XI. Les "compagnons" d'Adrienne von Speyr

 

 

LA VIE ET L’ŒUVRE D’ADRIENNE VON SPEYR (1902-1967)

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XI

 

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Les "compagnons" d'Adrienne von Speyr


 

Compagnes et compagnons d'Adrienne von Speyr : qui sont-ils ?

Des compagnons dans la foi, dans la recherche de Dieu et dans sa découverte, des gens d'hier et d’aujourd’hui, des gens ordinaires et des saints.

Pourquoi des "compagnons" ? Pour insérer Adrienne dans le chœur des semeurs de lumière.

Des compagnons qui, en marge de chacune des pages d'Adrienne von Speyr, notent leurs propres réflexions.

Dans quel ordre ? Avec l'ordre rationnel propre aux Écritures, leur savant désordre et le hasard de Dieu.

Des notes à n'en plus finir.

On peut du moins commencer.

Et peut-être qu’à la fin du voyage avec ces "compagnons" on se rendra compte qu’on a parcouru une bonne partie de la foi chrétienne.

Patrick Catry

 

*

 

1 - Récréation - Dans la cour de récréation, au sortir de la chapelle, un enfant se moquait du sermon qu'il venait de subir. Pauvre sermon comme tant d'autres. Voulant dire quelque chose de Dieu, le prédicateur avait abreuvé son jeune auditoire d'un flot mêlé de formules abstraites et dévotes, produisant sur ceux dont l’esprit ne s'était pas assoupi l'effet le plus ridicule.

Le surveillant, qui était un homme de Dieu, appela le moqueur et, plutôt que de le rabrouer, lui demanda doucement : "Avez-vous jamais songé qu'il n'y a rien de plus difficile que de parler d'un tel sujet ?"

L'enfant n'était point sot. Il réfléchit et cet incident fut pour lui comme la première prise de conscience du mystère, du double mystère de l'homme et de Dieu (Henri de Lubac).

Parler de Dieu est aussi dangereux que nécessaire. Si, pour parler de Dieu, vous attendez que vous ayez trouvé des paroles dignes de lui, vous n'en parlerez jamais (Bossuet?).

 

2 - Prière - Mon Dieu, fais que je voie ce que tu veux, fais que je veuille ce que tu veux, fais que je fasse ce que tu veux (Marthe Robin).

 

3 - La vie - Je traverse la vie en persuadant aux autres, autant que je le peux, d'adorer le Père et le Fils et l'Esprit Saint, l'unique divinité et puissance (Saint Grégoire de Nazianze).

 

4 - Le grief - Le mal le plus subtil qui menace le christianisme, c'est la familiarité avec Dieu, sa réduction à l'état "humain" qu'entraîne la pratique quotidienne de l'Incarnation. Nos frères et cousins en transcendance, juifs et musulmans, nous en font habituellement le grief, non sans raison (Pierre Chaunu).

 

5 - La morsure - Personne n'est à l'abri de la morsure de l'athéisme et de l'indifférence. Pour assumer vraiment sa foi et être en mesure d'assumer réellement la responsabilité d'en témoigner, le chrétien a besoin d'en éprouver la solidité de l'intérieur (Marcel Neusch).

 

6 - L'aveugle - André Frossard découvre brusquement la foi chrétienne pour être entré par hasard dans une chapelle de Paris où il y avait adoration du Saint-Sacrement. Alors ceux à qui il raconte son aventure lui posent la question : "Qu'est-ce cela vous apporte de croire ?" Réponse en forme de question : "Qu'y a-t-il de changé dans l'aveugle guéri ? Qu'est-ce que la musique apporte au sourd qui recouvre l'ouïe ?" (André Frossard).

 

7 - La charge - La charge de l’Église pèse sur chaque chrétien. Quelle est cette charge ? Évangéliser. - Évangéliser, c'est faire connaître aux hommes ce pour quoi ils sont faits, mais qui leur est, aussi, radicalement inaccessible par leurs seules lumières (Le concile en 75 questions).

 

8 - La sollicitude - Voulez-vous savoir si Dieu est là ? Quand vous vous tournez vers lui, avez-vous la sollicitude du genre humain ? (Saint Augustin).

 

9 - La dette - Les chrétiens ont une dette envers l'humanité : propager le seul bonheur absolu, celui qui grandit tous les autres bonheurs en les faisant relatifs : Dieu (Madeleine Delbrel).

 

10 - Les choses - Il y a deux choses en nous : notre appartenance écrasante au monde des choses et notre certitude irréductible d'être autre chose – en Dieu (Olivier Clément).

 

11 - La lumière - Me laisser porter par la grâce vers la lumière de Dieu (Jean Daniélou).

 

12 - Les comédiens - Le propre de l’Église est d'être ce qu'elle est par la grâce de Dieu. Elle est née du sang du Christ et elle est composée des pécheurs que nous sommes... L’Église n'a pas à vouloir se proposer comme signe. Quand l’Église veut se rendre elle-même signe, elle devient comédienne. C'est Dieu qui se sert de cette Église telle qu'elle est, y compris dans ses limites, pour en faire un signe. Et la tentation de l’Église-spectacle est tout aussi forte que celle de la politique-spectacle. C'est toujours malgré soi et sans le savoir que l'on devient signe de Dieu ! Dieu n'a pas besoin de comédiens pour se faire jouer ni de publicitaires pour se faire connaître. Dieu veut des saints. Il les choisit chez les pauvres et les humbles. Mais c'est lui qui les désigne. Et eux ne le savent pas (Cardinal Lustiger).

 

13 – Le cardinal – Quand le Père Daniélou a été fait cardinal par le pape Paul VI, le pape lui a dit : "Si je vous ai fait cardinal, c'est pour souffrir avec moi. Nous devons souffrir pour l’Église qui traverse des moments si terribles" (Paul VI).

 

14 – L'Esprit – L'Esprit ne viendra à nous que si nous sommes pauvres et faibles... Je crois en toi, je crois en ton Esprit. Je crois que tu es prêt à agir en ce moment même (* * * ).

 

15 – Les gens ordinaires – Il y a des gens qui font un travail ordinaire... Des gens qui ont des maladies ordinaires, des deuils ordinaires. Des gens qui ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires. Ce sont des gens de la vie ordinaire. Les gens que l'on rencontre dans n'importe quelle rue. Nous croyons de toutes nos forces que ce monde où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté. Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque ; car si ce nécessaire nous manquait, Dieu nous l'aurait déjà donné (Madeleine Delbrel).

 

16 – Le vide – La grâce (c'est-à-dire l'Esprit Saint) ne peut entrer que là où il y a un vide pour la recevoir , et c'est elle qui fait ce vide (Simone Weil).

 

17 – Les efforts – Si Dieu est vivant, il nous faut présumer qu'il a son rôle à tenir dans nos efforts pour le comprendre... Sans son secours, l'homme est incapable de monter jusqu'à lui... Mais seul celui qui s’efforce de se purifier lui-même reçoit l’assistance d'en-haut (Abraham Heschel).

 

18 – La joie – Nous sommes tous nés pour la joie. Et nous sommes faits pour entendre un jour le Seigneur nous dire : "Entre dans la joie de ton Maître" (Cardinal Etchegaray).

 

19 – Le sourire – Pâques, c'est la fête de la résurrection du Christ. La Toussaint, c'est la fête de notre propre résurrection, c'est la fête de la résurrection de tous nos proches, partis avant nous découvrir le sourire du Père... Certes nous ressusciterons, nous nous reverrons tous et nous raconterons joyeusement tout ce qui s'est passé (Dostoïevski).

 

20 – La route – La route de l'homme est cernée par Dieu. Quelle illusion de s'imaginer libre parce que la route est longue, parce que le paysage est vaste, parce que Dieu se cache dans l’invisible ou dans le lointain... L'homme n'est pas libre de se soustraire à Dieu (André Neher).

 

21 – S'ouvrir – Comment s'ouvre-t-on vraiment à l'Esprit, au Christ ? La réponse des chrétiens est simple : au moyen de la prière (Thomas Spidlik).

 

22 – Le Royaume - Jésus a prêché le Royaume. Ses disciples ont prêché Jésus-Christ. Pourquoi ? Parce que Jésus-Christ est le Royaume de Dieu en personne (Bernard Sesboüé).

 

23 - La Trinité - L'Ancien Testament proclamait manifestement le Père, et plus obscurément le Fils ; le Nouveau Testament a manifesté le Fils, et il a fait entrevoir la divinité de l'Esprit Saint ; maintenant l'Esprit a droit de cité parmi nous et il nous accorde une vison plus claire de lui-même (Saint Grégoire de Nazianze).

 

24 – Étonnant – Dieu, c'est quelqu'un avec qui on peut entrer en relation comme de personne à personne. Les chrétiens possèdent le secret dernier des choses. Étonnant qu'ils n'en soient pas plus conscients (Jean Daniélou).

 

25 – L'illusion – Si Dieu n'est pas la vie de ta vie, ce n'est qu'une illusion (Maurice Zundel).

 

26 – L'idole – Dieu ne peut être rendu par des mots, par des gestes. Il ne peut jamais être totalement rendu sur des lèvres humaines. Et tenter de le fixer, c'est en faire une idole, c'est le trahir et le perdre (Pierre Chaunu).

 

27 – Moquerie – Quand les cardinaux ont élu celui qui allait devenir Jean XXIII, ils ont intronisé un vieux souverain. Ils l'avaient fait exprès. "Il va bientôt mourir, il ne fera rien entre temps", se disaient-ils. Le Saint Esprit s'est royalement, divinement, moqué d'eux (Gilbert Cesbron).

 

28 – Paresse – Il faut que la foi s'avance, non pas paresseuse, mais s'accompagnant d'un effort de recherche (Clément d'Alexandrie).

 

29 – L'alouette – Pourquoi le chant de l'alouette dans les blés, le crissement des insectes dans la nuit, le bourdonnement des abeilles dans le thym, nourriraient-ils notre silence et non pas les pas des foules dans la rue, les voix des femmes au marché, les cris des hommes au travail, le rire des enfants au jardin, les chansons qui sortent des bars ? Tout est bruit des créatures qui s'avancent vers leur destin. Tout est écho de la maison de Dieu en ordre ou en désordre. Tout est signal de la Vie à la rencontre de notre vie (Madeleine Delbrel).

 

30 – Le candidat – L'homme est candidat à l'infini, à l'infinité de l'être, à l'infinité de la vie. Et il appartient à la nature de l'être humain d'espérer par-delà la mort. L'aventure d'éternité consiste dans le partage de la vie de Dieu. L'éternité, c'est Dieu, et c'est cela qui est promis en partage à l'homme. Par la création, Dieu nous a convoqués dans l'être ; par l'éternité, il nous convoque pour être avec lui. L'éternité, c'est Dieu qui poursuit "tout simplement" la logique de sa création (Adolphe Gesché).

 

31 – Les moments – Il existe des moments où Dieu est proche et où l'homme peut le trouver, tandis qu'à d'autres moments il demeure lointain et caché. Prier, ce n'est pas seulement chercher de l'aide, c'est aussi le rechercher, Lui (Abraham Heschel).

 

32 – Les visages – Dieu est un appel secret, non une évidence extérieure. De lui vient la lumière des visages qui, d'une certaine façon, ne sont pas faits de main d'homme (Olivier Clément).

 

33 – La colère – On projette souvent sur Dieu notre piètre idée de la bonté : il devrait être un grand bienfaiteur qui offre à l'homme tout ce qu'il désire, réglant les choses à sa place et le dispensant de toute peine et de toute souffrance. Un Dieu qui offre la maison, l'argent, le travail, la santé, etc... Il faudrait lire la Bible avec sérieux et attention... Il y a la liberté de l'homme de recevoir ou de refuser Dieu... L'amour de Dieu n'exclut pas la colère, une colère qui exprime la douleur de Dieu à l'égard du péché que commet l'homme en s'éloignant de lui,... une colère qui tend toujours à tout retrouver dans l'amour (Cardinal Martini).

 

34 – La passion – Jeanne Bourin a retrouvé Dieu à 40 ans. Elle écrit ceci : "Mon père, que j'aimais beaucoup, était hélas athée, avec une sorte de volonté crispée à se prouver que Dieu n'existait pas. Ma mère avait la foi du charbonnier, mais elle était tyrannique et violente, si bien qu'en philosophie j'ai abandonné tout rapport avec la foi. La mariage n'a rien changé. - Petit à petit, à travers des lectures, je me suis reposé des questions, et une nuit j'ai fait un rêve. J'étais assise près d'un mort et il avait mis sa main sur la mienne. Ma main était froide et la sienne était chaude. Je me suis réveillée en disant : Dieu existe. Je suis allée voir un prêtre et j'ai fait ce qu'il m'a dit avec un enthousiasme incroyable : prières, lectures, confession, communion. Entre Dieu et moi, il y a eu une espèce de passion... qui dure (Jeanne Bourin).

 

35 – La liberté – Dieu court ce risque suprême d'une liberté capable de le mettre lui-même en échec, de l'obliger à descendre dans la mort. Il se laisse librement assassiner pour offrir aux assassins le pardon et la résurrection. Sa toute-puissance, c'est de faire place à la liberté humaine. Dieu lui-même garantit la liberté de doute afin de ne pas violer les consciences (Paul Evdokimov).

 

36 – Le désaccord - Je vous supplie de demander à Dieu, non la lumière ou toute autre chose, mais de m'empêcher d'être désaccordée à ce qu'il est ou à ce qu'il veut faire (Madeleine Delbrel).

 

37 – Cosmonautes – C'est à l'époque où les premiers cosmonautes russes sont revenus de leur expédition en disant que Dieu n'existait pas puisqu'ils ne l'avaient pas rencontré là-haut... A l'école, une institutrice, pour démontrer que Dieu n'existe pas, avait rapporté ce témoignage des cosmonautes. A quoi un garçon de six ans a répondu : "C'est qu'ils volaient trop bas" (Dimitri Doudko).

 

38 – Le sourire - Un groupe important de professeurs des USA avait été voir Mère Teresa dans sa maison de Calcutta. Avant de partir, ils lui ont posé la question : "Dites-nous quelque chose qui puisse nous aider dans la vie, qui nous incite à devenir meilleurs". Elle a répondu : "Souriez-vous mutuellement. Il me semble que maintenant nous n'avons même plus le temps de sourire". Sur quoi l'un des professeurs s'exclama : "Mère Teresa, on voit bien que vous n'êtes pas mariée". - Mais si, répondit-elle, et je vous assure que j'ai quelquefois du mal à sourire à Jésus parce qu'il exige beaucoup de moi (Mère Teresa).

 

39 – Le refoulement - Qu'est-ce que c'est être sauvé ? Unir sa vie éphémère, temporelle, limitée, à l'immortalité et à Dieu. La soif de cette communion vit en nous, en chaque homme. Elle est cachée, latente. Nous pouvons la refouler dans un coin, au plus profond de nous-mêmes, elle n'en existe pas moins en chaque homme (Alexandre Men).

 

40 – La petite tête - Dieu est amoureux des hommes. Écoute ce qu'il dit par son prophète : "Crie de joie, Israël, ris de tout ton cœur. Le Seigneur est au milieu de toi, il danse et crie de joie à cause de toi" (Sophonie). Je sais qu'il nous aime, mais je ne peux pas savoir comment un Dieu comme notre Dieu nous aime, nous, sa création. Parce que je ne sais pas qui est Dieu, je ne peux pas le faire entrer dans ma petite tête (Marie-Dominique Chenu).

 

41 – Le prestige – Toute l'histoire de la révélation est la conversion progressive d'un Dieu envisagé comme puissance à un Dieu adoré comme amour. Dieu n'est qu'amour. Aimer quelqu’un, c'est lui dire : "Tu es tout pour moi ; hors de toi, je suis pauvre. Ma richesse est en toi". Si un enfant est malade, la maman ne vit plus, tellement elle est inquiète, tellement elle dépend de son enfant. - Dieu est le plus dépendant de tous les êtres. Nous cherchons Dieu dans la lune alors qu'il est en train de nous laver les pieds. Dieu est certes plus grand que nous, mais surtout en amour et en humilité. Il n'a aucun besoin de prestige. Nous, nous sommes forts en dominant ; Dieu, lui, est fort en se faisant serviteur (François Varillon).

 

42 – Le visiteur – Quand Jésus ressuscité se manifeste à ses disciples, il ne reprend pas la vie commune avec eux. C'est en visiteur de l'au-delà qu'il se manifeste et leur fait signe. Désormais ses disciples auront à le connaître non plus selon la chair, mais selon l'Esprit, c'est-à-dire tel qu'il est devenu dans l'éternité de Dieu (René Laurentin).

 

43 – L'imprévisible - Le riche (le mauvais riche) est plus difficilement ouvert à l'imprévisible de Dieu. On peut être aussi un mauvais pauvre, et tout aussi peu ouvert à l'imprévu de la grâce. On peut tout acheter avec de l'argent, sauf une survie. Et le milliardaire meurt comme le clochard (André Manaranche).

 

44 - La honte - Le temps viendra où les gens auront du mal à comprendre comment il a pu exister à une certaine époque des hommes qui, loin de tenir l'idée de Dieu pour la conception humaine la plus élevée, en ont eu honte, et ont considéré le développement de l'athéisme comme un signe du progrès de la pensée humaine vers son émancipation (Abraham Heschel).

 

45 – Maturation - L'homme a besoin du quart de sa vie pour parvenir à la maturité. De tous les animaux, le petit d'homme est celui qui s'éduque le plus lentement. Cette très lente maturation est le signe que l'homme est placé en ce monde pour une croissance spirituelle à bien plus long terme, au-delà de la vie et de la mort... Cette lente croissance prépare la beauté d'une rencontre dont n'avons pas idée (Philippe Ferlay).

 

46 – Souffrance - Si les gens savaient que Dieu souffre avec nous et beaucoup plus que nous de tout le mal qui ravage la terre, bien des choses changeraient sans doute et bien des âmes seraient libérées (Jacques Maritain).

 

47 – Vivre - On peut se dresser contre Dieu, on ne peut vivre sans lui (Elie Wiesel).

 

48 – La misère – Manquer Dieu est pour l'homme plus que toutes les misères réunies (Madeleine Delbrel).

 

49 – Destinée - Dieu n'est pas tant offensé par ce qui serait une atteinte à ses droits que par ce qui est une atteinte à notre destinée (Adolphe Gesché).

 

50 – L'animal - L'homme est un animal, réellement, qui a sa place au sommet de la série des espèces vivantes... C'est le cerveau le plus compliqué qui existe sur notre planète. Mais cet animal est appelé à une transformation ultérieure qui fera de lui un être capable de prendre part personnellement à l'éternité de Dieu (Claude Tresmontant).

 

51 – La mesure - Le Père lui-même, tout incommensurable qu'il soit, est mesuré par le Fils : le Fils est en effet la mesure du Père, puisqu'il le comprend (Saint Irénée).

 

52 – La vie - Le vendredi saint, Jésus avait manifestement échoué, et toutes les grandes espérances précédentes apparaissaient comme une grande erreur. A Pâques, les apôtres découvrent que Jésus n'était pas parti dans la mort mais dans la vie. Dieu lui a donné raison (Benoît XVI).

 

53 – La joie – La joie mauvaise de Satan (Origène).

 

54 – La grâce - Devenir par grâce ce que Dieu est : amour, joie, paix, bienveillance et bonté (Macaire l’Égyptien).

 

55 – L'expérience - L’Église primitive a réellement existé et le Nouveau Testament contient l'essentiel de son expérience de Jésus-Christ et de sa foi en Jésus-Christ (Jean-Louis Ska).

 

56 – L'Esprit - Il faudrait dire chaque matin : Mon Dieu, envoyez-moi votre Esprit qui me fasse connaître ce que je suis et ce que vous êtes (Saint Jean-Marie Vianney).

 

57 – Libération – Faire sortir du plus profond de notre être blessures, souffrances, trahisons : cela peut être vraiment libérateur (Cardinal Barbarin).

 

58 – L'énigme – La vie est une énigme, et nous y sommes plongés sans l'avoir demandé. Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Pourquoi le mal ? La vie a-t-elle un sens ? Qu'y a-t-il après la mort ? Ces questions sont autant d'inconnues (Jean-François Gosselin).

 

59 - L'outil - La foi n'est pas un outil que l'on sort de son tiroir seulement lorsque le contexte nous y invite. C'est bien plutôt un état de veille, où l'on garde conscience de rester sous le regard de Dieu, toujours disponible (Jean Duchesne).

 

60 - La honte - Au ciel, personne n'aura honte... Il n'y aura que douceur, amour et humilité (Starets Silouane).

 

61 - L'oubli - Une société où l'homme a oublié qu'il a une âme (François Cheng).

 

62 – Adaptation - L'Esprit Saint nous adapte à Dieu (Saint Irénée).

 

63 – Enseigner - J'ai l’habitude d'enseigner, c'est-à-dire de communiquer le mieux possible ce que je sais, dans le domaine qui est le mien (Jacqueline de Romilly).

 

64 – Agacement - Je suis toujours un peu agacée par quelqu'un qui sait tout, dit Annabelle (Gustave Thibon).

 

65 – Au-delà - La Torah n'est pas donnée seulement pour être lue, mais aussi pour donner naissance à des commentaires, à des interprétations, pour engendrer d'autres livres, exprimant un "au-delà du verset"... L'herméneutique juive s'appuie sur cette conviction qu'il y a toujours à dire, toujours à connaître, toujours à découvrir de nouveaux chemins du Savoir (Philippe Haddad).

 

66 – Marie - Marie est déjà tout entière dans le royaume et elle nous aide à passer sur l'autre rive (Olivier Clément).

 

67 – Présence – A Moïse, Dieu s'était révélé dans les tonnerres et l'ouragan de feu. A Elie, accablé mais creusé jusqu'au fond du cœur par l'épreuve de la foi persévérante,... à Elie, c'est quand est passé tout cela – les tonnerres et l'ouragan de feu -, c'est quand tout cela est passé, que dans un léger, indicible murmure la présence de Dieu, plus exactement son passage, se révèle, et c'est alors que le prophète se prosterne et adore (Louis Bouyer).

 

68 – Recherche - Autant que j'ai pu, autant que tu m’en as donné le pouvoir, je t'ai cherché ; j'ai désiré voir par l'intelligence ce que je croyais, j'ai beaucoup étudié et beaucoup peiné. Seigneur mon Dieu, mon unique espérance, exauce-moi de peur que, par lassitude, je ne veuille plus te chercher, mais fais que toujours je cherche ardemment ta face (Saint Augustin).

 

69 – L'horizon – L'acte d'incrédulité, on peut le regarder comme un acte de foi à l'envers. Mais c'est une croyance qui s'arrête à notre court horizon (Vadeboncoeur).

 

70 – Le pouvoir – Jésus nous dit de ne pas désirer la première place, de ne pas rechercher le pouvoir, même pour faire le bien, mais de chercher la dernière place (* * *).

 

71 – Semence - La semence du Père de toutes choses, c'est-à-dire l'Esprit de Dieu (Saint Irénée).

 

72 – Les sauveurs – Les enfants avortés : ce sont eux qui accueilleront leurs parents au ciel. Ces enfants sont les sauveurs de leurs parents (Marthe Robin).

 

73 – Minorités – A chaque génération, l'Esprit Saint veille à ce qu’agissent, au sein même de l’Église pécheresse, des "minorités créatives" (Jean Duchesne).

 

74 – La demi-teinte - L'athéisme constitue un des extrêmes de la position croyante. Il n'est plus beaucoup professé aujourd'hui. On est plutôt aujourd'hui dans la demi-teinte de l'indifférence (Jacques Arènes).

 

75 – Sacrifice - Compréhension juive du sacrifice : c'est une manière de se rapprocher de Dieu en lui offrant ce qu'on a de meilleur (Catherine Chalier).

 

76 – Illusion - Le propre de la croyance religieuse consiste pour le fidèle à prendre ses désirs pour la réalité : il veut l'immortalité de son âme et l'existence de Dieu, deux conditions pour qu'il puisse séjourner au paradis... Quelle marque de liberté plus grande y a-t-il que celle consistant à s’affranchir d'une illusion aussi tenace que la religion (Emmanuel Jaffelin).

 

77 – Moi – Ne se permettre aucun culte du moi dans le domaine de la vie spirituelle (Marie Skobtsov).

 

78 – Salut – Le salut consiste à sauver l'être humain d'une solitude, et surtout à sauver l'homme d'être sans destin, sans Dieu, sans au-delà, d'être seul (Adolphe Gesché).

 

79 – Dieu - Aider les autres à faire l'expérience immédiate de Dieu, les aider à découvrir que l'incompréhensible mystère que nous appelons Dieu est proche, que nous pouvons nous adresser à lui, qu'il nous rend personnellement heureux quand nous ne cherchons pas à nous le soumettre, mais que nous nous confions à lui sans condition (Karl Rahner).

 

80 – Défaites - La Bible est remplie de récits de gens qui refusent la Parole de Dieu, qui la rejettent. Donc l’Écriture est une Parole qui raconte ses propres défaites... Les relations entre l'homme et Dieu sont orageuses (Cardinal Martini).

 

81 – Apprentissage - La vie éternelle, ce n'est pas autre chose qu'être en Dieu. La révélation de Dieu, c'est l'irruption de l'éternité dans le temps, c'est l'éternité de Dieu qui se manifeste et se rend présent dès maintenant dans notre vie... La vie en abondance commence dès ici-bas... La foi, c'est une communion... La foi est d'abord une affaire de confiance et non pas de peur. La foi, c'est comme l'amour, c'est un apprentissage, un apprentissage de la confiance en Dieu, qui dure toute la vie (Jean-François Gosselin).

 

82 – Un cercle de grâce - Baptiser un enfant, c'est l'introduire dans un cercle de grâce. Sachant que le Christ nous reçoit, nous pardonne, nous enseigne, nous aime, nous ne pouvons pas laisser en dehors de cet amour ce petit enfant qui arrive au monde. Aujourd’hui, par un acte de foi, les parents consacrent à Dieu leur enfant (Alexandre Men).

 

83 – Deuil – Pour une personne, quitter une fonction à laquelle elle s'est identifiée de manière radicale équivaut pour elle, d'une certaine façon, à vivre un passage de mort. L'important est vraiment d'accompagner cette personne dans son étape de deuil pour qu'elle puisse la traverser peu à peu et aller vers une vie nouvelle (* * *).

 

84 – Les invisibles - Le prodige de ce grand départ céleste qu'on appelle la mort, c'est que ceux qui partent ne s’éloignent point. Ils sont dans un monde de clarté, mais ils assistent, témoins attendris, à notre monde de ténèbres. Ils sont en haut et tout près. Oh ! Qui que vous soyez, qui avez vu s'évanouir dans la tombe un être cher, ne vous croyez pas quitté par lui. Il est toujours là. Il est à côté de vous plus que jamais. La beauté de la mort, c'est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes. L'être pleuré est disparu, non parti. Nous n'apercevons plus son doux visage ; nous nous sentons sous ses ailes. Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents (Victor Hugo, cité par François Cheng).

 

85 – Les pécheurs - Ce qu'il y a de bien dans l’Église, c'est que nous sommes entre pauvres pécheurs (Bernanos).

 

86 – La grâce - Si tu vois un homme qui pèche et que tu n'as pas de compassion pour lui, alors la grâce t'abandonnera (Silouane).

 

87 – La forêt – La Bible est une forêt... Selon les rabbins, la Torah a soixante-dix visages (Jean-Louis Ska).

 

88 – Connaître - Croire en Dieu est une chose ; le connaître en est une autre (Silouane).

 

89 – Le pardon - Il n'y a pas de péché impardonnable hormis celui dont on ne se repent pas (Père Sophrony).

 

90 – Être - L'homme ne doit pas essayer d'être ce qu'il n'est pas (Sagesse juive, dans Elie Wiesel).

 

91 – Humilité – Dieu est humble, et celui qui veut atteindre Dieu doit acquérir l'humilité (Starets Silouane).

 

92 - Les proches - Si seulement l'homme comprenait que l'on finit par aimer celui à qui l'on donne ! Il se rendrait compte que l'autre lui paraît étranger uniquement parce qu'il ne lui a encore rien donné, il n'a pas cherché les moyens de lui rendre service. En donnant, on se rapproche de la personne, on participe à elle. Si l'on se mettait à faire du bien à tous les gens qu'on rencontre, on ne tarderait pas à s'apercevoir que tous sont des proches, tous sont aimés, tous sont devenus une part de soi-même. Celui qui a atteint ce niveau élevé conçoit très littéralement le commandement : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Lv 19,18). Comme toi-même, sans aucune différence, comme toi-même véritablement, car l'âme découvre bientôt que lui et moi nous sommes un, qu'il est véritablement devenu comme moi-même (Sagesse juive dans Bruno Charmet).

 

93 - La soif - Pour celui qui n'a pas soif de Dieu, Dieu reste caché. Celui qui a de la haine pour Dieu trouve que Dieu est vide (Saint Ephrem).

 

94 – La foi - Quand la foi est obscure ou qu'elle est broyée, c'est encore la foi. Croire en Dieu, c'est aussi entendre qu'il ne répond plus (Cardinal Lustiger).

 

95 – Hésitations - La grâce de l'Esprit Saint ne connaît ni les hésitations ni les retards (Saint Ambroise).

 

96 – Vocation – La vocation de tout disciple du Christ est d'être son témoin (Cardinal Barbarin).

 

97 – L'apparence – L'homme rationnel moderne est un homme superficiel, installé dans le divertissement, ignorant qu'il est mortel. Je me demande si ce sage est vraiment un sage, car il ne sait même pas qu’il pleure à l'intérieur. L'homme rationnel évince la question de l'existence et se soumet à l'artifice, à la parade, à tout ce qui permet d'oublier la réalité : l'opium est là. La désolation d'aujourd'hui se nourrit de l'apparence et du prestige de l'apparence, de l'ivresse de l'instant et de la séduction de la matière. C'est tout ce qui lui reste. Mais rien de véritablement humain ne saurait se construire seulement sur l'apparence, l'instant et la matière (Chantal Delsol).

 

98 – L'envie – En matière d'éducation religieuse, il vaut mieux donner envie que des leçons (Thierry Bizot).

 

99 – La nourriture - Ce dont j'ai besoin, c'est d'une vie spirituelle nourrissante (Henri-Irénée Marrou).

 

100 – Les prédicateurs - Ce sont toujours les prédicateurs qui ne savent pas trop ce qu'ils veulent dire qui n'en finissent pas de le dire (Louis Bouyer).

 

101 – Les moyens - Le plus grand danger que courent les institutions religieuses, c'est de confondre la fin et les moyens (Jean-François Gosselin).

 

102 – L'adultère - Aux légistes qui accusent la femme adultère, le Seigneur Jésus demande simplement s'ils sont eux-mêmes sans péché (Gérard Fomerand).

 

103 – La patience - Un vieux prêtre américain disait un jour à Etienne Gilson : "Il y a toujours quelque chose qu'on peut apprendre d'un sermon : la patience" (Etienne Gilson).

 

104 – Le caporalisme - L’Église, quelle largeur d'esprit ! Elle bénit le chartreux qui se tait et le dominicain qui parle. Elle bénit le trappiste qui peine et le bénédictin qui chante. Elle bénit le capucin barbu et le franciscain rasé. Elle bénit les carmes déchaux et les carmes chaussés. Elle bénit le jésuite qui enseigne et le jésuite qui écrit. Elle tolère et approuve. Ciel ! Combien de costumes, de scapulaires, de tuyautages, de bandeaux, de guimpes, de soutanes et de robes, et de toutes couleurs. L'orthodoxie n'est pas l'étroitesse... Elle respecte toutes les initiatives de l'Esprit. Rien ne lui est plus opposé que le caporalisme (Cardinal Saliège).

 

105 – Le chagrin - Tout chagrin provient du fait que l'on se tient à l'écart de Dieu (Mâ Ananda Moyî, dans Véronique Francou).

 

106 – Les théologiens - La théologie est une science magnifique, mais ce sont les théologiens qui sont ennuyeux (Marthe Robin).

 

107 – Dieu - Dieu demeure là où on le fait entrer (Rabbi Mendel de Kotzk, dans Martin Buber).

 

108 – L'infirmerie – Le purgatoire, c'est l'infirmerie du Bon Dieu (Le curé d'Ars).

 

109 – Esprit Saint – Que l'Esprit nous préserve des pneumatologues (Boris Bobrinskoy).

 

110 – Le secret - Il se peut que bien des choses, dans le contexte humain de l’Église, nous déçoivent. Il se peut aussi que nous y soyons, sans qu'il y ait de notre faute, profondément incompris. Il se peut que, dans son sein même, nous ayons à subir persécution. La patience et le silence aimant vaudront alors mieux que tout ; nous n'aurons point à craindre le jugement de ceux qui ne voient pas le cœur et nous penserons que jamais l’Église ne donne mieux Jésus-Christ que dans ces occasions qu'elle nous offre d'être configurés à sa passion. L'épreuve sera peut-être plus lourde si elle ne vient pas de la malice de quelques hommes mais d'une situation qui peut paraître inextricable : car il ne suffit point alors d'un pardon généreux ni d'un oubli de sa propre personne. Soyons cependant heureux devant "le Père qui voit dans le secret" (Henri de Lubac).

 

111 – Le cœur - Le péché essentiel, l'obstacle majeur, sur le chemin qui mène à Dieu, c'est l'endurcissement du cœur (A. Schmemann).

 

112 – Le centre - La conscience est le centre le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre (Vatican II).

 

113 – Mission - Frère Roger a cette certitude aux profondeurs du cœur que le Christ a laissé une mission à son Église, que Dieu ne cesse de s'intéresser à tout homme... A tout instant, il peut faire irruption dans nos vies comme dans celle de l’Église si nous faisons nôtre les paroles du psalmiste : "Aujourd'hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur" (Frère Roger).

 

114 – Communiquer - Dieu désire communiquer avec les hommes. Dieu est quelqu'un à qui on peut s'adresser. Il n'est pas une abstraction lointaine (Michel Deneken).

 

115 – La marche - Dieu marche à notre rencontre depuis toujours, depuis que nous existons (Philippe Ferlay).

 

116 – Le besoin - Par les prophètes, Dieu habituait l'homme, sur la terre, à porter son Esprit et à posséder la communion avec Dieu. Lui qui n'a besoin de rien, il accordait sa communion à ceux qui avaient besoin de lui (Saint Irénée).

 

117 – Le menteur - Si je dis que je connais Dieu, je suis un menteur. Si je dis que je ne connais pas Dieu, je suis aussi un menteur. Je ne peux pas parler, je ne peux pas me taire (Jean-Yves Leloup).

 

118 – Le diable - De même que le communisme a fait du prolétariat l'agent du salut humain, le nazisme a érigé la race allemande en nouveau messie. Dans les deux cas, les systèmes totalitaires ont singé l'élection divine du peuple de la Bible et le salut universel offert par le christianisme. Dans cette révolte contre Dieu, il y a quelque chose de luciférien. On entend parfois dire que le ciel était vide à Auschwitz. Non, le ciel n'était pas vide, mais le diable était dans la place (Jean Sévillia).

 

119 – Les angoisses - Si vous voulez être délivré des angoisses de la naissance et de la mort, essayez de vous approcher de Dieu (Mâ Ananda Moyî dans Véronique Francou).

 

120 – La main - J'appelle vrai Dieu, non pas celui qui ne fait rien, mais ce Dieu fragile et blessé, en même temps que fort et fidèle, me prenant un jour doucement par la main pour me dire en secret, comme un secret d'enfant, ce que je suis à ses yeux et pour lui (Adolphe Gesché).

 

121 - Le veau – Un prêtre de quatre-vingt-dix ans qui finit ses jours à Jérusalem raconte ceci : Toute ma vie, j'ai traîné la peur du jugement. J'avais peur pour mes péchés de jeunesse. A soixante-dix ans, j'ai fait un rêve : je montais vers un château-fort pour être jugé. J'entre dans une grande salle, il y avait un prie-Dieu pour mon jugement. Je me risque à lever la tête doucement. Je vois la figure du Christ. D'une beauté... inouïe. Des yeux pleins de bonté et se moquant gentiment de moi. "Mais je t'aime, mon pauvre garçon. Les médecins ne sont-ils pas faits pour les malades ? L'Incarnation, l’Évangile, l'eucharistie, le calvaire : tu trouves que je n'ai pas fait assez pour toi ? Et tu crois que je passe mon temps à rabâcher tes vieilles misères ?" "Mange ton veau et parlons d'autre chose", disait le père au prodigue qui voulait lui réciter la liste complète de ses anciennes conquêtes... "Depuis mon rêve, je n'ai plus peur de rien, ni des morts, ni du Christ, ni du jugement" (Un vieux prêtre).

 

122 – La résurrection - La mort est un scandale inacceptable auquel rien ni personne n'apporte de réponse, hormis Jésus-Christ par sa résurrection. La résurrection du Christ est la base du christianisme et son espérance. C'est la réponse que les hommes ont attendue durant des millénaires. Désormais nous savons que la mort est vaincue ; nous savons aussi, depuis la passion de Dieu fait homme, que la douleur et la souffrance ont un sens. Cela dit, tout ce qui est scandaleux dans la condition humaine, à savoir la souffrance, la vieillesse, la mort, nous devons lutter contre elles de toutes nos forces. Le progrès consiste à lutter contre la souffrance, le vieillissement et la mort, non pas en les supprimant, mais en les rendant supportables et en les retardant (Gilbert Cesbron).

 

123 – L’Église - L’Église, au-delà de ses structures, au-delà de sa sociologie, au-delà de tout ce qu'il peut y avoir de contestable en elle, l’Église est fondamentalement le mystère de la résurrection... C'est le lieu où nous puisons la force de mourir et de renaître (Olivier Clément).

 

124 – L'Esprit Saint - L'Esprit Saint ne tient aucun discours. Il est silence, mais il est aussi lumière dans les cœurs. Sa lumière éclaire la parole de Jésus. Il en révèle la profondeur et le sens actuel dans les circonstances indéfiniment nouvelles du monde en évolution (René Laurentin).

 

125 – Les sottises – L'histoire de l’Église doit nous rendre humbles... Que de sottises ont pu être dites par ses membres... L’Église est sainte, mais les membres que nous sommes sont tous pécheurs. Redire avec le psaume : "De mes fautes cachées, Seigneur, purifie-moi" (Jacques Loew).

 

126 – L'incroyance - "L'homme charnel ne comprend pas les choses spirituelles" (1 Co 2,14). Comment se dégager de cette écorce charnelle ? La vocation de l'homme est de comprendre et d'aimer les choses de Dieu. "L'homme charnel ne comprend pas les choses spirituelles". Donc ,ne pas s'étonner de l'incroyance (Jean Daniélou).

 

127 – Cheminement - Seigneur, fais-moi connaître ma vie. Fais que je puisse mettre des jalons sur mon passé, comme le prophète Jérémie (31,21). Aide-moi à saisir le déroulement de ton plan, les moments de lumière et les moments d'obscurité, d'épreuve... Accorde-moi de savoir où j'en suis dans ce cheminement. Je te le demande par Jésus le Christ notre Seigneur (Cardinal Martini).

 

128 – Le mot - Dieu seul peut faire entendre à sa créature le mot qu'elle attend et pour lequel elle est née (Jacques Guillet).

 

129 – La curiosité - Dieu nous attire à lui en proportion de l'intelligence que nous avons de lui ; et dans la mesure où nous le comprenons, il excite en nous la curiosité et le désir de le connaître plus avant (Saint Grégoire de Nazianze).

 

130 – Le dialogue - L'Esprit ne se donne pas (à nous) pour nous éblouir ou nous contraindre à croire, mais pour que nous acceptions d'entrer en dialogue avec Dieu (Mgr Dagens).

 

131 – Je veux - Je veux ce que tu veux, sans me demander si je le peux, sans me demander si j'ai envie, sans me demander si je le veux (Prière de Madeleine Delbrel).

 

132 – Renoncement – Le Père se retire pour ainsi dire devant la volonté du Fils... comme il se retire devant sa création. La création est peut-être le plus mystérieux des mystères chrétiens. L'acte créateur est l'acte par lequel Dieu se retire, s'efface pour laisser surgir des libertés qui ne sont pas lui. "Dieu a fait l'homme comme la mer a fait les continents, en se retirant" (Hölderlin). C'est vrai et c'est faux. Dieu reste présent à sa créature. Quand Dieu me crée, il me donne le pouvoir d'être moi-même et par moi-même... Dieu n'est pas un concurrent qui menace notre liberté. Dieu se renonce, Dieu se retire pour que nous existions par nous-mêmes. Il n'y a rien de plus divin que ce renoncement de Dieu (François Varillon).

 

133 – Le monde - L'eucharistie étend le don de la Cène à la totalité du monde et de l'histoire humaine (Jacques Guillet).

 

134 – Le chemin – C'est là où nous sommes que commence (ou continue) le chemin vers Dieu (Mâ Ananda Moyî, dans Véronique Francou).

 

135 – Le désir – "Devant toi est tout mon désir". Il n'est pas devant les hommes, qui ne peuvent voir le cœur, mais "devant toi est tout mon désir". Que ton désir soit devant lui, et le Père qui voit dans le secret t'exaucera. Ton désir même, voilà ta prière. Ce n'est pas en vain que l'apôtre dit : "Priez sans cesse". Est-ce que nous sommes sans cesse à fléchir les genoux, à prosterner notre corps, à lever nos mains, parce qu'il a dit : "Priez sans cesse" ? Ou si nous prétendons que c'est là notre manière de prier, j'imagine que nous ne pourrons la soutenir sans interruption. Mais il y a une autre prière intérieure, celle-là ininterrompue : le désir. Quoi que tu fasses, si tu désires ce sabbat, sans même avoir parlé, tu ne cesses de prier. Si tu ne veux pas cesser de prier, ne cesse pas de désirer : ton désir continuel, c'est chez toi comme une voix continuelle. Tu ne te tairas que si tu cesses d'aimer... Le froid de la charité, c'est le silence du cœur ; la flamme de la charité, c'est le cri du cœur. Si la charité demeure toujours, tu cries toujours ; si tu cries toujours, tu désires toujours, si tu désires toujours, tu te souviens du repos (Saint Augustin).

 

136 – Le salut – Il n'est jamais question d'amour quand il s’agit de la résurrection des morts. La plus grande preuve d'amour de Dieu pour l’humanité, n'est-ce pas aussi qu'il l'appelle à la résurrection ? Qu'est-ce que le salut ? C'est entrer dans le monde où Jésus est entré par sa résurrection. C'est ce vers quoi nous marchons. La résurrection de Jésus est comme une prophétie en acte de notre propre résurrection : le Christ est ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis (1 Co 5,20). Le salut de l'homme, c'est la résurrection définitive (Bernard Sesboüé).

 

137 – Le mur – Pour se faire homme et souffrir la mort dans la chair, Dieu a dû franchir le mur de sa transcendance (Olivier Clément).

 

138 – Cécité – Dieu toujours plus grand que son éternité même. C'est pourquoi la familiarité avec Dieu, une familiarité excessive et dangereuse est cause de cécité (Pierre Chaunu).

 

139 – Les bras – Nous croyons que le Christ est présent en quiconque cherche la vérité. "Même si quelqu'un courait le plus vite possible pour s'éloigner du Christ, s'il va vers ce qu'il croit être vrai, c'est en fait dans les bras du Christ qu'il se jette" (Simone Weil, dans Alexandre Schmemann).

 

140 – Les eaux – Elles sont vraiment multiples, les eaux de l'Esprit de Dieu, parce que riche et grand est le Père (Saint Irénée).

 

141 – L'ombre - La grande beauté religieuse, c'est d'avoir accordé à chacun de nous une âme. N'importe la personne qui la porte en elle, n'importe sa conduite morale, son intelligence, sa sensibilité. Elle peut être laide, belle, riche ou pauvre, sainte ou païenne. Ça ne fait rien. Elle a une âme. Étrange présence cachée, ombre mystérieuse qui est coulée dans le corps, qui vit derrière le visage et les yeux, et qu'on ne voit pas. Ombre de respect, signe de reconnaissance de l'espèce humaine, signe de Dieu dans chaque corps (Le Clézio, dans François Cheng).

 

142 – Vocation – La vocation de l'homme est de trouver Dieu (Mâ Ananda Moyî, dans Véronique Francou).

 

143 – Joseph – Tout le temps que Joseph eut le soin du Christ, il remplit son service avec joie (Saint Irénée).

 

144 – Perfection – "Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait" (Mt 5,48). La perfection dont il s'agit est celle de l'amour divin (Louis Bouyer).

 

145 – Initiation – La transfiguration du Christ avant sa Passion est une initiation au mystère de la résurrection, en tant que passage de la vie terrestre de ce monde au royaume céleste de Dieu (Patriarche Daniel).

 

146 – Matrice – Le Christ est la matrice de l'humanité... Imaginez une femme dont la matrice porterait non seulement un enfant, non seulement des jumeaux, non seulement des quintuplés, comme il arrive, mais toute l'humanité. Nous sommes tous en lui. Et où est le Christ ? Il est au cœur de la Trinité et il veut que nous y soyons avec lui. Seulement tout cela n'est pas automatique. Il faut que nous ratifiions notre appartenance au Christ (François Varillon).

 

147 – La soif – Ceux qui ont soif de voir Dieu par un ardent amour, lui sont déjà unis par le désir (Saint Grégoire le grand).

 

148 – Le mystère – Pour un chrétien, la Bible entière concerne le mystère de Jésus-Christ (Xavier Léon-Dufour).

 

149 – Pauvreté – La société sécularisée ramène les chrétiens à la pauvreté (Pierre Emmanuel).

 

150 – Les petits enfants – Dieu pouvait, quant à lui, donner dès le commencement la perfection à l'homme, mais l'homme était incapable de la recevoir, car il n'était qu'un petit enfant. Et c'est pourquoi aussi notre Seigneur, dans les derniers temps, lorsqu'il récapitula en lui toutes choses, vint à nous, non tel qu'il le pouvait, mais tel que nous étions capables de le voir ; il pouvait, en effet, venir à nous dans son inexprimable gloire, mais nous n'étions pas encore capables de porter la grandeur de sa gloire. Aussi, comme à de petits enfants, le Pain parfait du Père se donna-t-il sous forme de lait – ce fut sa venue comme homme - , pour que nourris pour ainsi dire à la mamelle de sa chair et habitués par une telle lactation à manger et à boire le Verbe de Dieu, nous puissions garder en nous-mêmes le Pain de l'immortalité qui est l'Esprit du Père (Saint Irénée).

 

151 – La colère – Dieu est amour, bonté et infinie miséricorde. Malheureusement nous donnons souvent au mot bonté une coloration un peu mielleuse. La bonté de Dieu justement donne à l’homme la liberté d’accueillir ou de refuser son amour, son dessein de bonheur éternel. L’amour de Dieu n’exclut pas la colère, une colère différente de la nôtre, une colère qui exprime la douleur de Dieu à l’égard du péché que commet l’homme qui s’éloigne de lui, même si cette colère tend toujours à tout récupérer dans l’amour (Cardinal Martini).

 

152 – Le temps – Celui qui veut découvrir Dieu doit être prêt à prendre du temps pour lui. Et il faut être prêt à y mettre le prix. Dieu ne s’impose pas. Il ne nous court pas après. Il en appelle à notre liberté (Benoît XVI).

 

153 – L’amitié – Pourquoi les commandements de Moïse ? Pour rendre l’homme glorieux, pour suppléer ce qui lui manquait, c’est-à-dire l’amitié de Dieu. Mais à Dieu cela n’apportait rien, car Dieu n’avait pas besoin de l’amour de l’homme ; l’homme avait besoin, lui, de la gloire de Dieu, et cette gloire, il ne pouvait l’obtenir que par le service de Dieu (Saint Irénée).

 

154 – Le Père – L’islam est très riche en noms divins, mais il ne recourt jamais à l’appellation "Père" (Damiano Modena).

 

155 – Le pouvoir – Il y a la phrase enfantine : "Ne pas faire de la peine au Bon Dieu". Saint Paul le disait dans un autre langage : "Ne contristez pas le Saint Esprit de Dieu" (Ep 4,30). Nous avons le pouvoir (triste) de contrister le Saint Esprit , mais le Saint Esprit ne peut pas nous manipuler (François Varillon).

 

156 – Le mystère – Le Christ est entré le premier dans le mystère de la résurrection des morts (Alexandre Men).

 

157 – Faire - Je ne fais pas ce que Dieu veut que je fasse, je fais ce que je crois que Dieu veut que je fasse (Sagesse juive, dans Daniel Boyarin).

 

158 – La Trinité – Le Père décide et commande, le Fils exécute et modèle, l’Esprit nourrit et accroît (Saint Irénée).

 

159 – Communion – Le salut n’est jamais individuel : le mot le plus important pour le chrétien est celui de communion. Nous ne nous sauvons ni ne nous perdons pas seuls (François Mauriac).

 

160 – La peur – Charles Baudelaire fait dire au diable qu’il rencontre un soir dans un dîner : "Je n’ai eu peur qu’un seule fois. C’est le jour où j’ai entendu un prédicateur plus subtil que ses confrères s’écrier en chaire : Mes chers frères, n’oubliez jamais, quand vous entendrez vanter le progrès des lumières, que la plus belle ruse du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas" (Pierre Descouvemont).

 

161 – Les caves – Ainsi s’organise à marche forcée ce que Péguy appelait l’amnésie de l’éternel… La religion, chose honteuse, est dissimulée dans les caves, comme si elle était l’apanage de quelques fous. Aussi, la plupart vivent d’une existence fausse : ils croient qu’ils n’ont pas d’âme, ils croient que les question existentielles relèvent de désordres psychiques. C’est le propre des totalitarismes d’interdire des comportements indispensables à la vie de l’homme en les appelant des maladies (Chantal Delsol).

 

162 – La condition – Dans ce que l’homme veut, il rencontre partout l’obstacle et la souffrance. Dans ce qu’il fait, il rencontre des faiblesses et des fautes dont il ne peut réparer les suites. Enfin pour couronner le tout, il y a la mort. Telle est la condition de l’homme, ma condition. De tout cela, que va-t-il sortir ? (Maurice Blondel).

 

163 – Foudroyés – Se dire aussi que l’Incarnation n’a été possible que lorsque l’humanité a été prête à recevoir ce don ultime du Créateur incréé. Dire que Jésus est Dieu, c’est dire que l’infiniment distant a comblé l’infinie distance et qu’Il est là, présent à portée de nos sens, de notre intelligence, sans que nous soyons foudroyés comme le craint Israël quand il sent que Dieu s’approche. "Malheur à moi, je suis perdu. Mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur tout-puissant" (Claude Tresmontant).

 

164 – Cicatrice – Le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, a expliqué devant tout le monde au synode sur la famille qu’il avait vécu le divorce de ses parents dans sa jeunesse et que cette souffrance n’était toujours pas cicatrisée aujourd’hui (Cardinal Barbarin).

 

165 – L’Esprit Saint – Pour ceux qui me demandent de prier pour eux, je supplie le Seigneur : "Seigneur, donne-leur ton Esprit Saint pour qu’ils te connaissent par l’Esprit Saint" (Starets Silouane).

 

166 – La dernière fois – Accepter avec confiance qu’il y ait une "dernière fois" et discerner, dans l’inconnu qui vient, la présence de Dieu (Revue Etudes, 2017/4, p. 142).

 

167 – Salut – C’est quoi le salut ? C’est la communion avec Dieu (Rémi Brague).

 

168 – L’invité – Nos assemblées de prière attirent l’éternel dans l’aujourd’hui ; ce sont des moments du temps où l’éternel est invité. Le temps accueille l’éternité (F. Rosenzweig, dans Rémi Brague).

