FAQ15 Jean 20-21 Après Pâques

Questions de compréhension

Au temps apres la Résurrection

 

Marie de Magdala, les apôtres au tombeau; soir de ¨paques, 8 jours plus tard.
Plus tard au bord du lac.

 

Il n'y a qu'une femme au tombeau selon Jean???

paq_magdala paq_magdala  Les récits d'après-Pâques diffèrent, entre Marc, Matthieu, Luc et Jean. Il faut éviter d'en faire un pur récit historique. La manère dont Jean consitue son récit d'après Pâque marque son souci de montrer diffentes figures, différents modèles de croyant. Ainsi on trouve Marie de Magdala, Pierre et l'autre disciple, Thomas.

Marie mettrra un certain temps avant de dire sa foi: elle va au tombeau, voit la tombe ouverte, retourne auprès des disciples. Séquence avec Pierre et l'autre disciple. Ensuite Marie entre dans la tmbe à son tour, dialogue avec l'homme en vêtement blanc, mais cela ne lui donne aucun éclairage. Elle voir le jardinier... il faut encore un certain temps et c'est à l'appel de son nom qu'elle acorde sa foi. Voici un modèle dcriyant;

Autre modèle Pierre: il entre, il voit que tout est en ordre il ressort et rentre chez lui ! Autre figure : l'autre disciple: il vit et il crut. Ce qui l'a aidé dans son chemin de foi c'est le rapport aux Ecritures. Quatrième figure: Thomas, l'absent, celui qui est obligé de croire à partir de ce que d'autres lui ont raconté... C'est la figure de notre propre foi, obligés que nous sommes de faire confiance à la foi de ceu qui nous ont précédé...

 

Une ou plusieurs femmes au tombeau selon Jean?

En 20, 2 Marie Madeleine dit : “On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a mis”. Et en 20, 13 elle dit : “On a enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où on l’a mis”. Le passage du “nous” au “je“ a-t-il une signification ?

 

De fait, le je, puis le nous, puis le on pourrait manifester un manque de rigueur. L’explication ne réside pas dans une question de traduction. La moins mauvaise des explications que j’ai pu trouver réside dans la recherche des sources de saint Jean. S’il a écrit dans les années 80-90, il est fort probable qu’il a utilisé des textes antérieurs (appelés textes johanniques intermédiaires) dont il a pu faire une compilation. Il est possible qu’il ait associé des textes de différentes sources, l’un relatant la première visite de Marie au tombeau, puis un autre texte rapportant la rencontre avec un (deux) anges, avant que ne vienne la rencontre avec Jésus/jardinier. Jean a collecté plusieurs récits différents de « visite au tombeau », il en a fait un récit unifié à nos yeux. (La note w de la TOB donne cette explication).  

 

Les autres évangiles parlent de plusieurs femmes au tombeau. Jean ne parle que de Marie M, dans sa volonté de proposer des “figures de croyants”, cf. Nicodème, l’aveugle-né, Marie-M, Pierre, Jean, Thomas : ce sont autant de figures de croyants qui montrent des chemins différents pour accéder à la foi au Christ ressuscité. Ce projet de Jean l’a amené à ne parler que de Marie, alors que ses sources pouvaient évoquer plusieurs femmes. Le nous peut être la trace d’un texte antérieur.

 

Remettre et ne pas remettre les péchés?

Au ch. 20, 23 est écrit: “Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus.”

Nous nous sommes dit que prendre cette dernière phrase au premier degré, devait être une erreur car cela cautionnait plusieurs refus d’absolution abusifs? .....

