Journée de prière pour les vocations

Journée Mondiale de Prière pour les vocations. Elle est cette année associée au Jubilé de la Miséricorde. Nouveauté : le dossier d'animation est cette année entièrement en ligne. Portes Ouvertes Portes Ouvertes  Sur le thème « Vocation et miséricorde », il s'enrichira tout au long de l'année de nouvelles ressources d'animation ou de réflexion.

Voir séminaire de Lille et vocations

Renseignements : www.jeunes-vocations.catholique.fr

 

A Noter 22 mai Portes ouvertes du Séminaire de Lille 74, rue Hippolyte Lefèbvre – 59000 Lille 03 28 36 38 03 http://www.seminaire-lille.fr

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Florentin Dequidt, séminariste du diocèse d’Arras,

En formation au séminaire de Notre Dame de Vie près d’Avignon.

1.    Comment as-tu perçu l’appel à devenir prêtre ?

Je viens d’une famille catholique. Mais ce n’est qu’en classe de seconde que j’ai vraiment rencontré Jésus, qu’Il est devenu le centre de ma vie, ma joie. Traversant des moments difficiles, j’ai commencé à le prier chaque soir. Dans mes engagements, en paroisse à Saint Pol sur Ternoise et aux scouts, j’éprouvais beaucoup de joie à me donner avec d’autres jeunes. J’ai eu la chance d’aller à Taizé avec le diocèse d’Arras et aussi à Paray le Monial, où il y a eu une journée « vocations » ; je me suis dit « pourquoi pas ! » Et au fil des années, notamment grâce à l’accompagnement d’un prêtre, cet appel a mûri.

Florentin Dequidt Florentin Dequidt  2. Comment se passe la journée d’un séminariste ?

La journée d’un séminariste commence toujours par la prière. Jésus nous dit bien : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn15,5). Nous nous retrouvons pour les Laudes, suivies d’un temps de prière en silence. Grâce à ce cœur à cœur avec Jésus, tous ensemble, je crois que c’est Jésus qui construit notre communauté, qui y met un vrai climat de joie. Des étudiants externes nous rejoignent, pour la journée de cours. Pour ma part, je suis dans le cycle de théologie ; j’ai par exemple des cours sur l’Eglise, sur le Baptême, sur le Pentateuque, etc. Toute la communauté étudiante se réunit le midi pour l’Eucharistie et le repas. Chaque jour, nous avons du temps pour travailler personnellement : la Bible, et aussi se mettre à l’écoute des textes du  Magistère, de la Tradition (les saints et les théologiens actuels et des siècles passés), c’est un peu comme une loupe qui permet de découvrir toujours de nouveaux trésors dans la Parole de Dieu. Nous avons aussi des cours pour mieux comprendre le monde dans lequel nous sommes envoyés. Le soir, je prends à nouveau un temps de prière, suivi des Vêpres en commun. Nous avons des temps fraternels (le foot, c’est incontournable ! Parfois aussi des ballades, etc.). Sans oublier les services communautaires !

 

3.    Qu’est-ce qui est important pour toi au séminaire ?

Je pense que l’essentiel de ces années, c’est de grandir dans l’intimité avec Jésus, de me laisser enseigner par Lui, c’est d’apprendre à écouter la voix de l’Esprit, qui parle par les autres, par les évènements, etc. Comment annoncer la Parole si je ne me laisse pas enseigner par Elle ? Une autre chose que je découvre, c’est l’importance de la vie fraternelle. Parler en vérité, se porter et se soutenir mutuellement, même quand on est différent, c’est un long apprentissage ! Enfin, pendant mon séminaire, je pense que la chose la plus essentielle que j’ai découvert, c’est la grandeur de mon baptême. Cela me montre que le prêtre est appelé pour que les baptisés soient aidés, encouragés à vivre selon le don immense qu’ils ont reçu.

 

4.    Est-ce que les études ne sont pas trop dures ?

Les études sont longues (5 ans). Même si elles me passionnent, c’est parfois difficile. Et aussi, souvent, j’aimerais déjà rencontrer davantage ceux vers qui le Seigneur m’envoie. Un « truc » qui m’aide, c’est de prier la Vierge Marie à chaque fois que je commence, en offrant mon travail pour ceux vers lesquels le Seigneur m’enverra. Je lui demande qu’Elle m’apprenne à mettre autant d’amour dans mon travail sur table que si j’étais envoyé en mission auprès de nombreuses personnes. 

 

5.    Que vis-tu sur ton lieu d’insertion ?

Mon séminaire se trouvant près d’Avignon, je suis aussi en insertion dans le sud. Le mercredi matin, je vais dans un lycée à Carpentras pour l’annonce de la foi aux secondes. Et le week-end, je suis en paroisse à Chateaurenard (Bouches du Rhône). Avec un autre séminariste, nous avons rejoint une équipe pour la catéchèse des 8-10 ans. C’est une joie de pouvoir rencontrer ces enfants. C’est aussi une école de vie et d’humilité, car ce n’est pas toujours évident. Il faut apprendre à être dans une attitude d’écoute, à accueillir ce qui se fait sans juger a priori, apprendre à trouver comment annoncer aujourd'hui la Bonne Nouvelle. Je suis heureux de la fraternité vécue avec l’autre séminariste et les deux prêtres. Enfin, c’est une joie d’être accueilli chez les paroissiens, pour découvrir ce qui les fait vivre.

