FAQ-Paul2-Philippiens

Questions Sur Philippiens et Galates

Questions (FAQ) Philippiens Galates

 

Comment Paul circulait-il ?

Carte Paul Mer Egée Carte Paul Mer Egée  A propos des déplacements en Grèce : la civilisation grecque ce n’est pas d’abord l’Athènes classique de nos études secondaires. La carte ci-jointe relie quelques-unes des villes où Paul s’est arrêté et montre l’existence d’un “bassin de la Mer Egée où Paul naviguait davantage en bateau que par voie terrestre. Il suffit d’imaginer le transport des marchandises à l’époque : olive, huile d’olive, blé, vin etc… c’est plus facile par mer (cabotage) que par terre… quand iles routes existaient, et encore fallait-il monter et descendre au fil des nombreuses petites plaines qui constituent la région coté Grèce et côté Asie mineure. Il ne faut pas minimiser les nombreuses relations avec les communautés juives d’abord, chrétiennes ensuite qui se sont constituées dans chacune des villes. Paul était issu d’une famille importante qui faisait commerce dans de nombreuses villes de l’Est du bassin méditerranéen. Paul avait même envisagé de se rendre en Espagne… c’est dire qu’il devait connaître plus qu’on ne pense

 

Quelle différence de climat entre  Corinthiens et Philippiens

Une maison d’Evangile écrit : “Paul, qu’est-ce qu’il est devenu sympa ! Paul est tout gentil ; on sent une affection réelle ; on le sent apaisé quelque soit le sort qui lui est promis    , il montre une grande sérénité”

 Ceci n’est pas étonnant, il suffit de comparer les contextes : Les communautés ce Corinthe sont toute jeunes et ne connaissaient pas le judaïsme. Ce sont pour la plupart des déracinés, certains esclaves venus suite aux conquêtes romaines d’Asie mineure en vue de reconstruire et repeupler Corinthe. Ils n’ont sans doute pas tout compris de saint Paul universitaire éduqué à Jérusalem. Ils ont aussi des mœurs différentes de ce qu’a connu Paul et on imagine que Paul a pu bondir à la lecture de certaines questions.

Les Philippiens, au contraire, c’est une communauté fort sympathique qui soutient financièrement et spirituellement Paul dans son aventure missionnaire en Europe. Paul a su leur partager son projet d’évangélisation (évoqué dans les Actes, 16, 6-10). Cette assiduité de Philippes à accompagner Paul a entraîné des relations fort affectueuses dont on retrouve la trace dans les expressions de l’introduction, comme : chérir, droit au cœur, etc. Dès l’introduction de la lettre aux Philippiens, on découvre le sentiment “ami-ami”, ce qui ne sera pas le cas avec la lettre aux Galates, lettre écrite quelques mois plus tard. (par ex. en 1,6 : “J’admire la rapidité avec laquelle vous avez changé d’opinion pour passer à un autre Evangile que celui que je vous avais annoncé…”Esclave prisonnier, premier siecle Esclave prisonnier, premier siecle  
bronze, contemporain de Paul. Musée de Arles
bronze, contemporain de Paul. Musée de Arles

 

Paul écrit-il aux Philippiens depuis une prison? 

La lettre aux Philippiens est écrite depuis Ephèse où Paul est emprisonné, semble-t-il pour une opposition entre lui et les guildes (corporations) de défenseurs d’Artémis et fabricants de statues et ex-voto. (Tous les interprètes de Paul ne font pas la même lecture de cet épisode, surtout parce que Luc dans les Actes ne l’évoque pas).

 

Paul et la joie de croire. Et nous?

Tous les saints n’ont pas exprimé être dans la joie du fait de croire, loin de là. Certes, il y a le dicton “un saint triste est un triste saint…” cependant beaucoup de croyants d’hier et d’aujourd’hui peuvent ne pas ressentir la grande joie de croire. Ce n’est pas seulement une question d’affectivité ou de connaissance. Parfois il vaudrait mieux parler de confiance…

Pour saint Paul, il y a une expérience particulière qu’il faut prendre en compte : sa conversion. Il semble que Paul était un homme scrupuleux, désireux de respecter l’ensemble des préceptes de la Loi afin de devenir parfait comme il pouvait l’espérer et obtenir le salut. Or le souci d'observer la Loi ne lui a jamais donné la tranquillité et la réconciliation; la pratique de la loi lui a tout au plus donné la conscience d’être pécheur et non la certitude d’être sauvé. (sauvé, réconcilié, justifié ou ajusté à Dieu sont des expressions dont le sens est proche.). Paul trouvera le salut de Dieu dans la confiance (la foi) qu’il met en Christ mort et ressuscité (chemin de Damas), au point de dire à Antioche (Actes 13, 38-39 : “L'entière justification que vous n'avez pu obtenir par la Loi de Moïse, c'est par lui (Christ) que quiconque croit, l'obtient.” Il le redit de différentes manière dans ses lettres, entr’autres Philippiens et Galates. Cela explique que, pour lui, il fut important de découvrir la foi en Christ qui lui donne réconciliation avec Dieu, qu’il avait tant désirée dans l’observance de la Loi, mais n’avait pas pu l’obtenir. C’est l’instant sur le chemin de Damas… ce fut aussi la joie de la découverte de Péguy une nuit de Noël, pendant qu’on chantait le magnificat.