 

169 – La couleur – Le royaume de Dieu, c’est quand Dieu règne dans votre âme. Quand il règne, tout prend un autre aspect – tout, c’est-à-dire les joies et les peines de cette vie –, une autre couleur, une autre teinte, un autre sens (Alexandre Men).

 

170 – Rencontre – La conquête du monde ne nous intéresse pas. Ce qui nous intéresse, c’est qu’un Dieu aimé par nous et qui aime chaque homme le premier, chaque homme puisse, comme nous, le rencontrer (Madeleine Delbrel).

 

171 – Servir – La grand-mère athée du cardinal Barbarin. Quand il lui disait son désir d’être prêtre, la grand-mère demandait : "Tu serviras à quoi ?" (Cardinal Barbarin).

 

172 – La signature – Le message de la transcendance n’est pas facile à porter. Dans le désert, un petit groupe de demi-nomades ont pensé, cru entendre, cru savoir que la clé de tout se trouve à une distance incalculable, absolue, et ils ont bâti leur religion étrange autour de ce vide, de ce creux. Des empereurs païens ont essayé de leur faire entendre raison, la raison commune, en leur tapant sur la tête. Mais ils ont la tête dure ; et comme les Romains sont raisonnables, ils ont fini par décider qu’on les laisserait rêver en paix… La difficulté est interne : comment entrer en communication avec Lui ? Pendant de grands moments il se tait.

Cependant une tradition dit qu’Il viendra, qu’il enverra son Envoyé. Comment le reconnaîtra-t-on ? Puisqu’il vient au nom du Tout-Puissant, sa présence sera éclatante, a-t-on pensé. Car on n’a pas compris la leçon du doux murmure. Quand il s’est manifesté, il l’a fait d’une manière ambiguë. Quand le Transcendant se manifeste, cela est évident à quelques-uns, mais d’autres prétendent qu’ils n’ont rien vu, rien entendu. Le malentendu est au départ. Il dure depuis deux mille ans et il durera encore. Quand le Transcendant est là, sous peine de perdre sa transcendance, il ne peut être là que d’une manière fugace, perçante aux yeux de l’observateur choisi, glissant sur l’autre… La sensation d’absolue proximité et de fuite des rayons lumineux… sont un peu la signature de la transcendance (Pierre Chaunu).

 

173 – Croire – Croire en lui (le Fils), c’est faire sa volonté (Saint Irénée).

 

174 – La danse – Dieu sait faire que la prière ait un tel goût qu’on y aille comme à la danse, et encore qu’elle ait un tel goût qu’on y aille comme au combat (Saint Nicolas de Flue).

 

175 – L’absent – Ne jamais parler de Dieu de mémoire. Ne jamais parler de Lui comme d’un absent (Maurice Blondel).

 

176 – L’obscurité – Jésus a habité la nuit de l’angoisse et l’obscurité de la mort afin que nous puissions vivre la vie et la mort dans l’abandon fidèle à Dieu… Le devoir du chrétien est d’aller à la rencontre du Seigneur glorieux en acceptant de passer par un mystère d’obscurité et de silence (Cardinal Martini).

 

177 – La culture – S’emparer des philosophes actuels pour dire dans des termes nouveaux l’éternel message (de la foi chrétienne) au cœur de notre culture (Mgr Beau).

 

178 – Mariage – "Mon heure n’est pas encore venue" (Jésus aux noces de Cana). Mais à la prière de sa Mère il avance son heure. Il importait sans doute au dessein premier de Jésus de se manifester plus tard et non pas dans un mariage populaire et pour donner une joie profane (Jean Guitton).

 

179 – Conscience – La conscience de l’homme est relation avec Dieu (Olivier Clément).

 

180 – Les bras – Dieu n’a pas créé les hommes pour qu’ils se croisent les bras et pèchent (Henri-Irénée Marrou).

 

181 – Le pardon – Etonnez-vous que le pardon soit difficile à donner ! Pour le donner, le Seigneur Jésus est mort sur la croix. Etonnez-vous alors que le pardon soit crucifiant (Cardinal Lustiger).

 

182 – Les vertueux – Dans l’Évangile, les vertueux sont ceux qui se conforment scrupuleusement à la loi. Les vertueux se réclament de la loi à tout crin, ils s’enferment dans la loi. Jésus est présenté comme venant dépasser la lettre de la loi de Moïse pour y trouver l’esprit. Il ne vient pas supprimer la loi, il vient lui donner vie… Un certain respect abusif de la loi en vient à juger au nom de la loi ceux qui sont réprouvés comme pécheurs. Mais la loi des pharisiens et des vertueux, est-ce qu’elle est vraiment intégrée, ou ne suivent-ils pas la loi par peur de Dieu, par peur de la vengeance de Dieu et non par amour pour Dieu ? (Françoise Dolto).

 

183 – Renonciation – Les gens parlent des moines, des religieux, des consacrés comme des gens qui ont renoncé à tout ! Mais non ! C’est vous qui avez renoncé à tout. C’est quoi ce tout ? C’est Dieu ! C’est lorsqu’on le laisse de côté qu’on pratique la renonciation suprême (Mâ Ananda Moyî, dans Véronique Francou).

 

184 – Les deux voies – L’homme est toujours appelé à choisir entre deux voies : suivre Dieu ou avancer sans Dieu, ce qui revient à dire marcher contre lui (Alexandre Schmemann).

 

185 – Amitié – Par le décalogue (de l’Ancien Testament) Dieu préparait l’homme à son amitié (Saint Irénée).

 

186 – Banalité – Respecter le dimanche, c’est émerger de la banalité du quotidien pour se tenir devant Dieu et lui donner une part de son temps. Ce n’est pas si facile (Alexandre Men).

 

187 – Communion – Comment est-il possible que l’homme puisse percevoir Dieu ? Une si grande distance sépare la fleur du soleil ! Une fleur située si loin de la source de l’énergie peut-elle parvenir à percevoir l’origine de cette énergie ? Et pourtant il y a communion entre le soleil et la fleur ! Le même "miracle" se produit dans l’interaction constante entre le somatique et le psychique. Une intention de l’esprit se communique aux membres du corps (je décide de faire un geste). Comment ça se passe ? C’est indescriptible. - C’est pourquoi nous ne pouvons pas rejeter a priori comme erronée l’affirmation des prophètes selon laquelle, à certaines heures de l’histoire d’Israël, le divin est entré en contact avec des êtres choisis. Devons-nous refuser à la Source qui nous a créés le pouvoir de s’adresser à l’homme ? (Abraham Heschel).

 

188 – Lumière – Dieu de tous les humains, tu ne forces jamais notre cœur, mais tu places en chacun ta paisible lumière. Éclairés par elle, nos échecs et nos joies peuvent trouver en toi un sens (Roger Schütz).

 

189 – L’Esprit – Nous devons prendre conscience que nous vivons sur une terre païenne que l’Esprit doit enflammer (***).

 

190 – Enfantement – Devant son Fils en croix, Marie accouche de Jésus une seconde fois pour le monde entier. Marie, au pied de la croix, vit une expérience difficilement imaginable. C’est à ce moment-là qu’elle accouche de Jésus pour le monde entier et qu’elle éprouve les douleurs de l’enfantement qu’elle n’avait pas connues lors de la Nativité (Michel Laroche).

 

191 – Contraindre – L’homme est libre. Dieu a créé l’homme libre. Dieu a pris ce risque de créer un monde qui deviendrait rebelle, un monde que Dieu ne peut plus sauver qu’en pénétrant en son sein, liberté contre liberté, jusqu’au sacrifice de la croix…, pour nous contraindre un jour par la douceur, la persuasion et la toute-puissance de l’amour plus forte que la mort (Pierre Chaunu).

 

192 – Le petit tailleur – Un tailleur rusé arrive, on ne sait par quelle astuce, à entrer au paradis. Il arrive à un moment où il n’y avait personne : ils étaient tous partis en promenade. Alors le petit tailleur voit le trône de Dieu, et il voit aussi l’escabeau qui sert de marchepied au Seigneur. C’était très beau. Et comme il est au paradis, il voit aussi tout ce qui se passe sur la terre. Il aperçoit alors sa voisine en train de voler je ne sais quoi. Alors le petit tailleur, saisi d’une sainte indignation, prend l’escabeau et l’envoie sur la bonne femme sur la terre. - Juste à ce moment-là, toute la cour céleste revient et le Bon Dieu arrive avec tout le monde. Le petit tailleur qui est entré au paradis sans y être invité se cache du mieux qu’il peut derrière le trône. Mais il n’y a plus d’escabeau. Tout le monde le cherche et c’est alors qu’on découvre le petit tailleur. Qu’est-ce que tu fais là ? Il explique son affaire. Et l’escabeau, tu ne l’as pas vu ? Alors le petit tailleur raconte qu’ayant vu sa voisine commettre un gros péché, il lui a lancé l’escabeau sur la tête. Alors les anges lui font la morale : "As-tu oublié déjà que bien souvent tu comptais beaucoup plus d’étoffe qu’il n’en fallait pour les habits ?" Et Dieu lui-même finalement ajoute : "Et puis si chaque fois que les gens sur terre font des bêtises, j’étais obligé de leur envoyer un escabeau sur la tête, le mobilier du ciel n’y suffirait pas" (Conte de Grimm).

 

193 – Le persil – Quelle joie de savoir que nous pouvons lever les yeux vers votre seul visage pendant que nous irons chercher au bout de l’allée du jardin quelques brins de persil pour finir la salade (Madeleine Delbrel).

 

194 – Le hasard – Dans le monde, rien n’arrive jamais par hasard. Chaque fil est relié à un autre. Si nous ne voyons pas ces liens aujourd’hui, tout nous sera révélé plus tard (Alexandre Men).

 

195 – Plaire – Celui-là plaît à Dieu à qui Dieu plaît (saint Augustin).

 

196 – Le seul – Personne ne connaît Dieu si Dieu ne s’est pas révélé à lui. Or le seul qui puisse pleinement révéler Dieu, c’est l’homme de Nazareth qui ose dire : "Tout m’a été remis par mon Père. Nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler" (Antoine Vergote).

 

197 – Encerclements – La foi parle d’un projet de Dieu auquel le cœur de l’homme n’avait pas songé. Dieu est l’Autre… Il brise tous les encerclements magiques des fatalités et des nécessités. La foi promet un accomplissement que nous ne pouvons pas imaginer (Adolphe Gesché).

 

198 – Communion – La vie est une communion avec un Dieu caché dans son cœur, un Dieu qui est bon, un Dieu qui pardonne (* * *).

 

199 – Le caché – Une musulmane disait un jour : "Ce qui nous choque dans votre religion, c’est que votre Dieu s’incarne"… De fait le Dieu qui s’est manifesté dans l’histoire s’y est mal pris : il n’a été évident pour personne, pas même pour ses amis…Mais c’est ainsi : Dieu ne s’est pas imposé. Il s’est offert. Il n’a contraint personne et s’est laissé meurtrir… Il subsiste du "caché" dans cette révélation-là… Nous sommes entièrement libres : nous pouvons répondre à son appel ou rester sourds (France Quéré).

 

200 – L’aveugle – Il faut instruire les ignorants non les punir ; on ne frappe pas un aveugle, on le prend par la main pour le conduire (Denys l’Aréopagite).

 

201 – La flaque d’eau – On ne commet pas le péché mortel comme on marche dans une flaque d’eau ou comme on bute sur un trottoir. Le péché mortel, c’est l’enfer même, c’est la damnation. Le péché mortel est un mystère et personne ne sait s’il commet un péché mortel, Dieu seul le sait… Distinguer la matière, l’advertance, le consentement… Jusqu’à un certain point, on peut juger de la gravité de la matière, nul ne peut juger de l’advertance et du consentement (François Varillon).

 

202 – Le scientifique – Pour dire la foi, le scientifique n’est pas au-dessus du croyant (Bernard Perret).

 

203 – La rencontre – Ce n’est pas parce qu’on ne croit pas en Dieu qu’on ne peut pas le rencontrer (Charles Delhez).

 

204 – La culture – A travers tous les bouleversements de notre culture, la condition humaine demeure fondamentalement la même. Le rapport de l’homme au Dieu qui l’a fait pour lui et qui ne cesse de l’attirer à lui demeure essentiellement le même (Bernard Sesboüé).

 

205 – Trésors – La Bible, livre majeur du christianisme. L’Église, au long des siècles, a rassemblé des trésors (Alexandre Men).

 

206 – La nuit – Satan est infatigable pour diviser, perturber, pervertir. Il travaille la nuit (René Laurentin).

 

207 – Se reposer – La parabole des vierges folles est là pour rappeler que l’on ne peut se reposer sur les autres pour se préparer à rencontrer Dieu (Bernard Perret).

 

208 – La vie – Dans la vie, tout peut arriver, même Dieu (Luisa Murano).

 

209 – La bénédiction – Il vaut mieux renoncer à toute entreprise pour laquelle l’âme n’ose pas demander la bénédiction de Dieu ; de même il vaut mieux s’abstenir de toute affaire avant laquelle on ne peut prier sans trouble (Starets Silouane).

 

210 – Bienfaits – Ce n’est pas parce que Dieu avait besoin de l’homme que Dieu modela Adam, mais pour avoir quelqu’un en qui déposer ses bienfaits (Saint Irénée).

 

211 – Messages – Les desseins de Dieu nous sont totalement impénétrables. Il est l’Autre absolu, origine et fin de toutes choses. Pour autant, nous ne sommes pas dispensés de l’effort de comprendre les messages qu’il nous adresse. Et ceux-ci concernent intégralement la conduite de notre vie (Bernard Perret).

 

212 – Visible – Dieu est assez caché pour ne pas s’imposer, et assez visible pour qu’on puisse le trouver (Pascal).

 

213 – Lumière – Le "Notre Père" est difficile. Déjà le terme "Notre Père" est difficile à prononcer : comment pouvons-nous imaginer pénétrer… ce mystère de Dieu qui demeure dans une lumière inaccessible et l’appeler Père ? (Boris Bobrinskoy).

 

214 – Naufrage – On peut simplement penser que, sans le péché, la mort aurait été comme une entrée de plain-pied dans la vie de Dieu. Pour un homme qui a perdu par le péché le sens de Dieu, la mort risque toujours d’être perçue comme un vrai naufrage. En se coupant de la lumière, l’homme se condamne à mourir dans la nuit. Ce qui aurait dû être sa naissance est alors appréhendé par lui comme anéantissement. Et c’est jusque dans cette mort-là que Jésus, pourtant indemne de tout péché, s’est solidarisé avec nous. Il l’a traversée dans la nuit, pour en arracher ceux qui s’y engloutissent (Jean-Noël Bezançon).

 

215 – Mijoter – Si l’on pouvait analyser ce qu’il y a dans l’esprit d’un certain nombre de chrétiens mal éduqués, on s’apercevrait qu’ils se disent tout bas : "Qu’est-ce que Dieu mijote là-haut dans son ciel ? Qu’est-ce qu’il me prépare ? Du bonheur ou du malheur ? De la santé ou de la maladie ? Du succès ou de l’échec ?" Par intérêt et par peur, je vais donc le prier de ne rien mijoter de désagréable contre moi. Jusqu’au jour où la tentation surgit d’exorciser radicalement la menace en disant tout simplement : "Il n’y a pas de Dieu tout-puissant" . C’est alors l’athéisme… On ne dit pas dans le credo : "Je crois en Dieu tout-puissant", mais : "Je crois en Dieu le Père tout-puissant" (François Varillon).

 

216 – Politesse – Une vie sans prière est une vie qui ignore une dimension essentielle de l’existence. La valeur de la prière consiste à découvrir, à affirmer et à vivre le fait que tout a une dimension d’éternité… Prier, demander quelque chose à Dieu, ne consiste pas à rappeler poliment à Dieu ce qu’il a oublié de faire (Antoine Bloom).

 

217 – Grâce - Seigneur et Maître de ma vie, éloigne de moi l’esprit de paresse, de domination, de découragement et de vaine parole. Mais fais-moi la grâce, à moi ton serviteur, de l’esprit d’intégrité, d’humilité, de patience et d’amour. Oui, Seigneur, donne-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère, ô toi qui es béni dans les siècles des siècles (Saint Ephrem).

 

218 – Opium – Le brave Marx n’avait pas la vue trop longue quand il parlait de la religion comme d’un opium. C’était oublier celui qu’il distillait lui-même et qui allait faire sombrer durant un siècle les peuples dans la plus meurtrière des illusions (Christian Chabanis).

 

219 – Le cœur – La résurrection de Jésus-Christ est le cœur de la foi. "Sans la résurrection, ma foi est vaine" (saint Paul). Les premiers disciples de Jésus n’ont eu qu’une chose à annoncer dès le départ, un seul cri : "Christ est ressuscité". Tout le reste vient de là. C’est cet événement qui a fait voir en lui beaucoup plus qu’un homme exemplaire ; cet événement est le signe qu’il était le Fils de Dieu (France Quéré).

 

220 – Asile – Le christianisme n’est pas un asile d’ignorance. Il impose à tous les fidèles le devoir sacré de "théologiser" (Philarète de Moscou).

 

221 – La visite – L’expérience de foi, c’est s’être senti rejoint par Dieu, c’est avoir conscience d’avoir été visité par Dieu… Jésus s’invite chez Zachée et immédiatement cette invitation déclenche la conversion du pécheur. Mais Dieu parfois vient et il n’est pas reçu. Il y a des invités à la noce… et ils n’ont pas le temps. Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas accueilli (Jn 1,11)… La foi, c’est être en confiance avec Dieu… C’est avoir le sentiment d’être en lien avec Dieu… et que rien ne peut briser ce lien (Michel Deneken).

 

222 – La foi – La foi, c’est quand on parle à Dieu comme à un homme (Le curé d’Ars).

 

223 – La bataille – Le diable lutte avec Dieu, et le champ de bataille, c’est le cœur de l’homme (Dostoïevski).

 

224 – La destinée – Qu’est-ce que Jésus a apporté au monde ? S’il n’a pas apporté la paix dans le monde, le bien-être pour tous, un monde meilleur, qu’a-t-il apporté ? La réponse est très simple. Il a apporté Dieu, le Dieu dont la face s’est lentement et progressivement dévoilée depuis Abraham… C’est ce Dieu-là, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu véritable qu’il a apporté aux peuples de la terre. Jésus a apporté Dieu et avec lui la vérité sur notre origine et notre destinée, la foi, l’espérance,et l’amour (Benoît XVI).

 

225 – L’invention – Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer. Quel Dieu peut mieux entendre la peine des hommes que celui qui a choisi de passer par la souffrance et par la mort ? (Jean Delumeau).

 

226 – Chrétien – Je ne suis ni théologien, ni philosophe, mais seulement un chrétien pour qui Jésus-Christ, à travers et malgré vingt siècles de théologie et de philosophie, de progrès scientifiques et techniques, reste la seule raison de croire et d’espérer, de vivre (Marcel Légaut).

 

227 – L’ennui – Le christianisme n’est pas une religion ennuyeuse ; il nous propose de vivre la vie en plénitude. La foi chrétienne n’est pas fausse, elle est la vérité. Elle n’est pas dépassée, elle transforme notre vie (Nicky Gumbel).

 

228 – La lucidité – Pourquoi la foi ? Parce que, quand les charmes de la consommation sont épuisés, il ne reste plus rien que la maladie et la mort, que rien ne pourra jamais écarter du champ douloureux de notre lucidité (Pierre Chaunu).

 

229 – Parler – Avant de parler de Dieu aux autres, il faut apprendre à parler des autres à Dieu (Madeleine Delbrel).

 

230 – La rareté – Sans Dieu, l’âme ne trouvera jamais la paix… "Rares sont les âmes qui te connaissent, rares sont les hommes avec qui l’on peut parler de Toi" (Starets Silouane).

 

231 – Le choix – Nous avons le choix entre deux possibilités : Ou bien nous cramponner à ce monde-ci comme s’il était l’unique réalité, pour nous apercevoir un jour qu’il est passager, fugitif, transitoire. Ou bien le traverser comme un voile qui nous cache et nous révèle tout à la fois la présence invisible de Dieu (Louis Bouyer).

 

232 – Les médiocres – Il n’est pas demandé à l’Église d’être nombreuse, glorieuse, triomphante, convaincante, mais fidèle. Qu’elle soit fidèle au dépôt dont elle garde la mémoire. Qu’elle annonce et transmette l’immuable Vérité qui est tout entière contenue dans l’Écriture Sainte, Parole vivante de Dieu… Et afin que nul ne se trompe, ceux que Dieu a choisis pour ses témoins, il les a choisis médiocres. Nous sommes les témoins médiocres de la Vérité. Cela, nous le savons… Mais même notre impuissance est sans importance. Ce que Dieu a conçu, il le réalisera. En vérité, c’est déjà fait. En ressuscitant Jésus de Nazareth au matin de Pâques, Dieu a déjà fait basculer le monde dans la Vie éternelle (Pierre Chaunu).

 

233 – Bizarre – Ce qui est bizarre, quand tout va bien, quand ton travail marche, que ta famille est heureuse, c’est que tu ne remercies jamais Dieu. Dans le bonheur que tu vis, il semble ne pas exister. Du moins, tu ne penses pas que Dieu peut apporter le bonheur. C’est quand tout va mal que Dieu revient alors en force et que tu t’acharnes à lui imputer les malheurs qui t’accablent… Par mer calme, remercions-le ; dans la tempête, appelons-le. En sachant que nos souffrances offertes sont prière silencieuse (Guy Gilbert).

 

234 – Le meilleur – En pensant à autrui, il faut demander à Dieu pour nos frères, connus ou inconnus, et même nos ennemis, le meilleur de ce que Dieu leur destine, qu’ils le reçoivent et l’accueillent. Parce que c’est le meilleur. Et ce meilleur, au bout du compte, porte un nom : l’Esprit Saint. "Si vous qui êtes mauvais vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent" (Lc 11,13). Il faut prier Dieu pour qu’un cœur ouvert et disponible soit prêt à accueillir le don que Dieu veut faire à tout homme afin qu’il trouve sa vocation d’enfant de Dieu et y réponde (Cardinal Lustiger).

 

235 – L’Inconnu – Dieu a montré son visage en Jésus-Christ, mais il n’en demeure pas moins le grand Inconnu (Bernard Perret).

 

236 – Le péché – Opposer l’Église et l’Évangile est un thème facile, car il est bien évident qu’à aucune époque, en aucun lieu, l’Église, dans ses membres, n’est pleinement fidèle ; le péché, qui règne partout, ne l’épargne pas, ni le péché, ni toutes les autres marques de la faiblesse humaine. Il n’en est pas moins vrai que c’est toujours l’Église qui nous transmet l’Évangile (Henri de Lubac).

 

237 – La foi – La foi est ce qui permet à l’intelligence de vivre au-dessus de ses moyens. Donc la religion n’a rien à redouter des progrès de la connaissance ; le doute sur elle-même est le seul danger qui la menace (André Frossard).

 

238 – Le Sauveur – Jésus est mort supplicié sur une croix. Aucun fondateur de religion n’a connu un destin aussi tragique. Jésus qui se présentait comme le Sauveur paraissait à sa mort être celui qui avait le plus besoin d’être sauvé (Xavier Le Pichon).

 

239 – Le leurre – Nos contemporains sont victimes d’un grand leurre. On les abuse en leur faisant croire qu’il faut passer à côté de la mort ou de s’y engloutir sans s’en rendre compte. Que le fin du fin, c’est d’oublier la mort, de la tranquilliser, de la noyer (Jean-François Six).

 

240 – La stabilité – La foi implique un double mouvement : de Dieu, qui sort de son immutabilité vers la créature ; de l’homme, qui dépasse son autonomie et trouve en Dieu sa stabilité dernière (Boris Bobrinskoy).

 

241 – Le lait – J’ai reçu la foi avec le lait de ma mère, j’ai désiré être prêtre tout petit sans que je puisse vous dire ni pourquoi ni comment, je suis allé au séminaire, j’ai été ordonné prêtre et puis évêque (Cardinal Decourtray).

 

242 – Le sens – L’Esprit Saint est en la Trinité la personne qui demeure inconnue mais qui manifeste toute chose de Dieu et rend réelle toute vie spirituelle. Il donne le sens de la vie éternelle et le sens des réalités cachées (Isaac de Ninive).

 

243 – La paix – Un évêque des États-Unis connaissait bien l’ancien président du syndicat des journalistes politiques de sa région. Cet homme se disait athée. Et puis on apprend qu’il est entré dans l’Église catholique. Ses collègues s’étonnent, lui posent la question : "Comment en es-tu venu à croire en Dieu ? Y crois-tu vraiment ?" Alors il a répondu : "Je ne sais pas trop dans quelle mesure je crois en Dieu. Je voudrais y croire. Mais ce dont je suis sûr, c’est que je crois au diable, à Lucifer, parce que ma carrière de journaliste m’a permis de détecter ses manœuvres et de constater ses ravages autour de moi et en moi. Alors j’ai cherché une Église qui pourrait me communiquer la pardon de Dieu et la paix de l’âme"  (D’après Mgr Elchinger).

 

244 – Le château de cartes – De nombreuses personnes n’abordent les rives de la foi que lorsque des événements terribles (mort, accident, maladie, séparation) viennent anéantir le château de cartes de leur vie sociale et affective… La vérité de leur être profond leur apparaît alors soudainement… Mais pourquoi attendre que des déchirements venus de l’extérieur nous apprennent un jour qui nous sommes ? (Annick de Souzenelle).

 

245 – Les compagnons – L’Évangile ne dit pas seulement : Aimez-vous les uns les autres, il nous révèle que Dieu est allé jusqu’à se faire homme pour nous appeler à une vocation divine... Jésus est devenu le compagnon de nos souffrances pour que nous devenions les compagnons de sa résurrection (Jean Delumeau).

 

246 – La soif – La destinée de l’homme sur terre est d’être tourmenté d’une soif spirituelle… Tourmenté parce que presque tout en ce monde semble dire à l’homme : renonce à la soif spirituelle, renie-la et tu seras rassasié, heureux et en bonne santé… Ce n’est qu’en éliminant cette aspiration que l’homme pourra commencer sa véritable destinée humaine… En fait la religion est par essence la manifestation et la présence d’une soif spirituelle. Comme l’odeur de la fumée témoigne qu’il y a du feu quelque part, même si nous ne le voyons pas. - La présence de la religion dans ce monde est le témoignage évident qu’une soif spirituelle n’a jamais cessé d’être vivace en l’homme… Parler de cette soif spirituelle : il n’y a pas sur terre de sujet plus important… La religion n’est religion que lorsqu’elle parle de l’essentiel… L’essentiel est de ne pas trahir la soif spirituelle qui nous est donnée, mais surtout d’ouvrir les yeux et les oreilles à ce ruissellement de lumière, d’amour, de beauté, qui, éternellement, se déverse sur nous (Alexandre Schmemann).

 

247 – Discours – Tous les discours des premiers chrétiens se résument en deux points : 1. Le Christ est ressuscité. 2. Et il a envoyé l’Esprit Saint… Le salut de l’homme, c’est la résurrection… La résurrection dévoile le sens de l’histoire (Bernard Sesboüé).

 

248 – Chercher – Les incroyants ne cherchent pas Dieu. Si les croyants ne le cherchent pas, qui donc le fera ? Peut-être y a-t-il des incroyants qui le cherchent, mais beaucoup ne le savent pas. Ils croient faire tout autre chose… Les croyants disent avoir trouvé Dieu… L’image est redoutable. Car s’ils croient vraiment ce qu’ils disent, ils ne cherchent plus. Or Dieu ne se donne qu’à ceux qui le cherchent. C’est pourquoi il faut d’autant plus chercher Dieu que l’on est croyant (Guy Coq).

 

249 – Apprendre – On raconte que, le matin de sa mort, sainte Claire eut la curiosité de demander à un frère franciscain venu la voir : "Qu’as-tu de nouveau à m’apprendre sur Dieu ?" (A.-M. Carré).

 

250 – Caricatures – Je connais des hommes qui sont athées de toute leur foi. C’est leur soif de pureté et de transcendance, leur sens du mystère, leur désir du vrai Dieu dont personne ne leur a parlé qui leur fait repousser toutes les caricatures de Dieu qu’on leur présente : le Dieu bouche-trou, le Dieu fourre-tout, le Dieu gendarme ou grand-père (Gustave Thibon).

 

251 – Communion – Le dialogue entre Dieu et l’homme n’est pas nécessairement sonore. La voix de Dieu, c’est parfois le silence. Ce dialogue n’est pas nécessairement lumineux. L’apparition de Dieu, c’est parfois son obscurité. Deux actes conjugués constituent la prophétie : celui de la révélation et celui de la communication. A travers le prophète, l’infini cherche à pénétrer dans le fini, l’éternité se fraie une voie vers le temps. C’est par ce ce travail de la prophétie que l’absolu se livre en termes relatifs. Dieu se révèle à l’homme pour chercher sa communion (André Neher).

 

252 – L’illusion – Si Dieu n’est pas la vie de ta vie, ce n’est qu’une illusion (Maurice Zundel).

 

253 – Le singe – Contrairement aux idées reçues, il est très logique de croire en Dieu… En observant le monde, il paraît difficile de soutenir qu’il provient d’un hasard. On ne fait pas de l’ordre avec du chaos, ni de l’intelligence avec des forces aveugles. - Impossible que Dieu soit, disait Pascal, impossible qu’il ne soit pas. Aujourd’hui nous traduisons ce jugement par le paradoxe du singe dactylographe en disant qu’il est peu probable que Dieu existe, mais plus improbable encore qu’il n’existe pas : cela reviendrait à soutenir qu’un singe peut composer La divine comédie en tapant au hasard sur une machine à écrire (Bertrand Vergely).

 

254 – Le péché – Le seul vrai péché est d’être insensible au Ressuscité (Saint Isaac de Ninive).

 

255 – Le secret – Les chrétiens possèdent le secret dernier des choses. Étonnant qu’ils n’en soient pas plus conscients (Jean Daniélou).

 

256 – La cruauté – Le Christ a souffert sous Ponce Pilate. Cet article du Symbole des apôtres marque de façon inéluctable l’apparition concrète de Dieu dans la cruauté de l’histoire et le sérieux infini de sa compassion envers toute créature (K. Lehmann).

 

257 – Les gens – Il y a tant de gens qui admettent connaître l’existence de Dieu et qui ne le prient jamais (André Manaranche).

 

258 – Le rôle – Si Dieu est vivant, il nous faut présumer qu’il a son rôle à tenir dans nos efforts pour le comprendre. Sans son amour, sans son secours, l’homme est incapable de monter jusqu’à lui. L’homme est libre de chercher Dieu ou de l’ignorer. Seul celui qui s’efforce de se purifier lui-même reçoit l’assistance d’en haut (Abraham Heschel).

 

259 – L’espérance – Quelle est notre espérance ? Le monde ne peut être absurde. La personne ne peut être étouffée. Les morts ne peuvent pas perdre toute existence. L’histoire ne peut être sans fin… L’espérance rappelle à l’homme tout à la fois sa dignité et sa fragilité : l’homme n’est pas le centre de tout, il a à se recevoir d’un Autre… L’espérance nous redit que nous ne pouvons pas mettre la main sur Dieu… Il ne nous est pas permis de réduire Dieu à nos propres utilités… Dieu est à la recherche de l’homme. L’espérance de Dieu, c’est que le don qu’il offre à l’homme puise être accueilli… Dans le christianisme, l’aboutissement de l’espérance appartient à Dieu. Il n’est pas pour cette terre (Adolphe Gesché).

 

260 – La mission – L’Église n’a pas d’autre mission que de faire entrer les hommes dans la Trinité (Jean-Yves Leloup).

 

261 – Le théâtre – Chacun de nous est le théâtre et l’objet d’une lutte entre le bien et le mal (Cardinal Martini).

 

262 – L’adaptation – Le Dieu d’Israël se laisse trouver, mais il se fait aussi chercher… L’approche de Dieu prend du temps, car les transformations nécessaires à notre adaptation au divin sont lentes (X).

 

263 – La vocation – Dieu donne à tout homme la vocation de le rejoindre en sa sublimité par son incarnation. L’incarnation communique à notre humanité le mystère de Dieu (Gustave Martelet).

 

264 – Le besoin – On n’a pas besoin d’avoir la foi pour prier. Il faut prier pour avoir la foi (François Mauriac).

 

265 – La faculté – Il est consolant de savoir que quand bien même nos péchés seraient rouges comme l’écarlate, comme le sang, le Seigneur a la faculté de les oublier, ils peuvent devenir plus blancs que neige (X).

 

266 – Le respect – Nous ne sommes pas pour Dieu un sujet de curiosité. Nous ne sommes pas pour Dieu un spectacle. Le regard de Dieu sur nous n’est pas celui d’un spectateur. L’œil était dans la tombe et regardait Caïn (Hugo). On déforme les petits enfants en leur disant que Dieu voit tout. Le regard qui viole, c’est affreux. Dieu n’est pas cela, à aucun degré. Il n’est pas le regard curieux, inquisiteur, le regard qui fouille, le regard qui juge, le regard qui blesse, le regard méprisant… Le regard de Dieu sur moi, c’est le regard qui me crée. Nous exercer à regarder Dieu avec un regard plein de respect en réponse à son regard de respect (François Varillon).

 

267 – Le savoir – Mon Dieu, donne-moi de savoir que nous sommes vus par toi dans l’amour (Nicolas de Cuse).

 

268 – L’exception – Mon Dieu, je sais que nous allons tous mourir, mais ne pouvez-vous pas faire une exception pour moi ? (Dans un roman d’Yves Navarre).

 

269 – Le commencement – Le simple désir de Dieu est déjà le commencement de la foi (Roger Schütz).

 

270 – Le soleil – L’hiver, la nuit… Cela change du tout au tout notre rapport avec le soleil, mais le soleil, lui, ne change pas. Quel que soit le froid, quelle que soit l’ombre qui s’abattent sur la terre, le soleil est également présent. Ainsi de l’âme dans son rapport avec Dieu (Gustave Thibon).

 

271 – La lune – L’homme sera peut-être un jour capable de cloner un être humain, mais finalement à quoi lui servira-t-il ? Quel est le sens d’une telle recherche ? Comme disait Malraux : "On va sur la lune ; si c’est pour s’y suicider, ça n’avance à rien". Ce que Jésus formule autrement : "Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il en vient à perdre son âme ?" (Mt 16,26) ( X ).

 

272 – La dignité – Ce qui fascine en Dieu, c’est son humble présence. Il ne blesse jamais la dignité humaine. Tout geste autoritaire défigurerait sa face. L’impression que Dieu vient punir est un des plus grands obstacles à la foi (Roger Schütz).

 

273 – La contagion – Il n’a jamais été promis aux chrétiens qu’ils seraient toujours les plus nombreux (il leur était plutôt annoncé le contraire), ni qu’ils paraîtraient toujours les plus forts et que les hommes ne seraient jamais conquis par un autre idéal que le leur. Le christianisme n’aura d’existence réelle et ne sera contagieux que par la force de sa charité (Henri de Lubac).

 

274 – Les enfants – Dieu veut faire de nous ses enfants. Il ne veut pas nous laisser végéter dans la poussière comme l’herbe fanée, les feuilles d’automne, les détritus sur la route dont personne n’a besoin. Le Seigneur chérit chaque âme. Il veut l’élever vers le Royaume des cieux, dès ici-bas, dès cette vie (Alexandre Men).

 

275 – L’inattendu – Personne n’est inattendu chez Dieu (Dimitri Doudko).

 

276 – Marcher – Dieu, quand il se révèle, ne commence pas par nous donner de lui des définitions. Il commence par agir. Et si l’on veut trouver Dieu, si on veut le connaître un peu plus, il nous faut commencer par accepter de marcher avec lui. Quand l’heure sera venue, il nous dira son nom (Philippe Ferlay).

 

277 – La structure – "Pour toujours" n’est pas une emphase due à l’exaltation d’un moment, c’est la structure même de l’amour… C’est déjà chez Euripide qui fait dire à Hécube s’adressant à Ménélas : "Il n’aime pas, celui qui n’aime pas pour toujours" (Rémi Brague).

 

278 – Le refus – Refusant de connaître Dieu, insensible à sa révélation, notre société s’enflamme dans un monde clos, sans amour et sans espérance, elle risque d’y mourir étouffée (D’après Henri de Lubac).

 

279 – Le service – Tout comme on ne peut prétendre aimer Dieu si l’on n’aime pas son prochain, on ne peut prétendre servir Dieu sans servir son prochain. Et le premier service que l’on peut rendre à son prochain, c’est de lui faire connaître Dieu (Matthieu Grimpret).

 

280 – La frontière – La frontière de l’Église passe au cœur de chaque homme ; pour autant qu’il dit oui au bien et rejette le mal, il est déjà en route vers Dieu (Élisabeth de Miribel).

 

281 – La faim – Comment affamer de Dieu les hommes ? (Pierre Emmanuel).

 

282 – L’enfer – Le paradis n’est pas autre chose qu’aimer Dieu, et il n’y a pas d’autre enfer que de n’être pas avec Dieu (Julien Green).

 

283 – Le mendiant – La preuve ultime de l’amour, c’est de souffrir et de mourir pour ceux qu’on aime, donner sa vie pour ses frères, comme dit l’Évangile. Or Dieu, enfermé dans sa transcendance, ne pouvait nous donner cette preuve de son amour. Il "invente" donc l’anéantissement proprement impensable de la croix afin d’attirer à lui ceux qui le fuyaient dans leur désespoir et leur peur… Il n’est pas demandé d’abord à l’homme d’aimer Dieu, mais seulement de se rappeler que Dieu l’aime… Dieu est un mendiant qui attend patiemment à la porte de notre cœur que nous lui ouvrions dans une royale liberté. Alors le cœur de l’homme s’éveille, une vie plus vaste que la sienne grandit en lui (Olivier Clément).

 

284 – La communion – De même que Dieu n’a besoin de rien, de même l’homme a besoin de la communion de Dieu. Car la gloire de l’homme, c’est de persévérer dans le service de Dieu (Saint Irénée).

 

285 – Le paraître – Beaucoup paraissent être dans l’Église qui en vérité sont dehors, et beaucoup paraissent dehors qui en vérité sont dedans (Saint Augustin).

 

286 – La fascination – Je suis fasciné par l’expérience de gens qui ne croyaient pas en Dieu et qui l’ont découvert (Alain Madelin).

 

287 – L’horizon – Que de raisons de se passer de Dieu si on voulait ! C’est de ne pas croire qui est une mort et un manque de liberté. C’est de croire qui permet à l’homme d’avoir un autre horizon que celui de tourner en rond dans son existence. La foi possède les racines inaltérables de notre être (Dans cardinal Poupard).

 

288 – L’océan – Le peuple de Dieu couvre la terre entière. Je n’ai pas été jeté dans le monde par l’effet d’un hasard… et je devrais maintenant voir comment surnager dans cet océan. Une connaissance, une idée, un amour me précèdent. Cela constitue le fond même de mon existence (Cardinal Ratzinger).

 

289 – Le pas – Mon grand-père disait : "L’éternité, ça m’intéresse, ça me plaît. Mais ce qui va être dur, c’est de franchir le pas". Ce que Jean Sulivan nommait : "Passer la ligne" (Marguerite Gentzbittel).

 

290 – Les fantasmes – Quand on croit en Dieu, on doit désirer de toutes ses forces que l’idée qu’on se fait de Dieu soit la plus juste possible, corresponde au plus près à la réalité et ne soit pas compromise par toutes les projections de nos fantasmes : il y a trop de gens qui se disent croyants et qui limitent Dieu à leurs besoins ; on pense à lui quand on en a besoin, quand on est dans le besoin ou le malheur… La foi a tout à gagner à être débarrassée de tout ce qui en elle n’est pas authentique (Adolphe Gesché).

 

291 – Le mouvement – L’homme demeure toujours un mystère pour lui-même. Il ne faut pas penser que nous puissions comprendre l’homme autrement qu’en le saisissant dans son mouvement vers la bienheureuse obscurité de Dieu. L’homme est un mystère, mais il n’est pas en lui-même la plénitude infinie du mystère qui l’atteint : il est référé à cette plénitude (Karl Rahner).

 

292 – Le progrès – Le Verbe s’est fait le dispensateur de la grâce du Père pour le profit des hommes, montrant Dieu aux hommes et présentant l’homme à Dieu, sauvegardant l’invisibilité du Père pour que l’homme n’en vînt pas à mépriser Dieu et qu’il eût toujours vers quoi progresser, et en même temps rendant Dieu visible aux hommes par de multiples dispositions de peur que, privé totalement de Dieu, l’homme ne perdît jusqu’à l’existence. Car la gloire de Dieu c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme c’est la vision de Dieu (Saint Irénée).

 

293 – Les ennuis – (Lettre fictive de Bernanos à Martin Luther) Mon cher Martin, Tu as eu des ennuis avec les curés : comme je te comprends, car j’en ai moi aussi ! Mais ce n’est pas ainsi que tu aurais dû t’y prendre. Vois François d’Assise : il a sûrement bondi d’indignation devant les clercs huppés et frivoles de son temps, mais au lieu de les dénoncer, il s’est enfoncé dans la pauvreté comme dans un bain purifiant. Il n’a pas réformé, il s’est réformé lui-même. Et il a réussi à restaurer une Église qui tombait en ruines (Bernanos dans André Manaranche).

 

294 – L’animal – Selon le christianisme, cet animal qu’est l’homme est essentiellement inachevé. Il est appelé à une transformation radicale, à une métamorphose. Nous sommes programmés pour cette transformation. Il s’agit d’une transformation qui le fait passer de l’ordre biologique et psychologique à l’autre ordre, qui est en avant de nous, l’ordre surnaturel dans lequel l’homme a accès à la vie de Dieu lui-même (Claude Tresmontant).

 

295 – Le retour – S’il est vrai que la matière est pour la vie, la vie pour l’esprit, l’esprit pour le Christ et le Christ pour Dieu, on peut dire que les structures de la matière et celles de la vie et celles des valeurs humaines n’ont qu’un sens : être des étapes du mouvement de retour à Dieu de tout ce que Dieu a fait (Jules Monchanin).

 

296 – La liberté - Je suis persuadée que chaque être humain, à un moment de sa vie, aussi bref soit-il, reçoit la révélation de la transcendance. Dieu fait signe à tous. Dieu s'invite dans nos vies, comme dit Stan Rougier. L'homme ou la femme y répond ou n'y répond pas, dans sa pleine liberté (Roselyne Bachelot).

 

297 – Le coucher - "A quoi ça sert d'aller à la messe ?" demandait un garçon au Père Sesboüé. Il répondit : "A rien, absolument à rien. Mais cela ne sert à rien non plus d'embrasser tes parents le soir avant de te coucher" (Bernard Sesboüé).

 

298 – Le pape - Qu'il soit croyant ou non, chacun s'imagine en savoir déjà assez du christianisme. C'est bien présomptueux. Qui peut se vanter de connaître à fond la Bible ? De saisir la portée de chaque article du credo ? De comprendre les dogmes et leur raison d'être ? D'avoir élucidé tous les mystères ? De ne plus rien avoir à découvrir des mœurs divines ? Le catéchisme est toujours à refaire, à réapprendre ou du moins à compléter et à approfondir. Même le pape se fait prêcher le carême (Jean Duchesne).

 

299 – L'incompréhensible – Le Royaume de Dieu, c'est que Dieu a voulu se tourner vers l'homme avant même qu'il fût créé... dans l'intention incompréhensible et mystérieuse d'entrer en communion avec lui (Karl Barth).

 

300 – Le problème - Ce que je déplore un peu, ce sont les gens qui n'ont pas la foi. Il leur faut un courage fabuleux pour continuer à vivre sans croire en quelque chose ou en quelqu'un. Ils agissent selon leur conscience sans pouvoir invoquer un présence au-dessus d'eux... Quand je vois des gens qui ne croient plus en Dieu, je leur dis : "Le problème n'est pas là". Il est plus important de savoir s'il croit en vous que de savoir si vous croyez en lui (Robert Hossein).

 

301 – Le rôtisseur - Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, du feu. A en croire les religions, Dieu est né rôtisseur (Victor Hugo).

 

302 – La sollicitude – Voulez-vous savoir si Dieu est là ? Quand vous vous tournez vers lui, avez-vous la sollicitude du genre humain (Saint Augustin).

 

303 – Le social – L'homme peut trouver dans un combat social ou humanitaire des raisons de vivre. Mais ces engagements ne suffiront pas à répondre à la question du fondement dernier de toute existence humaine (Bertrand Révillion).

 

304 – Le silence – Demandez à votre Père du ciel tout ce que vous voulez et vous l'aurez... Et parfois et souvent les cieux se taisent. La Cananéenne demandait et demandait et le Seigneur faisait la sourde oreille. Pour finir, ce son les apôtres qui ont supplié pour elle, pour qu'elle les laisse en paix (Mt 15,21-28). - Pourquoi le silence de Dieu ? L'homme dans la souffrance tend les mains et il a l'impression que les cieux ne l'entendent pas. "Pourquoi m'as-tu abandonné ?" "Du fond de l'abîme je crie vers toi, Seigneur". Du fond de l'abîme, du fond du gouffre, mais les cieux se taisent. Pourquoi ? Pourquoi ne répondent-ils pas quand passent la maladie et la mort, quand règnent l'injustice et le mensonge ? "Voyez tout le mal qui se fait sur la terre, et votre Dieu n'entend pas, et votre Dieu ne répond pas !" - Le silence du christ avec la Cananéenne nous donne à penser que ce silence n'est pas sans raison. Bien sûr, nous ne pouvons pas pénétrer les mystères de Dieu. Quand les gens s'éloignent de Dieu, se détournent de sa loi, que peuvent-ils récolter de bon ? Il nous semble que le Christ n'est pas à nos côtés. Il nous aide invisiblement. Ne pensons pas que les cieux se taisent. Le regard de Dieu est fixé sur chaque âme, chaque destinée. Il nous attend. Il nous questionne. Il nous bénit et il nous sauve tous (Alexandre Men).

 

305 – Le combat - Jésus ne nous fait pas demander d'être délivrés du combat contre le mal, mais simplement de ne pas succomber à son emprise (Christian Chabanis).

 

306 – La nécessité - La foi ? Le chemin vers Dieu ? On ne va pas vers Dieu, c'est lui qui vient à nous. La foi ne m'a été donnée d'un coup. Il y a les souvenirs d'enfance, les drames de l'adolescence, la révolte, l'impossibilité de croire, la révolte... Et un jour un livre sur une table (un livre sur la foi, exactement celui qu'il fallait)... - Progressivement ce qui était plaqué s'intériorise, ce qui était superfluité devient nécessité. Dix ans pour se construire avec Dieu un rapport personnel, puis vingt ans pour approfondir et commencer à comprendre. Est-ce trop ? Pouvait-on faire plus vite ? Sincèrement, je ne le crois pas. De toute façon, ce n'est pas mon affaire (Pierre Chaunu).

 

307 – L'accomplissement - La foi s’occupe au fond du sort de l'homme. L'homme a besoin de savoir qu'il ne s'est pas fait lui-même (création). Il a besoin d'être révélé à lui-même (révélation). Il a besoin d'entrevoir que sa vie est arrimée à quelque chose qu'il ne sait pas encore (rédemption). L'homme est un être créé, révélé, sauvé. Un être en quête d'accomplissement (Adolphe Gesché).

 

308 – L'enfant - L'infini s'exprime dans les enfants plus librement qu'ailleurs. Comme ils sont des enfants, ils sont en prise directe avec Dieu... Ce n'est pas parce que l'on est un enfant que l'on ne porte pas l'infini en soi. On peut avoir trois ans et avoir tout compris de l'infini de la vie (Bertrand Vergely).

 

309 – La vie – Pâques commémore l'événement qui est la plus sublime affirmation de la vie. Pâques est le nom propre de l'espérance chrétienne. La résurrection est purement incroyable. Aucun homme n'est revenu de là-bas. Aucun, si ce n'est cet unique... Si Dieu est cet amour sans bornes qui a créé la vie, comment pourrais-je intellectuellement prétendre lui interdire la puissance de ressusciter les morts ? Je ne peux pas imaginer Dieu à la mesure de mon esprit fini. Qui accède à quelque chose de la lumière pascale sait que le meilleur de l'homme ne saurait demeurer au tombeau. Du moins il le désire (Guy Coq).

 

310 – Le pauvre bougre - Un des oncles de l'Abbé Laurentin, au terme d'une vie athée, se mit à entrer dans les églises pour y dire : "Mon Dieu, si vous existez, ayez pitié du pauvre bougre que je suis" (René Laurentin).

 

311 – Le malheur - Dieu a voulu un monde bon. Il est innocent du mal, mais pas indifférent à notre malheur (Jacques Loew).

 

312 – Le cœur - Le Christ est la plénitude de la révélation divine. Si vous ne pouvez pas l'admettre, je vous préviens tout de suite que je ne vais pas me lancer dans une controverse : la vérité du christianisme est si grande qu'elle ne se prouve pas, elle se découvre. Quand le christianisme se découvrira à vous, quand le Christ se mettra à parler à votre cœur, alors on n'aura pas besoin de vous prouver que rien ne peut remplacer la révélation chrétienne, tout est là : Dieu, le salut de l'homme, la voie du salut et la résurrection des morts. Le christianisme a englobé tout ce qui, d'une façon ou d'une autre, se trouve dispersé dans les autres religions, mais il a donné ce qu'elles n'avaient pas (Dimitri Doudko).

 

313 – Le bien - Qui a le cœur pur, demande Bonhoeffer ? C'est celui qui ne souille son cœur ni avec le mal qu'il commet ni avec le bien qu'il fait (François Varillon).

 

314 – Le tricot – Une chrétienne orthodoxe se plaignait un jour de ne pas savoir prier. Un évêque lui a dit : Eh bien, tricotez ! Asseyez-vous devant une icône du Christ et tricotez. Elle a ainsi appris à prier, simplement en se mettant en présence du Seigneur, en retrouvant une certaine intimité avec lui, d'une façon tout à fait naturelle. Si on aime vraiment le Seigneur, on fait tout en sa présence (Cyrille Argenti).

 

315 – Le voyage - La vie terrestre est un moment de la destinée totale de l'être humain, et cette destinée continue au-delà de ce que nous appelons la mort. Il y a tout un immense voyage spirituel vers ce Dieu dont l'Apocalypse nous dit qu'il essuiera toute larme de nos yeux (Olivier Clément).

 

316 – Le retour – L'histoire sainte n'est rien d'autre que l'histoire de l’humanité dans son retour sinueux vers Dieu (François Varillon).

 

317 – Le loto - "On ira tous au paradis". Beaucoup se rassurent à bon compte... Triste ciel où on aboutirait sans le vouloir et même sans le savoir. Dieu loto suprême où tout le monde gagne, qui ne coûte pas cher et ne rapporte rien. Certes on peut devenir saint en quelques instants. A preuve le bon larron. Mais j'aurai toujours à choisir un Amour qui pardonne. Le purgatoire, c'est le creuset du parfait amour pour tous. On n'entre pas chez Dieu les mains dans les poches. A Moïse il est prescrit : Enlève tes sandales parce que le lieu où tu te trouves est une terre sainte. Si Dieu n'était que miséricorde, ce ne serait pas juste. Si Dieu n'était que justice, ce serait écrasant. Le purgatoire, c'est l'invention du mélange de la justice et de la miséricorde (Alain Bandelier).

 

318 – L'interrogation – La foi n'est pas évidente habituellement, elle peut le devenir. L'homme est un être de recherche. Mais même s'il va jusqu'aux limites de son âme, il n'y rencontre pas Dieu à visage découvert. L'homme est une "pièce en quête d'auteur", s'interrogeant sur son origine et sa destinée. C'est cette interrogation sur lui-même qui l'a conduit à écouter la voix qui lui venait d'en haut (Marcel Neusch).