 

6.    Comment vois-tu l’avenir ?

Je ne sais pas trop… Je sais qu’il y aura moins de prêtres. Je vois le matérialisme ambiant, le danger de se tourner vers plein de faux dieux, j’entends les nouvelles aux infos…  Je pressens aussi le danger pour les prêtres de courir partout, ou d’être seul. Mais quand je rencontre des personnes en qui l’Esprit Saint rayonne, parfois de manière voilée, je me dis : « Confiance, Dieu est là ! ». Et aussi le Pape François a dit que ce temps était le temps de la Miséricorde.

 

7.    Qu’attends-tu des catholiques de ton diocèse ?

J’attends particulièrement deux choses. La première, que chaque jour, nous passions un temps avec Jésus dans la prière (ne serait-ce que quelques minutes), que nous aimions Jésus, qu’Il nous donne son cœur brûlant d’Amour, grâce auquel nous pourrons aimer le monde et servir nos frères, ceux auprès de qui nous vivons, ou ceux vers lesquels nous sommes envoyés. La seconde, que nous ayons conscience de faire partie de la même famille, que nous soyons vraiment fraternels entre nous, de manière concrète.

 

 

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA 53
e JOURNÉE MONDIALE
DE PRIÈRE POUR LES VOCATIONS

 

L’Église, mère des vocations

Chers frères et sœurs,

Comme je voudrais, au cours du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, que tous les baptisés puissent expérimenter la joie d’appartenir à l’Église ! Puissent-ils redécouvrir que la vocation chrétienne, ainsi que les vocations particulières, naissent au sein du peuple de Dieu et sont des dons de la miséricorde divine. L’Église est la maison de la miséricorde, et constitue le « terreau » où la vocation germe, grandit et porte du fruit.

 

Pour cette raison, je vous invite tous, en cette 53ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, à contempler la communauté apostolique, et à être reconnaissants pour le rôle que joue la communauté dans le parcours vocationnel de chacun. Dans la Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, j’ai fait mémoire des paroles de saint Bède le Vénérable concernant la vocation de saint Matthieu : « Miserando atque eligendo » (« Jésus regarda Matthieu avec un amour miséricordieux, et le choisit ») (Misericordiae Vultus, n. 8). L’action miséricordieuse du Seigneur pardonne nos péchés et nous ouvre à la vie nouvelle qui se concrétise dans l’appel à sa suite et à la mission. Toute vocation dans l’Église a son origine dans le regard plein de compassion de Jésus. La conversion et la vocation sont comme les deux faces d’une même médaille et elles se rappellent sans cesse à nous, dans notre vie de disciple missionnaire.

 

Dans son Exhortation Apostolique Evangelii nuntiandi, le Bienheureux Paul VI a décrit les étapes du processus d’évangélisation. L’une d’entre elles est l’adhésion à la communauté chrétienne (cf. n. 23), dont on reçoit le témoignage de la foi et la proclamation explicite de la miséricorde du Seigneur. Cette incorporation communautaire comprend toute la richesse de la vie ecclésiale, particulièrement les sacrements. Et l’Église n’est pas seulement un lieu où l’on croit, mais elle est aussi objet de notre foi ; pour cela, dans le Credo, nous disons : « Je crois en l’Église… ».

 

L’appel de Dieu nous arrive à travers la médiation de la communauté. Dieu nous appelle à faire partie de l’Église et, après un certain temps de maturation en elle, il nous donne une vocation spécifique. Le parcours vocationnel se fait avec les frères et les sœurs que le Seigneur nous donne : c’est une con-vocation. Le dynamisme ecclésial de l’appel est un antidote à l’indifférence et à l’individualisme. Il établit cette communion dans laquelle l’indifférence a été vaincue par l’amour, parce qu’il exige que nous sortions de nous-mêmes, en mettant notre existence au service du dessein de Dieu et en faisant nôtre la situation historique de son peuple saint.

 

En cette journée consacrée à la prière pour les vocations, je désire exhorter tous les fidèles à prendre leurs responsabilités dans le souci et le discernement des vocations. Quand les apôtres cherchèrent quelqu’un pour remplacer Judas Iscariote, saint Pierre rassembla cent-vingt frères (cf. Ac 1,15) ; et, pour le choix des sept diacres, tout le groupe des disciples fut convoqué (cf. Ac 6,2). Saint Paul donna à Tite des critères spécifiques pour le choix des Anciens (Tt 1,5-9). Également aujourd’hui, la communauté chrétienne est toujours présente à la germination des vocations, à la formation de ceux qui sont appelés et à leur persévérance (cf. Exhort. Ap. Evangelii gaudium, n. 107).