 

Remettre les péchés, maintenir les péchés…

L’interprétation dépend du sens que l’on donne à la notion de péché. Si l’on parcourt l’évangile de Jean : est dans le péché celui qui refuse de reconnaitre Jésus lumière. Cela est clair en 3, 14-17 qui précise le sens voulu selon Jean de la notion de jugement : Dieu n’envoie pas Jésus pour juger et condamner, mais pour que par lui tout homme ait la vie. Ceci est confirmé par la première conclusion de l’évangile en Jn 20, 30-31 :l’objet de la prédication est “pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu'en croyant vous ayez la vie en son nom”. Alors que nous, nous mettons sous le mot péché l’héritage de notre éducation, avec accumulation des péchés, chez Jean, c’est tout autre chose : c’est dans la relation (ou plutôt dans la non-relation au Père) que s’exprime le péché/le jugement. Or la mission des apôtres, à la suite de Jésus est bien de “donner accès à l’amour de Dieu manifesté en Jésus”. Si donc un apôtre ne communique pas laBonne Nouvelle, il laisse la personne dans le péché… il maintient cette personne dans le péché.

 

L’évocation du refus de pardonner  n’est pas du même ordre, elle est la conséquence d’une théologie du Moyen-Age , elle-même héritière de la tradition de saint Colomban où tout était répertorié et calculé. Ce n’est pas ainsi que saint Jean enseigne la miséricorde de Dieu : “il est venu chez les siens,… à ceux qui le reçoivent, il donne de devenir enfant de Dieu (ch 1)”

 

Ne pouvait-on pas faire un texte liturgique plus simple?

Les textes, qu’ils soient liturgiques, qu’ils soient exégétiques, ont comme priorité de redonner au plus juste le texte d’origine ; ces documents ne peuvent paraphraser les textes originels pour les adapter à notre compréhension d’aujourd’hui. C’est à nous de faire l’effort de compréhension et d’adaptation. Benoit XVI rappelait la nécessité de prendre en compte le texte dans le contexte de sa communauté d’origine, ensuite de comprendre ce texte dans la communauté qui lit aujourd’hui. C’est l’effort que nous devons faire aujourd’hui. Je suis allé relire Zumstein, l’évangile selon saint Jean, tome 2 page 286 : “il est plus adéquat de relier ce pourvoir de pardonner à la proclamation de la révélation christologique parmi tous les êtres humains. En confrontant chacun à la révélation christologique, les disciples permettront à tout être humain soit de recevoir le pardon et la vie en plénitude, soit, par leur refus, de s’enfermer dans son péché. Ce faisant, les disciples poursuivront l’œuvre du Christ sous la conduite du Paraclet ».

Quelques lignes plus haut il écrivait : « la notion de péché ne doit pas être saisie au sens traditionnel d’une transgression morale, mais comme refus de la révélation christologique. Ce pouvoir johannique doit être rapproché de textes tels que 3,19-21 ; 8, 21-24 ; 9, 40-41 ; 15, 22-24, où il y va de la révélation comme salut et jugement. Ce pouvoir n’est pas l’apanage d’un ministre ou d’une institution, mais de tous les croyants ».

 

Que signifie 153 poissons? Jésus Pêcheurs Jésus Pêcheurs  

(Jn  21, 11) Le chiffre 153 n’a pas trouvé d’explications satisfaisantes. Diverses hypothèses ont été émises. La plupart tournent autour de la notion de totalité : 153 pour st Jérôme serait le nombre d’espèces de poissons connus. Pour d’autres, dont saint Augustin, et les adeptes de la cabale 153 représente un chiffre triangulaire, [addition des chiffres entre 1 et 17 (1+2+3…)]. Pour d’autres, 153 serait l’addition des valeurs numériques des lettres composant le nom de Jésus (numérologie). Faute de meilleure interprétation, retenons que cela fait allusion à un grand nombre de poissons. Au chiffre 153 indiquant une grande quantité, il faut associer la remarque de Jean : et le filet ne se rompait pas, c’et-à-dire que l’Eglise n’est pas déchirée. Chez Jean, il y avait déjà eu allusion aux déchirures dans l’Eglise au ch.19, à propos de la tunique pour laquelle est précisé : ne la déchirons pas (double-sens habituel chez Jean : à la fois la tunique et l’Eglise.).