 

319 – Le temps – Pourquoi prier ? Pour rien, tout simplement parce que Dieu est Dieu. J'exerce cette gratuité en coupant le courant de l'activité humaine et en offrant du temps, le temps qui est ce qu'il y a de plus foncier dans l'existence humaine (François Varillon).

 

320 – Les particules – Dieu : non seulement il existe, mais il nous entoure, il nous enveloppe et il nous traverse, comme nous le sommes sans cesse à notre insu par quantité de rayons et même de particules qui ne nous sont pas moins insaisissables (André Frossard).

 

321 – Les vieillards - En face de l'évangile, ce n'est pas d'être peu nombreux qui est grave, c'est d'être immobile ou de marcher comme des vieillards (Madeleine Delbrel).

 

322 – Le rock – Un chanteur de rock, mort à la fin de l'année 1991, un Anglais, disait : "La seule chose dont nous avons tous besoin, c'est une relation d'amour durable". Pourtant aucune relation humaine ne peut nous combler. Et aucune non plus n'est durable pour toujours. Il nous manquera toujours quelque chose. La raison en est que nous avons été créés pour vivre en relation avec Dieu. Jésus a dit : "Je suis le chemin". Lui seul peut nous introduire dans cette relation avec Dieu qui continue dans l'éternité. Une fois que nous avons fait l'expérience de cette relation avec Dieu, le sens et le but de notre vie deviendront clairs. Désormais nous comprenons pourquoi nous avons été créés (Nicky Gumble).

 

323 – L'orphelin - Les sociologues qui analysent les comportements et les valeurs des Français depuis vingt ans constatent ceci : toutes leurs conditions d'existence se sont améliorées, et pourtant les Français sont de plus en plus frustrés et inquiets. Pourquoi ? Les réponses sont multiples peut-être. Mais il y en a une qui dit ceci : On commence à comprendre que l'une des racines de nos difficultés de vivre est l'oubli d'une des composantes essentielles de l'être humain : l'âme. Le déclin de la religion entraîne une souffrance psychique inédite. On vit très bien sans religion, mais on vit avec des difficultés nouvelles. L'individu se remet mal de la disparition du religieux. Il se retrouve orphelin, sans vraies références pour se construire. En refusant Dieu, l'athéisme contemporain compromet les chances de l'homme. Il s'interdit une certaine idée de l'homme qui le veut plus grand que sa condition mortelle. L'être humain n'est pas capable de tout résoudre par lui-même (Monique Hébrard).

 

324 – Babel - La tour de Babel. Un midrash célèbre explique ainsi le châtiment porté par Dieu contre les bâtisseurs de la tour : pendant la construction, un homme tombe un jour d'un échafaudage et se tue ; les constructeurs, obsédés par le désir d'achever rapidement le monument qui doit faire leur célébrité, prennent à peine garde à cette mort : ils se bornent à faire enlever le corps sans interrompre le travail. En revanche, quelques jours plus tard, un pan de mur s'écroule ; les entrepreneurs se lamentent, pensent aux heures de travail perdues, à leur prix de revient. Un pan de mur qui s'écroule compte beaucoup plus pour eux qu'un ouvrier qui se tue : c'est l'une des raisons pour lesquelles Dieu se décide à les punir (Robert Aron).

 

325 – La liberté – Avec la liberté que Dieu nous donne, nous pouvons nous décider même contre Dieu (Sœur Emmanuel à Medjugorje).

 

326 – Le consentement – Dieu veut nous accueillir avec amour, ce qui suppose que d'abord nous l'accueillions en consentant librement à ce qu'il veut (François Varillon).

 

327 – La mémoire - L'homme devant Dieu. Nous ne sommes pas orphelins dans la prison indéfinie du monde, Dieu est la source d'une vie plus forte que la mort. Le néant n'existe pas. Notre vérité d'homme, dès ici-bas, c'est la résurrection. Mission de l’Église : rendre aux hommes la mémoire de l'éternité (Olivier Clément).

 

328 – La question - Quand un enfant se sait aimé de Dieu, il ne se pose pas de question inutile (Patrice de la Tour du Pin).

 

329 – L'archange - Je suis créé pour faire ou pour être ce pour quoi nul autre que moi n'est créé. J'ai une place dans le dessein de Dieu, dans le monde de Dieu, qui n'est celle d'aucun autre. Riche ou pauvre, estimé ou méprisé des hommes, Dieu me connaît et m'appelle par mon nom. Dieu m'a créé pour lui rendre un service défini, il m'a confié une œuvre qu'il n'a confiée à aucun autre. De quelque manière, je suis nécessaire à Dieu pour ses desseins, aussi nécessaire à ma place qu'un archange à la sienne. J'ai une part à ce grand œuvre ; je suis un anneau de la chaîne, un lien d'union avec d'autres. Il ne m'a pas créé pour rien. C'est pourquoi je me confierai à lui quoi qu'il en soit ; où que j'aille, je ne serai jamais perdu, ni rejeté par Dieu (Newman).

 

330 – Les philosophes – Ils sont philosophes, les enfants. "Où étais-je quand je n'étais pas encore en vie ?" Que répondre ? Tu étais déjà dans la pensée de Dieu (Bernard Sesboüé).

 

331 – Le vide - Il y a des gens qui disent se passer très bien de l'idée de Dieu. Dieu n'existe pas. On n'y peut rien. Vivre du mieux qu'on peut. En attendant la mort, c'est-à-dire le néant. Il y en a aussi que l'absence de Dieu trouble : les satisfactions que je cherchais pour combler une vie, un vide, une nostalgie, ont réussi parfois, mais si peu , à masquer le malaise existentiel. Elles m'ont distrait mais ne peuvent plus le faire. Les douleurs, chagrins, échecs m'ont toujours semblé plus vrais que les rencontres ou le plaisir. J'ai toujours essayé de vivre, mais je suis toujours passé à côté de la vie. Je crois que c'est ce que ressentent la plupart des hommes (Ionesco).

 

332 – Les chemins - Jésus, Dieu incarné, Dieu fait homme, triomphe de la mort et nous ouvre par sa résurrection les chemins d'une vie mêlée d'éternité, dès maintenant et pour toujours (Olivier Clément).

 

333 – La fleur – La foi n'est pas une fleur plantée une fois pour toutes : il faut l'arroser, la cultiver (Christine Boutin).

 

334 – Le pardon - Aucune relation humaine, même l'amour et l'amitié, ne dure sans le pardon. Les êtres humains se cherchent à tâtons, se rencontrent et se blessent. Le pardon est nécessaire à tous les niveaux (Jean-Claude Barreau).

 

335 – Le branchement - Croire, c'est se connecter avec Dieu. Dieu est tel qu'il ne peut être atteint que par la foi. La foi est un don de Dieu. Les incroyants utilisent la formule pour s’excuser de ne pas avoir la foi. Peut-être même, plus ou moins consciemment, pour accuser Dieu ne pas la leur avoir donnée... Par la foi, nous acceptons de nous brancher sur Dieu... Dieu ne nous demande rien. Il attend de nous que nous acceptions ce qu'il nous donne, ce qu'il veut nous donner : la vie éternelle (Rémi Brague).

 

336 – La mission - Le christianisme, selon la mission reçue de Jésus, veut faire de toutes les nations des disciples, de telle sorte qu'il n'y ait plus qu'un seul peuple de Dieu et un seul Seigneur (Cardinal Lustiger).

 

337 – La nuit – Croire, c'est passer de la nuit à la certitude (Patrick Kéchichian).

 

338 – Les toilettes – Gandhi faisait le travail d'un intouchable en nettoyant les toilettes tous les jours (* * * ).

 

339 – L'abandon – L'amour ne peut être un oui total que si une personne s'ouvre à l'autre dans l'abandon (Édith Stein).

 

340 – La victoire – La Bonne Nouvelle ? Celle de la victoire du Christ sur la mort (Timothy Radcliffe).

 

341 – L'amont et l'aval - L'Ecriture est la norme et la source de la foi. L'Ecriture du Nouveau Testament ne saurait être dissociée de son contexte : l'amont (la tradition vétérotestamentaire), l'aval (la lecture faire par la tradition patristique et toute l’Église). Mais "l’Écriture sans l'Esprit n'est rien" (Angelus Silesius et des auteurs récents).

 

342 – Les confidences – A mesure que les hommes approchent de leur fin, il leur en coûte moins de faire des confidences (Newman).

 

343 – Les éprouvés - Le prêtre doit être un homme de souffrance pour pouvoir aider ceux qui sont éprouvés (Mgr Georges Khodr).

 

344 – La leçon – Faire la leçon aux gens, c'est leur manquer de respect. Il ne faut jamais faire la leçon aux gens, sauf aux enfants bien sûr, mais là il s'agit de la pédagogie (François Varillon).

 

345 – Le pardon - Prière du Christ en croix : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. Ce n'est pas un pardon que Jésus accorde, mais une prière adressée au Père. Cette parole résonne à travers les siècles. Jusqu'à la fin des temps elle est la parole de réconciliation suprême avec le Père, l'intercession filiale pour ce monde que Dieu a tant aimé (Jn 3,16). C'est le point culminant de l'offrande par Jésus de sa propre vie, qui implique et inclut cette demande que Dieu pardonne aux hommes. - Cette prière de Jésus sur la croix embrasse tous les temps et tout l'espace, du commencement jusqu'à la fin des temps. Nous sommes tous concernés par cette prière de pardon que le Christ adresse au Père, car nous sommes tous solidaires de ses bourreaux. Le moindre refus de Dieu nous rend solidaires de ceux qui l'ont crucifié. Le Christ ne déclare pas de lui-même : "Je vous pardonne", il se réfère à plus haut que lui : Mon Père est plus grand que moi. C'est au Père qu'il s'adresse avant la Passion : Je supplierai le Père et il enverra l'Esprit qui vous parlera de moi (Jn 14,16 ; 15,26). Au Golgotha, Jésus continue à supplier le Père de pardonner aux hommes. Ce pardon du Père descend sur le monde, car c'est le Père qui est blessé. Le Père n'est pas insensible devant la passion, la souffrance, la déchéance de l'humanité qui s'éloigne de lui à une vitesse infinie. Le Père souffre d'une blessure d'amour et le point culminant de sa souffrance, c'est la mort du Fils qu'il envoie dans le monde, ce monde qu'il "a tant aimé". Le signe du pardon de Dieu sera, jusqu'à la fin des temps, le don de l'Esprit Saint (Boris Bobrinskoy).

 

346 – La soif - Dieu se donne aux hommes selon leur soif : à certains, qui ne peuvent boire davantage, il ne donne qu'une goutte, mais il aimerait donner des ondes entières afin que les chrétiens puissent à leur tout désaltérer le monde (dans Paul Evdokimov).

 

347 – Le leurre – La foi paraît chose étrange, difficile, insaisissable, quelquefois scandaleuse, voire ridicule à ceux qui se tiennent dehors. Et il arrive que la foi s'impose comme l'évidence, la seule évidence, la seule cohérence. Ce qui est absurde, ce n'est pas la foi, mais le monde sans la foi. Il y a une vérité unique pour tous ceux qui ont reçu de Dieu la certitude de la toute-puissante volonté salvatrice de Dieu qui s'est fait connaître sous les traits du Christ mort et ressuscité. Le contraire de la foi, c'est la volonté de l'homme d'être autonome, de ne dépendre de personnes au-dessus de lui, c'est le péché d'Adam, le péché d'origine. Mais l'autonomie est un leurre. Plus encore qu'une faute, elle est est une erreur. L'homme n'est pas un dieu dans le cosmos, il devient une conscience de plus en plus douloureuse de soi-même sous le regard absurde de la mort (Pierre Chaunu).

 

348 – Le pain - Un critique s'était gaussé de Claudel en lui disant qu'il avait retrouvé dans cette conversion "la jolie foi" de son enfance. Réponse de Claudel : Si l'incroyant qu'il était, poussé par la grâce de Dieu, se décide à faire le pas décisif, ce n'est pas parce que la foi est jolie (quel mot!), c'est parce qu'il ne peut pas plus s'en passer que de pain (Paul Claudel).

 

349 – Le secret - A l'injonction d’aimer Dieu, le chrétien répond essentiellement par l'acte de foi : Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. Cette confession de foi représente pour l'homme un acte d'amour suprême envers Dieu, du moins si cette parole est prononcée comme une conversion à l’amour de Dieu ainsi qu'elle l'est dans la bouche d'un converti qui en a payé le prix existentiel. Une longue histoire de l'humanité à la recherche du secret de la vie et du bonheur s'achève dans cette parole. C'est dire à chaque fois qu'on veut persévérer dans l'alliance de vie avec Dieu. C'est une déclaration de foi, mais aussi d'amour de Dieu. Mais le terme amour, on le sent trop chargé de sentimentalité, et on préférera l'éviter. Dire de toute sa conscience éveillée : Je crois en Dieu, le Père, ça inclut bien l'amour (Antoine Vergote).

 

350 – Le désir - Si tu as le simple désir de connaître Dieu, tu as déjà la foi (Saint Augustin).

 

351 – Le savoir - Si tu rencontres quelqu'un qui te dit : "Je sais que Dieu n'existe pas", ce n'est pas un athée, c'est un imbécile qui prend son incroyance pour un savoir (André Comte-Sponville dans Bertrand Vergely).

 

352 – Les doutes - Ce n'est pas notre foi qui crée Dieu, et ce ne sont pas nos doutes qui pourraient le rejeter dans le néant (Frère Roger).

 

353 – L'inattendu - L'exemple le plus frappant de l'inattendu de Dieu dans le Nouveau Testament, c'est ce qui se passe en Marie quand elle ne comprend pas que son Fils décide de rester dans le temple. Elle a tout imaginé sauf ce qui est arrivé, et ce qui arrive fait partie des manières d'agir de Dieu auxquelles on ne s'habitue jamais. Dieu qui est surprenant même pour Marie, la créature la plus préparée à le comprendre (Cardinal Martini).

 

354 – Les efforts - On ne peut pas réduire le Christ à n'être qu'un doux prophète qui répète indéfiniment et uniquement avec la bouche : "Aimez-vous les uns les autres". Il y a des efforts à faire pour que la croix du Christ ne soit pas mise à l'ombre (François Varillon).

 

355 – La carcasse – Le plus grand tournant d'une vie (et il arrive aussi qu'on ne le prenne jamais), c'est l'instant où l'on se persuade enfin, malgré les protestations de la carcasse, que le pire n'est pas de mourir, mais de devenir infidèle à ce qu'on a connu de plus haut ; pour les chrétiens, c'est le Christ (Gilbert Cesbron).

 

356 – Les étoiles – Pour se manifester à l'homme sans violer sa liberté, Dieu doit se cacher, il doit se faire tout petit. Il ne peut donc se révéler que dans la nuit. Car si Dieu nous appelle à partager avec lui une vie éternelle d'amour, l'amour exige un choix libre de notre part. Et notre vie terrestre est ce lieu où nous exerçons ce choix. Nous devons donc y vivre dans la nuit de la foi, faisant confiance à Dieu que nous avons choisi pour nous conduire vers une éternité d'amour avec lui. Les petits signes qui nous guident sont comme les étoiles que nous ne pouvons voir que de nuit (Xavier Le Pichon).

 

357 – La convocation - Le dessein de Dieu est d'accomplir les hommes en les ouvrant à lui comme il s'ouvre d'abord à eux. Le Dieu de Jésus-Christ se dit capable de convoquer tous les hommes, de les appeler à ne faire qu'un cœur et qu'une âme, et de donner ainsi au plus infime d'entre nous la certitude d'être irremplaçable (Gustave Martelet).

 

358 – Le néant - La vérité des évangiles et des miracles me semble plus justifiée et plus naturelle que le néant de l'athéisme. J'ajoute que souscrire à cette vérité implique l'honnêteté d'aller jusqu'au bout de ses conséquences. Et donc s'imposent à moi la pratique religieuse et la morale évangélique : Faites ceci en mémoire de moi, Aimez-vous les uns les autres, Sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. Cependant ces obligations me semblent bien légères et finalement susceptibles de contribuer à l'équilibre et au bonheur de ma vie comme à ceux de beaucoup d'autres (André Herzog).

 

359 – Le séjour - Tous, nous sommes des pèlerins. Celui-là est chrétien qui, jusque dans sa maison et dans sa patrie, se reconnaît n'être qu'un pèlerin... L'homme n'a sur terre qu'un bref permis de séjour (Saint Augustin et France Quéré).

 

360 – Les valises – Un Juif avait découvert la foi chrétienne; à quatre-vingt ans, il en était toujours ébloui : "Les portes du paradis m'ont été ouvertes par le baptême. J’écoute la musique du ciel qui résonne au dedans de moi. J'ai passé ma quatre-vingt-septième année. Alors, où vais-je maintenant ? Mes valises sont prêtes, elles sont prêtes depuis le premier jour où je suis devenu chrétien. Je me demande pourquoi je suis retenu sur cette terre. Mais je comprends que Dieu a sa propre raison pour cela. Je dis donc : Que ta volonté soit faite. Et avec cette parole vient la paix de l'âme que je n'échangerais pour rien au monde" (Charles Rich).

 

361 – La naissance – "Maintenant et à l'heure de notre mort". Celle qui a mis au monde notre Dieu, comment ne serait-elle pas alors à notre chevet pour nous enfanter à l'éternité. Mère de la vie, je te confie dès ce soir l'heure de ma naissance (Daniel-Ange).

 

362 – La résurrection - Le Nouveau Testament ne donne aucune description de l'événement de la résurrection. Il ne rapporte nulle part que quelqu'un ait observé le fait lui-même. Les modalités concrètes de la résurrection demeurent donc pour nous enveloppées de mystère. Acte unique et mystérieux de Dieu en faveur du Crucifié : Jésus de Nazareth, le Crucifié, a été, par l'action de Dieu, emporté avec son corps dans la gloire de Dieu, et il est vivant auprès de Dieu. La foi en la résurrection de Jésus se fonde sur le fait que le Ressuscité est apparu aux témoins choisis par Dieu, il s'est rendu visible à eux, il s'est manifesté à eux en des rencontres personnelles. Dans le concret des témoignages des rencontres des disciples avec le Ressuscité, l’Église primitive puise la certitude inébranlable de la résurrection du Seigneur Jésus et de sa présence permanente auprès de nous. Les récits des apparitions du Ressuscité sont nécessairement enveloppés d'un certain flou : le Seigneur ressuscité est proche de ses disciples et pourtant il se dérobe à eux. Les disciples sont confrontés au mystère de Dieu qui leur échappe même quand il se fait proche (La foi de l’Église, par les évêques allemands).

 

363 – Le besoin - Nous sommes convaincus que l'homme a besoin de connaître Dieu, nous sommes convaincus qu'en Jésus est apparue la vérité, et la vérité n'est pas la propriété de tel ou tel, elle doit être partagée, elle doit être connue (Joseph Ratzinger).

 

364 – La logique - L'ordre du monde plaide pour une intelligence très supérieure à la nôtre. Ou bien cette intelligence est dans le monde (c'est la nature), ou bien elle est en dehors, transcendante au monde. Si cette intelligence existe, elle seule peut nous dire quelque chose d'elle-même. La révélation est une exigence logique. La vérité s'est manifestée progressivement au cours de l'histoire. Cette expérience, c'est un peuple qui l'a faite, un peuple que Dieu s'est choisi, un peuple qui a reconnu en son sein la communication d'une Parole qui concerne le destin (le salut) de tous les hommes (Pierre Chaunu).

 

365 – L'assentiment - Jésus n'a pas réussi à entraîner l'assentiment de beaucoup. On peut toujours interpréter les hommes et les événements avec mauvaise foi. "Jean vient ne mangeant ni ne buvant, et vous dites : il est possédé. Vient le Fils de l'homme, mangeant et buvant, et vous dites : c'est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs" (André Manaranche).

 

366 – Job - Même si Job n'arrive pas à comprendre le comportement de Dieu face à sa propre souffrance, il a la conviction que Dieu est quelqu'un à qui on peut parler. Ou plutôt, il est le seul auquel on puisse parler à certains moments décisifs de sa vie parce que, dans les profondeurs insondables de son être, se cache une mystérieuse capacité d'écoute et d'intervention, dépassant toute attente et toute compréhension humaines. Job confesse ouvertement sa certitude que Dieu interviendra : "Je sais, moi, que mon Défenseur est vivant, que lui, le dernier, se lèvera sur la poussière" (Job 19,25). Tout à fait à la fin du livre, Dieu se présente comme le Dieu toujours imprévisible, indicible, sans appel, non comme une menace sur la vie de l'homme, mais plutôt au sens d'un amour qui a créé la vie et la recrée en permanence (Cardinal Martini).

 

367 – Le risque – La création, c'est un risque du Créateur, et comme une limitation de sa toute-puissance pour que l'autre ait l'espace de sa liberté... Dieu peut tout sauf contraindre l'homme à l'aimer (Olivier Clément et Paul Evdokimov).

 

368 – Les balivernes - Ce qui donne à ce monde sa cohérence illuminante, c'est la résurrection du Christ, à laquelle nous pouvons réellement ajouter foi, une foi fondée sur des témoignages d'une valeur historique déterminante, et une transmission attentive de génération en génération. Là encore, nous sommes libres de n'y voir que balivernes, car il n'y aura jamais de démonstration au sens logique du terme, mais lorsqu'on en a perçu la portée, il devient difficile d'en détacher les yeux (Dominique Laplane).

 

369 – Les perspectives - L'accès au savoir, la connaissance des réalités, cela n'est-il pas un droit inaliénable de toute personnes humaine ? Alors il y a tous ceux qu'on laisse crever (qu'on me pardonne l'expression) parce que personne n'a même essayé de leur suggérer ce qui les attend sur l'autre rive. Personne n'a préparé leur traversée, leur passage. Ils doivent l'affronter seuls, tout seuls, alors qu'ils pourraient partir en douce paix, en confiant leur âme au Père, après avoir remis leurs péchés en son cœur. On a le cœur déchiré en pensant à tant de gens qui subissent bêtement la mort. Quelle angoisse en moins s'ils savaient ! Mais il ne faut pas attendre qu'une personne soit malade, accidentée, âgée, pour lui ouvrir ces perspectives de lumière, lui communiquer des certitudes plus fortes que la souffrance et la mort. Le mystère le plus déroutant qui soit fait partie intégrante de cette annonce évangélique (Daniel-Ange).

 

370 – La vie – Qui est Dieu pour vous ? Qui pourrait répondre à une telle question ? Dieu, c'est l'explication suprême. Sans Dieu, notre monde, notre existence, sont absurdes. J'aime savoir que le monde n'est pas absurde, qu'il a un sens, qu'il va quelque part, vers Quelqu'un. J'aime la vie (Hélène Carrère d'Encausse).

 

371 – L'enfantement - Un Dieu qui rejoint l'homme dans la souffrance et dans la mort pour lui ouvrir des voies inattendues de résurrection, pour transformer les situations de désespoir en situations d'enfantement (Patriarche Athénagoras).

 

372 – La naïveté - Croire, c'est prendre la mesure réelle de la condition humaine. Et puisque l'homme doit affronter bien des vicissitudes jusqu'à l'épreuve de la mort, la question fondamentale qui se pose à lui est de savoir comment être heureux dans le malheur. Il est naïf et faux de parler du bonheur en ignorant la malheur. Pour se délivrer du malheur, l'homme doit être capable d'en comprendre la nature et de découvrir quelle en est l'origine (Cardinal Lustiger).

 

373 – Les piliers - Je vois trois piliers à la novation chrétienne. Le premier est l'affirmation qu'il y a en chaque homme du sacré. Ce qui implique le respect inconditionnel de l'autre. Le deuxième élément, c'est la liberté. L'homme est une créature libre capable de choisir entre le bien et le mal. Il y a une responsabilité individuelle, quelles que soient les circonstances atténuantes. Le troisième est la résurrection. La vie ne s'arrête pas à la mort. Elle change de forme. Je me refuse à admettre que la vie, avec toute la charge d'affectivité que l'on donne et que l'on reçoit, puisse être brusquement annihilée par la mort (Max Gallo).

 

374 – L'impuissance – Je crois en Dieu le Père tout-puissant. Si vraiment Dieu est amour (et c'est la pointe du message chrétien), il ne saurait être tout-puissant à la manière dont peuvent l'imaginer les païens : devant le refus, il ne peut rien. La toute-puissance du credo n'est acceptable que si elle est la toute-puissance de l'amour qui précisément, en certains cas, est réduit à l'impuissance. Les deux images les plus fortes du christianisme universel ne sont pas des images de puissance, ce sont des images de faiblesse : un enfant dans un berceau, un supplicié sur un gibet . Le nouveau-né n'est pas un fils de prince (Jean-Claude Barreau).

 

375 – Le fantôme - Jésus ressuscité n'est pas un fantôme, il demande à manger, il montre ses plaies et propose qu'on vienne les toucher. La résurrection, c'est la réponse de Dieu à toutes nos questions, ou plutôt à l'unique question qui habite le cœur de l'homme : d'où viennent l'affliction et les larmes ? En dernier ressort, de la mort. La réponse de Dieu, c'est la résurrection de Jésus (Cardinal Barbarin).

 

376 – L'erreur – Le mal, c'est une formidable erreur de destin et de parcours. Le mal est tel qu'il nécessite un "déplacement" de Dieu, une descente de Dieu sur la terre et dans les enfers. Il faut une rédemption parce que l'homme est fait pour la divinisation (Adolphe Gesché).

 

377 – L'enfer - Je me souviens d'une rencontre avec un grand mystique contemporain, le Père Sophrony, du Mont-Athos, qui, alors que je lui demandais ce qui se passerait si un être humain refusait d'ouvrir son cœur et d'accueillir cet amour qui lui est offert, me répondit : Soyez sûr que, tant qu'il y aura quelqu’un en enfer, le Christ y sera avec lui. Dieu reste à la porte de chaque cœur, même des cœurs qui restent fermés et, s'il le faut, il attendra toute l'éternité que ces cœurs s'ouvrent à lui (Olivier Clément).

 

378 – La bonté - Aussi radical que soit le mal, il n'est pas aussi profond que la bonté. Et si la religion, les religions ont un sens, c'est de libérer le fond de bonté des hommes, d'aller le chercher là où il est complètement enfoui (Paul Ricoeur).

 

379 – La foi - Une confiance en Dieu ne se communique pas à coups d'arguments. Au contraire, la foi est une confiance si simple que, par sa simplicité même, elle est rendue tout accessible. La foi n'est rien d'autre qu'une toute humble confiance en Dieu. Si elle devenait une prétention spirituelle, elle ne conduirait nulle part (Frère Roger).

 

380 – Le vague à l'âme - Dès lors que Dieu crée l'homme, l'homme a un sens. Il est sûr que des systèmes de pensée athées vont reposer la question du sens, car dès lors qu'on ne sait pas, qu'on ne sait plus que l'homme correspond à une volonté expresse de Dieu, la question du sens se pose. Qu'est-ce que je fais là ? D'où est-ce que je viens ? A quoi est-ce que je sers ? Ici l'homme biblique n'a pas un instant ce vague à l'âme qui fait douter du sens et pose l'absurde. Le sens humain est immense. Il se perd dans l'infini du vouloir divin (France Quéré).

 

381 – L'intérêt - Dieu est si discret qu'il ne nous oblige même pas à reconnaître qu'il existe. La seule question est de savoir si on a intérêt à l'ignorer (Paul Clavier).

 

382 – L'obstacle - Le croyant, c'est quelqu'un qui, dès ce monde, est conscient de l'autre monde, prend la vie dans toute sa dimension et ne s'arrête pas à la mort comme à un obstacle irrémédiable (Professeur Henri Baruk).

 

383 – La joie - Découvrir le dessein de Dieu sur soi et sur l'humanité entière. Et quel est le dessein de Dieu ? La joie de Dieu est offerte aux hommes (Cardinal Lustiger).

 

384 – Les messagères – La joie comme l'épreuve peut détourner de Dieu ou rapprocher de lui. Pour que l'une et l'autre soient messagères de liberté et d'amour, il faut les accueillir avec un cœur de pauvre (Ambroise-Marie Carré).

 

385 – L'école - Savoir s'arrêter pour écouter l'appel de Dieu. Ne pas se laisser entraîner par le flux de l’existence. Le travail ne doit pas devenir une fin en soi, l’activité humaine dégénérer en activisme. Notre courte vie est l’école de l'éternité. La religion n'est pas un secteur isolé de la vie. Tout aspect de la vie, tout problème, tout ce qui nous touche est directement lié au Très-Haut. Pour lui, pas de littérature profane : tous les bons livres : littéraires, scientifiques, décrivant la nature, la société, la connaissance et les passions humaines ne parlent que d'une chose : de l'Unique nécessaire. Il n'y a pas une vie en soi qui serait indépendante de la foi. Tout tourne autour du Centre principal (Alexandre Men).

 

386 – La signalisation - Si certains hommes n'arrivent jamais à nommer Jésus-Christ (à croire en lui), c'est que la signalisation ne leur a paru convaincante. Ils n'en demeurent pas moins menés vers l'unique Sauveur, même s'ils ne peuvent le confesser en toute clarté. Le Père saura bien sonder les reins et les cœurs (André Manaranche).

 

387 – L'éternité - Nous devons absolument rejeter comme étranger au christianisme le sentiment de peur de la fin du monde. Il faut vivre comme si le jugement dernier allait advenir demain et œuvrer comme si nous avions l'éternité devant nous (Alexandre Men).

 

388 – La poignée de sable – Une poignée de sable dans la mer immense, voilà ce qu'est le péché de toute chair en comparaison de la miséricorde de Dieu (Isaac le syrien).

 

389 – Les horreurs - Affirmer ou nier Dieu n'est pas du même ordre que de constater que deux et deux font quatre. On ne peut pas plus prouver l'existence de Dieu que son inexistence. L'histoire pose des questions embarrassantes. Celle du peuple élu n’était-elle pas remplie d'atrocités ? Celle de l’Église riche en horreurs et en erreurs : de l'Inquisition au Syllabus en passant par la révocation de l'édit de Nantes ? Et puis l'histoire relativise tout... Traversées de doute, mes années de formation m'ont du moins libéré de tout complexe d'infériorité devant les esprits forts : croire en compagnie d’Augustin, de Descartes ou de Bergson n'était assurément pas ridicule, non plus que d'être chrétien avec des camarades qui ne paraissaient pas des esprits faibles (Marius-François Guyard).

 

390 – L'aveu - Le premier aveu de la foi est de crier que Dieu est infiniment au-dessus de tout ce que l'homme peut penser de lui (Henri de Lubac).

 

391 – Se taire - Le christianisme fait beaucoup de mal en voulant expliquer le mal. Il s'est surtout fait beaucoup de mal. Il aurait gagné à se taire. On gagne toujours à se taire. Dieu se tait. Non pas parce qu'il est absent, mais parce qu'il n'utilise pas le mal pour parler. Il n'en a pas besoin. Il a d'autres voies (Bertrand Vergely).

 

392 – La graine - Avoir la foi, ce n'est pas prier de temps en temps, aller à l'église parfois, aider un peu les gens, invoquer les saints la veille d'un examen. La graine de la foi qu'il nous faut est tout autre. Cela veut dire mettre sa vie entre les mains de Dieu, jouer son existence sur le Dieu vivant. La foi, c'est la faculté de découvrir le sens chrétien de la vie (Cardinal Martini).

 

393 – Le fiasco – La manifestation du Christ en ce monde, c'est le passage d'un météore. Et il sembla qu'il n'y avait plus rien. La naissance de l’Église, c'est une naissance dans l'impasse, dans la désespérance, une naissance au moment d'une défaite complète, d'un fiasco (Alexandre Men).

 

394 – Dieu - Dieu ne nous donne pas ce que nous lui demandons, mais ce qu'il nous faut (Léon Bloy).

 

395 – Le bain – Je pense que les instituteurs anticléricaux du début du siècle baignaient dans un bain chrétien. J’étais à l'école primaire publique lorsque j'étais gamin : les instituteurs que j'ai eux n'étaient certainement pas catholiques. Il n’empêche que la morale qu'ils m’ont enseignée était la morale chrétienne, qu'on le veuille ou non. La civilisation occidentale est marquée par son origine chrétienne (Cardinal Lustiger).

 

396 – La lumière - L'athéisme militant est la tentative dramatique d’éteindre la lumière du Dieu vivant (Cardinal Koenig).

 

397 – L'escalade - La vie du chrétien n'est pas un simple parcours. Elle est toujours une escalade. L'ascension d'une montagne, tellement haute qu'elle semble infranchissable. La montagne où habite le Seigneur, où Dieu rencontre l'homme, où il se découvre à l'homme dans une révélation d'amour. Au sommet de la montagne : la croix. "Pourquoi m'as-tu abandonné ?" Et puis Jésus ressuscité qui annonce : "La paix soit avec vous". La croix, symbole des souffrances et symbole de la victoire sur la mort, victoire de la vie éternelle (Alexandre Men).

 

398 – La récompense - Dieu ne cherche pas notre bonheur. Il ne cherche pas non plus notre malheur, d'ailleurs. Il cherche notre bien. Et notre bien, c'est Dieu lui-même. "Il est bon pour moi d'adhérer à Dieu" (Ps 72). La récompense de la foi, c'est encore plus de foi, de même que la récompense de l'amour n'est autre que davantage d'amour (Rémi Brague).

 

399 – La nostalgie – Dieu nous a remplis d'une nostalgie qui nous tourne vers lui. Tout homme, toute femme est, de quelque façon, nostalgique de Dieu. Ce sens religieux, qui est présent en tous, s'il est absent en quelqu'un, c'est qu'il a été détruit, par les autres ou par la personne elle-même. Dieu nous invite à partager sa vie (Cardinal Danneels).

 

400 – La vie – Dieu : tout le monde a l'air de savoir assez bien, en somme, qui il est, que ce soit pour l'affirmer ou que ce soit pour le nier. Mais comment sait-on ici ce qu'on prétend si bien savoir ? Que met-on exactement sous le mot qu'on emploi dans ce cas ? "Dieu" est le plus beau mot des hommes. Mais il n'a de sens qu'en lien étroit avec un autre mot, qui est un autre très beau mot des hommes, le mot "vie". Le mot "Dieu" ne va pas sans le mot "vie". Dieu est le Dieu vivant, le Dieu de la vie. Un Dieu vrai, un Dieu solide. Dieu n'est Dieu pour nous et reconnu comme Dieu par nous que lorsqu'il est reconnu comme Vie de notre vie, que lorsque nous reconnaissons que notre vie est fondée et comme enracinée en lui. Dieu, c’est le nom de Quelqu'un. C'est pourquoi on peut s'adresser à lui, c'est pourquoi on peut le prier (Joseph Doré).

 

401 – La soif – Il y a des gens qui meurent désespérément de soif faute d'avoir trouvé le vrai sens de la vie : connaître Dieu, l'aimer et le servir (Judith Cabaud).

 

402 – Le mal - Ce qui plaide en faveur de la révélation chrétienne, c'est qu'elle enseigne que le Christ a vaincu la mort, mais en souffrant, en connaissant le mal dont nous souffrons nous-mêmes, pour l'avoir enduré dans sa chair. Or le Christ est Dieu, Dieu présent parmi nous, au sein de ce monde mauvais, venu pour nous en libérer. Si Dieu envoie son Fils pour sauver le monde du mal, cela suppose que le mal n'est pas rien. Dieu se trouve affronté au mal. Si le péché avait été chose banale, Dieu aurait pu d'un simple mot le pardonner à l'homme (Roger Arnaldez).

 

403 – La folie - Le christianisme me paraît porté par le refus fondamental de consentir à la mort. Ce désir simplement humain d'éternité, comme refus de la mort, est la disposition affective nécessaire pour accéder à quelque intelligence de la résurrection, cette folie de la foi. Le nom chrétien de l'espérance est la résurrection, cette pointe du défi chrétien à la raison humaine. Mais si Dieu est, s'il aime, qu'est-ce qui peut l'empêcher d'appeler sa créature dans une éternelle et heureuse proximité avec Lui-même ? Si Dieu veut cette résurrection en posant devant nous le Ressuscité, il dévoile à l'homme quelque chose de lui-même, qui dépasse ce que peut atteindre de lui notre raison (Guy Coq).

 

404 – L'homme - Un homme tout simple peut avoir une très grande connaissance de Dieu. Une connaissance plus grande des données scientifiques et historiques qui sont à notre disposition ne rend pas l'homme nécessairement plus capable d'arriver à une vraie connaissance de Dieu (Joseph Ratzinger).

 

405 – Le toupet – Les gens qui prétendent ne rien imposer aux enfants m'amusent : ils devraient d'abord penser que nous leur avons imposé la vie! Sans leur en avoir demandé la permission ! A partir du moment où on a eu le toupet d’accomplir une chose aussi grave, on est en droit de penser que l'on peut aussi avoir le toupet de proposer tout ce qui donne pour soi du prix à la vie (Marie-Madeleine Martinie).

 

406 – Le divan - L'homme qui ne s'intéresse pas au drame de sa propre fin ne doit pas être classé dans la catégorie de la normalité mais plutôt dans celle de la pathologie : il faudrait le coucher sur le divan et l'aider à guérir (Carl Jung).

 

407 – L'important – Il n'y a qu'une chose qui est importante, c'est l'humilité , car l'orgueil empêche d'aimer (Starets Silouane).

 

408 – L'écoute - L'audition de la Parole de Dieu implique l'écoute des hommes d'aujourd'hui. Il faut se nourrir des questions contemporaines (sécularisation, démythisation, structuralisme, psychanalyse, marxisme, etc.) et les dégager de l'athéisme, de l'antithéisme, de l’anti-christianisme qui les hantent (Albert Chapelle).

 

409 – La trahison – Une certaine manière de ne s'intéresser qu'à l'homme en refusant d'envisager dans tout son sérieux le problème que l'homme se pose à lui-même est peut-être la pire trahison de l'homme (Henri de Lubac).

 

410 – Les somnambules – Trop d'hommes vivent comme des somnambules au milieu d'un temps haché et précipité, ne s'arrêtant jamais pour vivre le présent comme un présent que Dieu nous fait (Olivier Clément).

 

411 - Le bon sens - Jésus-Christ a émis la prétention, dans ses paroles comme dans ses actes, à être de condition divine. Cela est absolument unique dans l'histoire de l'humanité. Jésus est le seul homme qui, dans son bon sens, ait "revendiqué" d'être l'égal de Dieu (Mgr Léonard).

 

412 – Le mystère – Les paroles du Christ avaient toutes les raisons de ne jamais parvenir jusqu'à nous. Qu'une petite secte juive ait pu devenir l'une des grandes religions de l'humanité reste un grand mystère (Hélène Carrère d'Encausse).

 

413 – La dupe - Il y a des gens qui pensent en avoir fini avec Dieu parce qu'ils en ont fini avec les religions, les Eglises, les clercs. Parce que ces réalités sont loin de se confondre avec Dieu - on en convient - ceux qui s'en éloignent sont loin de s 'éloigner de Dieu. On n'en a jamais fini avec lui. L'incroyant qui s'imagine que c'est Dieu qu'il repousse parce qu'il repousse l’Église, n'est pas moins dupe de lui-même que le croyant qui s'imagine que Dieu lui appartient parce qu'il appartient à l’Église (Christian Chabanis).

 

414 – Le néant - Si Dieu n'existait pas, l'homme ne serait qu'un fragment dérisoire de la société de l'univers, et la fatalité, la loi d'airain de l'échec et du désastre régneraient sur nous sans espoir. Nous sommes libres parce que nous sommes fondamentalement aimés, et pour toujours, d'un amour plus fort que la mort, parce que nous pouvons aimer à notre tour, et pour toujours... Devenir patiemment ouvriers de la communion humaine... La liberté, c'est de se rappeler que Quelqu'un s'interpose à jamais entre le néant et nous (Olivier Clément).

 

415 – La faim – Le tréfonds de notre nature humaine n'est pas la convoitise et l'égoïsme, c'est la faim et la soif de Dieu (Timothée Radcliffe).

 

416 – Le poids – Nous ne croyons pas pour des raisons, mais nous avons des raisons de croire. Nous pensons qu'affronté aux exigences de l'esprit humain Dieu fait le poids. Nous sommes convaincus qu'il est plus sensé de croire que de ne pas croire (André Manaranche).

 

417 – L'animal – L'homme en réalité, c'est un animal capable de recevoir communication de l'Esprit de Dieu (Claude Tresmontant).

 

418 – Le pouvoir - Il y a la phrase enfantine : Ne pas faire de la peine au Bon Dieu. Saint Paul le disait dans un autre langage : Ne contristez pas le Saint Esprit de Dieu (Ep 4,30). Nous avons le pouvoir de contrister le Saint Esprit, mais le Saint Esprit ne peut pas nous manipuler (François Varillon).

 

419 – La dépression - Le mal qui menace tout homme et toute femme aujourd'hui plus que jamais, c'est la dépression qui naît dans l'impossibilité de donner un sens à l'inutilité désespérante d'une vie où tout passe et va vers sa fin (D'un psychiatre et psychanalyste italo-américain, radicalement sans religion, dans Vittorio Messori : La vérité a un nom).

 

420 – Le vertige – On est pris de vertige quand on sait qu'il existe dans l'univers des milliers de galaxies comme notre voie lactée, chacune contenant en moyenne cent milliards d'étoiles. L'univers est trop vaste et trop complexe pour épuiser jamais la recherche scientifique. Le temps du scientisme, c'est-à-dire de l'affirmation selon laquelle la science, un jour, expliquerait tout et donc éliminerait la religion, est désormais révolu (Jean Delumeau).

 

421 – Le sens - La vie a du sens quand on renonce à jouer au tout-puissant qui domine sa vie, qui en est le maître. La vie a du sens quand on remet sa vie à Dieu. Nous ne sommes pas Dieu, nous ne sommes pas maître de notre vie. Le sens sans Dieu n'est pas possible (Bertrand Vergely).

 

422 – Croire - Croire, c'est savoir que nous venons de Dieu, que nous allons à Dieu, que rien en nous, de notre être ou de notre vie, n'est étranger à Dieu (Madeleine Delbrel).

 

423 – La lumière - Si le monde a besoin de justice, s'il a besoin de charité, plus encore et plus profondément, il a besoin de lumière : il a besoin de sens. Le chrétien, s'il est lui-même, est le prophète du sens (Paul Ricoeur).

 

424 – La peur - Dieu, dans l'Ancien Testament, et Jésus, tout au long de l’Évangile, répètent patiemment : "C'est moi, n'ayez pas peur". Rien ne blesse davantage Dieu que notre peur parce que la peur est le contraire de l'amour (Gilbert Cesbron).

 

425 – La question – Que nous le voulions ou non, nous sommes habités par la question du mystère de notre existence (Bernard Sesboüé).

 

426 – Le projet - En ressuscitant Jésus-Christ, Dieu réalise dans l'histoire le projet primordial de son éternité. Dieu n'a pas voulu la mort. Pour atténuer la douleur scandalisée du monde, il nous donnera le Christ. La résurrection est la vérité à quoi Dieu nous destine depuis toujours en nous créant. "Celui qui se trouve initié au mystère de la résurrection, découvre la raison pour laquelle Dieu a créé toute chose au commencement". La douleur demeure, et la mort, mais elles sont plus supportables parce qu'elles sont éclairées. Le mal n'est plus le dernier mot de l'existence et de l'histoire (Gustave Martelet).

 

427 – Le refus - La foi ne prétend pas que tout est facile et sans problème. Mais elle sait qu'à travers chaque événement Dieu fait signe et il invite à marcher vers lui dans une plus grande charité. La foi n'est pas faite pour rendre la vie facile, mais pour nous permettre de la vivre dans l'attachement indéfectible à l'amour du Père et dans le service de nos frères. Le péché absolu, c'est le refus de croire (Philippe Ferlay).

 

428 – Les pèlerins - La maison du Père indique la réalité finale où l'homme trouve pleinement sa demeure. Nous sommes tous plus ou moins marqués par l'angoisse, nous sommes tous des pèlerins vers le Père, habités par la nostalgie de la maison maternelle et paternelle (Cardinal Martini).

 

429 – Le progrès - La révélation de Dieu est progressive, car Dieu ne veut contraindre personne et il tient compte de la réceptivité humaine. Ce que les disciples de Jésus ne pouvaient supporter se révèle maintenant dans l'expérience vécue de l’Église. Ce ne sont pas de nouvelles révélations, mais l'explicitation des allusions et des silences des Écritures. "Nous pensons à Dieu pauvrement" (Paul Evdokimov).

 

430 – L'initiative - L'homme n'a découvert Dieu que lorsque Dieu s'est révélé. Il est tout autre que les dieux que les religions avaient pu s'imaginer. L'élément décisif, c'est que Dieu lui-même prend l'initiative (Antoine Vergote).

 

431 – La brèche - Nul autre que le Christ ne transforme le "passage obligé" de la mort en Pâques pour tout homme. Nul autre ne saurait tirer d'une vraie mort une vraie résurrection, c'est-à-dire une vraie vie. Dieu ne s'est pas contenté d'une parole sur la mort. Dieu lui-même est entré dans l'horrible. Mais Dieu ne cesse pas d'être Dieu quand il meurt. Il entre dans l'horreur mais pour en sortir, pour ouvrir une brèche dans l'horreur, pour sortir du tombeau comme le Vivant éternel (Christian Chabanis).

 

432 – Le meilleur - Thomas More, peu avant son martyre, console sa fille en lui disant : "Rien ne peut arriver que Dieu ne l'ait voulu. Or tout ce qu'il veut, si mauvais que cela puisse nous paraître, est cependant ce qu'il y a de meilleur pour nous" (Thomas More).

 

433 – Le présent - Ne laisse passer à portée de ton amour ni un seul visage, ni un seul regard, sans lui donner ce dont toi seul, peut-être, pouvais lui faire présent (Gilbert Cesbron).

 

434 – L'inondation - Dieu ne menace personne et le pardon dont il inonde nos vies vient guérir notre âme. Comment un Dieu d'amour pourrait-il s'imposer par des menaces ? Dieu n'est pas un tyran (Frère Roger).

 

435 – Les traces - Toute la Bible, ce sont des traces de l'irruption personnelle de Dieu dans l’humanité en gestation. Toute la Bible : Dieu éduque le peuple pour qu'il devienne capable de Dieu (Antoine Vergote).

 

436 – L’accident – L'homme et la femme ont été créés pour vivre en relation avec Dieu. Sans cette relation, ils restent sur leur faim et ressentent un vide, un manque profond. Il reste au tréfonds de l'âme une angoisse permanente et inconsciente. Cette angoisse provient d'un manque, de l'absence de ce quelque chose qui ferait que la vie vaudrait la peine d'être vécue. Pourquoi ai-je besoin de savoir pourquoi je suis né ? Parce que je ne peux pas croire qu'il s'agit d'un accident. Et si ma vie n'est pas un accident, elle doit avoir un sens. Des pays comme le nôtre sont pleins de gens qui disposent de tout le confort matériel rêvé. Ils ont également des biens non matériels, comme une vie de famille harmonieuse. Malgré cela, ils vivent dans un désespoir tantôt muet, tantôt bruyant. La seule chose qu'ils comprennent, c'est qu'il y a en eux un vide intérieur que rien ne peut combler : ni boisson, ni nourriture, ni belles voitures, ni postes de télévision, ni leur enfants bien équilibrés, ni leurs amis, et ce vide fait mal (Nicky Gumbel).

 

437 – La bête - Quand je vois ces miséreux dans la rue aujourd'hui ou ces vieilles femmes chassées de leur appartement. Et les vieux, la solitude des vieux chez eux ou dans le maisons de retraite... L'horreur n'est pas seulement à l'autre bout du monde, elle est là, en bas de chez nous. Vous dire cela ne change sans doute pas grand-chose à ma pratique concrète de la solidarité, mais je me dis souvent que je pourrais être à la place de chacun d'entre eux. Je ne peux m'empêcher d'éprouver un certain sentiment de fraternité. Cela traduit bien la marque dans nos consciences d'une imprégnation chrétienne profonde. Ainsi le christianisme a-t-il apporté à l'homme un éveil de la sensibilité, de la compassion à l’égard d'autrui qu'il n'avait sans doute pas au départ. Car la bête humaine, au fond, est d'abord préoccupée par la satisfaction de ses intérêts propres, elle se moque du reste. Il a fallu des siècles, toute la force de la lumière chrétienne en particulier, pour que l'humanité dépasse cet esprit de jungle afin de s'élever au souci de l'autre (Jean-Marie Rouart).

 

438 – La destinée - La mission confiée par la Parole de Dieu aux Juifs et puis aux chrétiens est d'amener l'humanité à la conscience de son unité et de son unique vocation... Aider l’humanité à déchiffrer sa destinée (Cardinal Lustiger).

 

439 – Le royaume - La première vérité chrétienne est la croyance en la résurrection de Jésus. L’Église naît de l'événement de la résurrection. Le tombeau vide reste une énigme non résolue et troublante. La Bonne Nouvelle, ce ne sont pas les béatitudes ou de quelconques règles, c'est la résurrection. Le christianisme est l'affirmation brutale, incroyable, d'un fait théologique qui s'enracine dans l'expérience soudaine et historiquement datée : Jésus est ressuscité. Il est revenu du royaume des morts (Jean-Claude Barreau).

 

440 – L'expérience - Entre deux hommes qui n'ont pas l’expérience de Dieu, celui qui le nie en est peut-être le plus près (Simone Weil).

 

441 – La patience - Dieu ne fait aucune violence à l'homme, mais patiemment il se tient à la porte de son cœur, attendant humblement le moment où le cœur s'ouvrira à lui. Dieu lui-même cherche l'homme avant même que l'homme ne recherche Dieu (Starets Silouane).

 

442 – Le philosophe - Tout homme est philosophe. Les philosophes de profession sont peu nombreux et souvent abscons, mais ils n'ont pas l'exclusivité de la philosophie. Ils poussent simplement plus à fond les questions que se pose tout homme : D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Où est la vérité ? Quel est le sens de notre vie et de ce monde où notre conscience est éveillée ? Tout homme a une philosophie spontanée, y compris si sa philosophie est le refus agnostique de se poser des questions insolubles (René Laurentin).

 

443 – Le fracas - Toi que je nomme du milieu de la foi, ne tolère pas que je m'interpose entre toi et mes compagnons. Que du plus profond de la nuit de leur cœur comme du mien, ils élèvent leur voix vers toi. Que par-delà ce qu'ils peuvent dire de Dieu parce qu'ils ont appris ce mot, ils osent t'appeler Seigneur sans même savoir s'ils croient. Qu'ils osent te dire Tu. Qu'ils commencent par te dire leur vie et l'espérance qui les travaille sans trêve. Qu'ils te parlent du plus intime d'eux-mêmes. Car c'est du milieu de cette parole risquée, mais dite du plein de leur humanité en quête d'elle-même qu'ils te rencontreront. Beaucoup disent : Qu'ils nous parle d'abord ! Qu'il nous apparaisse dans l'évidence de notre esprit ou dans le fracas du miracle! Ils ne veulent pas savoir que c'est du cœur de leur parole lancée dans leur nuit et leur doute qu'ils percevront ta Parole qui s'adressait à eux depuis toujours (Guy Coq).

 

444 – La parenthèse – Il est impossible à l'homme d'aujourd'hui en Europe, assuré de lui-même, puissant comme jamais, de vivre pour rien, sans s'interroger sur le pourquoi et le comment de sa vie, comme s'il était une toute petite parenthèse inutile dans un monde absurde. Il n'est pas prêt à faire le deuil du sens de sa vie (Damien Le Guay).

 

445 – La réussite - Dieu se manifeste aussi bien dans la réussite que dans la faillite, selon son bon plaisir (Cardinal Martini).

