Faire la paix, c’est connaître l’autre.

Edito Eglise d'Erras 2016-2

 

 

Les réfugiés

Pour ce prochain dimanche, le 17 janvier, au lendemain de la parution de ce numéro, nous sommes invités à ouvrir notre prière et notre cœur à la dimension du monde des gens déplacés, immigrés et réfugiés. Notre région est aux premières loges depuis de nombreuses années. Le traité du Touquet fait des plages de la mer du Nord une impasse tissée de barbelés. De nombreux bénévoles se rendent régulièrement à la rencontre de ces lieux de non-droits. Des associations apportent leur contribution professionnelle. Depuis août dernier, les grands médias se sont enfin déplacés et ont proposé divers reportages. Nul désormais n’ignore plus les conditions de survie dans lesquelles se débattent ces gens venus de loin. Après Calais il y a aussi Grande-Synthe, et la page ne suffirait pas pour énumérer les innombrables cellules où la solidarité apporte un peu d’humanité aux rebuts de notre humanité.

La miséricorde

Après avoir franchi les portes saintes de la miséricorde, nous avons désormais tout loisir pour développer les œuvres de miséricorde, aller à la rencontre de celles et ceux qui n’ont pas de porte ni de toit pour s’abriter. Il me souvient d’un dessin au fusain sur carton d’emballage réalisé par un migrant à Calais, il y a bien longtemps, en 2003 : face à un homme en armes expulsant avec sa hotte des migrants, il y avait un Christ en croix et le panneau “Stop”. Ce Christ-là, Charlie ne l’avait pas rencontré, ou bien, il avait omis de le dessiner et c’est dommage, car ils sont nombreux les hommes et les femmes croyants qui, au nom de leur foi et de leur humanité viennent ainsi en aide à ceux que les nations laissent croupir dans la misère, l’odeur de poudre et de mort.

L’Evangile

Le Christ de Matthieu, chapitre 25, viendra-t-il nous dire : j’étais malade, en prison, nu et affamé et vous m’avez visité ? Ou, au contraire, dira-t-il “Allez-vous en loin de moi au feu éternel… car vous n’êtes pas venu à moi ? Nous risquons cependant de recevoir cet Evangile comme un appel à l’action individuelle, oubliant qu’en bien des circonstances –sinon toujours- la société fonctionne sous le mode démocratique, où les actions des uns et des autres peuvent se conjuguer, pour le meilleur comme pour le pire.

Le pape François

Le pape François, qui a vécu sous la dictature en Argentine, sait aussi le poids des choix économiques imposés par des sociétés dites libérales. Il s’est rendu à Lampedusa, à Cuba, en RCA, autant de lieux symboliques où il a voulu rappeler la dignité de tout homme, frère en Jésus-Christ : “nous devons dire ‘non’ à une économie de l’exclusion, et de la disparité sociale”. Evangelii gaudium 53

Le développement humain authentique suppose aussi de “tenir compte de la nature de chaque être et de ses liens mutuels dans un système ordonné”. Sollicitudo rei socialis n°34

L’œcuménisme

Au milieu d’un monde déchiré, divisé, où la peur nous éloigne les uns des autres, la semaine de prière pour l’unité des chrétiens oriente notre méditation sur le sens à donner à chacune de nos vies : “Appelés à proclamer les hauts faits du Seigneur”. Bonne occasion pour reprendre ensemble la prière commune du Notre Père : Que ton Nom soit sanctifié !

 

La santé

Outre l’attention aux frères des différentes confessions chrétiennes, nous pensons déjà aux personnes souffrantes et à ceux qui leur viennent en aide, à l’occasion de la journée de la santé : “Sois sans crainte”. Quelques témoignages sont ici présentés, mais d’autres témoignages seraient les bienvenus, pour le prochain numéro, début février, que ce soit par le service évangélique des malades, ou la FCPMH ou le service de la personne avec handicap. Les brancardiers et hospitaliers aussi se rendent disponibles auprès des malades…

Il y a bien des personnes que nous pouvons rencontrer, dont nous pouvons nous rendre proches. Il nous appartient de leur apporter, dans le quotidien, la joie de l’Evangile.

Abbé Emile Hennart