Si tu es le Fils de Dieu

Premier dimanche de carême

Deutéronome 26, 4-10 ; Romains, 10, 8-13 ; Luc 4, 1-13.

 

Aujourd’hui, premier dimanche de carême. L’Eglise est appelée à traverser, à se remémorer le temps du désert jusqu’à la Terre Promise que constitue la vie de “ressuscité avec Jésus le Christ”. Au cours des lectures il sera fait référence aux tentations du Christ, selon Luc, mais aussi à la confiance fidèle basée sur la lecture des Ecritures et le rappel des dons du Seigneur au peuple depuis les origines, sa sortie d’Egypte. Au moment où nous rappelons les tentations du Christ Fils de Dieu, nous sommes appelés à purifier notre propre vie de fils de Dieu, confiants dans la miséricorde de Dieu à notre égard.

 

Dans l’évangile du mercredi des cendres était rappelé deux des trois œuvres : l’aumône et le jeûne, la troisième, la prière (et le notre Père) aura été omise par le liturge, d’où la nécessité de relire les sources dans leur tete d’origine : Matthieu 6, 1 à 18, (sans raccourcis, SVP).

 

Le récit des tentations selon l’évangéliste Luc suit immédiatement la liste de la généalogie de Jésus qui remonte jusqu’à Adam, “Fils de Dieu”. Dans le récit des tentations, l’expression fils de Dieu revient sans cesse comme un leitmotiv : “Si tu es le fils de Dieu”. La réponse de Jésus aux tentatives de tentation (de rupture) sera une fidélité à toute épreuve à l’égard de son Père. Cette fidélité se manifeste dans la manière dont Jésus reprend les phrases du Deutéronome pour dire où sont ses préséances, l’Ecriture : “il est dit…”

 

Jésus inscrit dans le Nouveau Testament sa proximité avec la Parole des Ecritures, comme l’avait affirmé Paul aux Romains : Tout prêt de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur. Le but de ces lectures n’est pas de magnifier le Christ, de l’exalter au plus haut des cieux, mais de nous inviter à être les imitateurs du Christ. La première lecture fait mémoire de l’histoire des origines des hébreux. Au désert la liturgie devait rappeler les bienfaits du Seigneur envers un peuple de nomades, fuyant l’Egypte : Il nous a conduit vers ce lieu et nous a donné un pays.

 

Relisant ces paroles, il n’est pas certain que les migrants de Calais ou de Petite-Synthe puissent en tirer source d’espérance : le Seigneur les accompagne-t-il dans leur désert, alors qu’on va même juqu’à supprimer leurs chapelles. Si la liturgie nous invite à lire ces textes anciens c’est pour qu’ils nous inspirent aujourd’hui dans notre démarche croyante et nous invitent à porter attention aux frères.

 

Les trois tentations : la première interpelle sur le rapport à la volonté de dieu, celle de Jésus et la nôtre ; la seconde tentation A quoi est-on prêt à consentir pour posséder la terre… Avec la troisième tentation, nous découvrons que Jésus refuse d’entrer dans une logique qui voudrait piéger Dieu avec les propres paroles de l’Ecriture : “Puisqu’il est écrit” ! On pourra aussi déduire de ce récit que les trois tentations ont pour but de distendre la relation entre le Fils de Dieu et son Père, entre nous et notre Père du ciel.

 

C’est souvent inconscient en nous : par quoi, par qui sommes-nous tentés ? … Or le but, les intentions des Ecritures, c’est de nous fait découvrir la bonté de Dieu envers nous, sa miséricorde. Après le récit des tentations, les évangélistes nous présentent un Jésus qui va manifester la miséricorde de Dieu envers les derniers du Royaume d’Israël : la prédication à Nazareth est explicite, ou encore la rencontre avec un lépreux… et même la fête à Cana, où le responsable de la noce n’a pas su (ou pu) prévoir assez large pour les invités etc. La relation de Jésus à son Père lors des tentations le tourne de manière quasi naturelle vers les préférés de Dieu ! A nous de suivre le même chemin. E.H.