 

446 – La vie - La réincarnation, c'est l’implacable chaîne des renaissances, qui n'en finit pas de patauger dans la boue, dans la glu, dans la glaise, dans le grouillement sans fin, dans la renaissance des désirs insatisfaits. Dans le désir d'échapper au néant ou d'échapper à une vie diminuée dans un monde souterrain, glauque, brumeux, les humains ont inventé ce rêve d'une réincarnation : cercle vicieux pour tous les hommes. La révélation du Fils de Dieu est venue nous proposer autre chose pour éteindre l'angoisse de la mort : une sortie authentique du cercle vicieux des réincarnations. La vie devant la mort qui rôde et qui vient est une vie prisonnière. On peut essayer de s'y résigner, accepter le destin, faute de pouvoir l'aimer. Ce que le Christ annonce, c''est la participation à la vie de Celui qui est absolument (Pierre Chaunu).

 

447 – Les fruits - "Beaucoup d'âmes s'épuisent en efforts, en générosités, qui laissent leur âme meurtrie et appauvrie parce qu'elles tendent à un idéal de vertus, de sainteté, que je ne leur demande pas. Elles seront récompensées pour leur intention pure et leur générosité, mais leurs efforts ne produisent pas les fruits qu'ils produiraient si elles étaient unies à ma volonté" (dans Louisa Jacques).

 

448 – Les ultrasons – L'oreille humaine ne peut percevoir les ultrasons, et pourtant ces ultrasons existent. Pour la raison humaine, c'est la même chose. Il y a des choses que la raison ne peut atteindre. Cela ne veut pas dire que ces choses n'existent pas (Ambroise-Marie Carré).

 

449 – La présence - Quand tu es triste, lis la Bible, elle te réjouira. Quand tu te sens seul et qu'il te semble ne pouvoir compter sur personne, souviens-toi que le Seigneur Jésus est toujours là ; écoute-le, il désire te parler. Quand tu es heureux, plein de joie, ouvre la Bible, lis un passage, et ton allégresse sera bénie (P. Zovko).

 

450 – La réalité - Jésus n'a jamais promis que toutes les sociétés seraient chrétiennes. La réalité, c'est qu'aujourd'hui il n'y a jamais eu tant d'hommes et de femmes à lire la Bible, à s'en nourrir, à prier. Il ne va plus de soi d'être chrétien, mais quand on l'est, on ne peut l'être à moitié (Lovsky-Masson).

 

451 – L'imprévisible - Tous les traits de Jésus Christ sont présents en filigrane dans l'Ancien Testament ; ils forment une série de lignes discontinues brisées. La Bible juive connaît la figure du Messie triomphant, associée à l'image d'un roi, fils de David. Elle cultive l'attente d'un nouveau prophète comparable à Moïse et à Elie. Elle connaît le sacerdoce des fils de Lévi. Dans les visions de Daniel, elle entrevoit la dignité transcendante du Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel. Et dans les chants du Serviteur de Yahvé, au livre d'Isaïe, elle brosse le tableau énigmatique d'un Juste écrasé par la souffrance et justifiant la multitude après avoir porté le péché des coupables. Tous ces traits, Jésus va les réunir par une synthèse imprévisible, alors qu'ils étaient disparates, disjoints, incompatibles : le même personnage ne pouvait être à la fois Messie, Roi, Prophète, Prêtre, Fils de l'homme transcendant et Serviteur souffrant (Mgr Léonard).

 

452 – Le mouvement - La foi ne peut vivre sans action et sans œuvre, sans les gestes qui font un homme. La foi est ce mouvement du cœur qui se livre dans la nuit et le silence (Jacques Guillet).

 

453 – La rencontre - Rien n'est plus grand, dans l'amour d'amitié, que de découvrir ensemble la présence de Dieu, souverainement bon, source de tout amour, au cœur de la rencontre amicale. Dieu est donc présent comme Père et Providence dans toute véritable amitié humaine, parce que étant le souverain Bien, il est source de toute bonté. Tout amour véritable vient de Dieu en ce sens qu'il est le Créateur de tout bien (Marie-Dominique Goutierre).

 

454 – La preuve – Il n'est pas au pouvoir de l'homme de prouver Dieu, du moins est-il à la mesure de son effort de se rendre capable de Dieu. C'est bien nous qui faisons à Dieu le geste de notre offrande, mais pour qu'il s'offre à nous (Adolphe Gesché).

 

455 – La blessure – De plus en plus Dieu est absent de nos cités et même de ses plus intimes amis parce qu'on ne leur a pas appris sa présence. Dans la déchristianisation actuelle, la non-croyance ne fait que grandir. On sent qu'un monde sans Dieu est reconstitué et devient parfaitement vivable. Par rapport à Dieu, il semble que nous entrons dans une ère glaciale. Peu de gens sont hantés par la blessure de l'absence de Dieu (Jacques Loew).

 

456 – Le penchant – Ce n'est sûrement pas la science et la technique qui pourront extirper du cœur de l'homme son penchant pour le mal. Les progrès technologiques n'entraînent pas ipso facto de progrès moral (J.-Fr. Bensahel).

 

457 – Le censeur - Quels que soient nos errements, Dieu est toujours là, non pas comme un censeur, mais comme un Père aimant qui cherche à ramener doucement ses enfants dans le vrai chemin, sans imposer mais en proposant (André Lacrampe).

 

458 – L'attraction - Les grandes religions de l'humanité correspondent à une quête de l'absolu de la part de l'homme. Toutes les démarches religieuses sérieuses sont une réponse à la mystérieuse attraction que Dieu exerce secrètement sur le cœur humain. C'est comme si l’Être divin aimantait obscurément les âmes pour qu'elles s'acheminent vers lui (Mgr Léonard).

 

459 – L'émerveillement - La responsabilité est terrible quand on dit à un enfant – comme mon père me le disait, ou ma grande sœur - : quand on meurt, c'est le néant. Et c'est quelque chose que j'ai vécu d'une manière terrible quand j'étais enfant, puis préadolescent. Je ne pouvais plus regarder les étoiles et pourtant j'aimais tellement les étoiles ! Car on m'avait dit : "Les étoiles, tu sais, tu les regardes, mais il y en a tellement qui peuvent être mortes depuis des milliers d'années, et leur lumière nous parvient encore". Il y avait l'émerveillement de voir les étoiles tout à coup brisé par cette angoisse fondamentale de la mort, du néant inéluctable où tout finirait par s'engloutir (Olivier Clément).

 

460 – Le pas – Durant la prière, l'homme fait un pas vers Dieu. Par la prière, on s'approche chaque jour un peu plus de Dieu. Grâce à la prière de certains, la grâce de Dieu arrive aux autres et se répand de par le monde (P. Zovko).

 

461 – Le plus - L'homme est un être libre, capable de relations. La foi chrétienne nous parle d'un Dieu personnel, non d'une force aveugle qui aurait produit par hasard le monde entier, tous les univers immenses et aussi l'homme au sommet d'une évolution. Pour expliquer l'apparition de l'homme, il faut plus qu'une énergie. Si l'homme est un être personnel, c'est parce qu'il a été créé par un être personnel. La relation ne vient pas de la matière. Il y a un plus (Charles Delhez).

 

462 – La guérison – La résurrection est la guérison de la mort (Paul Evdokimov).

 

463 – Le programme - L'Evangile, c'est la proclamation du mystère de l’Éternel et du mystère de l'homme. Aux yeux du Créateur, l'homme est un être exceptionnellement élevé. Il y a en l'homme un programme de développement : d'un être apparenté aux animaux, il doit devenir un être apparenté à l’Éternel (Alexandre Men).

 

464 – La brèche – La résurrection est, au-delà de toute mort, la vie, la brèche dans le cercle de l'universelle mortalité où, sans elle, nous sommes bel et bien enfermés (François Varillon).

 

465 – Les dimensions – Parler de Dieu, c'est parler de l'homme, de sa destinée, des questions qui le tourmentent. Dieu est seul à ouvrir l'existence à son authenticité. Dieu n'est pas celui qui limite l'homme, qui aliène l'homme, mais celui qui lui révèle ses dimensions infinies. La parole du Dieu de Jésus-Christ n'est pas aliénante mais libérante (Marcel Neusch).

 

466 – L'humilité - L'humilité est inscrite dans le cœur des relations des trois personnes divines (Jacques Ravanel).

 

467 – Le poison - On ne peut pas concevoir une communauté de menteurs. Par le mensonge un poison est insinué dans les relations sociales, qui tarit l'échange. La fausseté fausse le libre jeu humain ; l’hypocrisie couvre d'une masque notre visage de pauvre ; la vie sociale n'est plus qu'un combat entre personnages masqués. Le plus grave des mensonges est celui des hommes qui disent qu'ils aiment Dieu et qui n'aiment pas leurs frères (François Varillon).

 

468 – La science - Jésus, c'est Dieu lui-même venant habiter parmi nous afin de se faire connaître plus personnellement que par le passé afin de nous communiquer la science requise pour achever l'humanité et pour la conduire à son terme visé depuis le commencement : la participation à la vie divine sans confusion des natures, l'adoption, la divinisation. L'incarnation du Verbe a pour but premier de communiquer à l'humanité la science de Dieu et du dessein créateur afin que l'humanité puisse s'achever et parvenir à la participation à la vie divine (Claude Tresmontant).

 

469 – Le royaume – La Bonne Nouvelle qu'annonce Jésus est qu'il est lui-même cette Bonne Nouvelle, le Royaume proche. Le Royaume qui s'est approché de nous, ce n'est pas autre chose que le Christ lui-même (Cardinal Lustiger).

 

470 – La voix - L'être humain est appelé à se transformer et à s'accorder à Dieu tel qu'il s'est fait connaître. Mais il y a sans doute (et même certainement) des personnes qui ont systématiquement exclu de leur existence la voix divine qui rend possible la conversion. C'est ce que Jésus appelle le péché contre l'Esprit Saint. C'est le mal radical de la haine de Dieu. Le mal radical, c'est le non dit à Dieu. Le jugement de Dieu sur le péché contre l'Esprit, on le trouve dans la violence des invectives de Jésus en Mt 23,13-26 : "Hypocrites qui ferment à clef le royaume des cieux devant les hommes ; guides aveugles pleins de rapine et d'intempérance, sépulcres blanchis, serpents, engeance de vipères". Impossible de couvrir cette violence d'un voile pieux ! C'est le jugement de Dieu sur le péché contre l'Esprit (Antoine Vergote).

 

471 – Les nomades - Si vous posez a priori que la mort est une descente dans le néant et donc le mal absolu pour un être vivant qui désire vivre, la mort est une catastrophe infinie. Si donc ce monde était créé par un Dieu bon et tout-puissant, il y aurait une contradiction. Or la mort est un fait d'expérience, donc le Dieu du christianisme (et du judaïsme) n'existe pas. C'est là une conception athée de la mort. Si l’athéisme est vrai, alors la mort est la destruction complète de la personne humaine. Pour le christianisme, il n'y a qu'un seul échec absolu, c'est de manquer l'unique destinée à laquelle nous sommes invités : la destinée divine. Tout le reste est relatif, récupérable, ambivalent.

Pour le christianisme, ce monde est un lieu de travail, de genèse, de parturition, d'enfantement. Et à ce travail, l'homme coopère plus ou moins bien, plus ou moins douloureusement. La mort n'est pas un échec absolu, car l'être créé par Dieu n'est pas réduit au néant dans la mort. Nous ne sommes pas ici pour nous installer de manière définitive, nous sommes des nomades, des étrangers, des voyageurs. Ce qui compte, c'est le but vers lequel nous tendons. Dieu créateur peut reprendre ce qui est abîmé. A travers tout le douloureux et le pénible, quelque chose se fait (Claude Tresmontant).

 

472 – L'athée - Il n'est pas facile d'être athée pour de bon. Il y a toujours une tension proprement humaine entre la conscience d'une mort effroyable et le désir d'une joie parfaite, l'angoisse d'une mort qui semble frapper toute chose de nullité (Fabrice Hadjadj).

 

473 – L'essentiel - L’Église est catholique, c'est-à-dire qu'elle est universelle. Elle n'est fermée à personne. Elle est capable d'intégrer toutes les cultures et toutes les civilisations. Pour appartenir à l’Église, un homme n'a à renoncer à rien d'essentiel. Je n'ai à renoncer à aucune richesse réelle. Évidemment j'ai à renoncer à mon égoïsme sous toutes ses formes. Mais je n'ai pas à renoncer à mon art, à ma littérature, à ma culture (François Varillon).

 

474 – La famille - Le Christ n'est pas en dehors de la vie des hommes qui ne croient pas en lui, il est plus de leur famille que leurs père et mère. Il est mort pour tous afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux (Jacques Loew).

 

475 – Le paravent - Si je me méfie de la morale, ce n'est pas que les hommes la pratiquent, c'est parce qu'ils s'en contentent, parce qu'ils s'en servent comme d'un paravent derrière lequel ils cultivent ce qu'il y a de plus immoral en eux : leur misérable satisfaction d’eux-mêmes et leur rage de juger les autres (Gustave Thibon).

 

476 – La facilité - Vers la fin de sa vie Ignace de Loyola "croissait toujours en dévotion, c'est-à-dire en facilité à trouver Dieu, et maintenant plus que jamais ; à toute heure où il voulait trouver Dieu, il le trouvait" (Ignace de Loyola, Récit du pèlerin).

 

477 – L'ami - Qui que tu sois, ami, n'entre pas ici sans désir (Paul Valéry).

 

478 – La petite fille - Je demandai à une petite fille de six ans : Qu'est-ce que c’est qu'un prêtre ? Elle me répondit : C'est celui qui donne Jésus (Nicole Echivard).

 

479 – Le baiser - Que ton Nom soit sanctifié ! Est-ce que vraiment Dieu nous intéresse ? Les musulmans connaissent l'adoration. Il faut les voir immobiles. Ils se courbent ensuite devant une transcendance qui écrase. Pour le chrétien, il peut faire cela aussi s'il le veut, quand il est retiré dans sa chambre tout seul, il peut s'agenouiller, immobile, et se courber devant Dieu. Mais il peut accueillir aussi l'étreinte de Dieu, le baiser de Dieu : Dieu notre Père (François Varillon).

 

480 – L'Ecriture - La Tradition embrasse toute la vie de l’Église à tel point que l’Écriture elle-même ne se présente que comme l'une de ses expressions. Au cours des premières décades de son histoire, l’Église ne possédait pas encore les livres du Nouveau Testament et ne vivait alors que par la Tradition. L'Ecriture n'est ni plus profonde ni plus importante que la Tradition ; elle en est l'une des formes. Cette forme est des plus précieuses car il est facile de la garder et de s'en servir. Mais retirée du courant de la Tradition, l’Écriture ne saurait être comprise correctement par aucune investigation scientifique (P. Sophrony).

 

481 – L'histoire - L'Apocalypse n'est pas histoire, mais déchiffrement permanent de l'histoire. L'Apocalypse signifie tout simplement révélation. Elle nous dit que l'histoire véritable n'est pas programmée par les puissants de la terre, mais qu'elle se trouve entre les mains de Dieu. Quelle que soit la puissance apparente du mal et de l'injustice dans notre monde, le dernier mot appartient à Dieu. Son Fils est venu détruire la mort, dans le secret, par respect pour notre liberté. Son Esprit maintenant nous aide à répandre partout cette victoire (Olivier Clément).

 

482 – Le renoncement – L'acte créateur est, de la part de Dieu, un acte de renoncement, le renoncement à être tout (François Varillon).

 

483 – La propagande – Il y a des croyants qui sont une propagande antireligieuse ambulante (Alexandre Men).

 

484 – La voix - Le Dieu transcendant s'est fait connaître dans l'histoire. Il suffit pour l'entendre de faire vraiment silence. Car Dieu parle dans un doux murmure à toute conscience blessée, à toute conscience douloureuse dans le péché et dans la mort. Il faut beaucoup de silence pour entendre le doux murmure de la Parole de Dieu. La voix de Dieu est prête à parler dans le silence de la conscience ; il faut beaucoup de patience, d'humilité, de simplicité pour l'entendre. Et un peu d'esprit d'enfance (Pierre Chaunu).

 

485 – Le goûter - C'est l'histoire d'un frère jésuite coadjuteur, donc non prêtre. Il était linger dans sa communauté. Il portait toujours soutane et camail. Revenant d'un tour en ville (à Lyon) un dimanche après-midi, il s'était fait interpeller par un homme qui lui avait dit à brûle-pourpoint : "Vous croyez en Dieu, vous ?" Le frère lui avait répondu : "Ça ne se voit pas, non ?" L'autre alors avait répliqué de façon cinglante : "Eh bien, moi, je n'y crois pas !" Et le frère alors de lui dire : "Eh bien, tant pis pour vous !" Et le frère de raconter cela au goûter avec grande satisfaction (André Manaranche).

 

486 – Les rivages - Par l'incarnation, quelque chose parvient sur nos rivages qui vient d'un autre continent, inconnu, quelque chose entre dans le temps qui n'appartient pas au temps (Rémi Brague).

 

487 – Le mystère - Le mal est un mystère, mais je crois que le mystère de Dieu est plus grand (Timothée Radcliffe).

 

488 – La révolution - Le message le plus révolutionnaire qu'Israël ait apporté au monde est que Dieu aime sa créature. La création apparaît comme un don. Toute l'histoire de la création d’Israël est pensée par les auteurs bibliques et par les prophètes comme une histoire d'amour : amour paternel, amour maternel, amour de l'homme pour sa femme. Le Cantique des cantiques donne la clef de toute l'histoire d’Israël. - Le sens de la création est donné par Dieu, mais l'homme peut l'infléchir et il ne s'en prive pas. L'histoire est constituée par l’œuvre conjointe de deux libertés : liberté créatrice du Dieu incréé, liberté de l’homme créé. L'homme peut coopérer, mais il peut aussi détruire. Le péché apparaît avec cette création d'un être à l'image de Dieu. L'homme coopère à sa propre genèse avec les possibilités d'échec que cela implique (Claude Tresmontant).

 

489 – Le désespoir - Le Seigneur s'occupe de nous et nous devons sentir sa sollicitude. Dans tous nos actes, nous devons dire : "Que ta volonté soit faite". Il ne nous arrive rien de fortuit. Le désespoir n'a pas de fondement, tout survient suivant la volonté de Dieu. "Non pas ma volonté, mais ta sainte volonté" (Archimandrite Tavrion).

 

490 – L'intimité - J'essaie de dire ce que je comprends du mystère. Parler du mystère, ce n'est pas nier l'intelligence, mais plutôt l'inviter à aller le plus loin possible vers ses limites. Le centre du mystère est Celui qu'on ne sait pas nommer, la source infinie et éternelle de tout amour véritable. Il se rend présent à nous, révèle qui il est. Révélation suprême en Jésus : on appelle ça l'incarnation. La relation de Jésus au Père exprime l'intimité offerte par Dieu à tous les humains (Guy Coq).

 

491 – L'essentiel - Dieu se sert de la vie quotidienne et laborieuse pour purifier l'âme. Le Seigneur veut que nous prenions conscience de ce qui est essentiel, l'acquisition de son royaume, c'est-à-dire l'Esprit Saint, et de ce qui découle de cet essentiel (Michel Laroche).

 

492 – Les semences - Au temps de la grande ignorance du Moyen Age, les chrétiens pensaient comme Catherine de Sienne que l'homme était né d'un désir de Dieu. Aujourd'hui des scientifiques qui se croient plus éclairés sur le sujet nous disent gravement que l'homme est un être bizarre, non seulement inexplicable, mais invraisemblable, quelque chose comme un impénétrable mystère ambulant. Physiquement, l'homme est un mystère ; spirituellement, c'est un abîme. Seule la religion descend verticalement dans les cœurs, là où se joue le drame secret de l'espoir et du désespoir, de l'être et du néant. L'homme est happé par les images, les illusions, les vents et les tourbillons du monde moderne et il ne vit plus qu'à la périphérie de sa propre personne ; il ignore qu'il possède une vie cachée, une vie intérieure ; c'est ce lieu caché et intérieur qui est toujours capable de recevoir les semences de la foi, de l'Evangile, de la grâce de Dieu (André Frossard).

 

493 – Les limites - Quand saint Paul vint sur l'agora parler de la résurrection, les Athéniens se mirent à rire. Voilà bien l'affirmation la plus incroyable du christianisme. Elle défie les intuitions les plus profondes de la vie. Elle est insensée. La résurrection m'affronte à l'infini de Dieu. Dès que je dis oui à l'existence du Dieu Amour, je reconnais qu'il lui appartient d'achever l’existence humaine, je reconnais que l'existence humaine est appelée à participer à la vie même de Dieu. Ce qui échappe alors à mon intelligence, de quel droit le nier ? Prétendre délimiter Dieu, c'est pervertir la foi. - Prière : Si tu existes, tu te trouves au-delà du pouvoir que tu donnas à notre esprit d'explorer l'univers. Tu ne limites pas notre raison pour nous abaisser, mais notre raison n'est pas à ta mesure. Tu es au-delà de ses limites, car c'est toi qui l'as faite. Et la plus grande lumière dont notre esprit soit capable, c'est de comprendre que certaines choses sont au-delà de son pouvoir de comprendre (Guy Coq).

 

494 – La force - Seigneur, donne-moi la force dont j'ai besoin pour faire ce que tu veux de moi (Cardinal Lustiger).

 

495 – L'amphithéâtre - N'entre pas dans un amphi sans une prière pour ceux à qui tu vas parler (Henri-Irénée Marrou).

 

496 – L'image - L'homme est à l'image de Dieu ; or Dieu est inconnaissable ; donc l'homme est lui aussi inconnaissable (Saint Grégoire de Nysse).

 

497 – Le cancer - Le Père Varillon va voir à l'hôpital une fille de 22 ans. Elle vient d'apprendre qu'elle a un cancer et qu'elle est condamnée, qu'elle n'en a plus que pour quelques mois de vie. Une fille superbe, magnifique et pleine de talents, fiancée, promise à un brillant avenir. Elle me regarde avec ses yeux pleins de larmes et elle me dit : Père, je me révolte. Que lui auriez-vous dit ? Je lui ai dit : Mais moi aussi je me révolte avec vous. Il est en effet révoltant, quand on est destiné à un grand avenir, d'être touché ainsi. Nous restons en silence quelques instants ; puis je lui dis : Mais est-ce qu'on va en rester là ? C'est stérile, notre révolte. Elle n'empêchera pas le cancer de faire son œuvre. Tout à fait d'accord pour dire que cela n'a pas de sens, ce qui vous arrive, mais ne pouvons-nous pas essayer de donner un sens à ce qui n'en a pas ? Étant enfants de Dieu, n'allons-nous pas essayer de donner un sens à l'événement ? Quel sens ? C'est là que le christianisme nous permet de donner un sens à la souffrance, un sens de détachement, de purgatoire, de purgatoire dès ici-bas. Ce que l’Église appelle purgatoire est un supplément de purgatoire ; en effet le purgatoire est fait de toutes les souffrances humaines qui nous détachent, qui brûlent notre avoir, ce qui nous empêche d'aimer purement, d'être pur mouvement vers l'autre (François Varillon).

 

498 – L'homme - Percevoir en tout homme la présence d'une âme vivante, sa capacité d'aimer le Christ (Père Sophrony).

 

499 – L'amour - Aimer, c'est habiter par le cœur. Ceux qui n'aiment pas le monde mais aiment le ciel, on peut dire qu'ils habitent dans le ciel. Comme dit saint Paul : "Notre vie est dans les cieux" (Saint Augustin).

 

500 – La vie - L'Esprit Saint qui est la nourriture de vie (Saint Irénée).

 

501 – Le désir - Je sais parfaitement que le désir de la prière est déjà prière (Bernanos).

 

502 – Le comment - La rédemption, c'est une totale pénétration de l'être créé par l’Être incréé. La création : nous ne pouvons pas savoir comment Dieu a arraché l'être au néant. Nous savons, nous croyons, que cela est. On peut savoir et croire sans connaître le comment. "C'est par la foi que nous connaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu" (He 11,3), mais nous ne savons pas comment Dieu a fait jaillir hors de lui la totalité de l'être. Et nous comprenons que la liberté créée, parce qu'elle était liberté, a fait capoter la création vers un point que Dieu voulait éviter. Nous comprenons que Dieu, ne voulant pas détruire son œuvre, a choisi une autre voie qui est de pénétrer dans ce monde et Dieu nous permet de discerner que cette action agissante de Dieu dans le monde, c'est le Christ. "Heureux es-tu, Simon, fils de Jean, car ce n'est ni la chair ni le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux". Le Christ est Dieu parmi nous, Emmanuel, mort et ressuscité (Pierre Chaunu).

 

503 – La réponse - Le dessein de Dieu ne peut être que de permettre à l'homme d'accéder au bonheur, car Dieu est bon. Et que voit-on dans le monde ? Souffrance et mort. En prenant notre condition humaine, en devenant lui-même homme de douleur, Dieu nous montrait que la seule réponse possible au mal est un surcroît d'amour (Xavier Le Pichon).

 

504 – La blessure - L'athéisme a cru éteindre le soleil ou se mettre à sa place. Mais on ne peut pas détruire Dieu, le remplacer ni même s'en passer. En se privant de Dieu, l'homme se mutile. "Il se peut que vous ayez tué Dieu sous le poids de ce que vous en avez dit ; mais ne pensez pas que vous ferez de tout ce que vous dites un homme qui vivra" (Michel Foucaut). L'homme se fait une blessure effroyable en se privant de Dieu (Gustave Martelet).

 

505 – La soupe - La femme dit à son mari : si nous prenons cet orphelin, nous n'aurons pas de quoi acheter le sel pour la soupe. Eh bien, répond l'homme, nous la mangerons sans sel, la soupe (Tourgueniev cité par Ambroise-Marie Carré).

 

506 – Le mendiant - Toute preuve contraignante de la part de Dieu violerait la conscience humaine. C'est pourquoi Dieu limite sa toute-puissance, s'enferme dans le silence de son amour souffrant, jette une ombre sur l'éclat de sa force. La foi garde et gardera toujours ce qu'elle a de nocturne, une obscurité crucifiante, une marge suffisante pour protéger sa liberté, pour garder le même pouvoir de dire à tout moment le non et bâtir son refus. La foi est un dialogue. Mais la voix de Dieu est presque silence ; elle exerce une pression infiniment délicate et jamais irrésistible. Dieu ne donne pas d'ordre, il lance des invitations : "Ecoute, Israël", ou "Si tu veux être parfait..." Dieu accepte d'être refusé, méconnu, rejeté. Dieu est le Mendiant qui frappe à la porte : "Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, j'entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi" (Paul Evdokimov).

 

507 – Le bonheur - Qu'est-ce que c'est que le salut ? C'est un bonheur de l'homme en Dieu qui dépasse tout désir. Dieu qui se révèle veut faire le bonheur de celui à qui il se révèle (Bernard Sesboüé).

 

508 – Les oiseaux - Quelle est l'annonce essentielle de Jésus ? Tout d'abord il existe un Dieu vivant et vrai auquel on peut s'adresser comme à un Père. Ce Dieu est à la fois Créateur de toute ce qui existe et la Providence qui veille sur tous ses enfants, à commencer par les plus nécessiteux d'entre eux. Conséquence immédiate : ceux qui croient en ce Dieu sont appelés à aimer en vérité chacun de ceux qui sont leurs frères, à l'imitation de Celui qui fait lever son soleil à la fois sur les bons et les méchants (Mt 5,45) et qui va jusqu'à nourrir les petits oiseaux. Il n'y a pas d'autre moyen de se montrer les dignes enfants du Père qui est dans les cieux que d'aimer aussi tous les hommes, qui sont ses enfants (Joseph Doré).

 

509 – La découverte - La plus grande découverte jamais faite par l'humanité est la Révélation du Dieu créateur : découverte mise par grâce à la portée des plus humbles, de sorte que ceux-ci en savent autant sur cette question que les plus instruits. La source du monde se trouve en dehors de lui. Il y a eu un commencement à l'univers. Le Créateur a créé l'homme à son image, mais du limon de la terre, et ceci n'est en rien inconciliable avec une longue évolution conduisant à l’émergence du "phénomène humain" (Jean Delumeau).

 

510 – La popularité - Dieu ne nous donne rien de force, il donne librement. C'est pour cela qu'il parle à voix basse, c'est pour cela qu'il s'approche d'une façon toute différente de quelqu'un qui veut acquérir la popularité. Il essaie d'accomplir ses miracles sans se faire remarquer (Alexandre Men).

 

511 – La vie - Notre seule vraie valeur, c'est la vie. En conséquence, le seul véritable mal, c'est la mort, objet de toutes nos craintes et de toutes nos conjurations. Jésus enseigne le triomphe sur la mort car il est le ressuscité (Jean Delumeau).

 

512 – L’incompréhensible - Einstein : "Ce qui est incompréhensible, c'est que le monde soit compréhensible". Pour nous, croyants, sans le Dieu dont tout procède, Dieu qui est la lumière du monde et des intelligences, il est incompréhensible que le monde soit compréhensible (P.-J. About).

 

513 – Le bébé – Scandale d'une divinité qui s'anéantit elle-même en se faisant bébé et en subissant une mort ignominieuse. Mais si Dieu est Dieu, aucune initiative ne lui est impossible, en tout cas pas celle de se révéler en plénitude. Et parce que Dieu est Dieu, sa puissance n'est pas violence ; elle découle d'un amour qui dépasse infiniment ce dont sont capables les humains dans ce qu'ils ont de meilleur (Jean Duchesne).

 

514 - Le puits - Dieu tient compte de la bonne volonté et de la droiture de chacun. Ce qui est inquiétant, ce sont les hommes dans la mesure où ils risquent de passer à côté du puits et de s'égarer dans les mirages (André Manaranche).

 

515 – La logique - On ne peut rien prouver rationnellement au sujet de Dieu, ni convertir personne par des arguments, car on ne peut jamais le faire à la place de Dieu, on ne peut jamais soumettre Dieu à la logique des démonstrations (Paul Evdokimov).

 

516 – La recherche - La vie de l'esprit ne se conçoit pas sans un élément de perpétuelle recherche (Henri de Lubac).

 

517 – La destinée - L'homme est capable de connaître Dieu. C'est à cela qu'il est destiné (Claude Tresmontant).

 

518 – L'humanité - Tout homme est appelé à aimer, à se dévouer, à se dépasser lui-même, à monter vers le mystère de Dieu. Dieu est le Dieu de l'humanité entière. Il pénètre le cœur des hommes de toutes les religions, de toutes les races et de tous les temps (Cardinal Martini).

 

519 – L'épreuve - Certains s'interrogent : si Dieu existait, il ne permettrait pas les guerres, l'injustice, la maladie, l'oppression, ne serait-ce que d'un seul sur la terre ; si Dieu existait, il empêcherait l'être humain de faire le mal. Voici bientôt trois millénaires, le prophète Elie va un jour au désert pour écouter Dieu. Un ouragan se déchaîne, ensuite un tremblement de terre et un feu violent. Mais Elie comprend que Dieu n'est pas dans ces déchaînements de la nature. Puis tout entre dans le calme. Elie entend Dieu comme dans le murmure d'une brise légère. Et lui apparaît cette réalité saisissante : souvent la voix de Dieu se transmet dans un souffle de silence. - Pour l'une des premières fois de l'histoire est écrite une intuition aussi limpide : Dieu ne terrorise personne. Dieu n'est jamais l'auteur du mal, des séismes naturels, de la guerre, des malheurs terrestres. Ni la souffrance ni les détresses humaines ne sont voulues par Dieu. Dieu ne s'impose pas. Il nous laisse libres d'aimer ou de ne pas aimer, de pardonner ou de rejeter le pardon. Mais Dieu n'assiste jamais passivement à la peine des êtres humains, il souffre avec l'innocent, victime de l'incompréhensible épreuve, il souffre avec chacun. Il y a une douleur de Dieu, une souffrance du Christ (Roger Schütz).

 

520 – Le mystère - Le mystère, c'est ce que l'homme ne saurait connaître sans révélation. Le grand mystère, c'est que l'homme doit participer à la vie même de Dieu. "La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ" (Claude Tresmontant).

 

521 – Le fardeau - "Celui qui veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même" (Mt 16,24). Cela veut dire : Efforce-toi de te débarrasser de ton fardeau d'égoïsme, ouvre ton cœur aux autres (Alexandre Men).

 

522 – La boussole - Toute la Révélation de Dieu est contenue entre l'appel à Abraham et la glorieuse résurrection du Christ deux mille ans plus tard, attestée aux apôtres. La Révélation a été accueillie par le Peuple et l’Église dans une Écriture scellée par le Saint-Esprit. Cette Écriture est le procès-verbal d'une histoire, l'histoire de la rencontre du temps et de l’Éternité. Et le but de cette rencontre est d'initier à l’Éternité le monde qui vit dans le temps. C'est dans le passé que Dieu a parlé, mais pour la totalité de la durée. Et ce qu'il a dit, ce sont des paroles éternellement vivantes de la vie éternelle. A ceux que Dieu a lancés sur le bateau ivre du temps, Dieu a donné une boussole, la mémoire de la Parole de Dieu, qui est la clef de la vie éternelle ; il a placé au fond de la mémoire humaine la mémoire divine, la mémoire de l'éternité (Pierre Chaunu).

 

523 – L'assassin - Oscar Wilde, un Irlandais, raconte l'histoire d'un assassin repenti. Il va d'abord chez le pasteur presbytérien, puis chez l'évêque anglican. Les deux le mettent à la porte en lui faisant remarquer qu'ils sont bien bons de ne pas le dénoncer à la police. Puis il entre dans une église catholique, il repère un confessionnal, s'agenouille et frappe. Le volet s'ouvre. L'assassin devine dans l'ombre le visage d'un vieux prêtre. Il lui dit alors : Mon Père, j'ai tué. Loin de réagir comme le presbytérien ou l'anglican, le vieux prêtre catholique lui répond seulement : Combien de fois, mon fils ? Conclusion de Barreau : Quelle belle histoire évangélique que celle-là ! (Jean-Claude Barreau).

 

524 – Les proches - "Tu aimeras ton prochain", c'est-à-dire d'abord tes plus proches par le sang et le mariage, car c'est à ceux que l'on connaît le plus intimement que l'on a le pouvoir de faire le plus de mal (Edmond Lisle).

 

525 – Le monde cassé - L'histoire d'Adam et Eve nous dit qu'il y a quelque chose de cassé en l'homme. Cela vient-il de Dieu ? Non, répond la Bible, mais de la liberté de l'homme. Et on raconte une histoire, celle d'Adam et Eve pour nous faire comprendre la racine du mal au cœur de tout homme. A l'homme est offert de manger de tous les arbres sauf un. Au lieu d’accueillir cette offre, il veut arracher de force la connaissance du bonheur et du malheur qui est le propre de Dieu. Dieu seul en effet sait ce qui peut vraiment faire le bonheur de sa créature. Mais celle-ci veut décider elle-même ce qui est bien et ce qui est mal sans s'en référer à Dieu qui lui apparaît comme un concurrent jaloux. - Mystérieusement séduits par le Tentateur, l'homme et la femme se décident à prendre la place du Créateur en mangeant de cet arbre interdit. Mais il n'y a rien à faire. L'homme ne sera jamais son propre créateur. S'il décrète seul le bien et le mal, il ne peut que se tromper. La créature a voulu conquérir l'égalité avec son Créateur. La relation entre eux deux est maintenant faussée. Désormais le monde est cassé : Caïn tue Abel, les contemporains de Noé sont corrompus, les bâtisseurs de la tour de Babel gonflés d'orgueil. Mais tout le reste de la Bible à partir d'Adam et Eve nous fait voir les efforts incessants de Dieu pour ramener l'homme à sa vocation première. C'est vrai que le monde ne tourne pas rond, mais ce n'est pas la faute de Dieu, c'est la faute de l'homme. Et c'est toujours comme ça : l'homme se veut l'égal de Dieu et fait ainsi son propre malheur (Charles Delhez).

 

526 – Le disciple - Le Fils est dans le sein du Père comme à la Cène le disciple était dans le sein du Fils (Jean Guitton).

 

527 – La conscience - Quelle différence y a-t-i entre un croyant et un incroyant ? L'incroyant obéit à sa conscience ; le chrétien, en obéissant à sa conscience, aime quelqu'un qui l’aime. Pour le chrétien, la conscience humaine est habitée, habitée par un autre qui nous aime (François Varillon).

 

528 – L'ombre - L'homme est l'axe du monde : il est le seul animal qui se tienne debout, droit. Les autres animaux marchent à quatre pattes ou rampent. Leur espace est purement terrestre. L'homme, être personnel, constitue l'apogée de la création. Avec lui, la toute-puissance de Dieu suscite une radicale nouveauté. Non pas un reflet mort ou une marionnette, mais une liberté qui peut se décider contre Dieu. Au comble de la toute-puissance créatrice s'inscrit aussi le risque. La toute-puissance s’accomplit en se limitant. En créant l'homme, Dieu se retire pour ainsi dire pour donner à l'homme l'espace de la liberté. Le sommet de la toute-puissance est l'amour, et Dieu peut tout sauf contraindre l'homme à l'aimer. Entrer dans un amour, c'est se livrer sans protection à la pire souffrance : celle du refus et de l'abandon de la part de qui nous aimons. La création est à l'ombre de la croix. L'Agneau de Dieu est immolé depuis l'origine des siècles (Olivier Clément).

 

529 – L'illusion – L'unique clé de l'homme, c'est Jésus-Christ, l'Homme-Dieu, Celui par qui l'homme apprend qu'il n'est pas tout, mais pas rien ; qu'il est pécheur, mais aimé ; mortel, mais bientôt ressuscité. L'indépendance et le désir d'autosuffisance de l'homme sont illusoires (Dominique Folscheid).

 

530 – La libération – Les hommes de notre temps ne voient pas que le Christ et l’Église sont des agents de libération de l'homme. S'ils ne le voient pas, comment voulez-vous qu'ils y adhèrent ? Mais il ne s'agit pas d'une libération purement temporelle, car alors le Christ apparaîtrait comme un expert en socialisme, un prophète de la révolution (François Varillon).

 

531 – La mélodie - Nous ne pouvons ni ne devons jamais dire : "J'ai raté ma vie". Même si bien des occasions ont effectivement été manquées, même si nous n'avons pas répondu à l'appel de Dieu parce que nous avons été distraits ou en situation de refus. La grandeur de notre vie d'homme est de ne trouver sa plénitude qu'en s'achevant dans un acte de liberté et d'amour. C'est la dernière note qui achève la mélodie. Tant que Dieu nous donne encore une parcelle d'existence à vivre, tant qu'il nous donne son amour, nous n'avons pas le droit de dire que notre vie est ratée. Et la foi nous fait espérer encore plus. Le dernier souffle de nos lèvres n'est pas le dernier mot de notre histoire. Dieu, en sa miséricorde, poursuit notre purification du péché (Cardinal Lustiger).

 

532 – L'avenir – Le seul avenir de l'homme – s'il en a un – est l'éternel. Le seul avenir de l'homme est donc Dieu. Si Dieu n'existe pas, l'homme non plus. Son existence n'est alors qu'un faux semblant (Christian Chabanis).

 

533 – Les genoux - Le lavement des pieds. Celui qui est vraiment Dieu, au lieu de demander que les hommes se mettent à genoux devant lui, se met à genoux devant l'homme (Mgr Dubost).

 

534 – L'alphabet - Je crois en Dieu parce qu'il existe. Comme il existe, on est obligé de croire en lui. Je suis peu de chose, mais sans Lui je ne serais rien. Je crois en Dieu parce qu'on m'a élevé chrétiennement. Mon enfance est baignée de catéchisme. J'ai appris Dieu comme j'ai appris l'alphabet. Je sais lire, écrire, compter et croire en Dieu. Mais je crois mieux en Dieu que je ne sais compter. Les chiffres me font peur, mais pas Dieu, qui est infini et qui est tout amour. Enfin j'ai une raison particulière, toute familiale, de croire en Dieu. Mon grand-père paternel, paysan de Bigorre, si pauvre qu'il n'avait que deux vaches et un chien, était cousin de Bernadette Soubirous, la petite bergère de Lourdes, à laquelle la Vierge était apparue. Bernadette, la Vierge, l'Enfant Jésus, Dieu le Père. La boucle est bouclée, sur l'infini (Paul Guth).

 

535 – Le chèque – La Bible est une semence. Dieu est le soleil, mais nous sommes la terre. Bible écrite et tradition orale des rabbins : pas l'une sans l'autre. Il y a une tradition, qui se transmet d'âme à âme. Sans nos efforts incessants pour la comprendre, la Bible restera comme un chèque sans provision (Abraham Heschel).

 

536 – La flamme - Mes parents avaient une foi solide, et il est certain que leur exemple et l'éducation qu'ils m'ont donnée ont eu une forte influence sur moi. Plusieurs prêtres aussi ; et puis très fortement, il y a eu la venue de Jacqueline dans ma vie, la naissance de notre foyer, son cheminement dans la foi, jour après jour, très simplement mais fidèlement, dans la joie (joies de la famille, joies professionnelles), dans l'épreuve aussi. La perte d'un petit garçon à l'âge de dix ans fut un drame très douloureux, suivi plus tard pour moi par le déchirement créé par celle de ma chère Jacqueline. La foi n'élude pas la souffrance, ni les interrogations dans l'épreuve, mais elle nourrit la flamme de l'espérance. Elle nous conforte dans la pensée que ce qui a été construit sur l'amour, dans la vérité et sous le regard du Seigneur, a une valeur d'éternité, et que le Seigneur, qui est amour, saura bien nous réunir dans son royaume (André Blanc-Lapierre).

 

537 – L'histoire - J'ai aujourd'hui toute une histoire derrière moi, toute l'histoire de ma vie. Et un jour, il y aura la mort. Et, après ma mort, mon histoire continue. Elle continue mais autrement. Elle s'enfonce infiniment dans le mystère de Dieu. Et aujourd'hui chacun de mes actes libres construit pour toute l'éternité (François Varillon).

 

538 – L'allégresse - L'Esprit Saint est l'auteur de l'allégresse spirituelle (Cyrille de Jérusalem).

 

539 – L'attachement - La prière est un attachement amoureux de l'homme à Dieu (Guillaume de Saint-Thierry).

 

540 – Le clocher - Aimer l'autre, c'est l'aimer tout entier, avec sa terre, son enfance, son histoire et son clocher (France Quéré).

 

541 – Le mystère - Pentecôte. Voici que le sens de l'existence de Jésus est révélé à Marie. Tout au long de la vie publique de Jésus, elle avait dû garder confiance en faisant héroïquement un acte de foi. Ici, elle reçoit la réponse éblouissante qui éclaire tout. On serait tenté de penser qu'elle a toujours et mieux que quiconque compris le Seigneur. D'un point de vue historique, personne n'était plus qu'elle en mesure de parler de Jésus. Mais d'un autre côté, ce n'est pas un hasard s'il est dit dans l'évangile qu'elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire. Il est vraisemblable qu'il eût été insoutenable pour elle de tout comprendre en vérité. Si Marie avait su que cet enfant, ce jeune garçon, l’adolescent, cet homme qui vivait près d'elle était Fils de Dieu au sens de la révélation de la Pentecôte, elle se serait trouvée dans une situation insupportable. Mais à l'heure de la Pentecôte, le mystère de Dieu peut être dévoilé, du moins autant qu'il est possible ici-bas. Il n'est plus nécessaire que Marie soit protégée de la démesure. Il lui est possible désormais d'établir un lien entre les deux phrases : "Il est le Fils du Père éternel" et "C'est ton Fils". Elle ne risque plus d'en perdre la raison ou d'en être troublée (Romano Guardini).

 

542 – La conversion - Il n'y a pas de vrai chrétien si, à l'évangélisation des mœurs, ne se joint pas l'incessante conversion de nos intelligences souvent paganisées (Ambroise-Marie Carré).

 

543 – La cité - On peut être visiblement dans l’Église et appartenir à la cité de Satan, et inversement (Jean Daniélou).

 

544 – Les idoles - Tout le monde est inconsciemment croyant. La foi religieuse traduit en paroles l'expérience inconsciente de l'homme. Ce besoin du religieux, du principe supérieur qui donne un sens, a conduit notre société à se faire des idoles de tout, de l'abondance, des acteurs populaires (Alexandre Men).

 

545 – Le facile - Dieu merci, il n'est pas si facile que cela de faire un péché mortel ! (Alain Bandelier).

 

546 – L'ONU - Si Jésus-Christ est seulement un grand prophète, si Jésus-Christ n'est qu'un des beaux grands moments de l'histoire, s'il n'est qu'un Socrate super-inspiré, l’Église n'est qu'une grande association genre l'ONU avec un secrétaire général. Non : "Qui dites-vous que je suis ? - Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant". Même si, pendant tout un temps on peut avoir des doutes comme Thomas, il faut que nous arrivions comme lui à dire : "Mon Seigneur et mon Dieu" (Jacques Loew).

 

547 – Le petit Jésus - Même devant Jésus enfant, même devant Jésus à la crèche, on ferait mieux de ne pas parler du "petit Jésus". On devrait toujours reconnaître en lui d'abord et avant tout le Tout-Puissant, le Seigneur du monde. C'est ce que nous disons en chantant le "Gloire à Dieu au plus haut des cieux", même le jour de Noël. Nous commençons par y louer Dieu le Père invisible au plus haut des cieux. Et dans la deuxième partie, nous nous adressons à Jésus-Christ, Seigneur, Fils unique, Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, assis à la droite du Père ; et nous lui disons encore : Toi seul es saint, Toi seul es Seigneur, Toi seul es le Très-Haut Jésus-Christ - avec le Saint-Esprit dans la gloire de Dieu le Père (Cyrille Argenti).

 

548 – Les religions - Il n'y a pas de religion dans le monde sans quelques éléments de vérité, il n'y en a pas non plus sans profondes erreurs (Emile Brunner).

 

549 – Le scintillement – Je préfère peindre des yeux humains que des cathédrales, car dans les yeux humains il y a quelque chose qu'on ne trouve pas dans les cathédrales : le scintillement d'une âme humaine (Van Gogh).

 

550 – La limitation - Le Fils a dû consentir une limitation pour se faire homme de notre humanité. La filiation divine se communiquera à nous dans l'abaissement du Fils éternel en la condition de serviteur humilié (Louis Bouyer).

 

551 – L'ivresse – Je m'efforçais de me faire si humble qu'un jour m'envahisse ta présence dont l'ivresse ne déçoit jamais (André Chouraqui).

 

552 – Le balbutiement - Lorsque notre prière n'est que balbutiement, il n'y a rien d'étonnant. Dieu ne nous demande pas des prodiges qui nous dépassent. Pour prier, il nous appelle simplement à nous tenir en sa présence, le cœur ouvert. Il nous demande d'oser lui dire : Donne-moi de vivre de toi. Tu vois qui je suis. J'ai besoin de ne rien te cacher de moi-même. Je sais que tu m'accueilles avec ce que je suis. Tu comprends tout de moi (Frère Roger).

 

553 – Le sens religieux - L'homme a par nature un sens religieux. L'homme est par nature ouvert au sacré, au mystère, au monde de l'au-delà. Et il s'en rend compte davantage encore dans les situations-limites : l'affrontement de l'amour, l'affrontement de la naissance, l'affrontement de la mort, de la souffrance. Le sens religieux fait partie de la nature humaine. Les religions sont toutes une expression de la recherche de Dieu par l'homme. Les hommes ont toujours cherché Dieu. Et chaque religion est la manière dont les hommes d'une époque ou d'un pays ont vécu cette recherche. Il n'est pas nécessaire d'être chrétien pour croire qu'il y a un Dieu. - La foi chrétienne alors, qu'est-ce qu'elle a de particulier ou de plus ? Croire pour un chrétien, ce n'est pas croire seulement qu'il y a un Dieu, c'est croire que Dieu intervient dans l’existence humaine. C'est croire que Dieu a parlé à Abraham, qu'il a libéré son peuple d'Egypte, qu'il s'est incarné dans le sein de Marie, qu'il a ressuscité des morts l'humanité à laquelle il s'était uni, qu'il est présent au milieu de nous dans l'eucharistie. Croire, pour nous chrétiens, c'est accepter la Bible : Ancien et Nouveau Testament. C'est croire à une histoire de Dieu avec les hommes, une histoire qui se déroule dans le temps, c'est croire que cet événement divin ne peut être qu'unique et qu'il a une portée universelle (Jean Daniélou).

 

554 – Le berceau – La résurrection de Jésus peut être considérée comme le berceau théologique de la foi au Christ (R. Schnackenburg).

 

555 – Le futur – Il n'y a rien de futur pour Dieu (Saint Thomas d'Aquin).

 

556 – La croix - Si le Seigneur fut crucifié, nous serons également crucifiés, fût-ce sur des croix invisibles, si toutefois nous le suivons véritablement. Et si le Seigneur fut transfiguré, nous aussi, nous serons transfigurés, et dès maintenant, sur la terre (Archimandrite Sophrony).

 

557 – Le mal - Pour les athées, l’existence du mal est une preuve contre l'existence de Dieu. Pour Berdiaev, c'est juste le contraire : l'existence très réelle du mal et de la souffrance des innocents est la preuve la plus éclatante de l'existence de Dieu. Le monde qui tue Socrate le juste et crucifie le Christ n'est pas le seul et vrai monde, il témoigne de l'existence d'un autre monde où Socrate est de nouveau jeune et beau éternellement, et où le Christ est roi sans partage et ami des hommes. Le mal en lui-même n'enrichit pas la vie, mais toute victoire sur le mal est un pas en avant vers l'expérience du bien (Paul Evdokimov).

 

558 – L'ange - Personne comme Marie ne sait d'où vient Jésus. Elle sait, elle, qu'il n'est pas né d'un rapport sexuel avec un homme. Elle se souvient de la visite de l'ange Gabriel et de l'action de l'Esprit Saint qui l'a fait devenir mère tout en respectant sa virginité (Raymond Halter).

 

559 – Les péchés - Jésus et la femme adultère. Qu'est-ce que Jésus écrit sur le sol ? On peut penser qu'il écrit les péchés des gens qui sont là, mais sans mettre de noms, pour que leur conscience se réveille (X).

 

560 – Le tréfonds - Dieu connaît le tréfonds roué du cœur de l'homme, il n'a pas besoin de l'aveu de la confession, mais il sait que nous, nous en avons besoin, pas seulement pour nous défouler et nous alléger mentalement de notre culpabilité, mais aussi pour tisser, par cette voie secrète, des liens de solidarité effective entre tous les membres de la race humaine (Pierre Bour).

 

561 – L'enfant - L'enfant qui dort subjugue par sa pureté et attendrit par sa faiblesse. Il est une transparence à Dieu. C'est alors que les parents étaient le plus enivrés de leur chair qu'ils avaient, sans le savoir, lancé dans son éternelle aventure cette vie qui leur apparaît maintenant comme le reposoir de l'Esprit. Cette âme alors inconnue a conféré à leur étreinte le sceau de l'immortalité. Quel bonheur si un jour leur enfant pouvait leur dire comme cette fillette à ses parents pour dire l'adhésion de son amour : Vous êtes nés de mon cœur (Maurice Zundel).

 

562 – La présence - Si Jésus est ressuscité, il est vivant. S'il est vivant, il est présent à notre vie. S'il est présent à notre vie, il l'est tout autant à la vie des autres. Nous pouvons dès lors le découvrir là où nous vivons, adhérer vraiment à sa présence de Ressuscité (Jean Radermakers).

 

563 – Les défunts - Pour Cyrille de Jérusalem, la commémoration des défunts dans la liturgie est à la fois prière en leur faveur et sollicitation de leur intercession pour nous (René Coste).

