même incompréhensible : qui restera-t-il pour elle et son fils ? Nous connaissons pourtant des gens capable de cette même attitude. Elle ne sait même pas à qui elle a affaire : un inconnu qui passe et qui quémande un peu d’eau et de pain et rien en échange ! Cette femme est un exemple de gratuité, de foi et de générosité.  

 

Rien ne nous empêche aujourd’hui de penser au migrant de passage et qui n’a rien d’autre à offrir qu’un merci en retour. S’ils sont souvent rejetés, certains prennent du temps pour leur donner un peu de réconfort. A Calais, cela dure depuis des années, jour après jour pour certains. Cela peut évoquer pour nous Matthieu ch. : j’avais faim, j’étais un étranger… et vous vous êtes tournés vers moi.

 

L’histoire de cette veuve qui donne de manière très discrète est reconnue par Jésus comme ayant donné plus que tous les autres, car elle a pris sur ce qui lui était nécessaire ! Elle n’a probablement pas entendu l’éloge que Jésus a fait d’elle. Nombreux sont ceux qui, malgré leur pauvreté savent s’engager dans de grandes causes et font preuve d’une véritable charité. C’est une manière de manifester quelque chose de l’amour de Dieu envers nous. Cet aspect de témoignage n’est pas souvent retenu et pourtant : c’est être à l’image de Dieu notre Père. Nous pourrons tout au long de l’année de la miséricorde méditer sur la devise inscrite au logo de l’année : miséricordieux comme le Père. EH