 

Ceux de la maison de César.  Qui est-ce? 

(En Philippiens  1'prétoire' ou 4,22: César est devenu dans l'empire romain un nom générique pour désigner l’empereur (ce n’est donc pas Jules César.. ;) Au début de la lettre, 1,12, Paul parle du prétoire… j’aurai préféré une traduction plus moderne : “l’administration” (cela fait moins juridique ou politique que prétoire) ou “la magistrature”. Paul est en effet passé entre les mains des gens de l’administration romaine. On peut supposer que des gens de l’administration ont été convertis par Paul et les chrétiens dans la ville d’Ephèse où Paul a eu des démêlés à cause des adeptes du culte d’Artémis. Paul le laisse entendre au début de sa lettre aux Philippiens.

 

Avec crainte et Tremblement: quelle expression horrible!

L’expression crainte et tremblement est une “expression consacrée”, avec redoublement de deux mots de sens proche  pour exprimer que, devant Dieu, on n’est pas grand-chose, on est rien… Il ne faut pas chercher le sens du mot crainte, puis lui ajouter le mot tremblement… car ce n’est pas ainsi que fonctionne le vocabulaire. Il serait intéressant de comparer les relations à Dieu dans les religions païennes.

"Avec crainte et tremblement" est une expression tardive du judaïsme (livres de sagesse). Le mot crainte n’est pas à confondre avec le mot peur. IL est davantage l’expression d’un sentiment de déférence devant quelqu’un qui nous dépasse et non d’un sentiment de peur. Devant Lui on est tout petit, on n’est rien. Il faudrait rapprocher ce sentiment de l’affirmation “ne crains pas” (lors des visions, théophanies). La découverte progressive dans la Bible et le Nouveau Testament ce n’est pas l’annonce d’un Dieu qui fait peur (Dies irae...), mais d’un Dieu qui se rend proche, qui pardonne, qui redonne confiance, qui fait confiance.  On peut aussi rapprocher l’expression du cheminement que Paul décrit concernant le Christ, le mouvement d’abaissement et d’élévation qui est celui du Christ.

Les chrétiens, à la suite du Christ n’ont pas à “faire les fiers”, mais à se considérer comme les derniers, les moins que rien devant Dieu. Invitation à remarquer le v. 12 qui invite à mettre en œuvre le salut, alors que le v.13 affirme que c’est Dieu qui donne tout. (contradiction ou insistance de Paul sur le don du salut comme venant de Dieu ?)

 

Comment étaient les prisons?

Concernant les prisons, je n’ai pas trouvé grand-chose. Cela ne semble pas un sujet d’études, et les fouilles portent davantage sur les palais que les prisons. Quand on visite le palais de Caïphe à Jérusalem, on peut voir ce que l’on considère comme un cachot, où le Christ aurait été enfermé. Il semble nécessaire de distinguer ce qui est emprisonnement en attente de jugement, de l’emprisonnement en attente d’exécution. Paul, lors de son déplacement vers Rome était considéré comme en garde à vue, c’est-à-dire attaché à un soldat y compris à Rome, dans l’attente d’un jugement qui n’aura jamais lieu (absence de la partie juive d’accusation). Ici, Paul est arrêté pour délit de diffusion religieuse non autorisée ou contraire aux habitudes. Ce fut aussi le cas à Philippes, quelques années plus tôt (Actes 16, 17-23.)

 

Qu'est-ce que le livre de Vie? (Ph 4,3)

“Le livre de Vie” est une manière symbolique de représenter Dieu qui inscrit ceux qui méritent de vivre éternellement. C’est une formulation que l’on retrouve dans les apocalypses, en particulier de nombreuses fois dans l’Apocalypse de Jean 3,5,13, 17, 20 …22. L’image du Livre de Vie est familière déjà dans l’Ancien Testament (Ex 32, 32-33 ; Ps 69 ; Dn 12, 1).

Comptabilité : Paul utilise avec humour une expression comptable pour faire remarquer qu’il n’y a pas entre lui et ses convertis de calculs entre ce qu’il donne et ce qu’il reçoit de la part des communautés qu’il a fondées.