 

564 – Le futile - Comment éviter de redouter qu'il soit complètement futile de désirer comprendre Dieu ? (Abraham Heschel).

 

565 – Les curiosités – La Révélation ne résout pas tous les problèmes, toutes les questions, toutes nos curiosités. La Révélation ne se situe pas au plan de l'explication des choses, elle éclaire notre marche vers Dieu, ce qui est différent. La Révélation nous dit quelque chose de Dieu et quelque chose de l'homme dans la mesure où cela est nécessaire à la vérité de notre relation vivante, réelle, avec Dieu (François Varillon).

 

566 – La philanthropie - Les autres religions rendent compte de l'effort qui pousse les hommes vers Dieu. Le judéo-christianisme, c'est la philanthropie de Dieu qui cherche l'homme. Les autres religions sont un témoignage de la recherche de Dieu par l'homme. Le judéo-christianisme, c'est la recherche de l'homme par Dieu. Sans doute Dieu cherche-t-il l'homme à travers le travail des autres religions et nul ne peut exclure qu'il ne s'y révèle aussi, même si cette révélation est partielle et peut se présenter de manière ambiguë parce que mélangée à des erreurs et à des déviations ((Bernard Sesboüé).

 

567 – Le bonheur - Ceux qui s'aiment vraiment ont envie de faire participer tous les autres à leur bonheur (Jacques de Bourbon-Busset).

 

568 – Le tigre - L'homme est un animal appelé à dépasser sa condition animale présente. L'homme est un animal capable de connaissance réfléchie. Il y a eu dans l'histoire de l'évolution le pas de la réflexion, l'instant (très long peut-être) où l'animal qu'est l'homme est devenu capable de faire de la métaphysique, de composer de la musique et de sculpter, mais capable aussi de massacrer les êtres appartenant à la même espèce que lui et de les torturer. Jamais les animaux sauvages n'ont commis les horreurs que commettent au XXe siècle les nations que l'on croyaient naïvement civilisées. Un tigre ou un lion se sentiraient déshonorés s'ils faisaient subir à leur proie ce qu'ont fait subir en notre siècle à leurs victimes les spécialistes de l’interrogatoire ou de la mort lente (Claude Tresmontant).

 

569 – Les mots - Il est des mots qui tuent plus sûrement qu'un glaive (Pierre Bour).

 

570 – Le mutant - Le vrai "mutant", c'est le saint, l'homme déifié qui manifeste dès maintenant ce qui attend l'humanité tout entière au terme de son histoire (Olivier Clément).

 

571 – La pauvreté - L'aimant dit à l'aimée : "Tu es ma joie". C'est une affirmation de pauvreté : sans toi, je suis pauvre de joie. Ou bien : "Tu es tout pour moi" : c'est l'affirmation de mon néant en dehors de toi. Aimer, c'est vouloir être par l'autre et pour l'autre. Par l'autre : c'est l'accueil. Pour l'autre : c'est le don. Les deux aspects sont de pauvreté. On ne peut pas dire à la fois : "Je t'aime" et "Je veux être indépendant de toi". Ceci annule cela (François Varillon).

 

572 – La leçon - La vieillesse et ses déchéances : manière de connaître personnellement la fragilité de l'être humain, irremplaçable leçon d'humilité (Gustave Thibon).

 

573 – La compagne - La Passion du Christ nous semble familière : c'est que nous croyons nous y reconnaître ; l'épreuve fait partie de notre lot quotidien, la mort est notre compagne et nous nous débattons contre l'horreur et contre le péché (Cardinal Lustiger).

 

574 – Le respect - Il y a dans le monde plus d'amour que de haine. Par toutes sortes de gestes quotidiens, les humains se manifestent mutuellement leur considération et leur respect. Ils se supportent patiemment plus souvent qu'ils ne s'affrontent. Ils se saluent aimablement plus souvent qu'ils ne se heurtent (Henri-Jérôme Gagey et André Lalier).

 

575 – Le refus - Le péché d'Adam : le refus de reconnaître Dieu. Au lieu de cela : le désir de se faire l'égal de Dieu (Antoine Vergote).

 

576 – La conversation - Conversation entre Gladstone et sa femme. - De quoi a parlé le pasteur dans son sermon ? - Du péché. - Et qu'est-ce qu'il a dit ? - Il était contre (Pascal Ide).

 

577 – L'identité - Jésus. Le choc de sa personne et de son existence sur ceux qui l'approchent est suffisamment fort pour que son identité profonde pose question. Quel est cet homme ? Pour qui se prend-il ? Pour les plus nombreux : refus et hostilité. Pour quelques-uns : entrée dans une véritable foi malgré bien des défaillances. Et le premier outil qu'ils avaient sous la main pour rendre compte de cette identité mystérieuse était celui des Écritures (Bernard Sesboüé).

 

578 – La révolte – Dans la souffrance et le deuil, il arrive que l'homme ait des paroles de révolte contre Dieu, mais il semble bien qu'il ne puisse en avoir envers Marie, la Mère de Dieu (X).

 

579 – Le devoir - Trois attitudes devant la Bible. La première, fondamentaliste, consiste à tenir chaque mot pour valable selon la lettre, sans faire de distinction entre l'éternel et le temporel, et sans accorder d'importance à la compréhension historique. La seconde, rationaliste, prenant la science comme pierre de touche de la religion, considère l’Écriture comme un produit poétique ou un mythe, utile aux hommes de civilisation inférieure, mais dépassé aux périodes ultérieures de l'histoire. Notre compréhension de la Bible doit se battre sur deux fronts : elle doit essayer de démêler les idées fausses des fondamentalistes et de refroidir la prétention des rationalistes. Les paroles prophétiques nous ont été données pour que nous les comprenions, non pour les répéter mécaniquement. Le but de la Bible n'est pas de se substituer à notre entendement, mais de l'élargir. La pleine signification de la Bible n'a pas été dévoilée une fois pour toutes. Scruter la Bible est une forme de culte, un devoir suprême (Abraham Heschel).

 

580 – Les étoiles - C'est quoi le ciel ? C'est Dieu. Le ciel n'est pas une chose, ce n'est pas un domaine. C'est quelqu'un, c'est Dieu. Le ciel, c'est la Trinité. Tout ce que l’Écriture dit du ciel est imagé. "Jésus-Christ est monté au ciel". On ne peut pas parler autrement. On ne va pas imaginer Jésus-Christ au fond d'une puits ! Il n'est pas davantage derrière les étoiles. Il est monté aux cieux : il est entré dans le monde de Dieu (François Varillon).

 

581 – Le livre - Le début du christianisme est en premier lieu un événement : la prédication de Jésus et le message de ses disciples qui disent qu'il est ressuscité, qu'il est apparu à un certain nombre de témoins et qu'il reviendra en gloire. C'est après coup qu'on a raconté l'essentiel dans un livre (Rémi Brague).

 

582 – La communion - Le vrai sacrifice, c'est tout ce que nous faisons de bien pour Dieu et pour notre prochain pendant toute notre vie afin de vivre dans une communion qui nous rende heureux (Saint Augustin).

 

583 – L'être - Être sans parler vaut mieux que parler sans être (Saint Ignace d'Antioche).

 

584 – La substance - Les mystiques représentent le christianisme dans sa forme la plus authentique, dans sa substance (Claude Tresmontant).

 

585 – Le tribunal - Pourquoi le mal dans le monde ? Pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Pourquoi la douleur ? La question est éternelle. La foi s'impatiente et convoque Dieu à son tribunal, ce Dieu qui a éteint les yeux d'un enfant. S'il l'a fait pour punir, sa justice est pire que la faute qu'elle châtie. Si cela s'est fait tout seul, c'est encore lui (le coupable), puisque l'ouvrage entier est de sa main. Juge terrible, créateur négligent. C'est cela le Dieu d'amour ? "Qui a péché pour qu'il soit né aveugle ?" demandent les disciples : lui ou ses parents ? La réponse de Jésus : jamais réponse n'a fusé dans une telle gerbe de liberté et d'audace : "Il est aveugle pour que soit manifestée la gloire de Dieu". Ne regardez pas derrière vous, dans l'obscurité des causes. Pourquoi est-il aveugle ? Parce que le mal est aveugle. Et aveugles aussi ceux qui cherchent des explications qui les navrent et non des signes qui les illuminent. La souffrance est dans le monde. Dieu la laisse dans son lieu ombreux. Il serait cruel d'en accuser les hommes, sacrilège d'en accuser Dieu. Étrange répartie que celle de Jésus. Les hommes demandaient la cause, il donne le but. Dieu n'est pas dans le malheur, il est dans les remèdes. Il est le remède même. Au mal injustifiable, le Christ n'oppose qu'une réponse : sa certitude, ses mains miraculeuses, sa face suppliciée, son pain et son vin fraternels, l'effort de son amour (France Quéré).

 

586 – La divinité - Pour se faire homme, Jésus-Christ a dû se vider de sa divinité (Simone Weil).

 

587 – Les coudes - Les dix commandements de l'Ancien Testament. Certains ont trouvé qu'ils étaient trop négatifs, tandis que les commandements de Jésus seraient formulés de manière positive. Mais comment un père ou une mère parlent-ils à leur enfant ? Ils disent les paroles que leur commande l'amour, la crainte que cette petite vie se perde, ils profèrent une parole positive et neuf paroles négatives : sois sage, ne joue pas avec les allumettes, ne mets pas des choses sales dans ta bouche, ne traverse pas la route, ne suis pas un inconnu, n'accepte jamais les bonbons qu'on te propose, ne mets pas tes coudes sur la table, ne touche pas à ceci et à cela, ne t'approche pas du fourneau, laisse ton petit frère tranquille, etc. (X).

 

588 – L'amitié – La grande douleur des pauvres, c'est que personne n'a besoin de leur amitié (Maurice Zundel).

 

589 – La connaissance - L'incarnation rédemptrice est tout ordonnée à la connaissance de Dieu. Cf. saint Irénée : "Si le Père est resté invisible, c'est afin que les hommes ne le méprisent pas". - "Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez et vous l'avez vu" (Jn 14,7). - "Qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ" (Jn 17,3). - "Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et celui à qui le Fils veut bien le révéler" (Mt 11,27). - Comprendre le vrai rôle de l'Eglise : partager la connaissance du Père demeuré invisible, dévoiler le mystère tenu caché dans le cœur du Père avant tous les siècles. L’Église est l'assemblée de tous ceux qui connaissent le Père. Dans le Christ, les hommes deviennent aussi des fils, et ils peuvent appeler Dieu : Père, notre Père. Dieu, par le Christ, dans l'Esprit Saint, illumine les esprits des fidèles. Il les illumine de l'intérieur par l'Esprit Saint, et de l'extérieur par l'enseignement, et surtout par l'enseignement des paroles inspirées de Dieu : les Écritures (Marie-Joseph Le Guillou).

 

590 – L'imagination – Voltaire se demandait si, sans l'aide de la fertile imagination des prêtres, le démon aurait pu pousser aussi loin les raffinements de l'enfer (Adolphe Gesché).

 

591 – Le danger – Il est très dangereux d'étudier Dieu sans le prier, de parler de Dieu sans lui parler (André Manaranche).

 

592 – La grandeur - Que dit la foi sur l'homme ? Qu'il y a en l'homme, en tout homme, quelque chose d'inviolable. Et cela au nom d'un Absolu, d'un Infini qui s'appelle Dieu. Fût-il économiquement inutile, socialement irrécupérable, psychologiquement hors de toute communication, cet homme, au nom de la Transcendance qui l'a créé à son image et à sa ressemblance, a un droit imprescriptible et inaliénable à se faire respecter, on n'a pas le droit de l'assassiner au nom d'intérêts économiques, politiques, sociologiques pourtant éminemment sages selon ce monde. Il y a en lui quelque chose qui défie toutes les prétentions à l'éliminer. La foi me dit qu'il n'y a pas sur terre que le rentable, l'économique, l'utile. Il y a en l'homme une résistance souveraine à mon pouvoir honteux d'en disposer selon mes calculs et mes raisons. Il m'est interdit de profaner l'homme par mon égoïsme. Et la foi dit cela parce qu'elle voit l'homme du point de vue de Dieu. "Ce que vous aurez fait au plus petit d'entre mes frères, c'est à moi que vous l'aurez fait". Telle est la grandeur de l'homme. L'humanisme aussi peut défendre cette inviolabilité de l'homme. Mais non certes avec cet absolu qui voit Dieu lui-même ici en cause (Adolphe Gesché).

 

593 – La raison - Tout ce que touche Sartre, il le salit. Mais il le fait avec un certain éclat, celui d'une intelligence pervertie. Ce n'est pas sans raison que les premiers disciples de Sartre se sont suicidés (X).

 

594 – La haine – Ce ne sont pas les fréquentations ou les aliments qui souillent, mais la haine qui sort du cœur (Mt 5,18-23). (Jean-Claude Barreau).

 

595 – Les cloches - Le vendredi saint n'est plus un vendredi saint si, dans la nuit du calvaire, les cloches du matin de Pâques peuvent être entendues. Mais peut-être ces cloches sonneront-elles. Peut-être (François Varillon).

 

596 – La prière - Le Notre Père est peu semblable à ce que nous trouvons habituellement dans notre cœur. Quelle est notre prière ? "Donne ! Donne ! Que ma volonté soit faite !" Nous voulons toujours quelque chose pour nous : je veux devenir fort, je veux être débarrassé de situations pénibles, je souhaite réussir ma vie, que mes enfants ne connaissent pas de revers, etc. Il n'est pas dit que nous devons nous souhaiter du mal : ce ne serait pas normal. Mais le Christ nous enseigne que Dieu est la source de tout bien. Et donc notre prière doit commencer par les mots : "Que ta volonté soit faite". Il n'est pas question de notre volonté humaine, d'un avantage ou d'un désir humain, mais que s'accomplisse sa volonté à lui. C'est de cela que parle cette prière (Alexandre Men).

 

597 – Le scandale - Le scandale n'est pas que le Christ soit mort, mais qu'il est ressuscité (Pierre Emmanuel).

 

598 – La signature – La résurrection, c'est la signature de Dieu posée sur la vie de Jésus et la confirmation de tout ce qu'il prétendait être (Bernard Sesboüé).

 

599 – La maladie – Dans les pays pauvres, la mort est une réalité de la vie quotidienne. Naître et mourir font partie de la réalité humaine, alors que dans des pays plus sophistiqués, on essaie de cacher la mort. Elle constitue un accident ou une maladie pour lesquels on n'a pas encore trouvé de remède (X).

 

600 – Le point de vue - Le Sinaï est à la fois un événement qui s'est passé une fois pour toutes et un événement qui se passe continuellement. Ce que fait Dieu se passe à la fois dans le temps et dans l'éternité. De notre point de vue, le Sinaï s'est passé une fois ; du point de vue de Dieu, il continue à se passer (Abraham Heschel).

 

601 – Le don - Le don et par conséquent le renoncement font partie intégrante de l'amour (Antoine Vergote).

 

602 – L'étude - Au regard de la Révélation, toute intelligence humaine est partielle, provisoire. L'étude n'a pas de terme (Patrick Kechichian).

 

603 – Le sel - Jésus, le Christ, ne nous demande pas de nous imposer au monde, mais d'y être avec lui le sel qui garde sa saveur ou comme la lumière qui ne craint pas l'obscurité (Claude Dagens).

 

604 – Le tri - La Bible n'est pas tombée du ciel toute faite. Beaucoup de gens ont écrit. Il a fallu faire un tri. La Bible, c'est le résultat de la tradition première de l'Eglise (André Manaranche).

 

605 – L'adoration - Les religieuses de Port-Royal : "Pieuses comme des anges, orgueilleuses comme des démons", disait d'elles Sainte-Beuve. Et Léon Bloy, de personnes pieuses fréquemment en adoration devant le Saint-Sacrement : "Elles s'adorent devant le Saint-Sacrement" (Jean-François Six).

 

606 – La recherche - Dieu est cherché avec beaucoup plus de perfection (d'amour et de fruit) par ceux qui l'ont que par ceux qui ne l'ont pas (Denys le chartreux).

 

607 – La communion – Pour apprendre à aimer le Christ, il faut le recevoir comme quelqu'un et se recevoir aussi de lui comme une personne appelée à la communion (Albert Chapelle).

 

608 – Le pouvoir – Tout détenteur d'un pouvoir est porté à en abuser (Montesquieu).

 

609 – Les concubines – Même à l'heure actuelle, je ne donnerais pas la Bible à n'importe qui sans lui fournir en même temps les moyens de la lire de façon utile pour sa foi et sa culture, et à tout le moins sans scandale. Quand je pense à la réaction de telle ou telle personne simple devant l'histoire des filles de Loth ou le nombre de concubines de Salomon... (Cardinal Decourtray).

 

610 – Le visage - Le Dieu du buisson ardent est le Père de Jésus ; Jésus, par l'incarnation, est devenu le frère de tous les hommes. A la différence des autres dieux dont l'image est partout (on sculpte des dieux en quantité, dans les bois et dans la pierre), le Dieu unique n'a pas de visage. Le Dieu du Sinaï n'a pas de visage, on ne peut pas le comparer aux autres dieux que les hommes fabriquent pour satisfaire leurs instincts et combler leurs besoins. Dieu est trop grand, trop sublime et trop loin de nous pour qu'on puisse le représenter, en donner une image qui n'eût été en fin de compte que la nôtre seulement agrandie. Ce Dieu-là n'a aucun besoin. On ne peut s'attacher à lui qu'en obéissant à ses volontés, par une conduite droite, en conformité avec un code éthique et social (Henri Madelin).

 

611 – Le corps-à-corps - Jésus est constamment surveillé par des gens dont le cœur est soigneusement barricadé. A côté de gens bienveillants, Jésus se trouve en face d'une opposition implacable, la race infatigable des espions chargés de le surveiller, des contradicteurs armés pour la discussion. Jour et nuit, il doit affronter les soupçons et les haines. On falsifie plus ou moins délibérément ses paroles. Combat de chaque jour contre la sottise, l'aveuglement, le refus haineux ou méprisant. La lutte du Christ contre le péché est un corps-à-corps farouche . Il poursuit les péchés sous tous leurs masques. A l'heure de la Passion, tous se trouveront réunis : Judas et son argent, le Sanhédrin et sa haine, Pilate et sa tranquillité, Pierre et sa peur, les foules de Jérusalem qui hurlent ou qui se taisent. Mais mourant de la main de ses ennemis, Jésus les réconcilie avec son Père (Jacques Guillet).

 

612 – La bibliothèque - La présence terrible du mal dans le monde semble incompatible avec l'existence d'un Dieu de bonté. "La mort d'un enfant est bien plus terrible que toute la bibliothèque de l'athéisme" (Pierre Descouvemont).

 

613 – Le garde-fou - La dynamique morale la plus profonde du christianisme est d'être une religion qui exalte l'amour : celui de Dieu comme celui du prochain. "Aime et fais ce que tu veux". L'idéal d'amour évangélique est sûrement impraticable pour des gens normaux ; en un sens, il est fou. Mais il constitue un garde-fou. Cette doctrine n'accorde pas la moindre légitimité éthique à la haine (Philippe Braud).

 

614 – L'échappatoire - Les révélations de Dieu dans la Bible se déroulent généralement dans un espace silencieux comme le désert ou la solitude inhabitée de la montagne, là où n'existe aucune échappatoire entre ciel et terre pour fuir la rencontre du mystère par excellence qu'est la présence du Dieu vivant. Sans retrait par rapport au quotidien, l'expérience de Dieu est difficile. Le cœur bruyant et agité risque, lui aussi, de ne pas rencontrer Dieu en vérité (Henri Madelin).

 

615 – Le sens - Ce que Jésus de Nazareth est venu révéler : le salut, c'est-à-dire la participation à la vie intratrinitaire. Il est venu dire à tous les hommes le sens et la destinée de toute existence humaine. Sans doute Dieu continue à agir dans l’histoire après le Christ, mais l'histoire après le Christ est tout entière sous le signe du Christ (Marcel Neusch).

 

616 – La genèse - L'homme est créé, mais il coopère à sa propre genèse, il doit consentir à son achèvement (Claude Tresmontant).

 

617 – La présence – Le miracle est la preuve de la présence bienveillante de Dieu (Maria Valtorta).

 

618 – Le jouet - Nous ne sommes pas Dieu. Nous ne sommes pas les sauveurs du monde. Nous n'avons pas la plénitude de la vie en nous. Il y aura toujours en nous un vide, une profonde vulnérabilité, une angoisse, une soif inassouvie, un lieu d'insatisfaction. Nous sommes sans cesse en train d'essayer de sortir des limites qui nous emprisonnent à la recherche de ce qui pourrait nous combler. Nous sommes toujours à la recherche de plus. Et lorsque nous avons atteint le trésor convoité, nous retombons vite dans l’insatisfaction, comme un enfant qui veut un autre jouet, toujours plus de jouets. Si nous n'avons pas ce plus, nous avons tendance à en accuser l'autre qui a plus, qui nous empêche d'avoir plus. Nous jugeons et condamnons l'autre, celui qui est différent et qui a quelque chose que nous n'avons pas. Nous sommes profondément jaloux parce que nous n'avons pas la plénitude de la vie en nous. Nous avons peur de reconnaître nos propres blessures, nos fautes, notre faiblesse, comme nous avons peur de reconnaître ce qu'il y a de plus profond en nous, notre beauté intérieure, notre valeur (X).

 

619 – La voix - Il y a une première révélation de Dieu par la loi de la conscience. C'est une révélation qui est inscrite dans le cœur de l'homme. La conscience est comme une lumière qui éclaire tout homme. L'homme peut être né dans le paganisme ou dans une secte corrompue, dans tous les cas, il a dans son cœur un certain sens du bien qui lui donne des ordres, c'est une loi, c'est une voix qui lui parle avec autorité, quelque chose qui dépasse l'homme, qui lui vient comme d'ailleurs. Il peut désobéir à cette voix, il peut refuser de l'entendre, mais cette voix est toujours là (Newman).

 

620 – Le plafond - La mort est inconnaissable. On n'entre pas dans la mort les yeux ouverts. On ne crève pas le plafond de notre finitude. Certes, rien de mieux que de mourir pour savoir le fin mot de la mort. Et ceux qui pourraient savoir ne disent rien parce qu'ils sont morts (V. Jankélévitch).

 

621 – Le jargon - La seule chose que le philosophe ait à dire, son intuition centrale, originelle, infiniment simple, précisément parce qu'elle est simple, le philosophe ne la dit pas véritablement : il cherche à la dire, et cela suffit à lui donner de quoi parler sa vie entière, puisque l'infiniment simple de l'intuition ne peut s'évoquer que par l'infinie complexité de l'approximation. D'autre part la communication s'impose et impose avec elle la sujétion du langage commun. S'il veut avoir une chance d'être compris, le penseur (le théologien) doit renoncer au jargon, emprunter la langue de tout le monde (L. Jerphagnon à propos de Bergson).

 

622 - Le visage - Le visage humain est ce qu'il y a de plus étonnant dans l'existence cosmique, car il laisse transparaître un autre monde (Berdiaev).

 

623 – Le succès - L'accomplissement du Royaume de Dieu n'est pas le succès universel de l’Église visible, mais bien sa venue dans le secret et l'épreuve (Cardinal Martini).

 

624 – L'homme - En expirant, le Christ nous apprend que l'homme n'est pas fait pour mourir (Pierre Bour).

 

625 – La profondeur - Jésus monté au ciel, assis à la droite de Dieu, participant à sa puissance, il est Dieu lui-même : "Le christianisme seul a osé situer un corps d'homme dans la profondeur de Dieu" (Romano Guardini).

 

626 – La haine - L'esprit du mal a demandé la haine de Dieu au nom de l'amour des hommes (Madeleine Delbrel).

 

627 – Les miracles - Jésus dans sa Passion : ses mains liées ne font pas de miracles, sa bouche muette ne répond pas des paroles sans répliques (Jean Daniélou).

 

628 – L'histoire - La résurrection de Jésus prise en elle-même : les évangiles ne précisent ni son mode ni son moment. L'acte de ressusciter est un mystère caché dans la nuit, dans la profondeur du secret de Dieu. Il relève de l'intimité de Dieu. C'est l'entrée du Christ (après son passage sur la terre) dans sa gloire antérieure originelle. Les apparitions de Jésus ressuscité ne sont pas la résurrection. La résurrection n'a pas de témoins ; les apparitions sont les signes constatables de l’existence nouvelle d'un être vainqueur du néant. L'histoire me place devant des données : des témoins affirment la présence vivante de leur maître dont ils avaient constaté la mort ; ils en ont conclu qu'il était passé dans un état nouveau de vie (Jean Guitton).

 

629 – La voix - Jamais las d’entendre la voix de Dieu (Maurice Zundel).

 

630 – Le signe - Le signe fondamental du chrétien, celui par lequel il se relie à Dieu, Père tout-puissant, à Jésus-Christ et à l'Esprit de Dieu, s'articule sur la figure de la croix, avec laquelle il se signe lui-même. La religion chrétienne se structure autour du signe de la mise à mort de celui qui est venu dire et rendre visible le Dieu que personne n'a vu (Antoine Vergote).

 

631 – Les voix - Si on attendait d'être digne de Dieu pour parler de Dieu, qui oserait jamais parler de Dieu ? Toujours difficile de parler de Dieu. Ce que nous pouvons dire est toujours tellement déficient par rapport à ce qu'Il est. Ce que nous disons risque toujours d'être davantage un écran qu'une lumière. Les voix les plus autorisées sont celles des grands témoins (Jean Daniélou).

 

632 – La première chose - La première chose, et la plus importante, que la foi chrétienne annonce est la suivante : il existe un Dieu "vivant et vrai" (Joseph Doré).

 

633 – Le projet – Pour la révélation chrétienne, la création ne sera réellement achevée que lorsque chacun sera ressuscité. Seule la résurrection – et non la vie terrestre – révèle pleinement le véritable visage du projet créateur de Dieu (Fr. Emmanuel, de Taizé).

 

634 – L'humble - Être très content de passer pour n'être pas humble (Fénelon).

 

635 – Les clous – Nous avons à nous garder et du fondamentalisme (qui compte les clous de l'arche de Noé) et de l'ultralibéralisme qui dissout la Parole dans une gnose insipide. L'ultraconservatisme des uns encourage l'ultralibéralisme des autres (Pierre Chaunu).

 

636 – La Vie – En annonçant leur certitude de la mort de Jésus et leur certitude qu’ils l’ont vu vivant après sa mort, les premiers disciples ne disent pas seulement des mots, ils communiquent une Vie (Henri de Lubac).

 

637 – L’Ascension – L’Ascension de Jésus est d’abord ressentie comme un éloignement, une disparition. Ce n’est qu’à la Pentecôte qu’elle est enfin saisie dans sa véritable signification. L’Ascension n’est pas seulement l’effacement de la présence sensible du Ressuscité, elle a aussi un sens positif : "C’est votre intérêt que je parte car, si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous" (Jn 16,7). L’Ascension signifie donc l’inauguration d’un nouveau mode de présence de Jésus : celui de l’habitation de son Esprit au cœur du croyant ; l’Esprit suscite la foi elle-même, il anime sans cesse l’Église de son souffle, il réalise sans cesse les sacrements (Mgr Léonard).

 

638 – Les pieds – "Il n’y a pas trop de toute notre vie pour que l’eau qui a été versée sur notre tête le jour de notre baptême descende jusqu’à nos pieds" (Péguy). C’est-à-dire que le combat de toute la vie chrétienne consiste à faire en sorte que cette grâce vienne habiter la totalité de notre personne, pas seulement notre pensée, mais aussi nos paroles, nos actions, nos désirs et nos rêves (André Nouis).

 

639 – La pièce de monnaie – Baptiser un enfant signifie que nous rendons à Dieu ce qui vient de lui. L’enfant n’est pas simplement à moi, comme une pièce de monnaie est à moi. Il est confié par Dieu à notre responsabilité pour que nous le fassions être libre enfant de Dieu. Quand l’homme ne sait plus qui il est et pourquoi il vit, il se contente de donner à l’enfant la vie qui, à elle seule, n’a pas de sens. Mais nous, nous savons à qui appartient l’enfant, au plus profond, et à qui nous le devons. Si nous l’amenons à la lumière de Dieu, nous ne lui faisons pas violence. Nous le conduisons là où se trouve sa propre réalité. Nous le remettons dans les mains du Créateur et sauveur. C’est le mystère du baptême (Benoît XVI).

 

640 – Le Messie – Chez nous, quand on voit une femme enceinte, on se lève ; c’est la courtoisie, c’est donc normal, mais c’est aussi parce que nous pensons que l’enfant qu’elle porte est peut-être le Messie (Elie Wiesel).

 

641 – Le sourire – Dans l’un des romans de Dostoïevski, le prince Muichkine en voyage, après une discussion avec un athée, rencontre une paysanne qui porte un bébé dans les bras. "C’était une femme encore jeune et l’enfant pouvait avoir six semaines. Il souriait à sa mère pour la première fois, disait-elle, depuis sa naissance. Je la vis soudain faire sur elle un signe de croix. Pourquoi fais-tu cela ?, lui dis-je. J’avais alors la manie de poser des questions. Elle me répondit : Une mère a autant de joie à voir le premier sourire de son enfant que Dieu en éprouve chaque fois qu’il voit, du haut du ciel, un pécheur qui le prie du fond du cœur. Et voici la réflexion du prince Muichkine : Voilà ce que m’a dit cette femme du peuple ; elle a exprimé cette pensée si profonde, si simple, si purement religieuse, où se synthétise toute l’essence du christianisme, qui reconnaît en Dieu un Père céleste se réjouissant à la vue de l’homme comme un père à la vue de son enfant. C’est la pensée fondamentale du Christ. Une simple femme du peuple ! Il est vrai que c’était une mère" (dans Henri de Lubac).

 

642 – La nouveauté – L’enfant qui naît, c’est la nouveauté absolue d’une personne, d’un visage, d’un être que Dieu aime et qui lui est en quelque sorte nécessaire pour compléter l’humanité déifiée (Olivier Clément).

 

643 – La langue – Aux petits enfants, la sainte Eglise prête les pieds des uns pour qu’ils viennent (au baptême), le cœur des autres pour qu’ils croient, la langue des autres pour qu’ils affirment leur foi (Saint Augustin).

 

644 – La destinée – La révélation chrétienne porte inséparablement sur Dieu et sur l’homme. Elle est révélation de notre destinée, qui est destinée divine. En entrouvrant le mystère de sa vie intime (par Jésus-Christ), Dieu révèle du même coup l’homme à lui-même. La révélation chrétienne apporte à celui qui la reçoit une personnalisation croissante (Henri de Lubac).

 

645 – La naissance – Comme un enfant dans le ventre de sa mère, l’homme ne connaît pas d’autre univers que celui dans lequel il vit. Quand l’enfant quitte le sein maternel, il hurle sa peur, puis il découvre le visage de sa mère. L’homme appelle ça une naissance. Quand viendra le jour de notre mort, nous tremblerons (peut-être). Dieu appellera ça une naissance pour l’éternité. Nous connaîtrons enfin son visage (Jacques Loew).

 

646 – La raison de vivre – La découverte que le Christ est vraiment ressuscité change la vie de l’homme. Faire connaître cette vérité est la raison de vivre du chrétien. Un chrétien ne peut aimer quelqu’un sans désirer ardemment qu’il croie et qu’il soit baptisé (Cyrille Argenti).

 

647 – Les cerveaux – Un baptême, c’est un baptême, mais les cerveaux sont plus ou moins baptisés (Ambroise-Marie Carré).

 

648 – Les corps – Pour moi, Dieu crée l’âme de chacun. Nous, nous sommes chargés de mettre au monde, par amour si possible, ces corps exquis des petits enfants. Mais Dieu y place une âme unique et irremplaçable, et c’est ce qui explique que chaque personne humaine a droit à notre considération (Gilbert Cesbron).

 

649 – La faim – Julien Green à propos de sa mère : On ne rend pas avec des mots la tendresse d’un regard. Or j’avais faim de cette tendresse. Il me semble que ce que nous faisons de plus sérieux sur cette terre, c’est d’aimer, le reste ne compte guère (Julien Green).

 

650 – Le trésor – L’enfant est spontanément dans la lumière du Créateur. Cela ne veut pas dire qu’il est croyant. Le baptême exprime un grand désir : nous demandons pour l’enfant ce qui nous paraît le meilleur de la vie : la foi. Nous ne lui imposons rien, nous ne prétendons pas choisir à sa place. Nous posons un acte d’espérance : que cet enfant sache plus tard redécouvrir par lui-même ce meilleur de l’existence. Ce meilleur qui est contenu comme un trésor dans l’Évangile (Guy Coq).

 

651 – Le baptême – Ceux qui naissent encore dans le Christ par l’eau du baptême restent souvent des enfants mort-nés (René Laurentin).

 

652 – Le whisky – Ne pas baptiser les enfants tout petits au nom de leur liberté ? L’argument suivant lequel on ne saurait imposer à un enfant une religion dont il n’est pas en état de débattre, il est sans valeur. On donne du lait à l’enfant avant qu’il soit en âge de choisir le whisky, et on lui apprend le français sans savoir s’il ne préférerait pas l’espagnol (André Frossard).

 

653 – Le nénuphar – Nous regardons dormir un enfant. Comment pareille beauté est-elle possible ? Comment à travers la chair d’un homme et d’une femme, Dieu a-t-il pu créer cette beauté ni charnelle, ni spirituelle, mais totale, cette beauté au-delà de toute atteinte et qui se livre dans un abandon concentré, car l’enfant dort comme seuls les saints savent prier. C’est vraiment un visage d’éternité qui fleurit doucement comme un nénuphar sur les eaux. L’homme rejoindra peut-être un jour ce premier visage. Quand un homme vient de mourir, souvent Dieu lui rend son visage d’enfant endormi. Quand un homme sait mourir à lui-même pour renaître en Christ, il retrouve ce même visage (Olivier Clément).

 

654 – L’orbite – L’enfant conçu d’un jour est déjà une personne à part entière, mis sur orbite d’éternité. A toutes les jeunes mères du monde, on peut dire comme Élisabeth à sa cousine Marie : "Béni est le fruit de ton sein". Si tu l’accueilles, tu es bénie. D’un enfant de Dieu, te voilà mère (Daniel-Ange).

 

655 – La compétence – La vie tout entière ne suffit pas à acquérir une compétence assurée de parler au nom du Christ, prêtre, prophète et roi (Albert Chapelle).

 

656 – L’inconnu – Le plus inconnu des baptisés est notre frère dans une vie inouïe (Madeleine Delbrel).

 

657 – Les plaisirs – "Personne ne vient à moi si mon Père ne l’attire". Ne t’imagine pas que tu es attiré malgré toi : c’est par l’amour aussi que l’âme est attirée. Il y a des hommes qui soupèsent les mots mais qui sont très éloignés des choses divines. C’est par le plaisir que tu es attiré. Il y a un certain plaisir du cœur pour celui qui trouve délicieux le pain céleste. Chacun est attiré par son plaisir, dit le poète. L’homme est attiré par le Christ, l’homme trouve sa joie dans la vérité, dans la vie éternelle. Le corps a ses plaisirs, l’âme a les siens (Saint Augustin).

 

658 – La nature – La prière est aussi naturelle à l’homme que sa respiration. Elle est la condition naturelle de l’homme fait à l’image de Dieu. Comme le sarment communique avec le cep, comme la branche communique avec le tronc, l’homme communique avec Dieu. Car l’homme a été créé pour Dieu. C’est le péché qui nous coupe de Dieu, qui est contre nature. Par nature, nous sommes assoiffés de Dieu comme les plantes sont assoiffées de lumière. Mais il peut y avoir dans les vies d’hommes toutes sortes d’ersatz de Dieu : des passions, des choses, toutes sortes d’appétits (Cyrille Argenti).

 

659 – La démarche – L’âme de la prière, c’est le don de nous-mêmes au Christ selon une pure démarche de foi et d’amour (Cardinal Martini).

 

660 – La souffrance – Il n’est qu’une souffrance, c’est d’être seul. Un Dieu à une seule personne ne serait pas l’amour. Il est Trinité, un et trine à la fois (Paul Evdokimov).

 

661 – Le néant – La seule réponse à l’insoluble question du mal, c’est le chemin de croix. Dieu descend volontairement dans le mal, dans la mort, pour s’interposer à jamais entre le néant et nous, pour nous faire sentir qu’au fond des choses il n’y a pas le néant mais l’amour. Dieu se révèle ici non comme une plénitude écrasante qui juge et condamne mais comme l’ouverture sans limites de l’amour dans le respect sans limites de notre liberté. Souvent aujourd’hui on rejette Dieu en le disant coupable du mal. Alors que c'est volontairement que Jésus-Christ s’enfonce dans la mort (Olivier Clément).

 

662 – Le hasard – Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito (Einstein).

 

663 – La gratitude – A l’aube de l’amour, on est émerveillé de recevoir un don si précieux d’un être qui ne nous doit rien ; puis on s’y habitue, on s’installe dans l’être aimé comme en terrain conquis et, par là, on cesse de lui être reconnaissant de ce qu’il donne, et en même temps on lui tient plus rigueur de ce qu’il ne donne pas. Ils sont nombreux ceux qui imaginent que tout leur est dû dès l’instant qu’on leur donne quelque chose. Cette attitude envahissante et tyrannique est le tombeau de l’amour, l’amour qui essentiellement ne peut être que pudeur, prière et gratitude éblouie (Gustave Thibon).

 

664 – L’unité – L’Église catholique est peut-être l’institution qui affirme le mieux l’unité du genre humain (René Rémond).

 

665 – L’égoïste – L’égoïste, c’est celui qui ne pense pas à moi (Woody Allen).

 

666 – Les signes – Le démon ne supporte pas d’être touché par les mains consacrées du prêtre (par l’imposition des mains sur la tête). Il ne supporte pas non plus les autres sacramentaux, ces signes qui portent la bénédiction de Dieu comme l’eau bénite, le sel bénit, l’huile sainte, l’imposition du crucifix (Gilles Jeanguenin).

 

667 – Les paroles – L’Esprit Saint nous fait recevoir les paroles de Dieu comme des paroles vivantes (X).

 

668 – La passerelle – Jésus traverse la mort jusqu’au bout, et sa résurrection veut dire qu’il pose la première pierre d’un monde nouveau. Le corps ressuscité est comme un trait d’union, une passerelle entre ce monde-ci et l’autre. Notre espérance, c’est la résurrection des morts. Il y a une continuité entre ce monde et l’autre (Paul Beauchamp).

 

669 – L’œil – Si on applique la loi du talion : "Œil pou œil", bientôt le monde entier sera aveugle, disait Gandhi, qui vivait du Sermon sur la montagne (X).

 

670 – Les clercs – N’écoutez pas les clercs, ils compliquent tout (Marie-Noël).

 

671 – La conscience – Il faut neuf mois seulement pour qu’un enfant soit prêt à sortir du sein maternel. Mais il a fallu des siècles de prophètes et de scribes avant que le peuple d’Israël soit prêt à ce que la Parole se fasse chair. Durant des siècles, la grâce de Dieu a été à l’œuvre pour purifier peu à peu la religion de la haine et de la vengeance, pour l’ouvrir aux autres nations, pour faire germer petit à petit la conscience que Dieu est vraiment le seul Dieu et le Dieu de tous les hommes (Timothée Radcliffe).

 

672 – La porte – Annonce l’Évangile. Si on te ferme une porte, tu trouveras une autre porte (André Sève).

 

673 – Le jardinier – Pour annoncer la résurrection du Christ, nous partons de rien : tout part de l’échec. Celui qui se disait Fils de Dieu est mort et inhumé. Sa mission qui devait aller jusqu’au bout du monde, quelle illusion ! Et voilà que cette grandiose promesse s’achève auprès d’un sépulcre où vient rôder une femme, la plus indigne de toutes, puisque Jésus l’avait délivrée de sept démons, ce qui est quand même beaucoup. Et voilà que cette Marie trouve le tombeau ouvert. C’est que quelqu’un est venu le chercher. C’est une profanation. Marie est horrifiée. Elle ne bouge plus, elle ne parle plus, elle pleure. C’est la seule chose qui lui reste. Et Marie se retourne, Jésus est devant elle. Elle se trouve devant le jardinier. Le Ressuscité a choisi de ne pas se faire reconnaître tout de suite. Elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus l’appelle par son nom et alors aussitôt elle le reconnaît, c’est à la voix qu’elle l’a reconnu. Modestie de la résurrection : Jésus ressemble toujours au jardinier. Dans les quarante jours qui vont suivre, Jésus va garder ce statut mitigé d’homme tangible, humble, qui garde ses plaies, mange avec ses disciples tout en étant capable de surgir n’importe où. "Va dire à mes frères que je monte…" C’est quand il s’en va que s’établit notre intimité avec lui (France Quéré).

 

674 – La victoire – Il a fallu sans doute cette défaite extérieure du monde chrétien, son appauvrissement et son rejet pour que notre foi se purifie de toute attente d’une victoire perceptible (Alexandre Schmemann).

 

675 – Le masque – "Rendez à César ce qui est à César…" Il s’agit donc, non pas de rêver ou de poursuivre une pureté impossible… En tant que société humaine, l’Église regorge de pharisaïsmes et d’impuretés ; elle fait encore trop belle en elle la part de César, car ce qu’elle appelle Dieu n’est que trop souvent le masque de César ; mais elle permet tout de même de rendre à Dieu un peu de ce qui est à Dieu. Hors d’elle tout va à César (Gustave Thibon) .

 

676 – L’aiguille – Chaque péché est comme une aiguille enfoncée dans la chair vivante de la divinité (Tradition juive, dans Marie Rigal).

 

677 – La majorité – Saint Ignace n’était nullement convaincu que l’Esprit Saint était toujours avec la majorité (Peter Hans Kolvenbach).

 

678 – Le citoyen – Quand tu es né et qu’on t’a baptisé, ce sont tes parents qui ont choisi pour toi. Tu n’étais donc pas libre. Mais le baptême nous fait entrer dans la vie de Dieu . Pourquoi attendre l’âge de quinze ans pour donner à l’enfant la grâce d’être citoyen du ciel ? Tu es Français à ta naissance sans que tu aies jamais choisi la France. On te fait apprendre la langue française sans que tu l’aies voulu. On n’attend pas ta quinzième année pour te donner une patrie et une langue. La France est ta patrie terrestre ; de même l’Église chrétienne est ta patrie céleste. Quant aux promesses que tes parents ont faites à ta place le jour de ton baptême, alors que tu ne pouvais pas comprendre et que tu n’étais pas libre, lorsque tu arrives à l’âge raisonnable, tu peux les renouveler (Jean Guitton).

 

679 – L’idiot – Tout comme certains refusent de bronzer idiots, le théologien (comme tout croyant normalement) se refuse à croire idiot. La théologie nous aide à rester croyant (Dans Panorama chrétien).

 

680 – Le malade – Un athée est un malade qui ignore la nature maligne de son état (Paul Evdokimov).

 

681 – Le visage – Ils ont toujours un beau visage ceux qui sont en paix avec leur conscience (Soljenitsyne).

 

682 – La mission – La mission providentielle de Jésus est d’étendre au monde entier le monothéisme juif (Robert Aron).

 

683 – Le refus – Notre Dieu est le Dieu de tous, même de ceux qui le refusent (René Coste).

 

684 – Le milieu – Le monde athée est un milieu favorable à notre propre conversion (Jacques Loew).

 

685 – Les yeux – Les vivants ferment les yeux des morts, les morts ouvrent les yeux des vivants (Proverbe musulman).

 

686 – L’invisible – Dieu lui-même permet, quand il a choisi quelqu’un, que la vie présente lui devienne difficile pour qu’il s’ouvre à l’invisible : ce fut le cas de nombreux saints (X).

 

687 – Le niveau – Saint Joseph : il avait le niveau pour vivre avec la Vierge Marie. Il s’est laissé transformer pour vivre avec elle (P. Lamy).

 

688 – Les sacristains – Les théologiens sont souvent comme les sacristains qui finissent par passer devant l’autel sans fléchir les genoux (Bx Jourdain de Saxe).

 

689 – Le travail – Dieu est un grand mystère. Mais ce mystère n’est pas destiné à demeurer opaque, je veux savoir tout ce qu’il est possible de savoir. Je désire Dieu d’un grand désir et je crois que Dieu, le Dieu vivant et vrai, nous rend capables d’approcher de sa connaissance aussi par le travail de l’intelligence (Joseph Doré).

 

690 – La musique – Je ne suis pas sûr que les anges, lorsqu’ils sont en train de glorifier Dieu, jouent de la musique de Bach ; je suis certain, en revanche, que lorsqu’ils sont entre eux, ils jouent du Mozart, et que Dieu aime alors tout particulièrement les entendre (Karl Barth).

 

691 – Le chien – Dieu aime mille fois mieux entendre l’aboiement d’un chien que la voix de celui qui chante par vanité (Saint Vincent de Paul).

 

692 – Le royaume – Dans le royaume futur, Dieu aura toujours quelque chose à enseigner, et l’homme toujours à apprendre quelque chose de lui (Saint Irénée).

 

693 – La pénitence – Pénitence donnée par un rabbin juif au XVIIIe siècle : "Voici ta pénitence : quel que soit le mot d’une prière que tu prononceras, à dater d’aujourd’hui et jusqu’à ta mort, jamais tu ne le prononceras du bout des lèvres mais toujours du plus profond du cœur" (Dans Matin Buber, Récits hassidiques).

 

694 – L’intérêt – Quel serait l’intérêt réel d’un Dieu qui n’aurait pas pouvoir sur la mort de ceux qui ont cru et croient en lui ? Et à l’inverse, qui peut faire traverser la mort sinon précisément l’Être que les hommes nomment Dieu… s’il existe (Joseph Doré).

 

695 – Le rêve – Il rêva la nuit que quelqu’un entrait dans sa chambre et se tenait à la porte, un homme tout enveloppé de lumière qui lui apportait un message. Il disait : "Si je suis mort, c’est afin que vous ne soyez pas seul quand vous mourrez à votre tour. Je serai là avec vous" (Julien Green).

 

696 – Le jardin public – L’Écriture n’est pas la propriété des spécialistes, c’est un jardin public où tous les chrétiens ont le droit de se promener (Claudel).

 

697 – La patience – Nous n’avons pas grand-chose à dire à Dieu qu’il ne sache déjà. Mais nous avons besoin de l’écouter. Cela suppose d’avoir la patience de persévérer, de nous taire, de prendre du temps pour simplement être là devant lui, la patience de se confronter quotidiennement à l’Écriture pour tenter d’entendre ce que Dieu nous dit entre les lignes (Enzo Bianchi).

 

698 – Le croyant – L’homme, même croyant, ne doit pas se décharger sur Dieu de ce qui lui revient de faire (Adolphe Gesché).

 

699 – La différence – L’Église a le courage de s’affirmer comme le lieu exclusif de la révélation historique de Dieu. En elle seule, on peut atteindre le Dieu libre d’une révélation unique. Il y a une différence essentielle entre le christianisme et toutes les autres formes de religions. L’une des attitudes les plus essentielles de la vie d’un homme est de chercher à savoir si le Dieu vivant a prononcé, dans un point précis de l’histoire humaine, la parole décisive qui dit son être personnel (Karl Rahner).

 

700 – L’affaire – Comme tout le monde, je n’ai pas la moindre idée de ce à quoi ressemble le paradis. Je sais seulement que c’est un lieu où nous serons avec Dieu, dans le plus immense et le plus intense bonheur qui se puisse rêver, et que ce bonheur ne finira jamais. Une éternité au paradis, c’est donc une affaire sérieuse qui vaut qu’on s’en informe (Didier Decoin).

 

701 – Les histoires – Pilate : "Vous ne voudriez tout de même pas que je brise ma carrière pour la Vérité ?" – Pour lui, la réalité, c’est sa carrière et, pour sauver sa carrière, il ne faut pas avoir d’histoires (Jean Daniélou).

 

702 – La présence – Le prophète est possédé par une présence qui le séduit, qui l’habite et lui dicte son comportement, ses gestes, ses paroles ; il est l’objet d’une visitation et la force formidable qu’il incarne est celle d’une détermination absolue provoquée par la révélation (André Chouraqui).

 

703 – Le poids – Marthe (Robin) portait le poids énorme du péché des hommes. Toutes les semaines, elle vivait dans une extase mystique prolongée (du jeudi au dimanche) les étapes de la passion et de la résurrection du Christ (Jacques Ravanel).

 

704 – La fille – On est humble devant qui l’on aime. L’humilité est fille de l’amour ; l’amour ne demande rien pour soi (Maurice Blondel).

 

705 – Le risque – Aimer, c’est toujours un risque ; aimer, c’est devenir vulnérable (X).

 

706 – Les faux pas – L’ange intervient auprès de Joseph pour l’empêcher de renoncer à Marie. Il est là pour prévenir les faux pas (Jacques Guillet).

 

707 – L’homme – Que l’homme se libère de toute idole qu’il pourrait produire sur Dieu. Et Dieu se définit par le fait qu’on ne peut le connaître. Il y a de l’insaisissable en Dieu, de l’incompréhensible. Et l’homme ne revient à lui-même qu’en en venant à l’Inconnaissable, parce que l’homme est à l’image de Dieu, donc l’homme est plus grand que ce qu’il peut imaginer par lui-même sans la grâce. Pour être vraiment lui-même, l’homme doit se recevoir comme un don du Dieu inconnaissable à jamais (Jean-Luc Marion).

 

708 – L’orgueil – Dans l’orgueil se trouve Satan (Maria Valtorta).

 

709 – Le pauvre – Une mère qui vient de perdre son enfant est une pauvre. Une femme abandonnée par son mari est une pauvre. Un homme qui perd son travail est un pauvre. Celui qui apprend qu’il a un cancer est un pauvre. Celui qui vieillit et s’affaiblit est un pauvre. Chacun de nous, quand il se sent désarmé, faible, incapable, et qu’il l’admet, est un pauvre. Le drame est que nous refusions d’admettre notre pauvreté. Nous trichons aussi longtemps que nous le pouvons, nous vivons d’apparence. Il faut entendre Dieu nous dire : Tu n’a n’as pas besoin de faire semblant, tu n’as pas besoin de te cacher, tu peux être toi-même (X).

 

710 – Le désir – Celui qui désire Dieu avec une âme pure, possède déjà celui qu’il aime, car personne ne pourrait aimer Dieu s’il ne possédait déjà celui qu’il aime (Saint Grégoire le Grand).

 

711 – L’inattention – La véritable antithèse de la foi, ce n’est pas l’incroyance, c’est l’inattention (Joseph Pieper).

 

712 – La nuit – A propos de Jésus sur la croix : "Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné". La certitude de la foi ne nous épargne pas la nuit (Fabrice Hadjadj).

 

713 – La rencontre – Un homme politique de notre temps, ancien président de la république, agnostique presque toute sa vie, retrouve l’espérance chrétienne au seuil de l’éternité. Vers la fin de sa vie, un journaliste évoque avec lui sa prochaine rencontre avec Dieu. Il avait souri et répondu : "J’espère qu’il me dira : sois le bienvenu !" (Lucien  Jerphagnon).

 

714 – La présence – La présence furtive d’un saint suffit pour attester Dieu (Henri de Lubac).

 

715 – La lune – Ne cherchons pas Dieu dans la lune alors qu’il est en train de nous laver les pieds. C’est la toute-puissance du calvaire qui révèle la vraie nature de la Toute-Puissance de l’Être infini. L’humilité de l’amour donne la clef : il faut peu de puissance pour s’exhiber, il en faut beaucoup pour s’effacer. Dieu est infiniment riche, mais riche en amour, non en avoir. Le bout de l’amour, c’est le renoncement à l’indépendance. A la limite, c’est la mort (François Varillon).