 

La vocation naît dans l’Église. Dès le début de l’éveil d’une vocation, un ‘sens’ adéquat de l’Église est nécessaire. Personne n’est appelé uniquement pour une région déterminée, ou pour un groupe ou un mouvement ecclésial, mais pour l’Église et pour le monde. « Un signe clair de l’authenticité d’un charisme est son ecclésialité, sa capacité de s’intégrer harmonieusement dans la vie du peuple saint de Dieu, pour le bien de tous » (ibid., n. 130). En répondant à l’appel de Dieu, le jeune voit s’élargir son horizon ecclésial ; il peut découvrir les multiples charismes et réaliser ainsi un discernement plus objectif. De cette manière, la communauté devient la maison et la famille où naît la vocation. Le candidat regarde alors, dans la gratitude, cette médiation communautaire comme un élément auquel il ne peut renoncer pour son avenir. Il apprend à connaître et à aimer ses frères et sœurs qui parcourent un chemin différent du sien ; et ces liens renforcent en tous la communion.

 

La vocation grandit dans l’Église. Durant le processus de formation, les candidats aux diverses vocations ont besoin de connaître toujours mieux la communauté ecclésiale, en dépassant la vision limitée que nous avons tous au départ. À cette fin, il est opportun de faire des expériences apostoliques en compagnie d’autres membres de la communauté, par exemple : communiquer le message chrétien aux côtés d’un bon catéchiste ; faire l’expérience de l’évangélisation des périphéries avec une communauté religieuse ; découvrir le trésor de la contemplation en passant un temps dans un monastère ; mieux connaître la mission ad gentes (« aux nations ») au contact de missionnaires ; et, avec des prêtres diocésains, approfondir l’expérience de la pastorale en paroisse et dans le diocèse. Pour ceux qui sont déjà en formation, la communauté ecclésiale demeure toujours le milieu éducatif fondamental, objet de toute notre gratitude.

 

La vocation est soutenue par l’Église. Le parcours vocationnel dans l’Église ne s’arrête pas après l’engagement définitif, mais il continue dans la disponibilité au service, dans la persévérance et par la formation permanente. Celui qui a consacré sa vie au Seigneur est disposé à servir l’Église là où elle en a besoin. La mission de Paul et de Barnabé est un exemple de cette disponibilité ecclésiale. Envoyés en mission par l’Esprit Saint et par la communauté d’Antioche (cf. Ac 13,1-4), ils retournèrent dans cette même communauté et racontèrent ce que le Seigneur avait fait par eux (cf. Ac 14,27). Les missionnaires sont accompagnés et soutenus par la communauté chrétienne qui demeure une référence vitale, en tant que patrie visible offrant sécurité à ceux qui accomplissent leur pèlerinage vers la vie éternelle.

 

Parmi les opérateurs pastoraux, les prêtres revêtent une importance particulière. À travers leur ministère, se rend présente la parole de Jésus qui a dit : « Je suis la porte des brebis […] Je suis le bon pasteur » (Jn 10, 7.11). Le souci pastoral des vocations est une part fondamentale de leur ministère pastoral. Les prêtres accompagnent ceux qui sont à la recherche de leur vocation, comme aussi ceux qui ont déjà offert leur vie au service de Dieu et de la communauté.

 

Tous les fidèles sont appelés à prendre conscience du dynamisme ecclésial de la vocation, afin que les communautés croyantes puissent devenir, à l’exemple de la Vierge Marie, ce sein maternel qui accueille le don de l’Esprit Saint (cf. Lc 1, 35-38). La maternité de l’Église s’exprime par la prière persévérante pour les vocations et par l’action éducative et l’accompagnement de ceux qui perçoivent l’appel de Dieu. Elle se réalise aussi dans le choix fait avec soin des candidats au ministère ordonné et à la vie consacrée. Enfin, l’Église est mère des vocations par son soutien continu de ceux qui ont consacré leur vie au service des autres.

Demandons au Seigneur d’accorder une profonde adhésion à l’Église à toutes les personnes qui sont en cheminement vocationnel ; et que l’Esprit Saint renforce chez les pasteurs et chez tous les fidèles la communion, le discernement, ainsi que la paternité et la maternité spirituelles.

 

Père de miséricorde, qui as donné ton Fils pour notre salut et qui nous soutiens sans cesse par les dons de ton Esprit, donne-nous des communautés chrétiennes vivantes, ferventes et joyeuses, qui soient sources de vie fraternelle et qui suscitent chez les jeunes le désir de se consacrer à Toi et à l’évangélisation. Soutiens-les dans leur application à proposer une catéchèse vocationnelle adéquate et différents chemins de consécration particulière. Donne la sagesse pour le nécessaire discernement vocationnel, afin qu’en tous resplendisse la grandeur de ton Amour miséricordieux. Marie, Mère et éducatrice de Jésus, intercède pour chaque communauté chrétienne, afin que, rendue féconde par l’Esprit Saint, elle soit source de vocations authentiques au service du peuple saint de Dieu.

Du Vatican, le 29 novembre 2015.

Premier dimanche de l’Avent