 

716 – La liberté – Le christianisme est (devrait être) la religion de la liberté. Dieu lui-même est infiniment tolérant envers le mal qui existe dans le monde. Il supporte les plus grands malfaiteurs au nom de la liberté (Berdiaev).

 

717 – Les cartes – Si Dieu nous demande de ne pas juger, c’est parce que nous n’avons pas en mains toutes les cartes (Charles Delhez).

 

718 – La lumière – Il y a dans les paroles du Christ plus de lumière que dans toute autre parole humaine. Ceci pourtant ne semble pas suffire pour qu’on devienne chrétien. Encore faut-il croire. Eh bien, je ne crois pas (André Gide).

 

719 – Les galaxies – Au point de vue religieux, je suis agnostique. Je ne dirais pas que je suis athée. L’homme, pour moi, est un être beaucoup plus mystérieux qu’on ne l’imagine. Il y a du divin dans l’homme. L’homme est quelque chose d’infini, il me passionne beaucoup plus que les galaxies. Je me moque de la planète Mars (Jacques Vergès).

 

720 – La certitude – Faire partager cette certitude d’Israël que la Bible contient ce que Dieu veut nous faire savoir (Abraham Heschel).

 

721 – La bonté – Contrairement au mal, le bien ne fait pas de bruit. On parle trop du mal et pas assez du bien. Si Dieu paraît se taire, il nous parle en réalité par tout ce qui est beau et bien dans le monde. Aussi radical que soit le mal, il n’est pas aussi profond que la bonté. La bonté est présente dans le monde, il faut apprendre à la voir (Jean Delumeau).

 

722 – Les images – L’homme n’est pas l’esclave de Dieu. Il faut purifier nos images de Dieu, c’est-à-dire les idées que l’homme se fait de Dieu et qui ne sont que le reflet de certains rapports sociaux. Dieu n’est pas un maître, il ne domine pas. Dieu est le libérateur non le dominateur. Découvrir par la prière que Dieu est attiré vers un autre, il aspire à un amour partagé et qui attend la réponse de l’homme. L’athéisme a raison de protester contre les fausses images de Dieu. Dieu n’est pas un monarque absolu mais un Amour crucifié (Berdiaev).

 

723 – La compagnie – Le bon larron. "Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis". Aujourd’hui : quelle promptitude ! Avec moi : quelle compagnie ! Dans le paradis : quel repos ! (Bossuet).

 

724 – Le regret – Ce ne sont pas nos fautes et notre orgueil qui intéressent Dieu, mais notre regret et notre humilité (Yves Létondot).

 

725 – Les autres – L’amour gratuit, c’est savoir se diminuer un peu pour laisser être les autres (Luc Ferry).

 

726 – La nostalgie – Il y a une nostalgie de Dieu qui ne cesse de sous-tendre toutes les activités de l’homme, même celles qui paraissent d’abord s’éloigner le plus de lui. La grâce prévenante de Dieu ne se lasse pas de rechercher l’humanité à travers toutes son histoire. Le Christ ne cesse de lui ouvrir ses bras, l’Esprit ne cesse de la pousser sans jamais la contraindre (Louis Bouyer).

 

727 – Le berceau – Le peuple juif : ce peuple préparé pour être le berceau du Très-Haut (Fabrice Hadjadj).

 

728 – La hantise – Toute civilisation est hantée, visiblement ou invisiblement, par ce qu’elle pense de la mort (André Malraux).

 

729 – L’évidence – Le constat de l’Histoire ne peut pas être : le Nazaréen ressuscita, car nul ne sait au juste ce qui s’est passé. Mais l’Histoire se doit d’enregistrer comme un fait établi, indéniable, comme une certitude exempte du moindre doute, que les disciples de Jésus ont cru, comme on croit à une vérité d’évidence, avoir revu vivant celui qui venait d’expirer (H. Guillemin).

 

730 – La lucidité – Le christianisme ? C’est trop beau pour être vrai. C’est tellement ce qu’on a envie d’entendre, que cela ne peut être que controuvé. On ne veut pas mourir, on veut retrouver les gens qu’on aime. Et comme par miracle, il y a un type qui arrive et qui nous promet tout cela. On demande à Luc Ferry s’il regrette de ne pas avoir la foi. Lui : "Ce qui me semble regrettable, ce n’est pas de ne pas avoir la foi, c’est plutôt que la ‘bonne nouvelle' n’en est pas une, que tout simplement elle ne soit pas vraie, en tout cas pas crédible à mes yeux. Avoir la foi ou non n’a aucun intérêt si la 'bonne nouvelle' n’en est pas une. Je crois que la lucidité est supérieure à tout et qu’il vaut mieux préférer une mauvaise nouvelle vraie à une bonne nouvelle fausse" (Luc Ferry).

 

731 – L’échafaudage – La seule supériorité qui compte dans l’Église est celle de la sainteté ; le ministère est un échafaudage, indispensable mais temporaire ; seule la sainteté atteint l’ultime, anticipe le Royaume, comme le fait déjà une femme, la Mère de Dieu (Olivier Clément).

 

732 – L’homélie – Dans un temple, un mage parle longtemps du vice et de la vertu. Il prouva méthodiquement tout ce qui était clair, il enseigna tout ce qu’on savait. Babouc dit : "Voilà un homme qui a fait de son mieux pour ennuyer deux ou trois cents de ses concitoyens ; mais son intention était bonne" (Voltaire).

 

733 – Le chameau – Le fait que l’on n’ait pas retrouvé la selle du chameau d’Abraham ne signifie pas qu’Abraham n’avait pas de chameau ni de selle (Rabbin Ken Spiro).

 

734 – Le pseudonyme – Le hasard, ou ce que nous appelons ainsi, n’est peut-être que le pseudonyme de Dieu quand il ne veut pas signer (Théophile Gautier).

 

735 – La solitude – L’amour n’a pas permis à Dieu de demeurer seul (Bernard Bro).

 

736 – Les limites – Jésus nous apprend à penser de manière large. Il s’étonne de la foi des païens. Ce n’est pas un prêtre qu’il présente comme modèle, mais l’hérétique, le Samaritain. Lorsqu’il est cloué sur la croix, il accueille encore le malfaiteur au ciel. L’homme, et de même l’Église, risquent toujours de se poser en absolu. Dieu est au-delà des limites et des limitations que nous construisons. Nous avons certes besoin de celles-ci dans notre vie, mais nous ne devons pas les confondre avec Dieu dont le cœur est toujours plus large. Dieu ne se laisse ni domestiquer ni apprivoiser. Pour assurer cette largeur, pas de meilleur moyen que de lire et relire encore et toujours la Bible. Dieu nous entraîne au loin pour peu que nous écoutions jésus. Il nous enseigne à penser de manière large (Cardinal Martini).

 

737 – La table – On peut faire de l’humanitaire, on peut lutter de manière très noble pour le développement, on peut alphabétiser, on peut, comme dit saint Paul, livrer son corps aux flammes, on peut être fier de sauvegarder des valeurs morales : d’autres le font. Le chrétien est inséparable d’une nostalgie divine. Nous sommes des êtres assis en même temps à la table des pécheurs et à la table du Père (Bernard Bro).

 

738 – La bêtise – La bêtise : elle est le fruit indubitable, et le plus terrible, du péché originel. Le diable est intelligent, dit-on communément. Mais non justement, le diable est infiniment bête, et c’est précisément dans sa bêtise que réside sa force. S’il avait été intelligent, il ne serait pas devenu le diable. Il y a longtemps qu’il se serait repenti. Car se rebeller contre Dieu est avant tout terriblement bête. La bêtise est fertile en inventions. La bêtise est tromperie et mensonge. Des balivernes délirantes paraissent intelligentes parce que, avant tout, elles apportent une satisfaction rapide. La bêtise, c’est ce qui marche. La bêtise prospère. Elle a une fois pour toutes déclaré qu’elle était intelligente et que la foi, c’est de la bêtise (Alexandre Schmemann).

 

739 – Les courbettes – Il y a des gens qui se prétendent athées ou agnostiques, mais ils consultent les voyantes et les horoscopes, ils font des courbettes devant la réincarnation, ils sont prêts à accueillir un tas de choses farfelues, pourvu que ce ne soit pas le Dieu de Jésus-Christ (Mgr Léonard).

 

740 – Le vélo – A propos des scientifiques qui prétendent pouvoir tout expliquer : ils me font penser à des culs-de-jatte sur un vélo (Louis Falavigna).

 

741 – Le rôle – Le rôle le plus divin des élus est de secourir ceux qui, ici-bas, se trouvent dans la peine (Saint Thomas d’Aquin).

 

742 – Le sens – Au terme d’une immense préparation dont l’axe est Israël, Dieu s’est fait homme pour changer le sens de la mort et rouvrir aux hommes la plénitude de leur vocation (Olivier Clément).

 

743 – La grâce – L’adage de saint Cyprien : "Hors de l’Église, point de salut" était à usage interne : il voulait dissuader les catholiques de quitter la communion ecclésiale. Mais on peut le comprendre d’une autre façon, en l’adressant aux non-chrétiens. Dans ce cas, il ne veut pas dire : "Tu n’es pas des nôtres, donc tu es perdu", mais : "Tout ce que tu reçois de grâce t’arrive par l’Église, parce qu’elle est l’Épouse que l’Epoux a dotée de façon magnifique au point que tout passe par ses mains" (André Manaranche).

 

744 – Le bonheur – Tu veux le bonheur, et cependant tu vas mourir. Comment fais-tu pour te débrouiller avec ça ? Comment fais-tu pour ne rien diminuer de ton désir de la joie et ne rien offusquer de ta lucidité face à la mort ? (Fabrice Hadjadj).

 

745 – La flèche – Ne pas aller au prochain pour Dieu, mais être poussé par Dieu vers le prochain comme la flèche vers le but pour l’archer (Simone Weil).

 

746 – La révélation – La Torah (la Loi) au sens fort du terme : révélation de l’amour de Dieu pour son peuple, de la sagesse du plan de Dieu sur l’homme (Colette Kessler).

 

747 – Le destin – Grandeur de l’homme : il est créé à l’image de Dieu. Et à ce titre, il est destiné à toujours chercher à le comprendre et à sonder le plus profondément possible ses voies et ses volontés (Colette Kessler).

 

748 – Le charbonnier – Ce fameux charbonnier sur le pont de Prague qui, interrogé par un docteur en théologie au sujet de ce qu’il croit, répond : "Je crois ce que l’Église croit", cet homme donc, tant décrié, n’a, me semble-t-il, non seulement rien répondu d’absurde ou de méprisable, mais au contraire formulé quelque chose d’exceptionnellement intelligent, exact et précis (Joseph Pieper).

 

749 – La tristesse – La tristesse chasse ou étouffe l’Esprit… L’Esprit de Dieu ne supporte ni tristesse ni manque d’espace… L’homme triste attriste l’Esprit qui l’habite, mais empêche aussi la prière. Il ne peut percevoir l’Esprit qui prie en lui (Hermas).

 

750 – La souffrance – L’essence de la prophétie d’Isaïe (sur le Serviteur souffrant) annonce le pouvoir rédempteur de la souffrance, doctrine capitale pour l’histoire de l’humanité (Judith Cabaud).

 

751 – L’homme – Tout chrétien doit d’abord être un homme "avant" d’être chrétien. Le christianisme antique n’a pas eu peur de la philosophie antique même s’il a marqué ses distances. Saint Augustin reconnaît qu’il a découvert la sagesse dans le De finibus de Cicéron, même s’il ajoute que sa plénitude est dans le Christ. Il s’agit d’abord de faire de l’homme un homme pour qu’il puisse accéder à une connaissance fondée de Dieu. La grâce a besoin de la nature (Adolphe Gesché).

 

752 – Le souci – Le christianisme est la religion de l’humanité. Dieu ne s’intéresse en fin de compte qu’à une chose : au besoin que l’homme a de Lui, et Lui n’a qu’un souci : aider l’homme. L’homme n’est pas connu. L’homme est un mystère. L’apparition du Christ est le fait fondamental de l’anthropologie (Thomas Spidlik).

 

753 – Les compétences – Acquérir des compétences exigeantes ne s’opposera jamais à une attente contemplative de Dieu (Roger Schütz).

 

754 – L’initiation – La Mère de Dieu est initiée la première à la joie pascale en contemplant son Fils ressuscité, comme la rapporte la Tradition (Michel Laroche).

 

755 – Le mystère – L’Esprit Saint, plus encore que le Christ, nous échappe dans le mystère (Joseph Ratzinger).

 

756 – La faiblesse – Nier l’existence du démon est une faiblesse. Mais, à l’inverse, le voir partout est pire (Jean Duchesne).

 

757 – Les saints – Dans la vie de l’Église, les saints ont donné plus de relief à tel ou tel aspect de la révélation que la hiérarchie elle-même. Saint François a plus d’importance dans l’histoire de l’Église que de nombreux papes (Mgr Dubost).

 

758 – Le personnage – Le saint n’est qu’un personnage secondaire dans une histoire toujours fondamentalement axée sur Dieu (Samuel Wells).

 

759 – L’Église – Dieu s’est humilié jusqu’à l’Église (Newman).

 

760 – Le contact – Il est bon d’achever la prière en remerciant Dieu de nous avoir accordé ce contact avec lui, et en regrettant notre manque d’attention (Alexandre Men).

 

761 – La rencontre – La théologie est insuffisante si elle ne s’achève en mystique, c’est-à-dire dans la rencontre vivante avec le Dieu vivant (Jean Daniélou).

 

762 – L’étreinte – La croix du Christ étend ses bras sur le passé et sur l’avenir. Son ombre lumineuse la précède et remonte jusqu’aux premiers jours d’après la chute. L’acte par lequel Jésus, il y a deux mille ans, sauvait tous les espaces et tous les temps, s’est enfoncé dans l’éternité divine où il est impérissablement présent et est réactualisé en chaque eucharistie ; en celle-ci les deux mille ans qui nous séparent de la croix sont abolis : nous sommes là comme l’étaient la Vierge et saint Jean. Lorsque nous communions, c’est Dieu qui nous étreint sur son cœur (Cardinal Journet).

 

763 – La parodie – L’homme et la femme dans le Christ : la rencontre des personnes dans la tendresse d’une patiente et réciproque découverte. Et l’enfant, petit hôte inconnu, ou tel hôte inattendu et trop connu, surgissent toujours à temps pour empêcher la passion de se clore sur elle-même dans une parodie d’absolu (Olivier Clément).

 

764 – Contempler – Pour les maîtres spirituels de l’Orient chrétien, contempler, c'est voir Dieu en toutes choses (Thomas Spidlik).

 

765 – La violence – En Dieu, il n’y a pas de violence. Dieu a envoyé le Christ non pas pour nous accuser, mais pour nous appeler à lui, non pas pour nous condamner, mais parce qu’il nous aime (Roger Schütz).

 

766 – L’élan – Théologiquement, ce n’est pas la difficulté qui fait le mérite, mais l’élan vers Dieu (Henri-Irénée Marrou).

 

767 – La langue – Traduire la Vérité éternelle dans la langue d’une génération (Henri-Irénée Marrou).

 

768 – L’intelligence – Il y a plusieurs formes d’intelligence : l’intelligence des maths, des relations humaines, des langues étrangères, de la musique. Il y aussi l’intelligence spirituelle ou intelligence de Dieu ou intelligence de la grâce. L’intelligence se travaille. L’intelligence de la grâce se travaille. Et il n’y a pas trop de toute une vie pour penser le monde comme Dieu le pense, le voir comme il le voit (André Nouis).

 

769 – Le sublime – Ces gens de lettres sont tous pareils : dès qu’ils veulent toucher à la sainteté, ils se barbouillent de sublime, ils mettent du sublime partout ! La sainteté n’est pas sublime (Georges Bernanos).

 

770 – La justice – La justice de Dieu, c’est que l’homme ne soit plus séparé de Dieu (Vladimir Lossky).

 

771 – L’humilité – Dieu seul est humble par nature (Rupert de Deutz).

 

772 – La faute – La plus grande faute de Judas n’est pas d’avoir trahi le Christ, mais d’avoir douté de la possibilité du pardon (Arnoul Greban).

 

773 – L’opium – Ce n’est pas la religion qui est de l’opium au rabais, c’est l’opium qui est une religion au rabais (H. Quantin).

 

774 – La preuve – La mort et la résurrection de Jésus sont la façon dont Dieu nous prouve qu’il peut et veut nous conserver dans l’être à travers la mort (J. Alison).

 

775 – La foi – Guardini (il est proche des grands mystiques) : c’est pour lui une manière de dire que la foi sera mystique ou ne sera pas (J. Woimbée).

 

776 – La loquacité – Quand tu pries, ne recherche pas des mots compliqués, car le bégaiement simple et sans variété des enfants a souvent touché leur Père des cieux. Ne cherche pas à beaucoup parler quand tu pries, de peur que ton esprit ne se distraie à chercher des mots. Un seul mot du publicain apaisa Dieu et un seul cri sauva le larron. La loquacité dans la prière disperse souvent l’esprit et le remplit d’images, alors que la répétition d’une même parole ordinairement le recueille (Saint Jean Climaque).

 

777 – L’étonnant – Ce qu’il y a d’étonnant, c’est qu’étant Dieu, il ait voulu se faire homme. Tout le reste de sa vie découle de là : et sa naissance, et l’étable de Bethléem et son baptême au milieu des pécheurs et la croix (Saint Jean Chrysostome).

 

778 – L’humilité – L’Église doit toujours rester d’une extrême humilité (André Nouis).

 

779 – Le conservateur – Je peux connaître avec beaucoup de précision tout ce qu’a fait Jésus, et même la Bible par cœur ; je peux être le conservateur d’un grand musée du christianisme et ne pas avoir la foi de quelqu’un qui a fait très peu d’études et qui prie Jésus (Fabrice Hadjadj).

 

780 – Prier – Prier, c’est s’attacher à Dieu (Rabbi Pinhas).

 

781 – L’effort – La théologie, c’est l’intelligence de la foi, c’est l’effort de rendre la foi intelligible (G. Siegwalt).

 

782 – Le Thabor – Notre salut s’accomplit au calvaire et non au mont Thabor, bien que là encore la croix du Seigneur fût annoncée (Th. Papanicolaou).

 

783 – Le loisir – Prier, c’est prendre le loisir de parler avec Dieu (P. Sophrony).

 

784 – L’humus – Dans des lettres de von Hügel à sa nièce, il insiste souvent sur la nécessité d’avoir un champ d’application ou d’étude entièrement profane. Par exemple, l’étude des monnaies grecques. Cela pour garder un bon régime d’esprit, pour donner un véritable humus à la foi (Jean Guitton).

 

785 – L’essentiel – L’essentiel de la prière : se perdre en Dieu (Alexandre Schmemann).

 

786 – Le concert - La communion des saints, c’est le concert de toutes les âmes depuis la création du monde (Léon Bloy).

 

787 – Le plus – Jamais nous ne cesserons d’aimer Dieu, mais plus nous le contemplerons, plus nous l’aimerons (Saint Irénée).

 

788 – L’humanité – Jésus nous ouvre à l’humanité de Dieu. Dieu est une personne. Les humains sont des personnes. Et à leur mort ils ne se dissolvent pas de manière anonyme dans le grand Tout d’un Dieu non personnel. Jésus nous ouvre à l’humanité de Dieu (J.-L. Jeener).

 

789 – La logique – Chaque fois qu’une Église est en situation hégémonique, elle a tendance à se pervertir et à se laisser gagner par les logiques de pouvoir (A. Nouis).

 

790 – Les morts – Les démons se font souvent passer pour des âmes des morts (Saint Thomas d’Aquin).

 

791 – Le solitaire – Un Dieu amour ne saurait être solitaire (H. Boulad).

 

792 – L’enfer – La possibilité de l’enfer, ma foi l’affirme, mon espérance la rejette pour moi, ma charité l’écarte pour qui que ce soit (Xavier Léon-Dufour).

 

793 – La faiblesse – Saint Paul nous dit que nous ne savons pas prier comme il faut, mais que l’Esprit vient au secours de notre faiblesse (Rm 8,26). Cette expérience de la faiblesse fait partie de toute prière. Dieu attend que nous devenions des pauvres, humblement ouverts par la grâce (Olivier Clément).

 

794 – La peur – La croyance en la science pour résoudre tous les problèmes n’est pas moins infantile que les croyances des primitifs qui décelaient des démons à tous les coins de rue. Le christianisme a mis fin à la peur des démons dans le paganisme. Les démons, il ne faut pas en avoir peur, il faut les combattre (Michel Evdokimov).

 

795 – Le manque – Croire que Dieu s’est incarné, qu’il nous appelle à être avec lui éternellement, voilà ce qui manque à beaucoup d’hommes de notre temps, surtout parmi les scientifiques (P. Sophrony).

 

796 – La mission – La mission de l’Église est d’ordonner à Dieu le monde qui vient de Dieu (Albert Chapelle).

 

797 – L’ouverture – L’ouverture d’esprit dont témoigne une personne révèle souvent son ouverture à l’Esprit (J. Kelen).

 

798 – Les drogues – Les esprits qui se pensent éclairés regardent les religions comme des opiums et des remèdes. Ils affirment, eux les esprits éclairés, qu’ils n’ont pas besoin, eux, d’opiums ni de remèdes. Ainsi pense le sage. En réalité, les raisonnements de la sagesse sont encore des drogues, mais plus élaborées, moins naïves, et pour ainsi dire plus chic (Chantal Delsol).

 

799 – La rencontre – Dieu : Quelqu’un qui vient à la rencontre de notre humanité (Mgr Dagens).

 

800 – L’insondable – Le terme de création est un terme qui est au-delà du scientifique et de l’humain, mystère aussi insondable que le mystère de la Trinité (J. Vauthier).

 

801 – Le critère – Le critère pour la théologie : écrire sans simplification et néanmoins de sorte que cela soit accessible au croyant ordinaire (Alexandre Schmemann).

 

802 – Le cœur – Dieu n’écoute pas notre voix mais notre cœur (Saint Cyprien).

 

803 – L’abîme – Au mystère de la douleur, Dieu ne répond pas en fournissant des commentaires, il laisse ce mystère dans l’abîme des pourquoi et répond par l’incarnation de son Fils et l’annonce du Royaume (France Quéré).

 

804 – La tête – Faire devant les autres la tête que nous faisons devant Dieu (Madeleine Delbrel).

 

805 – La révolte – Tous les athéismes ne cessent de se révolter contre des caricatures de Dieu (Olivier Clément).

 

806 – Le mendiant – Le pauvre en esprit, c’est le mendiant d’Esprit Saint. Bienheureux les mendiants en Esprit Saint. Le pauvre en esprit, c’est celui qui, ayant conscience de son manque d’Esprit Saint, mendie celui-ci dans sa prière (Michel Laroche).

 

807 – La déchirure – Même ceux qui ne croient pas attendent quelque chose de nous. Pas forcément d’ailleurs ce que nous avons envie de leur dire ! L’Église est constamment déchirée parce qu’elle est composé de pécheurs (Cardinal Lustiger).

 

808 – Les barrières – Ce qui divise l’Église (et toute communauté humaine), c’est l’égoïsme, l’affirmation de soi, l’orgueil. Nous n’avons jamais fini de mourir à nous-mêmes, dé détruire les barrières qui nous séparent de Dieu et des autres (Cyrille Argenti).

 

809 – L’essentiel – Pauvres aussi sont ceux qui, riches apparemment, manquent de l’essentiel parce qu’ils ne connaissent pas Dieu, ni le Sauveur qu’il nous a donné (Louis Augros).

 

810 – L’intimité – La Bonne Nouvelle de l’Évangile, c’est que l’intimité unique qui existe entre le Père et le Fils, Dieu veut nous y introduire (Louis Bouyer).

 

811 – Le remède – L’extrême grandeur du christianisme vient de ce qu’il ne recherche pas un remède surnaturel de la souffrance mais un usage surnaturel de la souffrance (Simone Weil).

 

812 – Le déficit – L’homme moderne occidental : c’est par un peu d’intelligence qu’il est sorti du christianisme, et c’est par beaucoup d’intelligence qu’il devra y rentrer. Le déficit d’intelligence dans l’Église est terrible aujourd’hui (J.-L. Jeener).

 

813 – La vérité – Ne jamais enfler la voix. La vérité est toujours modeste (Maurice Blondel).

 

814 – Les fardeaux – La communion des saints consiste à porter les fardeaux les uns des autres (B. Gilardino).

 

815 – Dieu – Dès que que l’on estime connaître assez Dieu, on ne le connaît plus (Maurice Blondel).

 

816 – Les apôtres – Il revient aux apôtres de faire pour Jésus ce que Jésus lui-même n’a jamais fait pour lui et ne pouvait pas faire : s’annoncer dans le monde comme le Ressuscité (Gustave Martelet).

 

817 – Les souvenirs – Quand les apôtres et les disciples partageaient leurs souvenirs sur Jésus, combien Marie devait être écoutée ! (Raymond Halter).

 

818 – Le donateur – Si Dieu est Dieu, il n’a besoin de rien pour exister pleinement. Il est, un point c’est tout. Et si donc Dieu crée, ce n’est pas par besoin, par nécessité ; la création est un acte libre de Dieu, elle est un pur don, quelque chose qu’il offre en pleine surabondance. Mais une fois que Dieu a créé, il est concerné, touché par sa création. Dieu se pose en donateur vulnérable. Il dote sa créature d’une capacité de le toucher (Adolphe Gesché).

 

819 – Le secret – Le prophète, c’est l’homme par lequel Dieu communique son message, quelque chose que l’homme, par ses seuls moyens, ne pouvait pas découvrir et connaître. La révélation, c’est la communication du secret de Dieu (Claude Tresmontant).

 

820 – La mère – Jésus sur la croix à sa Mère : "Femme voici ton fils". Comme l’ange avait annoncé à Marie qu’elle serait la Mère du Sauveur, le Sauveur annonce à Marie qu’elle serait la mère des sauvés (X).

 

821 – La condition – Le mensonge le plus fondamental consiste dans l’oubli de notre condition de créature (Olivier Clément).

 

822 – Le refus – L’humilité, c’est le refus d’exister en dehors de Dieu (Simone Weil).

 

823 – Les fleurs – Le Christ n’a pas offert de fleurs à son Père, mais son sang, sa douleur et sa mort (François Varillon).

 

824 – La finitude – La mort devrait faire prendre conscience à l’homme de sa finitude et l’ouvrir à la grâce (Olivier Clément).

 

825 – L’amour – L’amour vrai de l’homme est amour caché de Dieu (Abraham Heschel).

 

826 – Le cœur – L’Église n’est pas d’abord au Vatican, elle est dans le cœur des saints (Cardinal Journet).

 

827 – L’impuissance – Quand Jésus, le Fils de Dieu, meurt sur la croix, le Père tout-puissant se révèle comme le Père "non-puissant". Le Dieu tout-puissant est en définitive le Dieu qui permet à son Fils d’étendre les bras sur la croix dans le signe de la non-puissance totale. C’est la toute-puissance de l’amour (Bernard Sesboüé).

 

828 – Le péché – Jésus pour naître s’est choisie Marie pleine de grâce. C’est Marie (de Magdala) pleine de péché qu’il choisit pour ressusciter (Pierre Emmanuel).

 

829 – La couture – En ressuscitant, le Fils de Dieu entraîne l’homme avec lui, lui ouvrant le chemin vers l’au-delà de l’espace et du temps. Le Christ est à la couture du fini et de l’infini, simultanément dans le temps et au-delà du temps (Louis Falavigna).

 

830 – La quarantaine – Finalement, surtout passé le seuil de la quarantaine, mais déjà avant, la source de la névrose est bien souvent non pas la religion, mais l’absence de sens ou l’absence de religion au sens profond du mot (Olivier Clément).

 

831 – L’ouverture – Plus les hommes se disent que Dieu n’existe pas, plus le monde devient mauvais. C’est un circuit épouvantable, et il faut le briser par cette ouverture du cœur qui permet à Dieu d’entrer dans sa création. Celui qui est le plus exclu, celui qui est le plus oublié, celui qui est le plus méconnu, c’est Dieu. Il regarde et se demande s’il y a des cœurs qui librement s’abandonnent et s’ouvrent à lui pour devenir des sources d’où peut jaillir un influx de lumière, de paix et d’amour (Olivier Clément).

 

832 – Les maux – Luther aurait tant voulu qu’Érasme le rejoigne dans sa réforme. Ils s’écrivent. Érasme lui répond : "Je sais que dans cette Eglise que vous appelez papiste, il y a beaucoup d’hommes qui ne me plaisent pas. Mais j’en vois de semblables dans la tienne. Or on supporte plus légèrement les maux auxquels on est accoutumé. Je supporte donc cette Église jusqu’à ce que que j’en trouve une meilleure, et elle-même est obligée de me supporter jusqu’à ce que je devienne meilleur" (Gabriel Ringlet).

 

833 – Le souci – L’homme ne peut pas ne pas se poser de questions sur le sens de son existence. Mais se posant cette question, il peut décider qu’elle est sans réponse possible, donc comme une question dépourvue de sens. Ou bien s’immerger tellement dans ses occupations qu’il en chasse cette question du sens de l’existence en estimant qu’il est plus judicieux de ne pas se casser la tête à ce propos. Mais l’homme aussi qui se pose des questions peut finir par trouver qu’il est absurde pour lui d’être fait pour le néant. Est-ce possible ? L’homme n’est pas le maître de son existence, il le sait bien. Mais il est conscient qu’il voudrait bien qu’il existe autre chose que son existence éphémère. Et si quelqu’un vient lui dire que son hypothèse d’une vie autre, son aspiration à une vie au-delà de la vie n’est pas impossible, n’est pas sotte, mais est au contraire la vérité tout simplement, l’homme se demandera toujours si cette promesse n’est pas une illusion. Et il restera dans son souci et dans son inquiétude latente. L’homme reste en présence d’un mystère dont il croit ne pas avoir la clef (Karl Rahner).

 

834 – La toute-puissance – Dieu a la toute-puissance de naître comme Dieu, comme il a la toute-puissance de mourir en Christ comme Dieu (Paul Evdokimov).

 

835 – L’interrogation – Ne parler du Christ que si l’on t’interroge. Mais vis de telle façon que l’on t’interroge (Anonyme cité par Mgr Vilnet).

 

836 – La faiblesse – L’homme est un animal qui sait qu’il va mourir. La peur de la mort est la clé de l’humanité. La faiblesse de ce qu’on appelle la modernité est qu’elle refoule l’idée de la mort. Nous croyons, nous, que le fini est la demeure de l’infini (Jacques de Bourbon-Busset).

 

837 – La présence – Au plan humain, la virginité constitue une donnée physique médicalement vérifiable. Pour le Nouveau Testament, elle correspond à l’état de celle ou de celui qui se trouve empli de la présence divine et qui ne vit que pour elle (Jean Radermakers).

 

838 – La communication – La prière est une communication dans l’Esprit Saint avec tous les habitants du ciel. Si l’homme ne prie pas sans cesse, il cesse de respirer spirituellement (Michel Laroche).

 

839 – Le ridicule – Il est à la fois ridicule et irrespectueux de demander ce qu’on peut bien éprouver quand on est Dieu incarné (Le théologien anglican Mascall cité par Bernard Sesboüé).

 

840 – Le jeu – Est-ce que la science n’est qu’un jeu sur fond de néant ? C’est la foi qui donne à la science son sens. A quoi sert la science si ce n’est qu’un jeu sur fond de néant. Les philosophes ont la réputation de ne pas croire. En réalité, ils ne cessent d’être concernés par la croyance, qui est bien ce qui existe de plus passionnant. Transmettre la foi en la vie est l’un des plus beaux dons que l’on puisse accorder. La philosophie : trouver ce qui aide à vivre ((Bertrand Vergely).

 

841 – Le renoncement – L’Incarnation : Dieu qui renonce à son éternité (André Frossard).

 

842 – Le bourreau – Il était nécessaire qu’Israël ignorât l’idée d’Incarnation pour que la Passion fût possible. Peuple élu pour être le bourreau du Christ (Simone Weil).

 

843 – La gestation – Tout l’Ancien Testament est un index tendu vers Jésus-Christ qui vient. Tout le temps de l’Ancien Testament, depuis Abraham, est ce temps de la gestation du Christ (François Varillon).

 

844 – La communion – L’essence de l’Église, c’est la communion de Dieu et de l’homme, et par là des hommes entre eux. Le but de la création n’est autre que l’Église (Olivier Clément).

 

845 – La curiosité – La religion est vie, non pas matière à discussion. Dieu ne répond pas à la pure curiosité de l’esprit. La foi est un acte par lequel l’homme s’en remet à Dieu (François Varillon).

 

846 – Le singe – L’esprit d’enfance consiste d’abord à savoir que nous nesommes pas orphelins. Nos contemporains s’imaginent qu’ils sont orphelins : il y a ce monde sans fin, ces nébuleuses, ces trous noirs, nous descendons du singe et nous allons vers le néant ! Mais le Christ nous le rappelle fortement : nous avons un Père et nous pouvons avoir confiance en lui. Nous sommes appelés à retrouver cette joie d’être en Dieu (Olivier Clément).

 

847 – La réalité – Au ciel, auprès de Dieu, nous verrons la réalité de l’être de chaque homme (Alexandre Men).

 

848 – La guérison – Le purgatoire, c’est un temps pour la guérison. Ce n’est pas la faute qu’on répare, c’est la nature qui se répare, retrouve la santé. Temps de maturation pour le dépouillement de toute souillure qui pèse sur l’esprit. Dieu a enveloppé d’obscurité le destin d’outre-tombe et il ne s’agit nullement de violer le secret divin (Paul Evdokimov).

 

849 – Le rêve – Ne pas rêver d’un âge d’or où l’essor de l’Église ne rencontrerait plus aucun obstacle (Emmanuel Mounier).

 

850 – La communion – L’Annonciation a été le jour de la première communion de Marie (Mère Térésa).

 

851 – La substitution – L’idée de substitution, si essentiellement chrétienne (Henri de Lubac).

 

852 – Le savoir – C’est la foi dans la résurrection qui provoque le désir de savoir comment y parvenir (Jean Daniélou).

 

853 – Les vaches – Quand on visite une communauté, on sent tout de suite, dans la mesure où on est sensible à cette réalité, si c’est une communauté de chrétiens qui s’aiment les uns les autres ou, comme dit Aristote, un troupeau de vaches qui paissent dans le même pré (X).

 

854 – La bouche – Le rôle du prêtre est d’ouvrir la bouche, mais c’est Dieu qui opère tout. Tout vient de la grâce (Saint Jean Chrysostome).

 

855 – Le commentaire – Le meilleur commentaire de la Bible, ce sont les saints. "Ta lumière resplendit dans les visages de tes saints", chante l’Église orthodoxe (Paul Evdokimov).

 

856 – Les portes – A force de nier le diable, nous avons ouvert toutes grandes les portes de l’enfer (Jung).

 

857 – Le cœur – En Occident, la foi chrétienne est souvent identifiée à une morale ou à un engagement social de type caritatif, mais l’expérience spirituelle, le vie mystique qui en est le cœur véritable, reste malheureusement méconnue. Les chrétiens se sont trop portés aux frontières en oubliant le centre, le cœur (Olivier Clément).

 

858 – La présence – La Bible, le livre saint, est tout rempli de présence (Paul Evdokimov).

 

859 – Le faux – La prédication de Jésus porte souvent sur ce qui est faux dans les attitudes, les relations ou les démarches religieuses (P. Gervaise).

 

860 – L’équilibre – La place de la Vierge dans la vie et la prière des chrétiens est un indice de l‘équilibre de leur vie et de leur foi. Nous ne prions pas Marie comme nous prions le Père, le Fils et l’Esprit. Nous prions Marie parce qu’elle est la mère de Jésus. Nous prions Marie de prier pour nous (Cardinal Lustiger).

 

861 – Dieu – Dieu, il est par excellence celui dont je ne peux disposer (Jean Daniélou).

 

862 – L’exégèse – Pour peu qu’il se soit éveillé à la vie de l’esprit, le croyant ne peut se passer d’exégèse. Il n’a jamais pu s’en passer. Ce qu’il croit, ce qu’il vit, il cherche spontanément à le comprendre (Henri de Lubac).

 

863 – L’enfer – Le paradis n’est pas autre chose qu’aimer Dieu ; et il n’y a pas d’autre enfer que de n’être pas avec Dieu (Julien Green).

 

864 – La fête – S’il n’y avait pas d’espérance de résurrection, la fête humaine serait enfermée dans le cercle de la mort (François Varillon).

 

865 – La réalité – Dieu est mystérieux jusque dans les plus intimes grâces et les plus éclatantes clartés. La réalité de Dieu, parce qu’elle est ineffable, ne peut être exprimée autrement que par allusion (J. de Menasce).

 

866 – L’éventualité – Si quelqu’un dit que l’enfer est une réalité, il se flatte d’avoir sur l’au-delà un renseignement que les chrétiens n’ont pas. L’enfer, c’est la damnation, et nul ne sait s’il y a des damnés. Il est – ce qui est tout différent – une éventualité réelle inscrite au cœur de la liberté humaine respectée sans tricherie (François Varillon).

 

867 – Le problème – De tous les peuples de l’Antiquité, nous sommes le seul (nous, le peuple juif) à avoir survécu. Cela pose un problème (Elie Wiesel).

 

868 – Le visage – La puissance de l’athéisme, le refus de Dieu ou l’indifférence à l’égard de Dieu s’expliquent au moins en partie par le fait que le visage de Dieu a été si défiguré que l’homme ne pouvait que s’en détourner (Joseph Ratzinger).

 

869 – Le trésor – A la mort du dernier apôtre, un privilège incommunicable s’éteint : la Révélation est achevée. Rien ne pourra plus y être ajouté. Mais ce trésor, la perle précieuse entre toutes de l’humanité, devra être transmis, communiqué, explicité, à chaque génération, dans l’Église (Jacques Loew).

 

870 – La joie – Cana : ce n’est pas à la peine des gens que le Christ a rendu visite, mais à leur joie. Il a fait son premier miracle pour venir au secours du bonheur humain (Dostoïevski).

 

871 – L’ami – L’ange gardien est pour chacun, selon la parole d’un spirituel, notre meilleur ami (Philippe Ferlay).

 

872 – La fécondité – La prière comme les œuvres n’acquièrent leur fécondité que par le sacrifice (Marthe Robin).

 

873 – Les sucreries – Il y a des sucreries démoniaques dans certains discours religieux (Léon Bloy).

 

874 – Le rayonnement – Selon le Talmud, dans le monde à venir, les justes jouissent du rayonnement de la présence divine (Claude Vigée).

 

875 – La présence – Que recherchons-nous quand nous prions si ce n’est la présence de Dieu. Il est donné aux hommes de pouvoir parler à Dieu (Rémy Schappacher).

 

876 – Les volets – La prière n’a pas pour but de renseigner Dieu sur nos besoins ; il les connaît infiniment mieux que nous ; elle ne se propose pas non plus d’amener Dieu à consentir à la satisfaction de nos besoins, car Dieu ne cesse de vouloir notre bien ; la prière devrait toujours plutôt faire coïncider notre volonté avec la volonté de Dieu ; cette prière serait alors celle qui répondrait le plus parfaitement à l’amour de Dieu. Ce que nous demandons au fond, c’est toujours Dieu lui-même. Et dans ce sens, toute prière est exaucée dès qu’elle est vraiment ce qu’elle doit être : l’ouverture de notre cœur à l’appel de Dieu. Ce n’est jamais Dieu qui se refuse, c’est toujours l’homme. La maison dont les volets sont clos est encore dans la nuit, même en plein jour. Et ce n’est pas la faute du soleil. "La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont point comprise" (Maurice Zundel).

 

877 – La réintégration – Le monde que les prophètes dénoncent est celui de l’absence de Dieu. Dès lors la recherche du juste se situe sur la voie de la réintégration de sa présence au sein du monde brisé (André Chouraqui).

 

878 – Les ombres – Si Dieu n’est pas nommé (dans une vie d’enfant ou même d’adulte), il est renvoyé au royaume des ombres. Et la grande absence qui en résulte vide le monde lui-même de sa réalité au point que l’homme n’est plus qu’une ombre à son tour dans le siècle où il prétendait le plus librement disposer de soi (Christian Chabanis).

 

879 – L’école – La vie sous le regard de la mort est une école perpétuelle de modestie (Pierre Chaunu).

 

880 – Le privilège – Le seul privilège des chrétiens, au milieu de tant d’hommes, adeptes souvent admirables de tant de religions, c’est qu’ils ont reçu une parole qui est à la fois de Dieu et Dieu lui-même (Roger Mehl).

 

881 – Le monde – Le monde est un livre qui nous parle de Dieu (Claudel).

 

882 – L’illusion – Passion et mort du Christ sont bien le point culminant de la haine et de la victoire apparente des forces du mal. Mais leur victoire est leur illusion suprême, car c’est au fond de la déréliction et à l’apogée de la souffrance que s’accomplit la victoire sur Satan (Boris Bobrinskoy).

 

883 – L’ignorance – Dieu aurait-il pu sauver le monde autrement que par la croix ? Réponse d’Augustin : "Il le pouvait, mais s’il l’avait fait, ton ignorance est telle que tu n’aurais pas été davantage satisfait" (Thomas Spidlik).

 

884 – La lumière – J’avais retrouvé le sens du mot "sainteté", non dans les biographies des saints, mais dans les racines sumériennes du terme hébreu "qadosh" qui connote l’idée de lumière. Le saint est celui qui reflète le plus totalement la lumière d’Elohim. Être un fils d’Elohim signifie pour moi refléter totalement la lumière (André Chouraqui).

 

885 – L’expérience – La Bible nous parle d’hommes et de femmes qui ont fait l’expérience de la présence de Dieu dans leur vie (Taizé).

 

886 – Le don de Dieu – La Révélation chrétienne est achevée à la mort du dernier apôtre. En réalité, avec le Christ, la Révélation a atteint un stade définitif : la substance de la Révélation a été faite. Mais cette substance est inépuisable. Comment croire qu’on pourrait épuiser le don de Dieu ? (Gilbert Ganne).

 

887 – Les moyens – Il ne faut pas cesser de dire à Dieu : Attirez-moi ! sans lui dire comment faire, car tous ses moyens sont bons (Jean de Menasce).

 

888 – La proximité – Celui qui prie doit diriger son coeur vers le ciel, c’est-à-dire vers le service de Dieu et non vers ses besoins. La proximité de Dieu est en elle-même un bien. On ne prie pas en vérité pour retirer un bénéfice de sa prière. Le but de la prière est de s’occuper de Dieu, de délaisser les affaires mondaines, tous les soucis, tous les besoins (Y. Leibowitz).

 

889 – Le mendiant – "Pour moi, je suis un mendiant et un pauvre" (Ps 70,6). Origène commente : "C’est le Christ qui dit ces paroles, lui qui, librement, s’est fait mendiant pour l’amour de l’homme, pour faire l’homme riche" (Origène).

 

890 – Dieu – "Dieu est très intelligent, mais je ne le crois pas méchant" : mot d’Einstein inscrit sur l’une de ses statues aux USA (Jean de Menasce).

 

891 – La pente – L’amour de Dieu n’est pas un effort, c’est la pente de l’âme redressée (Jean Daniélou).

 

892 – La persuasion – La Parole de Dieu a une force de persuasion qui tient à son contenu (Jürgen Becker).

 

893 – La mort – La mort est ce qui a été donné de plus précieux à l’homme (Simone Weil).

 

894 – Le règne – "Que ton règne vienne". Le Règne de Dieu, c’est l’Esprit Saint : nous prions qu’il le fasse descendre sur nous (Evagre).

 

895 – La tête – Dieu : il n’aime pas que nous nous cassions la tête à beaucoup lui parler (Thérèse d’Avila).

 

896 – La mission – Dans la perspective de l’Ancien et du Nouveau Testament, il n’y a pas de perception de Dieu sans un appel de Dieu en vue d’une mission (Jean Guitton).

 

897 – La grâce – Nul ne comprend un mystique chrétien qui n’essaie de vivre avec lui dans le monde la grâce (J. Baruzi).

 

898 – L’occupation – Si le christianisme est chose révélée, l’occupation principale du chrétien n’est-elle pas l’étude de cette révélation même ? (Renan).

 

899 – La musique – Le point de vue d’un athée sur la religion vaut tout au plus celui d’un sourd sur la musique (Christian Delacampagne).

 

900 – La dignité – La foi consiste à croire en une Parole – celle de la Bible – qui donne un statut éternel – c’est-à-dire d’éminente dignité – à chacun d’entre nous (Jean Delumeau).

 

901 – La richesse – L’Église est faite pour révéler la richesse insondable du Christ de la résurrection (Gustave Martelet).

 

902 – L’option – Jésus n’est pas une option facultative qu’il serait loisible à l’homme d’accepter sans risque ou de refuser sans dommage : il est la Bonne Nouvelle, le salut du monde, l’homme nouveau et véritable, la réussite de toute créature (André Manaranche).

 

903 – L’avenir – L’une des affirmations les plus centrales du christianisme est peut-être que tout être humain, si perturbé ou si pécheur soit-il, est appelé à la sainteté. Dieu n’enferme jamais quelqu’un dans un échec. Dieu est un donneur d’avenir (Xavier Thévenot).

 

904 – Les niaiseries – S’écarter de l’essentiel, perdre de vue le centre des choses : Pascal appelait cela le divertissement. C’est là qu’évidemment la question de Dieu retrouve sa place plutôt que dans les niaiseries auxquelles on tente de réduire l’existence. Il y a un athéisme sociologique guère plus évolué qu’une certaine religion sociologique dont on nous rebat les oreilles ; même dans les milieux chrétiens, il est fait de la même légèreté (Christian Chabanis).

 

905 – L’issue – Notre monde restera restera tragiquement absurde tant qu’il ne se reconnaîtra pas dans la foi qui l’a engendré. L’humanisme ne peut expliquer l’homme parce que l’homme n’est pas à lui-même sa propre fin et ne peut s’expliquer par lui-même sans se séquestrer dans un cercle sans issue (Cardinal Lustiger).

 

906 – L’économie – Marx pensait qu’on ferait l’économie du religieux, il se trompait dans ce domaine comme dans presque tous les autres ; il ne savait pas qu’il allait fonder une religion. Hitler construisait pour mille ans ; son aventure a duré dix ans de trop. Marx suivant Hegel entrevoyait la fin de l’Histoire, le communisme a duré moins d’un siècle (de trop), et l’Histoire continue. Vous ne ferez pas l’économie du religieux. Pas plus qu’on ne peut se passer d’oxygène. Homo est aussi nécessairement religiosus que sapiens. Vous ne dépasserez pas le christianisme (Pierre Chaunu).

 

907 – L’astronomie – Entrer dans l’Église et dans la foi, c’est un peu comme entrer en science aujourd’hui. On n’y apprend pas le tout de Dieu, pas plus qu’on apprend le tout du ciel dans l’astronomie. Mais c’est le seul lieu où l’on puisse apprendre quelque chose (Christian Chabanis).

 

908 – La clef – Le monde sans Dieu est un monde absurde, l’homme sans Dieu n’a plus de sens et peut-être même n’est-il plus un homme. Un homme sans Dieu est en tout cas un homme incomplet. Je suis catégorique sur ce point. Je vais même beaucoup plus loin, et je pense qu’un savant, un homme de science, qui n’accepte pas Dieu se prive de la compréhension de l’univers. Dieu est la seule clef qui nous permet de comprendre le monde (Pierre-Paul Grasse).

 

909 – Les élèves – Par la foi, nous sommes les élèves de Dieu ; il n’y a pas de plus grand bonheur pour une intelligence humaine (Madeleine Delbrel).

 

910 – Le nageur – L’homme qui s’efforce de connaître Dieu n’est pas comparable au savant qui amasse des connaissances. L’homme qui s’efforce de connaître Dieu n’est pas comparable non plus à l’artiste qui perfectionne une ébauche. Mais l’esprit qui s’efforce de connaître Dieu est comparable au nageur qui s’avance dans l’océan, porté par les vagues, mais à condition de toujours écarter les vagues. Nous avançons dans le mystère de Dieu comme le nageur s’avance dans l’océan, portés par des images, des concepts, des idées ; mais pour que ces vagues nous portent, il faut les écarter toujours, c’est-à-dire à tout instant dire non, ce n’est pas Dieu, Dieu est au-delà (Henri de Lubac).

 

911 – Le sentier – Oui, je suis convaincu, mais je ne cherche pas à convaincre. La seule chose que je cherche, c’est à rappeler à ceux qui m’écoutent le petit sentier qui conduit à la vérité (X).

 

912 – Le délai – L’Église ne dévoile pas tout sans délai et sans discernement et ne tient pourtant rien de caché jusqu’au bout. L’un risquerait de blesser ceux du dehors, et l’autre d’écarter de nous nos propres frères (Grégoire de Nazianze).

 

913 – Le sens – Il n’est pas possible que le monde n’ait pas un sens en harmonie avec l’aspiration obscure que, sous des formes diverses, tous les hommes ont en leur cœur (Pierre Chaunu).

 

914 – La culture – Le rôle culturel des chrétiens consiste aujourd’hui à témoigner de la finalité transcendante de l’homme (Cardinal Lustiger).

 

915 – La lumière – Les chrétiens ne sont ni plus savants ni meilleurs que les autres. Le don de la foi ne leur est pas fait pour résoudre leurs problèmes : l’aménagement de ce monde, l’injustice, le mal et la mort, mais pour leur donner assez de lumière pour avancer sur la route dans la pénombre de l’aurore (Philippe Ferlay).

 

916 – L’instinct – L’instinct religieux de l’homme, lorsqu’il est empêché, barré, censuré, devient anarchique et fou. Les dieux que l’homme invente pour combler son immense soif d’adoration et de sens sont rarement inoffensifs (Stan Rougier).

 

917 – Les profondeurs – Si Dieu se révèle dans le Verbe, l’Esprit sonde ses profondeurs silencieuses (Olivier Clément).

 

918 – La réponse – Le chrétien qui a réponse à tout est effrayant (Christian Chabanis).

 

919 – La lueur – Nous avons parfaitement compris la Révélation chrétienne : la création et la chute, l’Incarnation et la Rédemption , nous avons parfaitement compris qu’il s’est mis à notre portée, nous nous sommes raconté des petites histoires avec lui, et nous l’avons insensiblement ramené à notre mesure. Et voilà que l’évolution de nos connaissances nous rappelle qu’on ne met pas la main facilement sur lui et qu’il est incommensurablement plus grand et que vraiment il n’y a absolument aucune proportion entre lui et nous, entre l’infini et nous. Il faut éviter alors que cette distance nous désespère. Accepter que c’est vrai : le Créateur a créé quelque chose d’absolument immense, c’est vrai qu’il est le Créateur aussi des galaxies. Et on le revendique aussi pour l’infiniment petit. L’homme a une dignité fabuleuse. "J’ai créé le ciel et la terre, et j’ai créé l’homme à mon image". Nous ne sommes pas totalement méprisables puisqu’il a placé dans notre esprit cette extraordinaire lueur d’intelligence et qu’il nous a créés à son image. Ce que nous dit la Révélation chrétienne, c’est que Dieu ne nous révèle pas ses secrets, il nous révèle ce dont nous avons besoin. Cela veut dire qu’il a une marge de liberté. Dieu a pu créer d’autres mondes et les sauver par le Christ (Pierre Chaunu).

 

920 – La profondeur – Nous souvenir que l’autre qui dit ne pas avoir la foi est toujours en puissance de foi. Il nous appartient de l’orienter vers sa profondeur (Christian Chabanis).

 

921 – La casquette – Saint Joseph : il n’a pas une auréole sur la tête mais une vieille casquette en peau de lapin (Claudel).

 

922 – L’engagement – On ne s’engage pas avec Dieu autrement qu’en se blessant (Kierkegaard).

 

923 – Le privilège - Nous ressusciterons dans la joie, sans laquelle l’homme ne peut exister ; et Dieu sera présent, car Dieu donne la joie, c’est là son privilège, son grand privilège (Dostoïevski).

 

924 – La synthèse – L’Église doit intégrer dans sa foi au Christ tout l’effort religieux de l’humanité. Tout ce qu’il y a de vrai et de bon dans le monde doit être assumé, intégré, dans la synthèse chrétienne où il se trouvera transfiguré (Henri de Lubac).

 

925 – Le goûter – Ce n’est pas l’abondance du savoir qui rassasie l’âme et la satisfait , mais de sentir et de goûter les choses intérieurement (Ignace de Loyola).

 

926 – Le fleuve – Il n’y a que deux espèces de personnes : les gens qui descendent le fleuve et ceux qui remontent à la source. Descendre le fleuve, c’est facile : les morts aussi descendent le fleuve. On fait comme tout le monde. Pourquoi faites-vous cela ? C’est à la mode aujourd’hui, tout le monde le fait. Ne réfléchissez plus, faites comme tout le monde, et puis c’est tout. Celui qui remonte le fleuve, c’est celui qui cherche éperdument la vérité. Non pour la posséder, mais pour être possédé par elle (Péguy).

 

927 – L’incompréhensible – Incompréhensible que Dieu soit, incompréhensible qu’il ne soit pas (Pascal).

 

928 – La certitude – Marie n’a pas vu Dieu à l’Annonciation. Une ange lui a transmis une parole de Dieu. L’ange n’est pas Dieu, mais il vient et parle de la part de Dieu. Marie n’a donc pas vu Dieu face à face, mais elle a la certitude que Dieu lui a parlé ( François Varillon).

 

929 – L’intelligence – Il faut aimer Dieu aussi de toute son intelligence (Olivier Clément).

 

930 – Le droit – Dieu est celui qui ne demande à personne le droit de nous parler et moins encore celui d’agir et d’exister. Dieu ne nous doit rien pour exister, mais il a quelque chose à nous dire et tout à nous donner (Gustave Martelet).

 

931 – La turbulence – Rendre présent et sensible Celui qui par essence est caché, telle apparaît la voie chrétienne. Qu’il soit ressenti comme présent ou absent, Dieu est toujours là. On peut être confiant en la Providence et tout de même être entraîné dans des zones de turbulence, de doute, de nuit (Michel Deneken).

 

932 – Le bien – La grande clef de l’histoire est Jésus. Il nous arrache au mal, non pas en nous préservant du mal, mais en nous apprenant à y pénétrer avec lui pour en tirer du bien (Cardinal Martini).

 

933 – Les faiblesses – Nous ne devons pas chercher les faiblesses d’autrui, mais nous attrister des nôtres (Alexandre Men).

 

934 – La vérité – Plus grande est la vérité qu’on a reçue en partage, plus grande doit être l’humilité pour la transmettre (Jean-Yves Leloup).

 

935 – L’homme – Peut-être qu’une certaine manière de ne s’intéresser qu’à l’homme en refusant d’envisager dans tout son sérieux le problème que l’homme se pose à lui-même est-elle la pire trahison de l’homme (Henri de Lubac).

 

936 – Le prince – Le démon est le prince de tous les hommes qui refusent de se soumettre à Dieu. La fin visée par le diable est que les hommes se détournent de Dieu (Georges Huber).

 

937 – La nature – Il est plus difficile qu’on ne croit de ne pas croire en Dieu : il faudrait n’avoir jamais regardé la nature (Gide).

 

938 – La perle – La perle du Royaume ne perd rien de son prix pour ceux qui ont eu le bonheur de la découvrir même si elle est ignorée de ceux qui n’en ont jamais pu percevoir l’éclat. Et la joie des premiers ne peut être oblitérée par la méconnaissance des seconds qui s’ouvriront peut-être un jour à sa lumière (Maurice Zundel).

 

939 – L’ouverture – Demeurer toujours ouvert à un supplément possible de lumière (Yves de Montcheuil).

 

940 – Les professionnels – On n’a vu Jésus s’emporter que devant les professionnels de la vertu, les "gens bien" (V. Messori).

 

941 – L’ignorance – Quand des hommes ignorent que Dieu est leur bien, nous n’avons pas à nous aligner sur leur ignorance, leur misère (Madeleine Delbrel).

 

942 – La nostalgie – La fin suprême du christianisme est la quête de Dieu. Chaque fois que nous prions, nous devons tourner notre conscience et notre vie vers Dieu. A un certain moment, dans notre esprit, s’éveille la nostalgie de Dieu (Alexandre Men).

 

943 – La vocation – Le Christ, avec l’autorité de Dieu, vient annoncer au moi infirme et blessé sa vocation éternelle (Christian Chabanis).

 

944 – L’étrange – La Bible, c’est l’histoire étrange d’un peuple étrange qui donne son sens à la vie, à l’univers et à l’histoire (Pierre Chaunu).

 

945 – L’espérance – L’Église est visible et invisible tout à la fois, elle se développe dans l’histoire et respire déjà dans l’éternel ; au milieu de notre univers, elle est chargée d’irriguer notre humanité misérable et sublime. Héritière des Douze, annonçant à leur suite la Parole de vie, même aux époques où ses membres paraissent en vivre assez peu, elle porte l’espérance du monde (Henri de Lubac).

 

946 – Le trésor – La prière normale du chrétien, enfant de Dieu, est pour demander au Père son véritable trésor : l’Esprit Saint (Jacques Guillet).

 

947 – La bonne affaire – L’appétit de vivre est tel qu’il se passe aisément de Dieu, même si affleure de temps à autre la crainte de passer à côté d’une bonne affaire (William Heinesen).

 

948 – La mesure – Se croire riche, c’est avoir perdu la mesure de Dieu (Brütsch sur Ap 3,17).

 

949 – Les moyens – L’homme a reçu de Dieu une destinée au-dessus de ses moyens (Pascal).

 

950 – L’horizon – La condition du chrétien est, par la foi et le baptême, celle d’une existence illuminée par Dieu. La vision de Dieu est à l’horizon de toute théologie digne de ce nom (F. Guimet).

 

951 – Le tohu-bohu – C’était quand même un drôle de spectacle que tous ces évêques du Concile, flanqués chacun d’experts, professeurs, érudits et pédants, dont un bon nombre déraillent intellectuellement et dont presque aucun n’a de sagesse. Eh bien, c’est au milieu de ce tohu-bohu que se fait l’œuvre du Saint-Esprit (Jacques Maritain à Julien Green).

 

952 – L’évidence – Dieu ne se manifeste pas aux hommes avec toute l’évidence qu’il pourrait (Pascal).

 

953 – L’interprétation – Les saints sont une interprétation particulièrement autorisée de l’Écriture, étant animés par le même Esprit qui l’a inspirée (Saint Thomas).

 

954 – La marche – J’aimais parler, et Dieu m’a pris ma langue. J’aimais marcher, et Dieu m’a pris mes jambes. Il peut tout prendre, car je lui ai tout donné (Cardinal Saliège à la Prieure du carmel de Toulouse).

 

955 – Les volets – Dieu lui-même ne peut rien devant une liberté qui se ferme à l’amour. Le châtiment ne vient pas de Dieu, il vient du dedans, comme celui qui ferme ses volets et qui, du même coup, est privé de la lumière du soleil (François Varillon).

 

956 – Les pompiers – Les prêtres, c’est comme les pompiers ou la police : il faut qu’ils soient là, même si on espère n’avoir jamais à faire appel à eux ; on doit pouvoir compter sur eux, même si on les critique ou les combat (Cardinal Lustiger).

 

957 – La visite – Pour que Dieu puisse nous rendre visite, il fallait que l’humanité soit prête à le recevoir. L’Incarnation n’aurait pas été possible à n’importe quel moment du temps. Pour que l’Incarnation fût possible, il fallait que Dieu se préparât un peuple capable de le recevoir. Israël a été le peuple préparé pour recevoir cette visite du Seigneur. Il fallait qu’Israël fût mûr spirituellement pour accueillir son Seigneur (Claude Tresmontant).

 

958 – Le centre – Les pauvres en esprit, ce sont ceux qui ont cessé de voir dans leur "moi" le centre du monde pour le voir en Dieu et dans le prochain. Ils se dépossèdent de tout, d’eux-mêmes à la limite. Et ils reçoivent à chaque instant leur existence de Dieu (Patriarche Athénagoras).

 

959 – Le chemin – La foi des chrétiens, comme celle d’Israël, est fondée sur la conviction que Dieu s’est manifesté dans l’histoire des hommes, et que le salut s’inscrit dans une trame historique. Mais pour parvenir au cœur de l’homme, la parole de Dieu doit se frayer un difficile chemin au sein d’une culture encombrée de contresens et d’idoles (Marcel Neusch).

 

960 – L’inattendu – Je ne sais pas où je vais. La Bible m’avertit même que je serai mené là où je ne veux pas aller. Je sais seulement par qui, avec qui, vers qui. Le Christ est là. Il nous a délivrés de la fatalité. Il nous révèle le sens inattendu de notre existence. A son rythme. Je sais aussi qu’aucun texte théorique sur le Christ ne vaudra le plus petit acte de charité. Car l’action est d’un autre ordre. Alors… au boulot (Alain de Penanster, journaliste).

 

961 – La meurtrière – Il importe beaucoup moins de prouver Dieu à l’incrédule que de le lui faire entrevoir. A travers la plus épaisse muraille du plus sombre cachot, l’étroite fente d’une meurtrière suffit pour attester le soleil. Ainsi de ce monde maintenant opaque et lourd : la rencontre furtive d’un saint y suffit pour attester Dieu (Henri de Lubac).

 

962 – Le savant – Un jour, les disciples ont demandé à Jésus : Maître, dis-nous comment prier. – Lorsque vous prierez, vous direz simplement : Notre Père qui es aux cieux. Depuis ce temps-là, il n’est pas nécessaire d’être savant pour être capable de prier (Abbé Pierre).

 

963 – Le brasier – Qu’est-ce ce que c’est l’Église ? L’Église, ce sont des témoins qui vont offrir à tous les frigorifiés du monde une communauté (l’Église) centrée sur un brasier (André Manaranche).

 

964 – Le nécessaire – Croire, c'est savoir que Dieu a révélé à l’humanité ce qui lui est nécessaire pour accomplir son destin (Madeleine Delbrel).

 

965 – La pensée – Chacune des paroles de Jésus est comme un grain tombé dans l’humus : au moment voulu il germera. L’enfant prodigue a enfin senti le souffle de l’Esprit : il se lève et va vers son père. Et ce mouvement marque un temps nouveau dans le destin du monde : ravi, l’homme contemple l’immensité de la pensée de Dieu sur lui (Paul Evdokimov).

 

966 – Le terrain – Vous pouvez prier pour que la volonté de Dieu s’installe correctement dans son bout de terrain qu’est ma vie (Madeleine Delbrel).

 

967 – L’organisation – L’Esprit Saint : sans lui Dieu est loin, le Christ est dans le passé, l’Évangile une lettre morte, l’Église une simple organisation, la mission une propagande, l’agir chrétien une morale d’esclave (Métropolite Ignace).

 

968 – L’attention – Isaac le syrien pensait que le seul péché, en définitive, c’est de ne pas faire assez attention à la résurrection. Se rappeler que le Christ est ressuscité et nous ressuscite : voilà en effet la liberté et la joie (Olivier Clément).

 

969 – La lumière – Nous devons d’abord scruter les ténèbres, nous sentir étranglés et ensevelis dans le désespoir de vivre sans Dieu, avant d’être prêts à ressentir la présence de sa lumière vivante (Abraham Heschel).

 

970 – Le monde – Un Christ vivant est la condition d’intelligibilité d’un monde qui se sait grand et périssable (Maurice Schuman).

 

971 – Le connaître – On connaît Dieu par Dieu et seulement par Dieu. Si Dieu est connaissable, c’est uniquement par le fait qu’il se révèle. Et puisque c’est en Jésus-Christ que s’accomplit la plénitude de la révélation, c’est uniquement en lui que Dieu devient connaissable (Karl Barth).

 

972 – Le noyau – Cet "infracassable noyau de nuit" qui se trouve au cœur de tout homme (Simone de Beauvoir).

 

973 – L’initiation – Celui qui se trouve initié au mystère de la résurrection apprend la fin pour laquelle Dieu a créé toutes choses au commencement (Maxime le confesseur).

 

974 – Le droit – Le prêtre est un homme livré aux autres qui ont le droit d’exiger qu’il leur donne Dieu (Maurice Zundel).

 

975 – Le paysan – Nos braves paysans redoutent le paradis présenté comme la même contemplation idiote. Saint Augustin propose mieux : "Ils désireront éternellement ce qu’ils possèdent" (Gustave Thibon).

 

976 – Le temps – La foi qui n’engage pas à donner du temps à Dieu n’est pas sincère (Philippe Ferlay).

 

977 – Le difficile – Gide aimait répéter qu’il était extrêmement difficile de prouver que Dieu existe, et plus difficile encore de prouver qu’il n’existe pas (Jean-François Six).

 

978 – Les ministres – Dans l’Église, les plus grands ne sont pas les ministres, mais les saints (Gustave Martelet).

 

979 – Le passé – Certes nous ressusciterons, nous nous reverrons tous et nous raconterons joyeusement tout ce qui s’est passé Paul Evdokimov).

 

980 – Le fonctionnement – La rédemption, c'est Dieu qui vient nous apprendre le fonctionnement de la liberté qu’il nous a donnée (Pierre Chaunu).

 

981 – L’illusion – L’œuvre du diable, c’est de donner à l’homme la terrible illusion qu’il peut se passer de Dieu (Anne Bernet).

 

982 – L’amitié – Ne crains pas la venue de ton Dieu, ne crains pas son amitié. Il ne te mettra pas à l’étroit, il t’agrandira plutôt (Saint Augustin).

 

983 – Les échafaudages – L’Église est le canal qui permet de transmettre à tout homme la grâce de Dieu. Ses structures, son ministère hiérarchique, sont des échafaudages appelés à disparaître quand sera achevée la construction de la Jérusalem céleste (Elie Guerriero).

 

984 – La puissance – Le mal a une puissance étonnante, il fait sortir Dieu de son silence et le fait passer par la mort et la résurrection (Paul Evdokimov).

 

985 – Les candidats – La mort est une formalité désagréable, mais tous les candidats sont reçus (Claudel).

 

986 – La modestie – Je ne puis proposer de croire que sur un fond de modestie humaine (A. Dumas).

 

987 – La lenteur – La précipitation vient du diable ; Dieu travaille lentement (Proverbe persan).

 

988 – La muraille – Si Dieu n’existe pas, l’homme est un fragment dérisoire de la société et de l’univers, sa soif de liberté est une passion sans objet qui s’écrase sur la muraille de la mort (Olivier Clément).

 

989 – Le bavard – Dieu ne nous dit sur lui et sur son œuvre que ce dont nous avons strictement besoin. Il ne nous offre pas d’éléments pour la spéculation. Ce qu’il dit est pour notre salut. A la différence des théologiens, Dieu n’est pas bavard. Tout est absolument nécessaire (Pierre Chaunu).

 

990 – La faim – Notre corps a une faim et notre âme a une faim. Notre corps doit vivre de pain, et notre âme de Dieu (Christian Chabanis).

 

991 – La conviction – La prière pour les défunts est fondée sur l’une des plus belles convictions chrétiennes, à savoir que les vivants et les morts restent unis entre eux et peuvent continuer à s’aider par le lien de la prière (Jean Delumeau).

 

992 – L’homme – La pensée maîtresse de Dostoïevski est qu’en tuant Dieu dans l’homme, c’est l’homme que par là on tue (Henri de Lubac).

 

993 – La vérité – La Bible ne cache jamais la vérité, même lorsqu’elle est totalement défavorable. Si nous lisons la Bible, nous voyons toutes les défaites d’Israël, nous voyons tous les péchés d’Israël, nous voyons les péchés du peuple, nous voyons les péchés du roi. L’adultère de David est dit (X).

 

994 – Le Bon Dieu – Le Bon Dieu d’un certain christianisme a provoqué la mort de Dieu (si l’on peut dire), la perte du sens du mystère de Dieu (Olivier Clément).

 

995 – L’incertain – Je sais où Dieu me mène, incertain de moi mais sûr de lui (Lacordaire).

 

996 – La peur – Dieu est amour. Il ne s’impose pas par la peur. Même quand le Christ était malmené, il ne menaçait personne (Roger Schütz).

 

997 – Les vivants – Bien sûr nos morts pensent à nous, et nous devons les chercher parmi les vivants (Marthe Robin).

 

998 – L’appel – Je demande à Jésus-Christ la grâce de n’être pas sourd à son appel. Tout homme entend la voix de sa conscience, et la voix de la conscience est un appel. Un appel à obéir à ce que nous dit la conscience. Cela est vrai pour tous les hommes ; pour tous : les païens, les incroyants aussi. A des incroyants, je dirais : ne soyez pas sourds à l’appel de votre conscience. Ce faisant, nous demandons la grâce de la loyauté (François Varillon).

 

999 – Les phares – Les saints sont les phares, les guides de l’humanité. Ils illuminent le monde. Ce qui scandalise sûrement les incroyants, ce ne sont pas les saints, mais le fait redoutable que tous les chrétiens ne soient pas des saints (Paul Evdokimov).

 

1000 – Dieu – Si vraiment Dieu destine l’homme à le voir, on conçoit bien qu’il ne l’y admette pas d’emblée (Henri de Lubac).

 

1001 – Le fou – Dieu aime tous les hommes d’un amour égal : le juste qui lui est uni, et le pécheur qu’il cherche à convertir par ses leçons. Ainsi l’homme qui est devenu totalement bon aime comme Dieu tous les hommes d’un amour égal : les justes parce qu’ils sont bons, les pécheurs parce qu’ils sont hommes et qu’il en a pitié comme on a pitié d’un fou qui s’en va dans la nuit (Saint Maxime le confesseur).

 

1002 – Le Saint-Esprit - Le royaume des cieux est au-dedans de vous, dit le Seigneur. Par royaume des cieux, il entend la grâce du Saint-Esprit (Saint Séraphim de Sarov).

 

1003 – Le disciple - Le chrétien est un disciple de Celui qui est venu révéler Dieu (André Sève).

 

1004 – La recherche - Voici qui serait digne d’une longue recherche : comprendre comment vient Celui qui est toujours présent (Saint Grégoire de Nysse).

 

1005 – Les pauvres – Les pauvres ne sont pas ceux qui sont privés de pain, mais ceux qui ne connaissent pas Dieu (Carlo Caretto).

 

1006 – Liberté – Le Seigneur Jésus respecte notre liberté. Il a refusé au désert les tentations de la richesse, de la magie et de la puissance qui auraient pu attirer à lui les hommes comme des animaux subjugués. Il n’est pas descendu de sa croix. Il est ressuscité dans le secret, reconnu seulement par ceux qui l’aiment. Dans l’Esprit Saint, il chemine à côté de chaque homme, mais attend sa foi aimante (Olivier Clément).

 

1007 – Liberté – Certains disent : J’ai perdu la foi. Ce peut être une solution de facilité. C’est une façon de dire : je ne veux plus me soumettre aux exigences chrétiennes, je veux vivre ma vie selon ma volonté (Christian Chabanis).

 

1008 – Liberté – La plus grande preuve d’amour de Dieu, c’est d’avoir donné à l’univers entier la liberté (Gilbert Cesbron).

 

1009 – Pauvreté – L’Esprit ne viendra à nous que si nous sommes pauvres et faibles (X).

 

1010 – Le salut - Le salut, c’est l’entrée dans la vie de Dieu qui vient de Dieu. Sauver le monde, c’est donner le sens de sa peine et une joie que nul ne peut lui ravir (Madeleine Delbrel).

 

1011 – L’air du temps - De la même façon qu’un enfant embrasse souvent la religion de ses parents, il hérite aussi souvent de leur athéisme ou de leur agnosticisme (ou de leur indifférence). Il y a un athéisme faible qui est surtout sociologique et qui se nourrit de l’air du temps, de valeurs de non-dépendance à un Dieu ou à une Eglise supposée oppressante. Certains jeunes croyants – quelle que soit leur religion – n’osent pas dire leur foi, même sur un mode mineur, dans la crainte de la dérision, voire du mépris du groupe (Jacques Arènes).

 

1012 – Le pouvoir – Il est aussi impossible de se ressusciter que de se faire naître : il y va dans les deux cas d’un pouvoir qui me transcende (Fabrice Hadjadj).

 

1013 – La responsabilité – Mystère de l’élection : le peuple juif, un peuple particulier, choisi par Dieu, reçoit une mission qui concerne toute l’humanité. Ce n’est pas un privilège, c’est une responsabilité (Geneviève Comeau).

 

1014 – Le meilleur – Ce qu’il y a de meilleur en toi, tu ne le sais pas, et il est meilleur parce que tu ne le sais pas (Maurice Blondel).

 

1015 – La différence – La différence entre le christianisme et les autres religions n’est pas que les chrétiens aient par le passé conduit des guerres terribles au nom de la foi – ils n’ont pas ce triste monopole -, mais qu’ils s’en repentent (Chantal Delsol).

 

1016 – La dimension - Tout être humain a une dimension spirituelle (Lytta Basset).

 

1017 – Le club – L’Église n’est pas un club qui organise des voyages post mortem en première classe. L’Église existe en tant que force de vie pour que le monde vive (Olivier Clément).

 

1018 – Le combat – L’Ancien Testament nous révèle sans cesse ce combat incessant entre notre Dieu qui appelle et l’homme qui résiste, ce qui est l’actualité la plus immédiate (Jacques Loew).

 

1019 – Le drame - Nul n’est en un lieu neutre par rapport au Christ, lui qui connaît les cœurs et les raisonnements des hommes. Que nous, nous l’ignorions ne change rien à l’affaire ; car il n’existe pas de "non-lieu" où l’on puisse se dérober au créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible. La vie est un drame qui se joue sous le regard de Dieu et qui a pour objet l’élucidation de ce grand problème qu’est l’existence (Corinne Marion).

 

1020 – Le dernier soupir – On n’en sait jamais assez en matière de religion. Jusqu’au dernier soupir, il faut chercher à en savoir plus (Michel Viot, pasteur luthérien et franc-maçon, devenu catholique puis prêtre catholique).

 

1021 – La rencontre – Chercher dans la Bible une rencontre avec Dieu qui s’y cache et s’y révèle (Catherine Chalier).

 

1022 – L’effacement – Pour que Dieu puisse venir chez nous, pour que nous puissions croire en lui, un indispensable effacement du moi est requis pour faire place à autrui et pourvoir s’attacher à Dieu (Colette Kessler).

 

1023 – Les lourdauds – La première à savoir que Jésus est ressuscité, c’est la pécheresse, pas une petite pécheresse, une grande : le Seigneur Jésus avait dû chasser d’elle sept démons, autrement dit elle était bien chargée. Est-ce bien raisonnable de charger cette femme de raconter à une troupe de lourdauds que Jésus est ressuscité? La pervertie doit se changer en apôtre : "Va dire à mes frères" (Fabrice Hadjadj).

 

1024 – La barque – Que le Saint-Esprit dirige la barque de ton âme (Starets Silouane).

 

1025 – Dire Dieu – Si parler de Dieu est dangereux, le taire serait grave. Il faut dire Dieu, quitte à le dire mal, de façon approximative et inadéquate. C’est la tâche de chaque génération de renouveler le discours sur Dieu. Il vaut mille fois mieux en parler mal que de n’en pas parler (Pierre Chaunu).

 

1026 – La connaissance – Dieu peut toucher l’esprit de l’homme et lui donner, d’une manière immédiate, la connaissance de lui-même (P. Sophrony).

 

1027 – Le désir – La connaissance que procure la foi n’apaise pas le désir de savoir, elle l’attise (Saint Thomas).

 

1028 – L’animal – L’homme, c’est l’animal qui s’étonne d’exister (Fabrice Hadjadj).

 

1029 – L’abruti – Que Dieu existe, la belle affaire, n’importe quel abruti est capable de s’en rendre compte, ça ruisselle d’intelligence ; mais ce que je n’arrive pas à croire, c’est qu’il s’intéresse à moi (Voltaire).

 

1030 – Le sommeil – Saint Augustin, dans ses "Confessions", fait bien sentir que, s’il a découvert Dieu un jour datable, plus profondément, Dieu était déjà en lui, c’était lui seulement qui sommeillait (Jean Guitton).

 

1031 – L’écoute – Tout homme peut être à l’écoute de l’Esprit (même s’il ne sait pas encore lui donner un nom). Tout homme peut comprendre qu’il y a du sacré dans notre monde (Jean-François Bensahel).

 

1032 – L’essentiel – L’essentiel de notre position, c’est la Révélation, l’homme n’est pas seul, Dieu est venu vers lui. C’est révélé, ça ne vient pas de nous (Henri-Irénée Marrou).

 

1033 – Le problème – Il est oiseux de discuter sur le problème de l’existence de Dieu. Si tu as vu flamboyer le Buisson ardent, tu te déchausses, bouleversé (Henri-Irénée Marrou).

 

1034 – L’accueil – L’Esprit souffle où il veut. C’est-à-dire où il peut, c’est-à-dire là où on l’accueille (Lytta Basset).

 

1035 – Le respect – Dieu respecte la volonté de l’homme dans ce qu’elle a de plus intime. Dieu ne révèle pas son nom de lui-même en quelque sorte : il attend qu’on désire le connaître, qu’on le cherche (Jacques Loew).

 

1036 – Le coton – Pour entendre ce que Dieu veut nous dire, ne pas se mettre de coton dans les oreilles (Henri-Irénée Marrou).

 

1037 – Les indications – Il est très important que nous restions constamment attentifs aux indications que Dieu nous donne sur ce que nous devons faire et la manière de le faire (P. Sophrony).

 

1038 – Les péchés – Malgré les péchés de ses membres, l’Église dévoile et donne le Christ. L’essentiel est de se mettre à l’écoute de l’Esprit (Cardinal Decourtray).

 

1039 – Les petites filles – L’incroyance est le plus souvent le refus d’un Dieu noirci qui passerait son temps, le dimanche après-midi, à noyer les petites filles dans des étangs (Cardinal Journet).

 

1040 – L’impossible – Il faut dire, à la louange du diable, qu’il ne demande jamais rien d’impossible (Valéry).

 

1041 – Les excuses – On n’a que deux excuses à parler de Dieu : le plaisir et la nécessité (Maurice Bellet).

 

1042 – Les préoccupations – Parfois nous nous préoccupons que les gens accomplissent les commandements de Dieu avant même qu’ils connaissent le Dieu des commandements (Émilien Tardif).

 

1043 – Le secret – La grâce touche l’âme en secret sans jamais la contraindre (Paul Evdokimov).

 

1044 – Les goujats – Les goujats se sont moqués du caractère rétrograde de ma foi. Ces imbéciles ne concevaient même pas une négation de Dieu aussi forte que celle que j’ai exprimée. Dans toute l’Europe, on ne trouve pas d’expression aussi puissante de l’athéisme. Ce n’est donc pas comme un enfant que je crois au Christ et le confesse. C’est à travers le creuset du doute que mon hosanna a passé (Dostoïevski, peu avant sa mort, à propos de son dernier roman : "Les frères Karamazov").

 

1045 – La perfection – Ce n’est pas parce que nous avons fait moins de mal que les autres que tout est parfait (Le curé d’Ars).

 

1046 – Les chemins – Combien y a-t-il de chemins qui mènent à Dieu ? Réponse du Cardinal Ratzinger : "Autant qu’il y a d’êtres humains" (Cardinal Ratzinger).

 

1047 – Les traces – On n’accède pas à Dieu uniquement par l’échelle du raisonnement. Et cependant il reste qu’il y a dans notre monde des lieux où sont repérables les traces de son passage (Marcel Neusch).

 

1048 – La culture – A travers tous les bouleversements de la culture, la condition humaine demeure fondamentalement la même. Le rapport de l’homme au Dieu qui l’a fait pour Lui et qui ne cesse de l’attirer à Lui demeure essentiellement le même (Henri de Lubac).

 

1049 – Le sous-produit – Nous brûlons que l’humanité entière nous rejoigne dans le christianisme. Lorsque, dans le désert, on a trouvé une source inépuisable, on appelle les autres à grands cris : l’apostolat n’est qu’un sous-produit de la joie (Gilbert Cesbron).

 

1050 – La raison – Si Dieu a fait de nous des êtres de raison, au nom de quoi devrions-nous renoncer à la raison au service de ce qui donne son sens à la vie (Pierre Chaunu).

 

1051 – La question – La résurrection des morts est la vérité chrétienne essentielle. La mort, c’est la vérification de toutes nos valeurs. La résurrection des morts, c’est la question fondamentale de notre vie. Je pense qu’il n’y a pas de sujet plus actuel que celui de la résurrection des morts. La résurrection des morts est ce qu’il y a de plus normal ; tout le reste est déraison et folie (Dimitri Doudko).

 

1052 – La greffe – La foi, c’est comme une greffe dans notre intelligence. Non pas une greffe pour remplacer un organe déficient. Mais c’est comme une greffe d’arbre, ça apporte un plus à l’arbre : des fruits que naturellement l’arbre ne peut pas porter lui-même (X).

 

1053 – Le visage – L’homme a été fait à l’image de Dieu, et la prière est l’effort de l’être spirituel pour se tourner vers sa source. Prions au moins pour qu’un jour tous les visages humains s’illuminent dans la contemplation du Visage de Dieu (Philippe Ferlay).

 

1054 – Le pain – Jésus avait fait comprendre à saint Dominique qu’il y a infiniment plus de pauvres qui ont besoin de vérité que de pauvres qui ont besoin de pain (P. Ambroise-Marie Carré).

 

1055 – L’éphémère – Délivrer les gens de la fascination de l’éphémère (Cardinal Lustiger).

 

1056 – Le premier amour – Le Dieu fidèle cherche l’humanité qui s’est détournée de lui, le Dieu fidèle cherche son peuple adultère pour lui parler au cœur et lui rendre son premier amour. Cf. Osée 2,16-17 (Olivier Clément).

 

1057 – La sottise – Il fallait toute la sottise des cosmonautes marxistes pour chercher Dieu et les anges parmi les galaxies (Paul Evdokimov).

 

1058 – La méfiance – Paul sur le chemin de Damas. On ne se méfie pas assez du surnaturel qui nous enveloppe, nous traverse et nous attend. Tombé juif, Paul va se relever chrétien ; persécuteur désarçonné, il va quitter le terrain avec la vocation du martyre (André Frossard).

 

1059 – Le mensonge – Dieu a horreur du mensonge et de la dissimulation, surtout quand il est question de Lui (Abraham Heschel).

 

1060 – Le marché – Aller à la prière chaque jour comme on va au marché quand on a faim, et même si on n’a pas encore faim (Madeleine Delbrel).

 

1061 – L’élégance – Même quand il s’agit de Dieu, nous devons garder "l’élégance du peu". "Le nombre de notes nécessaires, pas une de plus", disait Mozart (Adolphe Gesché).

 

1062 – La bombe – Cette bombe à retardement qu’est la mort, et que chacun de nous porte en lui-même sans savoir l’heure de l’explosion, devrait être le rappel des fins dernières, l’irruption de l’éternité dans le temps (Gustave Thibon).

 

1063 – L’avare – Dieu peut devenir (doit devenir) pour chaque chrétien aussi plein de signification que son trésor pour l’avare (Simone Weil).

 

1064 – Le nombre – La vérité n’a rien à voir avec le nombre de gens qu’elle persuade (Claudel).

 

1065 – Les pensées – Dieu est capable de semer en nous des pensées (Saint Bernard).

 

1066 – L’asphyxie – Nos civilisations sont asphyxiées par le manque de Dieu, elles étouffent de matérialisme (Xavier Tilliette).

 

1067 – Le refoulement – Celui qui prétend être indifférent à Dieu refoule un désir qui l’habite à l’égal de tous les autres (Jean-Marie Domenach).

 

1068 – La preuve – A ceux qui demandent des preuves (de l’existence de Dieu), je ne vois d’autre réponse à faire que celle de Claudel : "La preuve du pain, c’est qu’il nourrit. Ceux qui n’y goûtent pas ne le sauront jamais" (Gilbert Cesbron).

 

1069 – Le rêve – Le mystère de Dieu est la Patrie intime où tout homme rêve d’être introduit, qu’il le sache ou non (Henri de Lubac).

 

1070 – L’intime – Dieu parle aussi aux hommes par l’Esprit Saint, à l’intime de leur cœur (Saint Bonaventure).

 

1071 – La paresse – Il faut que la foi s’avance, non pas paresseuse, mais s’accompagnant d’un effort de recherche (Clément d’Alexandrie).

 

1072 – La curiosité – Dieu nous attire à lui en proportion de l’intelligence que nous avons de lui ; et, dans la mesure où nous ne le comprenons pas, il excite en nous la curiosité et le désir de le connaître plus avant (Grégoire de Nazianze).

 

1073 – Le vide – La grâce ne peut entrer que là où il y a un vide pour la recevoir, et c’est elle qui fait ce vide (Simone Weil).

 

1074 – L’origine – Personne ne cherche Dieu, Dieu nous cherche, tous. Et celui qui croit le chercher lui doit en secret l’origine de sa recherche. Et donc celui qui ne croit pas refuse de croire, qu’il en ait conscience ou non. Nous ne pouvons connaître Dieu que par Dieu. En effet si Dieu s’est personnellement dérangé pour se révéler aux hommes, s’il s’est donné ce mal, ces émotions, ces tracas, qu’on peut lire dans la Bible, c’est que l’homme ne pouvait pas arriver autrement à le connaître. Personne n’a jamais convertit personne. Dieu seul convertit à Dieu (Maurice Clavel).

 

1075 – Le prophétisme – Si la Révélation est close avec la manifestation de Dieu lui-même dans l’histoire humaine, le prophétisme, lui, n’est pas clos avec les livres de la nouvelle Alliance. Dieu le Créateur continue d’instruire son peuple, de l’enseigner, par l’intermédiaire d’hommes et de femmes qui se sont mis à son service (Claude Tresmontant).

 

1076 – L’actualité – Le temps présent est le lieu sacré où l’éternité de Dieu rejoint l’actualité (Robert Aron).

 

1077 – Dieu – Je crains Dieu qui passe et ne revient pas (Saint Augustin).

 

1078 – Le climat – Dieu n’est pas seulement pour l’homme une norme qui s’impose à lui et qui, en le dirigeant, le redresse ; il est l’Absolu qui le fonde, il est l’Aimant qui l’attire, il est l’Au-delà qui le suscite, il est l’Éternel qui lui fournit le seul climat où il respire, il est en quelque sorte cette troisième dimension où l’homme trouve sa profondeur. Si l’homme se fait son propre dieu, il peut nourrir quelque temps l’illusion qu’il s’élève et qu’il s’affranchit : exaltation passagère ! En réalité, c’est Dieu qu’il abaisse, et lui-même ne tarde pas à s’en trouver abaissé (Henri de Lubac).

 

1079 – La dette – Les chrétiens ont une dette envers l’humanité : propager le seul bonheur absolu des hommes, celui qui grandit tous les autres bonheurs en les faisant relatifs : Dieu (Madeleine Delbrel).

 

1080 – Le temps – Le Dieu vrai et vivant, celui qui est, est celui qui se montre dans la Révélation. L’homme a affaire à lui, qu’il le veuille ou non, pour le temps et pour l’éternité (Romano Guardini).

 

1081 – Parler – Dire sa foi. Nous ne savons pas si nous avons le droit de parler. Nous sommes sûrs que nous n’avons pas le droit de nous taire (Jean-Luc Marion).

 

1082 – La richesse – Dieu : Il ne faut pas que quiconque soit privé de la richesse de sa découverte (Jacques Maury).

 

1083 – L’athéisme – Le parfait athéisme est plus estimable que l’indifférence mondaine. Le parfait athéisme se tient au sommet de l’échelle, sur l’avant-dernier degré qui mène à la foi parfaite (toute la question est de savoir s’il le franchira ou non), tandis que l’indifférent n’a de foi aucune (L’évêque Tykhone, dans Dostoïevski).

 

1084 – Le musée – Nous sommes les chercheurs d’un Vivant, non les gardiens d’un musée de choses mortes (Philippe Ferlay).

 

1085 – Les rides – L’Église n’est pus toute jeune. Je voudrais bien qu’elle n’ait pas de rides. Tout n’est pas parfait en elle. Les saints rachètent l’Église : les saints qu’on voit et ceux qu’on ne voit pas, ceux qui sont sur les autels et les autres, ceux dont on parle et ceux dont on ne parle pas (Jean-Paul II).

 

1086 – La misère – La mission confiée par le Christ à son Église, c’est-à-dire à nous tous : éveiller l’homme, tout homme, notre frère, à la fin bienheureuse que Dieu, dans son amour, lui destine et dans laquelle son œuvre doit être transfigurée, le tirer de la nouvelle misère où il se laisse enfermer par ses progrès eux-mêmes. Prendre conscience qu’un brillant vernis d’intellectualité peut cacher une misère spirituelle (Henri de Lubac).

 

1087 – Le téléphone – Le plus sûr moyen de ne rien comprendre à la Révélation est de la prendre à la lettre, et d’imaginer que Dieu parle au prophète avec une espèce de téléphone (Abraham Heschel).

 

1088 – L’absurde – L’homme est un être incompréhensible, absurde à certains égards, ridiculement limité, et paradoxalement habité de désirs infinis (Rey-Mermet).

 

1089 – Les fenêtres – Le message évangélique est fait pour un peuple qui pleure et qui souffre, pour des gens fatigués et opprimés, des hommes et des femmes pour qui l’horizon est bouché et qui ont besoin d’ouvrir toutes grandes les fenêtres du coeur (Cardinal Martini).

 

1090 – L’embryon – Le Dieu vivant, le Dieu incarné du christianisme : on n’échappe pas à ce Dieu. L’homme qui n’entre pas en lui comme en un refuge se brise sur lui comme sur un mur. L’homme qui n’appartient pas pleinement à Dieu reste quelque chose de trouble et d’inachevé : un embryon dans le temps, un avorton à l’heure dernière (Gustave Thibon).

 

1091 – L’activité – Paradoxe de toute la vie mystique (de toute la vie chrétienne) : son activité essentielle consiste à s’abandonner à Dieu (X).

 

1092 – La soif – Une immense soif de comprendre traverse l’humanité tout entière. Excepté le bêta plein de suffisance parce que plein d’ignorance, l’homme désormais n’attend plus de la science qu’elle lui dise tout (Abbé Pierre).

 

1093 – Le sourire – Dostoïevski a dessiné le sourire du Père. Tout le mystère du Dieu chrétien se tient dans ce sourire. Dostoïevski nous fait comprendre que nous aurons toute notre éternité pour contempler ce sourire, toujours nouveau comme le matin du premier jour de la création (Paul Evdokimov).

 

1094 – L’illusion – La parabole de l’homme se figurant que ses biens faisaient son bonheur. Sa vie est engourdie par cette illusion. Même si l’homme possède des richesses, il ne possède pas sa vie. Et ses richesses lui échappent (Cardinal Lustiger).

 

1095 – Les caricatures – Les caricatures de Dieu jonchent l’histoire, celle aussi du christianisme, comme autant d’idoles mentales qui ont conduit les hommes soit à la cruauté, soit à l’athéisme (Olivier Clément).

 

1096 – Les vertus – Dieu entre peut-être plus facilement dans une âme ravagée par les sens que dans une âme barricadée derrière ses vertus (Julien Green).

 

1097 – La présence – On ne possède pas Dieu, c’est lui qui nous saisit et nous remplit de sa présence à la mesure de notre humilité et de notre amour (Patriarche Athénagoras).

 

1098 – L’ouverture – Le bonheur auquel invite Jésus, c’est l’entrée dans la communion avec Dieu, c’est une vie transfigurée par l’ouverture de notre liberté à notre Créateur, c’est une vie habitée par la Parole éternelle du Père et purifiée par la puissance de l’Esprit Saint (Cardinal Lustiger).

 

1099 – L’imposture – Ce n’est pas parce que l’Église a eu autrefois la lamentable prétention d’avoir toujours raison qu’elle doit aujourd’hui garder le silence face à de nombreux courants d’imposture (Mgr Elchinger).

 

1100 – Le cœur – Dieu a déposé dans le cœur humain le désir de Dieu (Maxime le Confesseur).

 

1101 – Le doute – Un croyant qui est très croyant et qui passe par des moments de doute, je comprends. Un incroyant qui passe par des moments de foi, je comprends aussi (Elie Wiesel).

 

1102 – Le trésor – Le Juif se sait responsable envers toute l’humanité du trésor de la Révélation dont il est personnellement dépositaire. Dans sa prière du matin, il y a : "Béni sois-tu, Seigneur notre Dieu, roi de l’univers, qui ne m’a pas fait païen" (Robert Aron).

 

1103 – La béance – L’homme est une béance qui veut se remplir de Dieu (Olivier Clément).

 

1104 – L’abus – De Salomon et de Judas, je ne dirai rien de ce que j’ai fait, pour qu’on n’abuse pas de ma miséricorde (Du Christ à sainte Gertrude).

 

1105 – L’amoureux – Bienheureux celui dont le désir de Dieu est devenu semblable à la passion de l’amoureux pour sa bien-aimée (Jean Climaque).

 

1106 – La religion – Tout est religion, même le refus de la religion (Olivier Clément).

 

1107 – L’ambition – Pour dire vraiment quelque chose, il vaut mieux n’avoir pas l’ambition de tout dire (Henri de Lubac).

 

1108 – Les cerveaux – Dieu ne veut pas pour ses enfants des cerveaux vides (Marcel Neusch).

 

1109 – La voie – L’une des voies d’accès à Dieu est celle-ci : tant que l’homme ne comprend pas que sa propre existence est finie, absurde, vouée à la mort, il restera fermé à l’interpellation de la Parole de Dieu (Bultmann).

 

1110 – La hantise – Dans le monde nouveau, ressuscité, au-delà de la mort, "Il essuiera toute larme de leurs yeux " (Ap 21,4). Dieu essuiera toute larme : cela nous montre que les larmes auront été jusqu’au bout la hantise de l’humanité (Yves-Marie Congar).

 

1111 – Les pauvres – Le Christ est venu annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres avec des moyens pauvres, seuls dignes de Dieu (René Laurentin).

 

1112 – Les saints – C’est l’avantage des saints sur nous autres hommes qu’ils ont des paroles qui les dépassent infiniment, qui viennent d’ailleurs, qui ne viennent point d’eux (Péguy).

 

1113 – Le regard – Il y a en l’homme une propension incoercible à l’incroyance. Les pires obstacles de la foi sont les "possesseurs de Dieu", ceux qui confisquent Dieu, les pharisiens de tout poil. Si les pharisiens sont si furieux contre Jésus, c’est qu’il a dévoilé à leurs propres yeux leur propre tromperie, leur auto-mystification. Ils pensaient adorer Dieu et le servir en vérité, et voilà que Jésus leur montre qu’ils ne cherchent qu’eux-mêmes. Comment pourraient-ils supporter cette lucidité qui les brûle ? Jésus agit comme un "révélateur" de ce péché profond. Devant ce regard, certains fuient, même parmi les croyants, d’autres acquiescent, même parmi les incroyants (Jean-François Six).

 

1114 – L’instinct – Parmi les mobiles de la foi, saint Thomas d’Aquin inscrit "l’instinct intérieur de l’invitation de Dieu" (Ambroise-Marie Carré).

 

1115 – Les caricatures – Le Christ dort au secret des humanismes et des athéismes providentiellement révoltés par tant de caricatures de Dieu (Olivier Clément).

 

1116 – Le trésor – Le vrai croyant, c’est celui qui, sous la conduite de l’Esprit, a découvert que la foi est un trésor. Plein de joie, il va vendre tout le reste de ses biens, parce que le trésor de la vie avec Dieu est au-delà de tous les biens (Philippe Ferlay).

 

1117 – L’ignorant – Il se peut qu’une femme illettrée, un homme absolument ignorant, pénètre beaucoup plus profondément le dogme que le pape ou les évêques s’ils sont unis à Dieu de manière plus profonde et plus intense (Maurice Zundel).

 

1118 – Les cœurs – Seul l’Esprit Saint peut convertir les cœurs (X).

 

1119 – Les chemins – Si l’homme veut trouver Dieu, il faut qu’il renonce à ses propres chemins et qu’il se laisse emmener par Dieu sur ses propres chemins à lui (Eberhard Jüngel).

 

1120 – L’angoisse – On peut bénir l’angoisse qui nous avertit de Dieu, le désespoir qui nous y prépare, demander à Dieu de nous les rendre plutôt que de nous laisser l’oublier (Maurice Clavel).

 

1121 – La maladresse – Chaque fois que le christianisme se manifeste, il le fait avec une certaine maladresse. Il ne s’incarne pas comme le Christ ; ses procédés sont humains, trop humains, même si l’intention vise au-delà (François Perroux).

 

1122 – Les soucis – Le Christ nous libère de l’angoisse fondamentale que nous monnayons en soucis, fuites et passions idolâtriques. Au fond de nous, il transforme l’angoisse en confiance, la mémoire de la mort en mémoire de résurrection. La liturgie orientale dit ceci : "Que nul ne craigne la mort, car la mort du Seigneur nous a libérés" (Olivier Clément).

 

1123 – L’humain – Dieu n’est crédible que s’il est pour l’homme une promesse d’humanisation (Marcel Neusch).

 

1124 – Le confort – Il ne s’agit pas de doser et de limiter le confort, il s’agit d’ouvrir la cité des hommes à la présence de Dieu, au miracle de son Incarnation, dont le but n’est pas un homme simplement "heureux", mais un homme bienheureux, mûri au soleil des béatitudes. Tout est subordonné au Royaume, non pas à l’exploitation seule et naturelle de la terre ; la foi opère le dépassement des valeurs avant-dernières vers les valeurs dernières et ultimes. La foi intelligente est un acte d’adulte et non l’acte d’un enfant. La mort et la résurrection du Christ ont changé les conditions ontologiques de l’existence humaine ((Paul Evdokimov).

 

1125 – Le berceau – Marie, comme toutes les femmes, est au berceau et au tombeau, elle veille à la naissance et à la mort. Marie est à la naissance de Jésus et à sa mort sur la croix. Elle est au commencement et à la fin (Monique Hébrard).

 

1126 – L’espérance – Je ne connais pas de manière plus sûre de tuer Dieu (dans les cœurs) que ces agressions vertueuses où l’ignorance et l’oubli de nos propres déterminismes nous induisent à infliger aux autres un avertissement qu’ils ne demandent pas et dont ils sont incapables de profiter. Ils demeureront tout entiers bloqués tant que le respect d’un amour silencieux n’aura pas ouvert une brèche dans leur amour-propre. La plus belle source d’espérance, c’est la faiblesse de Jésus-Christ (Maurice Zundel).

 

1127 – Les somnambules – L’homme n’est homme qu’en se dépassant dans la communion à l’Amour qui le crée et veut le recréer. L’homme qui refuse Dieu devient un possédé. Rien n’est neutre. Tout est champ de bataille. Beaucoup sont possédés de somnambulisme. "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font". Mais celui qui prononça cette prière a été crucifié par les somnambules, et le chrétien ne doit attendre rien d’autre dans la médiocrité du quotidien (Olivier Clément).

 

1128 – Le besoin – On peut tout étouffer chez l’homme, sauf le besoin d’absolu (Cioran).

 

1129 – Le clocher – Dieu n’a plus l’évidence d’un clocher de village. Les traces de Dieu s’inscrivent de moins en moins dans le paysage. L’accès à Dieu doit se conquérir sur tous les obstacles qui se dressent sur le seuil. La question de Dieu est sans doute la plus vieille qui ait occupé l’esprit des hommes. Et même s’il y a eu des périodes tranquilles, l’incertitude a toujours fini par renaître (Marcel Neusch).

 

1130 – La brûlure – Il y a des gens qui croient ne plus croire. Mais le plus lointain pressentiment du "Dieu inconnu" est déjà une brûlure (Henri de Lubac).

 

1131 – Le secret – L’Esprit dont Jésus rayonne et qui est le secret de sa vie, il nous le propose pour que nous en fassions le secret de notre vie. Satan est l’ennemi sournois, mystérieux, qui cherche à détourner la liberté humaine de la docilité à l’Esprit de Dieu. Il nous est toujours possible de refuser l’Esprit que donne Jésus (Mgr Dagens).

 

1132 – La réalité – L’homme s’est plus vite débarrassé de Dieu que du mal. Mais dissipée l’illusion de Dieu, reste la réalité du mal, partout présente et agissante. La science est aveugle, sourde et muette, quant au drame humain ; au nom de ses principes, elle dit : ce n’est pas son domaine. Elle n’étouffe, ni n’apaise les cris qui montent. S’il n’y a pas d’au-delà, l’homme pourrait bien entrer en désespérance et se suicider (Adolphe Gesché).

 

1133 – L’espérance – Nous n’avons pas à faire passer l’Évangile comme si nous en étions les maîtres et comme s’il dépendait de nous que Dieu parle au monde. Nous n’avons pas à démontrer Dieu comme s’il attendait que nous ayons achevé notre démonstration pour paraître. Remercier Dieu d’être les témoins de l’espérance du monde, d’être les porteurs de l’unique secret sans lequel le monde apparaît une honteuse folie. Nous avons à prier pour que Dieu ouvre nos cœurs et qu’il se saisisse de nous afin de témoigner de sa puissance. Dieu ne veut pas faire de nous des marchands d’illusions. Dieu veut que, par sa grâce, nous soyons les témoins d’une espérance invincible (Cardinal Lustiger).

 

1134 – La soif - Dieu vit éternellement de la soif de partager sa propre vie (Pierre Bour).

 

1135 – Les scories – Les sciences humaines nous aident à purifier la foi de tout ce qui n’est pas elle. Elles permettent à la foi elle-même de se débarrasser le plus qu’il est possible de ses scories (Adolphe Gesché).

 

1136 – Parler – Dieu se plaît à parler tout bas (Marthe Robin).

 

1137 – Le signe – Le caractère des signes divins est d’être pour les uns obscur, contestable, opaque, irritant ; pour d’autres : clair, net, réconfortant. Impossible pour les uns, improbable pour beaucoup, lumineux pour ceux qui acceptent de le recevoir en silence comme un signe des temps (Jean Guitton).

 

1138 – La pauvreté – Le monde entier est pauvre puisqu’il est si pauvre de Dieu (Jacques Loew).

 

1139 – Le poisson – On n’éradique pas plus le religieux de l’homme qu’on ne fait vivre un poisson à l’air libre. L’homme ne peut vivre longtemps sans une réponse à la question du sens, du cosmos, de la souffrance démesurée, de la vie et de la mort (Pierre Chaunu).

 

1140 – L’animal – Le passage de l’animalité à la participation à la vie divine, c’est l’unique destinée de tout homme, qu’il le sache ou non (Claude Tresmontant).

 

1141 – Le progrès – Il est pour moi absurde de penser que l’univers se soit fait par un pur hasard, je ne puis l’admettre. Mais d’autre part, si le Créateur existe, je ne puis que lui reprocher d’avoir fait le monde en basant le progrès des êtres sur la souffrance et la mort (Alfred Kastler, prix Nobel de physique).

 

1142 – Le masque – A la mort, le masque tombera du visage de l’homme et le voile du visage de Dieu (Victor Hugo).

 

1143 – Le royaume – Ce que je puis vous affirmer néanmoins, c’est qu’il n’y a pas un royaume des vivants et un royaume des morts. Il n’y a que le royaume de Dieu, vivants ou morts, et nous sommes dedans (Georges Bernanos).

 

1144 – Les découvertes – Que de découvertes il y aura dans l’au-delà ! Nous serons étonnés de rencontrer ceux qui, sans connaître le Christ, ont vécu de lui à leur insu (Frère Roger).

 

1145 – L’oubli – Il s’agit de ne pas oublier Dieu. Car l’oubli est le plus grand des péchés, disent les spirituels. L’oubli, le somnambulisme, l’insensibilité de l’âme… Alors se rappeler Dieu. Crier vers lui, au Dieu vivant, et non se taire devant le mur d’airain du destin, du néant, de l’inévitable désastre. On a plus de temps pour prier qu’on ne le croit (Olivier Clément).

 

1146 – La partition – On peut regretter beaucoup des comportements des chrétiens au cours des âges. On peut les accuser de beaucoup de péchés. On peut regretter qu’ils aient malmené plus d’une fois la liberté de conscience, qui est la première des libertés. Mais, comme disait le philosophe chrétien, ce n’est pas parce qu’on chante faux que la partition est mauvaise (André Frossard).

 

1147 – Les sandales – Dieu a tant aimé le monde qu’il a livré son Fils unique afin que le monde ait la vie et la vie en abondance. Et tous les prodigues du monde possèdent depuis toujours, dans la maison du Père, leurs sandales, leur bague et leurs robes de fête, et ils peuvent toujours y venir les chercher (Gustave Martelet).

 

1148 – Les solutions – Pour tout homme cultivé, sans religion, il n’y a que deux solutions : ou se suicider, ou prendre conscience qu’il est néant et confesser que Dieu est tout (Soloviev).

 

1149 – La recherche – L’homme ne peut trouver Dieu sans l’aide de Dieu. Mais sans la recherche de l’homme, cette aide n’est pas accordée. L’homme peut rechercher Dieu, mais il n’est pas en son pouvoir de le trouver. On peut se préparer à percevoir. C’est Dieu qui termine, mais nous devons commencer. Tout homme qui entreprend de se purifier reçoit une assistance d’en haut (Abraham Heschel).

 

1150 – La comédie – Dieu voit clair dans la comédie humaine (René Laurentin).

 

1151 – Le regard – Il faut un regard pénétrant pour savoir vraiment discerner la beauté du visage de l’Église, perpétuellement souillé par nos péchés (Origène).

 

1152 – La lumière – La Révélation donne au croyant une lumière décisive sur l’existence, qui n’est pas visible à la philosophie (Rodolph Bultmann).

 

1153 – La lecture – Il y a une lecture de l’histoire de notre Église qui n’est pas théologiquement juste : celle qui consiste à ne considérer que les lumières de cette histoire. C’est vrai que l’Église a fait de grandes choses, mais sa route est humaine et elle est encombrée de bien des faux pas, quand elle n’est pas tachée de sang (Philippe Ferlay) .

 

1154 – L’humanité – Ce que nous dit notre foi, ou notre humanité tout simplement, c’est que le monde est tout petit devant la mort (Madeleine Delbrel).

 

1155 – L’histoire – Le Christ nous dit qu’un moment vient dans l’histoire humaine où les apparences et les mensonges sont dissipés, où la vérité apparaît comme un éblouissement auquel nul ne peut échapper (Cardinal Lustiger).

 

1156 – Le bonheur – Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser (Pascal).

 

1157 – Le terrien – En ma qualité de terrien, je suis attaché à la vie d’ici-bas ; mais étant aussi une parcelle divine, je porte en moi le désir d’éternité (Grégoire de Nazianze).

 

1158 – La glaciation – Des millions d’hommes ont connu dans leur chair cette mort de Dieu, cette glaciation des cœurs que des prophètes isolés, comme Nietzsche, avaient pressenties dans leur âme au siècle précédent. La mort innombrable des corps, sans doute, ne fit que manifester l’asphyxie inaperçue des âmes. Les renouveaux spirituels veulent du temps (Olivier Clément).

 

1159 – La note – La caractéristique de l’amour dans la Bible, c’est que les hommes sont appelés à aimer Dieu. C’est une note qu’on ne trouve nulle part ailleurs. C’est comme si Dieu, par sa révélation, révélait qu’il lui manquait d’être aimé pas la créature. Israël a été élu, non pas uniquement parce que Dieu l’aime, mais parce que Dieu attend d’être aimé par lui (André Neher).

 

1160 – Le destin – Que la vie n’ait pas de direction ni de but, que l’homme n’ait pas de destin, c’est ce que je suis incapable de croire (Mauriac).

 

1161 – Le ridicule – L’homme a souvent ce côté ridicule de vouloir dicter à Dieu ce qu’il doit faire (Jacques Marin).

 

1162 – Les enfants – Le monde est grand, et son baptême est long. Pour Dieu, les hommes sont toujours de grands enfants (Madeleine Delbrel).

 

1163 – La victoire – Si les civilisations industrielles sont naturellement athées, les civilisations agricoles sont aussi naturellement païennes. La foi au vrai Dieu est toujours une victoire (Henri de Lubac).

 

1164 – La définition – Si je définissais en un mot ce qui unit chrétiens, juifs et musulmans, c’est le désir d’éternité, le désir de rencontrer Dieu, de sortir de cet instant et de faire basculer cet instant en sa présence (Pierre Chaunu).

 

1165 – La suggestion – Dieu n’est pas le protecteur complaisant de ceux qui veulent bien croire en lui. Mais s’inscrivant dans l’histoire du côté de sa création, n’empêchant pas le tonnerre de rouler ses échos, n’empêchant pas l’inondation d’envahir les champs et les bourgs, n’empêchant pas non plus la guerre, les maladies et la mort, il suggère seulement à l’homme que tous ces accidents inévitables de l’histoire s’insèrent dans un plan divin et participent au salut (Robert Aron).

 

1166 – Le rêve – Les évangiles eux-mêmes, le discours de Matthieu 18 en particulier, n’attribuent jamais à Jésus le rêve d’une communauté sans péché, d’une humanité retournée au paradis. Que le péché et le pardon fassent partie de la vie quotidienne de l’Église, cela n’étonne ni Pierre, ni Jean, ni Matthieu, ni Paul (Jacques Guillet).

 

1167 – La recherche – Il est urgent que les catholiques puissent accéder à l’intelligence de la foi compatible avec leur degré général de culture humaine. Mais cette intelligence exige de leur part une recherche jamais arrêtée (Joseph Thomas).

 

1168 – Les poteaux – Les commandements sont des poteaux indicateurs (Abraham Heschel).

 

1169 – Les broutilles – Le Fils ne s’est sûrement pas incarné pour des broutilles. Ce que Jésus a souffert volontairement au Calvaire montre assez l’ampleur du désastre auquel il voulait nous arracher à tout prix. Sans cette lutte contre le Mauvais, la christologie n’est qu’une divine comédie (André Manaranche).

 

1170 – Le besoin – Le Logos qui était auprès de Dieu est venu pour visiter l’homme et lui apporter ce qu’il ne peut se donner lui-même et dont il a besoin plus que de toute autre chose (Adolphe Gesché).

 

1171 – Les apparences – Il est vrai que beaucoup ne savent pas voir dans l’Église ce qui la relie à Jésus-Christ ressuscité, et ils sont troublés par des manquements historiques, des lenteurs, des retards, des travaux insuffisants. Il est vrai que les apparences ne sont pas toujours convaincantes. Beaucoup de gens ne veulent pas accepter l’idée qu’il existe dans l’Église un mélange historique de bien et de mal, de bon grain et d’ivraie. Celui qui veut éviter la complexité redoute l’histoire. Celui qui voudrait que tout soit simple dans l’Église rêve d’un monde différent du nôtre. C’est dans la fragilité et la faiblesse humaine que Dieu veut continuer son œuvre (Cardinal Martini).

 

1172 – Le fonctionnaire – Dieu n’est pas un fonctionnaire préposé à notre bonheur. Même si l’homme est un être fait pour le bonheur (Adolphe Gesché).

 

1173 – L’apparence – L’œuvre du Christ est un échec en apparence, car la chrétienté historique le recrucifie sans cesse (Berdiaev).

 

1174 – Le froid – Là où on fait silence autour de Dieu, beaucoup de gens ont froid de n’avoir plus de Père (Le livre de la foi des évêques belges).

 

1175 – Les clefs à molette – Dieu est un parfum, et j’aime dire qu’un parfum ne se saisit pas avec des clefs à molette (Jean-Yves Leloup).

 

1176 – La marche – La Révélation ne résout pas tous les problèmes, toutes les questions, toutes nos curiosités. La Révélation ne se situe pas au plan de l’explication des choses, elle éclaire notre marche vers Dieu, ce qui est tout différent. La Révélation nous dit quelque chose de Dieu et quelque chose de l’homme dans la mesure où cela est nécessaire à la vérité de notre relation vivante, réelle, avec Dieu (François Varillon).

 

1177 – L’opérette – La vie chrétienne n’est pas une promenade à la fraîche, la main dans la main avec un Jésus d’opérette aux yeux langoureux (André Manaranche).

 

1178 – Le technicien – La foi, c’est Dieu rencontré et devenu si suprêmement important que nous le regardons désormais face à face pour qu’il nous dise ce qu’il pense et veut faire de notre vie. Croire, c’est savoir. Le chrétien, comme le travailleur de la recherche scientifique, est lui aussi un technicien, le technicien du mystère (Jacques Loew).

 

1179 – La pensée – Dieu a une pensée sur tout être humain. L’homme est libre de la réaliser ou de la refuser (Paul Evdokimov).

 

1180 – Le rassemblement – Pour moi, l’appel du Seigneur signifie que tout homme est personnellement invité à entrer dans ce formidable rassemblement d’amour qu’est déjà et que sera un jour pleinement le Royaume de Dieu (Jean Delumeau).

 

1181 – Le confort – Ne croire à rien est une situation qui peut sembler confortable, mais que supportent mal un grand nombre de jeunes gens, ainsi que les hommes mûrs lorsqu’ils prennent conscience qu’ils devront mourir (Jean-Marie Domenach).

 

1182 – L’imprévisible – Dieu ne loge pas habituellement à l’enseigne de l’évidence, même si certains prétendent l’avoir rencontré. Abraham est depuis toujours le symbole de la disponibilité pour une venue imprévisible de Dieu (Marcel Neusch).

 

1183 – La discrétion – Dieu est venu jusqu’à nous. Il a comblé le vide entre lui et nous sous une forme humaine. Il est tellement homme que sa divinité est longtemps imperceptible. On ne peut être plus discret que Dieu fait homme. Pour le reconnaître, il faut la complicité de Dieu : l’Esprit Saint. "Tu es heureux, Pierre, car ce n’est ni la chair ni le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux" (Pierre Chaunu).

 

1184 – L’obscénité – Une civilisation qui rejette la mort comme une obscénité et veut colmater à tout prix cette ouverture de transcendance semble vouée à tous les cancers. L’homme est le seul animal qui sait qu’il mourra (Olivier Clément).

 

1185 – La tentation – La tentation de l’homme moderne, c’est de montrer qu’on n’a pas besoin de Dieu pour faire le bien (Claudel).

 

1186 – L’inacceptable – L’espérance n’est pas la certitude bonasse que tout finira bien par s’arranger, mais la conviction qu’une Présence donne signification à l’inacceptable (Barlow).

 

1187 – Le pain – La nourriture de chaque jour pour nous, chrétiens, ce n’est pas seulement le pain, mais la possibilité donnée à chaque homme de connaître sa véritable destinée (Madeleine Delbrel).

 

1188 – La veilleuse – La foi, Madame, écrivait l’Abbé Huvelin à la duchesse de Bedford, est comme une petite veilleuse dans la chambre d’un malade : tant qu’elle est là, l’obscurité n’est pas totale, on attend le jour (Ambroise-Marie Carré).

 

1189 – La conscience – En tant que membres (de l’Église), nous possédons cette conscience, rare et précieuse, de ne pas vivre pour rien (Abraham Heschel).

 

1190 – La gérance – L’Église est missionnaire parce qu’elle possède un trésor qui ne lui appartient pas, dont elle a seulement la gérance pour le monde (Philippe Ferlay).

 

1191 – La hardiesse – J’admire avec quelle hardiesse ces personnes entreprennent de parler de Dieu (Pascal).

 

1192 – Le café – Il y a des théologiens qui parlent du Bon Dieu comme s’ils avaient pris le café avec lui (Albert Schweitzer).

 

1193 – Le drame – Le drame du christianisme moderne, c’est d’avoir étouffé l’Esprit sous le piétisme, le moralisme, le ritualisme (Olivier Clément).

 

1194 – Comprendre – Si tu veux comprendre Dieu, commence par l’aimer (X).

 

1195 – La sûreté – Christ, Fils du Dieu vivant, rends-nous sûrs de toi (Madeleine Delbrel).

 

1196 – La condition – Je crois que le monde refuse la lumière. Et qu’il soit libre de la refuser, c’est la condition même de l’amour (Mauriac).

 

1197 – La vérité – Nous ne voulons pas de la vérité céleste, nous préférons le mensonge terrestre (Staline).

 

1198 – Les secrets – Comme la biologie nous livre les lois de la vie, la foi nous livre les secrets de notre destin. Si la foi est un savoir, elle est aussi un savoir-faire, savoir faire la volonté de Dieu (Madeleine Delbrel).

 

1199 – Le pressentiment – Il n’y a pas un seul homme qui n’ait une relation mystérieuse avec le Père qui le crée, avec le Christ, avec l’Esprit qui anime toute vie. Il n’y a pas un seul homme qui n’ait une aspiration à la bonté, un tressaillement devant la beauté, un pressentiment du mystère devant l’amour et devant la mort (Olivier Clément).

 

1200 – L’animal – L’homme est un animal religieux. Il l’a toujours été. Malgré l’apparence, il le demeure. L’athéisme et les mythes modernes qu’il véhicule sont des "religions séculières" qui réinvestissent différemment le besoin religieux universel de l’homme (François Varillon).

 

1201 – L’idée – Il devrait être interdit de vouloir prétendre prouver l’éternité ou l’au-delà. Seulement montrer que cette idée n’est pas nécessairement folle (Adolphe Gesché).

 

1202 – Le vestibule – Le monde n’est qu’un vestibule du monde à venir, où nous avons à nous préparer pour entrer dans la salle du banquet (Abraham Heschel).

 

1203 – L’attention – L’image que nous nous faisons de Dieu est rarement digne de lui. Elle requiert de nous silence, attente et attention (Pierre Chaunu).

 

1204 – Le sens – L’homme est un animal qui veut du sens (Camus).

 

1205 – Les assassins – Il y a des "assassins de la foi". Quand j’entends dire : "La résurrection du Christ, cela ne passe plus aujourd’hui", je réponds : "Cela n’a jamais passé" (Jean Daniélou).

 

1206 – L’optimisme – La Bible et la foi chrétienne n’ont jamais encouragé une conception naïvement optimiste de l’existence ; la vie est un combat tragique entre l’égoïsme et l’amour (Philippe Ferlay).

 

1207 – L’orgueil – La foi est incompatible avec l’orgueil, avec la vaine gloire. Pour croire, il faut s’humilier (Charles de Foucauld).

 

1208 – La prétention – Pour l’être le plus démuni de connaissances comme pour le plus cultivé, la foi demande une toute humble confiance en Dieu. Si la foi devenait une prétention spirituelle, elle ne conduirait nulle part (Frère Roger).

 

1209 – La grâce – A l’homme qui fait ce qu’il doit faire, Dieu ne refuse pas sa grâce (Thomas d’Aquin).

 

1210 – La raison – Nous ne pouvons pas prouver l’existence de Dieu, mais notre raison s’épanouit dans l’accueil de la foi (Philippe Ferlay).

 

1211 – Le gâchis – Le monde est frappé d’une espèce de maléfice où la mort et le mal dénaturent la vie. Et voilà que le Christ affirme qu’une loi supérieure peut dénouer le gâchis. Les fleurs meurent pour que vive la graine et que la vie continue. La mort n’a pas le dernier mot. L’homme ne vit dans le monde une existence éphémère et menacée que pour déboucher dans la mystérieuse vie que la réalité d’un autre monde lui réserve (Christian Chabanis).

 

1212 – L’intérêt – Si j’étudie la théologie, ce n’est que pour apprendre à dire aux autres que Jésus est vivant et qu’il est Fils de Dieu. Et si l’on me demande quel intérêt présente qu’il soit le Fils ou non, je réponds qu’il en va du destin de chacun et de l’humanité (René Huvet, régisseur de théâtre).

 

1213 – La contradiction – N’est-ce pas une contradiction bien étrange que les hommes puissent tout ensemble croire en Dieu et le prier si peu et si mal (Bernanos).

 

1214 – Les efforts – Un jour Napoléon était très en colère contre le cardinal Consalvi, le représentant du pape Pie VII, parce qu’il lui résistait. Napoléon tapait du pied par terre et il criait : "Je détruirai votre Église". Le cardinal Consalvi lui répondit : "Sire, cela fait dix-huit siècles que nous-mêmes, nous faisons tous nos efforts pour cela et nous n’y parvenons pas" (Cité par Pierre Descouvemont).

 

1215 – La mémoire – Je suis éternellement dans la mémoire de Dieu. Je suis vivant éternellement dans la mémoire de Dieu (Pierre Chaunu).

 

1216 – Les passages – Le chrétien, c’est l’homme qui sait que l’amour est plus fort que la mort, dans la joie de savoir que nous ne sommes plus bloqués dans l’espace-temps scellé par la mort. Il n’y a plus de mort. Il y a des passages peut-être difficiles, peut-être douloureux, mais des passages vers la résurrection (Olivier Clément).

 

1217 – Les sandales – Peu nombreux sont ceux qui acceptent de faire silence pour écouter les sandales de Dieu passer sur les étoiles (Charles le Quintrec).

 

1218 – La question – La Parole de Dieu ne surgit pas seulement au détour de l’histoire universelle. Elle surgit aussi au détour de l’histoire individuelle, le plus souvent comme une question posée à chacun de nous : "Qu’as-tu fait de la vie que je t’ai donnée ? Que comptes-tu faire du peu qui t’en reste ? A côté de cela, tout paraît vain" (André Fontaine).

 

1219 – Le clair-obscur – Dans le clair-obscur de cette vie terrestre, il y a assez de lumière pour que la foi soit raisonnable, et assez d’obscurité pour qu’elle demeure libre (Mgr Léonard).

 

1220 – La bête – L’homme n’est pas qu’une bête à boire, à manger, à regarder la TV. Dieu veut nous rendre attentifs à sa présence et nous faire découvrir par là même la vérité, la profondeur et la beauté de notre existence (Cardinal Lustiger).

 

1221 – L’appel – Il ne dépend pas de nous d’être appelés, mais il dépend de nous de ne pas répondre à l’appel (Bernanos).

 

1222 – Le droit – Si Dieu est Dieu, il a le droit de se dire. Il a le droit de se dévoiler. Il a le droit de nous introduire dans la connaissance de son mystère (Cardinal Decourtray).

 

1223 – La cage – Les hommes tournent en rond dans leur cage qu’est la planète parce qu’ils ont oublié qu’on peut regarder le ciel (Ionesco).

 

1224 – Le mendiant – Recevoir la Parole de Dieu, lire l’Écriture, en mendiant de l’Esprit (Pierre Chaunu).

 

1225 – Les théologiens – Les théologiens obscurcissent les choses les plus simples (Roger Garaudy).

 

1226 – Les misères – Manquer Dieu est pour l’homme plus que toutes les misères réunies (Madeleine Delbrel).

 

1227 – L’essentiel – Faire le vide, c’est écarter les choses inessentielles pour accéder à l’essentiel. Parce que la foi chrétienne croit que, dans le vide, quelqu’un intervient et parle, Dieu en personne qui dit quelque chose de l’ailleurs et de lui-même (Christian Chabanis).

 

1228 – Le mot – Dieu seul peut faire entendre à sa créature le mot qu’elle attend et pour lequel elle est née (Jacques Guillet).

 

1229 – La lumière – Me laisser porter par la grâce vers la lumière de Dieu (Jean Daniélou).

 

1230 – La rencontre – On ne commande pas à la grâce. On peut seulement se préparer à l’accueillir, se faire attentif à la possibilité d’une rencontre (Olivier Clément).

 

1231 – La patience – "Dieu a créé le meilleur des mondes possibles" disait Leibniz. L’amour de Dieu veut son univers et, dans l’univers, il veut l’homme. Il le veut sans le briser. La puissance de Dieu est trop forte. Dieu, heureusement, a une arme secrète en réserve, son infinie patience. La patience pour réparer par un supplément de temps ce que nous ne cessons de compromettre par notre inconcevable inattention (Pierre Chaunu).

 

1232 – La chance – Les chrétiens sont les hommes d’une chance : dans des circonstances qui sont des faits historiques, Dieu a voulu que certains hommes de la Bible sachent d’où vient le monde et où il va. Les chrétiens ont la chance d’apprendre ce que Dieu a dit pour toute l’humanité à ces quelques hommes ; et cela a été transcrit et répété à travers les siècles de l’histoire (Madeleine Delbrel).

 

1233 – La peur – L’homme vivait sous la peur et la fatalité du mal, et cet esclavage finissait par le rendre fataliste et impuissant. Ce que la venue de Jésus nous apprend et nous apporte, c’est que le monde d’esclavage est déjà vaincu et que les puissances démoniaques, même si elles sont toujours là, ont déjà perdu leur ultime puissance. Le mal n’est pas mort, mais sa tyrannie a cessé (Adolphe Gesché).

 

1234 – La curiosité – La théologie, c’est une intense curiosité, mais une curiosité d’amour et une curiosité humble, infiniment respectueuse. Je suis saisi par Jésus Christ, alors mon intelligence se met forcément à travailler, mais il faudra qu’elle reste une intelligence adorante, amoureuse (Marie-Dominique Chenu).

 

1235 – La culture – Elle est infernale, la culture de l’Occident, quand elle persuade les gens que le seul but de la vie, c’est le plaisir et l’intérêt égoïste (Joseph Ratzinger).

 

1236 – La raison – Je ne crois pas que la foi soit facile. Je sais qu’elle est obscure. Je sais, je vois que la plupart de mes contemporains – et les plus illustres – n’y participent pas. Et cela est une douleur constante, mais pas pour moi une raison de douter (Jean Guitton).

 

1237 – Le trésor – Évangéliser, c’est partager le trésor de la foi avec ceux qui n’y ont pas encore goûté (J.-B. Maillard).

 

1238 – Le destin – Dieu a créé les cieux et la terre (Bible). Cela veut dire que notre destin ne s’accomplit pas totalement sur la terre. Les cieux nous concernent au moins autant que la terre (Pierre Chaunu).

 

1239 – Le microscope – André Frossard a mis quarante ans à avouer que Dieu avait fait un jour irruption dans sa vie. Il y a des caricatures de Dieu dont l’athée lucide est le premier à reconnaître qu’elles ne sont pas l’objet de la foi véritable. On ne rencontre pas Dieu au bout d’un microscope, mais le savant croyant le sait aussi bien que l’athée (Christian Chabanis).

 

1240 – S’effacer – On ne peut affirmer Dieu qu’en s’effaçant (J. Bancal).

 

1241 – L’espoir – Quand nous allons à l’Église et que nous écoutons les lectures, ce n’est pas dans l’espoir d’apprendre du nouveau sur Dieu, mais de le rencontrer (Timothy Radcliffe).

 

1242 – La foi – La foi commence quand les hommes sont touchés intérieurement par l’Esprit de Dieu qui ouvre leur cœur et le purifie (Benoît XVI).

 

1243 – Le florin – On voulait se moquer un peu d’un petit juif fort croyant. On lui dit : "Je te donne un florin si tu me dis où Dieu habite". Et le garçon avait répondu : "Et moi, je t’en donne deux si tu me dis où il n’habite pas" (Martin Buber).

 

1244 – L’aptitude – L’Esprit Saint, c’est l’aptitude à pressentir l’Invisible. Il nous entrouvre les portes de l’Invisible ; si elles se referment, c’est notre faute, pas la sienne (Denis Tillinac).

 

1245 – Jupiter – On dit parfois : "Dieu peut tout !" Non, Dieu ne peut pas tout. Dieu ne peut que ce que peut l’amour. Et toutes les fois que nous sortons de la sphère de l’amour, nous nous trompons sur Dieu et nous sommes en train de fabriquer je ne sais quel Jupiter (François Varillon).

 

1246 – L’irrémédiable – Dans le royaume de Dieu, tout orgueil et toute vanité sont irrémédiablement bannis (M. Egger).

 

1247 – La rencontre – Dieu ne vient pas seulement à la rencontre de l’homme, il lui donne aussi la possibilité de le rencontrer (J.-P. Torrell).

 

1248 – La conscience – C’est l’Esprit Saint qui nous rend conscients de la présence de Dieu en nous (Cyrille d’Alexandrie).

 

1249 – Le silence – Nous avons appris à vénérer par le silence Celui qui est au-delà de toute compréhension (Grégoire de Nysse).

 

1250 – La lecture – Avant toute lecture (de l’Écriture), prie et supplie Dieu pour qu’il se révèle à toi (Saint Ephrem).

 

1251 – Les imbéciles – Combien de fois faudra-t-il répéter que nous ne sommes pas des imbéciles parce que nous croyons à la divinité de Jésus-Christ ? Nous le savons, c’est difficile, que dis-je ? impossible à imaginer : cet homme en qui nous voyons Dieu fut vilipendé, sali, trahi, torturé, et, pour finir, tué  (André Miquel, grand spécialiste de la langue et de la littérature arabes classiques, a dirigé le Collège de France et la Bibliothèque Nationale).

 

1252 – Le péché – Il n’est point de péché impardonnable hormis celui dont on ne se repent pas (Isaac de Ninive).

 

1253 – Le souvenir – Qu’est-ce que la prière ? C’est le souvenir de Dieu, c’est la perception de sa présence. C’est la joie de cette présence. Toujours, partout (Alexandre Schmemann).

 

1254 – Le désespoir – Le Père des cieux ne désespère jamais ni de l’humanité entière, ni d’aucun de ses enfants (Mgr Dagens).

 

1255 – La clairvoyance – C’est l’effet d’une clairvoyance encore aveugle que de repousser Dieu à cause des déformations humaines ou de rejeter la religion pour l’abus qu’en font les hommes. Comment les objets les plus hauts, les choses les plus saintes, ne seraient-ils pas les lieux privilégiés des pires abus ? La religion doit incessamment se purifier elle-même. Au reste, sous une forme ou sous une autre, l’homme en revient toujours à l’adoration. En même temps que son devoir essentiel, celle-ci est le besoin le plus profond de son être. Il ne peut pas l’extirper, mais seulement la corrompre. Dieu est le Pôle qui ne cesse d’attirer l’homme et ceux mêmes qui croient le nier, malgré qu’ils en aient, lui rendent encore témoignage (Henri de Lubac).

 

1256 – Le privilège – Un athée est tout à fait respectable, un croyant n’est pas forcément un idiot retardataire. Il y a un obscurantisme laïcard qui existe aussi, l’obscurantisme n’est pas nécessairement le privilège exclusif d’une certaine forme de religion (J.-M. Rouart).

 

1257 – Le secret – La joie secrète ne fait jamais de bruit. La beauté secrète ne fait jamais montre d’elle-même. L’humilité ne fait jamais sa propre réclame (Alexandre Schmemann).

 

1258 – Le monde – Le royaume de Dieu n’est pas de ce monde, mais c’est déjà quelque chose que de ne pas oublier que ce royaume existe ailleurs et d’en porter le secret dans son âme (Gustave Thibon).

 

1259 – L’audience – Dieu est le seul toi au monde à qui l’on ne demande pas audience : la prière, l’apostrophe, la question, le repentir ont valeur immédiate d’accueil (André Miquel).

 

1260 – Le sang – Le Christ est le seul roi de l’histoire qui fonde son royaume sur son propre sang et non sur celui de ses adversaires ou de ses partisans (Henri Cazelles).

 

1261 – L’ami – Dieu nous a aimés le premier et il a déposé en nous un désir d’éternité, le désir de nous entretenir avec lui comme un ami parle avec son ami (Frère Roger).

 

1262 – La joie – La joie est le fruit indubitable de notre perception de la présence divine. On ne peut pas savoir que Dieu existe et ne pas se réjouir. Ce n’est que par référence à la joie que la crainte de Dieu, le repentir et l’humilité sont justes, authentiques, féconds (Alexandre Schmemann).

 

1263 – La compassion – "Ce qui manque aux détresses du Christ, je l’achève dans ma chair en faveur de son corps qui est l’Église" (Col 1,29). Il n’y a rien à ajouter à la Passion du Christ, mais il faut acheminer la grâce qu’elle contient jusqu’au cœur des hommes. C’est à ce ministère de compassion que Paul fait allusion (Joseph-Marie Verlinde).

 

1264 – L’effort – Rien ne demande plus d’effort que de prier (Agathon, Père du désert).

 

1265 – Le chemin – Nous sommes baptisés, nous sommes déjà des disciples de Jésus. Mais nous sommes tous en chemin pour devenir davantage disciples et tout à fait chrétiens (Cardinal Schönborn).

 

1266 – La liberté – Non seulement Dieu existe, mais il a toujours la liberté de venir à nous, de se révéler comme une présence personnelle (Mgr Dagens).

 

1267 – La joie – Il y a une joie qui ne peut surgir que du contact entre l’homme et Dieu, de la libération des limites de l’existence terrestre (Cardinal Ratzinger).

 

1268 – Le besoin – Mission de l’Église : révéler aux gens qu’ils ont besoin de Dieu plus que de toute autre chose (Alexandre Schmemann).

 

1269 – L’opium – La religion, opium du peuple? Ça l’endort, ça l’empêche de poser les vraies questions. Aujourd’hui, c’est plutôt l’athéisme qui est l’opium du peuple. Il endort l’esprit et tue l’interrogation : Pourquoi y a-t-il quelque chose et non pas rien? Tu existes et tu vas mourir, pourquoi? (Mgr Léonard).

 

1270 – Les instruments – Dieu n’est pas difficile sur le choix des instruments et il pratique la récupération des déchets (Simone Weil).

 

1271 – Les parfaits – On dit parfois que si l’Église était constituée de gens parfaits : papes, prêtres et fidèles, tout le monde se ruerait en son sein. Eh bien, non ! Le Christ était parfait et on l’a crucifié. Comme son Epoux, l’Église aussi est sur la croix (Cardinal Danneels).

 

1272 – Le mystère – Le mystère (dans les choses de Dieu), ce n’est pas quelque chose qu’on ne peut pas comprendre, c’est ce qu’on n’a jamais fini de comprendre, ce qui est très différent (François Varillon).

 

1273 – La grâce – La grâce, ce n’est pas quelque chose qu’on prend. Il s’agit de se laisser prendre par la grâce (Fabrice Hadjadj).

 

1274 – Le sommeil – "Que mon sommeil soit habité par ta présence" (Grégoire de Nazianze).

 

1275 – La foi – Dieu ne capitule pas devant l’homme qui ne veut pas le laisser être Dieu. Il crée la possibilité de la foi qui, elle, se plaît à laisser Dieu être Dieu (Jürgen Becker).

 

1276 – L’économie – L’humanité ne pouvait faire l’économie de la tentation de l’athéisme. Celle-ci est en quelque sorte inscrite dans la vocation de l’homme à la liberté. Elle est la tentation par excellence de l’humanité adulte. C’est la tentation absolue qui pose la question de Dieu : ou bien Dieu existe et l’homme n’est pas fondamentalement libre, ou bien l’homme existe, c’est-à-dire qu’il est capable de se faire lui-même et alors Dieu n’existe pas. Cet athéisme est d’ailleurs un antithéisme (Bernard Sesboüé).

 

1277 – Le combat – La vie du Christ a été un combat. Quel combat ? Il vient révéler au monde l’ouverture infinie du Père et il fait face aux logiques du monde qui refusent cette ouverture (Mgr Dagens).

 

1278 – Les illusions – La tentation ne nous invite pas directement au mal, ce serait trop grossier. Elle prétend nous montrer ce qui est meilleur : abandonner enfin les illusions et employer efficacement nos forces pour améliorer le monde. Elle se présente aussi avec la prétention du vrai réalisme (Fabrice Hadjadj).

 

1279 – La source – La grâce de Dieu peut faire de chacun de nous uns source de grâce pour les autres (T. Radcliffe).

 

1280 – L’apprenti – Certitude que je n’ai jamais totalement en main la vérité sur Dieu, que devant elle, je suis toujours un apprenti et que, marchant vers elle, je suis toujours un pèlerin dont le chemin ne prendra jamais fin (Cardinal Ratzinger).

 

1281 – L’amour – Si Dieu existe, l’homme n’est pas libre, pensait Sartre. Il faut dire juste le contraire : Si l’homme existe, c’est Dieu qui n’est plus libre. L’amour de Dieu pour les hommes est un amour immolé (Paul Evdokimov).

 

1282 – Le dépouillement – Toute vie humaine doit apprendre ce dépouillement radical qui consiste à se remettre entre les mains de Dieu (Louis Bouyer).

 

1283 – L’influx – Le Dieu incarné, crucifié, ressuscité, ne peut agir, comme influx de lumière et de paix, qu’à travers des cœurs qui s’ouvrent librement à lui (Olivier Clément).

 

1284 – L’insignifiance – On ne peut dire de personne qu’il est insignifiant, puisqu’il est appelé à voir Dieu sans fin (Marguerite Porete).

 

1285 – L’élan – L’élan mystique n’est pas un luxe. Sans lui, la vie morale risque de n’être qu’un refoulement, l’ascèse une sécheresse, la docilité un sommeil, la pratique religieuse une routine, une ostentation ou une peur (Henri de Lubac).

 

1286 – L’indiscutable – Si les récits de résurrection avaient été inventés, on les aurait faits beaucoup plus éclatants et indiscutables (Jean Guitton).

 

1287 – Le serrurier – Il se peut que des portes restent (apparemment) fermées à Dieu. Même si les portes sont fermées, savoir que Jésus est un maître-serrurier (P. Parent, s.j.).

 

1288 – La grâce – L’ange à Marie : "Tu es pleine de grâce". On pourrait traduire : "Tu es remplie de l’Esprit Saint, tu es en relation vitale avec Dieu. La grâce, c’est Dieu lui-même" (J. Ratzinger).

 

1289 – La crédibilité – On peut parfaitement admettre que tout n’est pas chrétien dans le christianisme, et en même temps faire remarquer que le christianisme n’est quand même pas réductible à ce qui en lui est démérite. Il faut même faire le pari qu’il y a plus de crédibilité à assumer la vulnérabilité du christianisme qu’à prétendre la masquer (Joseph Doré).

 

1290 – L’existence – Dieu ne cesse pas d’exister lorsque les hommes cessent de croire en lui (Graham Greene).

 

1291 – La question – On sait que Napoléon Ier est mort, Dieu, c’est moins sûr. Le seul fait que tant d’hommes croient encore utile de faire profession d’athéisme et de justifier leur incroyance par des arguments tels, par exemple, que l’existence du mal, fait assez voir que la question reste encore vivante. Si la mort de Dieu signifie sa mort finale et définitive dans les esprits des hommes, la vitalité persistante de l’athéisme constitue pour l’athéisme lui-même sa plus sérieuse difficulté. Dieu ne sera mort dans les esprits que lorsque nul ne pensera plus à nier son existence (Étienne Gilson).

 

1292 – Les sandales – Si Moïse a dû enlever ses sandales devant le buisson ardent, sans pouvoir le regarder, si Isaïe a été plongé dans l’effroi devant l’ange aux charbons brûlants, si Pierre tombe la face contre terre lors de la transfiguration de Jésus, il n’y a a pas de raison que nous soyons épargnés par ce devoir de la purification mentale. Il faut apprendre à éliminer de notre esprit ce qui n’est pas digne de Dieu (Bernard Bro).

 

1293 – La sucette – Personne ne peut faire l’économie du saut de la foi. Dieu n’est pas une sucette à la menthe (Daniel Marguerat).

 

1294 – Les mains – "Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire". Nous devons prier Dieu de nous attirer à lui. Le don de nous approcher du Christ est dans les mains de Dieu. Nous devons prier Dieu de nous le donner (Newman).

 

1295 – Le goût – Avoir la foi ne fait pas perdre le goût du monde et de la vie, mais nous aide à rester sur nos gardes (Cardinal Barbarin).

 

1296 – La lumière – Le Christ n’a qu’un désir : communiquer la lumière à tous les hommes, mais il ne peut la communiquer qu’à ceux qui la désirent et sont prêts à la recevoir (X).

 

1297 – Le produit – La religion n’est pas le produit d’une recherche humaine, mais l’initiation au don qui vient de Dieu (France Quéré) .

 

1298 – La bienveillance – A Taizé, un enfant disait un jour : "Mon père nous a quittés, je ne le vois jamais, mais je l’aime toujours et le soir je prie pour lui". Et le frère Roger ajoute : "Cet enfant vivait du miracle de la bienveillance du cœur" (Frère Roger).

 

1299 – La rencontre – L’Église (munie de la Révélation et du message de Jésus-Christ) apprend sans cesse à l’homme ce que l’homme ne peut apprendre de lui-même. L’Église n’offre ni or ni argent, mais elle conduit à la rencontre avec le Ressuscité (Cardinal Etchegaray).

 

1300 – La destinée – L’homme est capable de Dieu puisqu’il procède de lui et qu’il est destiné à aller vers lui (Louis Bouyer)

 

1301 – La soif – La rencontre avec Dieu n’est pas le privilège des gens intelligents et capables ; elle est particulièrement destinée aux plus fragiles et aux plus humbles qui ont soif d’une présence aimante (X).

 

1302 – Le premier – Le Christ n’oblige personne à l’aimer, mais il nous a aimés le premier (Frère Roger).

 

1303 – Le feu – La résurrection de Jésus est comme la première éruption d’un volcan : elle nous montre que le feu de Dieu brûle déjà à l’intérieur du monde, qu’il embrasera tout du bonheur de son éclat (Karl Rahner).

 

1304 – La théorie – Le Christ n’expose pas une théorie, mais il suggère qu’une autre vie demande à naître dans toute existence humaine (Bernard Perret).

 

1305 – La richesse – L’annonce de la foi doit toujours être désintéressée. Nous avons fait l’expérience de cette richesse qu’est Dieu, de cette richesse qu’est le Christ. Nous désirons que beaucoup d’autres, que le Seigneur a mis sur notre chemin, possèdent la même richesse. C’est le commandement de l’amour (Peter Hans Kolvenbach).

 

1306 – La lumière – Il est normal que les adultes sentent le besoin de connaître Jésus-Christ sous une lumière autre que l’enseignement reçu dans leur enfance (Mgr Doré).

 

1307 – Le philosophe – Nul n’est dispensé de philosopher au degré nécessaire pour justifier son choix et ses choix. Plus il sera profondément persuadé de la nécessité de s’orienter vers Dieu, plus il sera philosophe de la manière dont il convient de l’être (Yves de Montcheuil).

 

1308 – L’ennemi – La mort constituait un si puissant ennemi que Dieu lui-même est descendu du ciel pour la vaincre (Sakharov).

 

1309 – L’aventure – Mourir est une bien curieuse aventure (Claude Vigée).

 

1310 – La bouche – J’ai vivement senti que Dieu nous parle par la bouche de ceux que nous voyons tous les jours et par la bouche des livres qui nous tombent – jamais au hasard – entre les mains (Julien Green).

 

1311 – La rencontre – Il est un point qui ressort progressivement des écrits de l’Ancien Testament, pour devenir central dans l’enseignement du Christ et des apôtres, c’est que l’homme est destiné à rencontrer Dieu (Louis Bouyer).

 

1312 – Les mains vides – "Heureux les pauvres de cœur" (Mt 5,3). Jésus nous invite à aller à Dieu les mains vides. Le pauvre de l’évangile, c’est celui qui sait qu’il a besoin de Dieu et des autres, c’est le contraire de l’homme enfermé dans son autosuffisance (Taizé).

 

1313 – Le porteur – Dieu s’est fait porteur de chair pour que l’homme puisse devenir porteur de l’Esprit (Saint Athanase).

 

1314 – L’ouverture – C’est l’Esprit Saint qui seul peut ouvrir le cœur et l’intelligence des auditeurs de la Parole de Dieu. De la sorte, ils comprennent le langage de Dieu. Jésus-Christ agit dans le cœur de tout homme par l’Esprit Saint (Cardinal Lustiger).

 

1315 – La trace – Dieu a laissé sa trace dans l’histoire. Dieu n’est pas toujours vague et évasif. Il s’est confié, quoique rarement, à ceux qui ont été choisis pour guides. C’est une erreur d’attendre Dieu comme s’il n’était jamais entré dans l’histoire. La Bible, c’est comme si le mystère en venait à s’exprimer (Abraham Heschel).

 

1316 – L’invention – L’homme est tellement convaincu que la mort est un châtiment de Dieu que Jésus seul a pu retourner ce sentiment, et faire de sa mort un don. Ceci n’est pas une idée juive, c’est vraiment une invention de Jésus (Paul Ricoeur).

 

1317 – Le solitaire – L’homme est un grand solitaire qui a soif de son Dieu (J. Marin).

 

1318 – Le sergent – Jésus n’est pas un sergent recruteur pour remplir les églises. Son Église, c’est le monde entier. Quand Dieu parle, il est chez lui dans le cœur de l’homme. Il entre doucement comme l’eau qui imbibe une éponge (P. Parent, s.j.).

 

1319 – Le secret – L’Esprit rend l’homme capable d’entendre la Parole. L’Esprit Saint est le Dieu secret, le Dieu intérieur qui s’efface pour vivifier au plus profond chaque existence personnelle. C’est l’Esprit Saint qui fait de l’homme un être de désir (Olivier Clément).

 

1320 – Le coin – Comment le Juif né Jésus a pu, au cours d’une vie publique de deux à trois ans, menée dans un coin de l’Empire romain, présenter un message religieux qui a bouleversé le monothéisme juif, qui a sollicité l’intérêt des grands penseurs de l’Occident et qui a définitivement marqué l’éthique et la civilisation occidentales ? (Antoine Vergote).

 

1321 – La lumière – La foi suppose une croissance. Même ceux qui héritent de la foi dès leur enfance passent tôt ou tard par sa découverte consciente, par une appropriation toujours personnelle et toujours bouleversante. Une lecture, une rencontre, une réflexion font jaillir une brusque et grande lumière (Paul Evdokimov).

 

1322 – Les arguments – La raison est débile dans les choses de Dieu. Pour les vérités rationnelles, nous pouvons convaincre l’adversaire par des arguments rationnels ; mais pour ce qui est de la révélation de Dieu, il n’en est pas de même ; nous ne devons pas chercher à convaincre par des arguments, mais seulement résoudre les raisons opposées en montrant qu’elles ne contredisent pas la foi (P. Carré).

 

1323 – La discrétion – Ce que le judaïsme peut apporter au christianisme : la mémoire de la transcendance divine ; cela peut inviter les chrétiens à une certaine discrétion dans la manière de parler de Dieu et de ses relations avec l’humanité (Geneviève Comeau).

 

1324 – La dignité – Ce qui fascine en Dieu, c’est son humble présence. Il ne blesse jamais la dignité humaine. Tout geste autoritaire défigurerait sa face. L’impression que Dieu vient punir est l’un des plus grands obstacles à la foi (C. Feldmann).

 

1325 – Recevoir – La Bible, Parole de Dieu, ne parle qu’à ceux qui la reçoivent comme Parole de Dieu (Pierre Chaunu).

 

1326 – L’intimité – La religion de Jésus-Christ est sans doute la seule qui propose à ses adeptes non pas simplement le salut, mais encore l’intimité avec Dieu dès ici-bas (Jean Duchesne).

 

1327 – L’homme – Le serpent à Eve : "Vous serez comme des dieux" (Gen 3,1). Se prendre pour Dieu, se prendre pour le centre du monde, voilà le péché fondamental. L’homme sans Dieu n’est plus vraiment l’homme. Il croit avoir tué Dieu, mais il s’est tué lui-même. L’homme devient pleinement homme lorsque, par l’Esprit Saint que nous donne le Christ, il participe finalement à la nature même de Dieu. Tel est le but de la vie, tel est le destin de l’homme ainsi que nous le révèle toute la Bible (Cyrille Argenti).

 

1328 – L’éternel – Nous savons que nous allons vers l’éternel. Nous savons que tel être disparu est présent d’une autre manière, qu’il est vivant d’une autre manière. Il participe autrement à notre vie et nous participons à la sienne. Il n’y a pas de rupture entre les deux mondes. Nous appartenons aux deux : à l’un pour quelques décades, à l’autre pour toujours. Si on le veut, l’autre face des choses ne commence pas seulement avec l’entrée dans la mort. Il faut sortir de soi, devenir un autre, pour s’éterniser. On ne s’embarque pas au dernier moment pour l’éternel, mais à chaque instant qui passe (Christian Chabanis).

 

1329 – La promesse – L’expérience humaine la plus universelle affirme la caractère irréversible de la mort. Comme le dit la sagesse populaire : "Personne n’en est jamais revenu". La foi chrétienne au contraire proclame : Si ! Un homme en est revenu : Jésus de Nazareth. Et sa résurrection est la promesse de la nôtre (Bernard Sesboüé).

 

1330 – Les bipolaires – Nous sommes bipolaires. Nous avons un pôle qui nous ramène à notre égocentrisme mortel et un pôle d’attraction divine qui de temps en temps nous permet d’émerger, de nous perdre de vue dans un élan d’amour vers le Dieu vivant (Maurice Zundel).

 

1331 – La rencontre – Quoi que nous fassions, bon gré, mal gré, nous sommes conduits à cette rencontre inéluctable avec Dieu qui est le terme et la signification de notre existence. Nous n’avons été créés qu’en vue de cette rencontre avec Dieu qui viendra nous juger (Louis Bouyer).

 

1332 – Le futur – Jamais, au grand jamais, Dieu n’est un tourmenteur de la conscience humaine. Il enfouit notre passé dans le cœur du Christ et, de notre futur, il va prendre soin. La certitude de son pardon est une des plus généreuses réalités de l’évangile (Frère Roger).

 

1333 – Le feu – Le feu qui nous brûle intérieurement fait de nous des enfants de ténèbres ou des enfants de lumière. Et pourtant nous sommes faits pour la sainte lumière (Julien Green).

 

1334 – La tentation – La tentation de l’homme moderne, c’est de montrer qu’on n’a pas besoin de Dieu pour faire le bien (Claudel).

 

1335 – La voix – Mystère du témoignage : à travers les mots humains, la voix de Dieu se fait entendre (Henri de Lubac).

 

1336 – L’initiative – Le christianisme est fondé sur la communion à un Dieu qui, par amour, a pris l’initiative de venir en personne (Bernard Bro).

 

1337 – Le sage – Jésus n’est pas le seul sage de l’humanité. Mais parmi tous ces sages, aucun justement n’a osé se prétendre Dieu (Christian Chabanis).

 

1338 – La mascarade – La tentation est profonde d’ériger en idoles les choses auxquelles nous tenons. Il est difficile de percer la mascarade de la pompe humaine (Abraham Heschel).

 

1339 – La confusion – Il y a eu souvent confusion dans l’histoire de nos églises chrétiennes entre un châtiment nécessaire parce que nous sommes pécheurs et le but ultime de la vie chrétienne qui est une relation d’amour entre la créature et le Créateur (Michel Evdokimov).

 

1340 – La dimension – Le Dieu personnel des Juifs et des chrétiens est transcendant et éternel. Il ne peut être connu que dans la parole qu’il prononce librement. Mais Dieu ne donne pas la clef d’une connaissance générale. Dieu ne révèle de lui-même que ce qui a trait au salut. Il révèle à l’homme qu’il l’a prédestiné à la vie éternelle, c’est-à-dire à une vie près de lui, libérée du temps, dans la dimension de transcendance et d’éternité qui est celle de Dieu (Pierre Chaunu).

 

1341 – La présence – On ne s’étonnera jamais assez de l’événement extraordinaire pour l’histoire religieuse qu’a été l’homme Jésus de Nazareth. Jésus est un homme dont l’existence n’a pas d’autre signification que religieuse. Personne n’a comme lui le respect de Dieu. Néanmoins on ne perçoit pas chez lui l’inquiétude religieuse des hommes que l’insondable abîme divin fascine et effraie. Jésus de Nazareth ne cherche pas Dieu. Il est avec Dieu et Dieu est avec lui. Il n’a pas écrit un seul mot. Il a parlé de Dieu et rien que de Dieu. Aucune pensée, aucun propos de nature scientifique n’émaille son discours. La grande civilisation aurait donc pu l’ignorer. Et pourtant sa personnalité et sa parole ont fasciné les plus grands esprits de l’Occident, pas tous des croyants, tant s’en faut. Jésus parle comme aucun homme n’a parlé. Il parle avec l’autorité de quelqu’un qui parle à la première personne et non pas comme un prophète qui reçoit des visions. Jésus ne fait pas d’exposés sur Dieu. Mais sa parole crée la présence de Dieu (Antoine Vergote).

 

1342 – L’étonnant – L’étonnant n’est pas que Jésus soit ressuscité : c’est conforme à son être. L’étonnant, c’est qu’il soit mort (René Habachi).

 

1343 – L’intelligence – L’Evangile nous demande d’aimer Dieu aussi avec notre intelligence, alors que l’homme d’aujourd’hui a pris l’habitude d’être intelligent pour tout sauf pour les choses de Dieu (Olivier Clément).

 

1344 – Le grand bazar – Au grand bazar de la religiosité contemporaine, tout s’expose et se vend ; on croit à tout et à n’importe quoi du moment que ça n’engage pas à grand-chose. Le christianisme ne propose pas la facilité (Bernard Bro).

 

1345 – La dispense – La mort de Jésus ne nous dispense ni de souffrir ni de mourir, mais nous apprend à donner un sens à toutes choses (Philippe Ferlay).

 

1346 – La capacité – La résurrection de Jésus nous apprend que nous avons en nous une capacité d’éternité (Adolphe Gesché).

 

1347 – La confiance - Toutes les prières de l’Église, toutes les pratiques de l’Église – entre autres la pratique de la messe du dimanche – ont pour but de cultiver une relation personnelle avec Dieu. Cette relation personnelle doit déboucher sur une confiance. La foi, c’est aussi et peut-être d’abord une confiance en Dieu (Parole orthodoxe).

 

1348 – La présence – L’Esprit Saint a toujours été la présence secrète de Dieu au sein de la création. L’Esprit Saint nous dispose à rechercher la présence du Père (Louis Bouyer).

 

1349 – Les pensées – Dans la vie de tous les jours, nous avons de nombreuses occasions de nous tourner mentalement vers le Seigneur. Le repos, les promenades dans la nature, la lecture, les rencontres, même le travail, tout cela nous donne la possibilité d’élever nos pensées vers Dieu. Nous devons essayer de cultiver en nous le sentiment de nous trouver en permanence devant la face du Père (Alexandre Men).

 

1350 – La communication – Entre Dieu et l’homme, il faut un miracle pour que la communication soit possible (Pierre Chaunu).

 

1351 – L’intention – Dieu est parfois compliqué, mais jamais mal intentionné (Einstein).

 

1352 – La pauvreté – Chaque être humain sur la terre est pauvre de quelque chose (Mère Teresa).

 

1353 – La lumière – Le saint ne sert à rien, mais tout s’éclaire à sa lumière (Olivier Clément).

 

1354 – Le mendiant – Dieu est comme un mendiant d’amour attendant à la porte de l’âme et n’osant jamais la forcer. Lui, le riche, il s’approche de notre indigence, il se présente, déclare son amour et prie qu’on le paie de retour ; devant un refus, il ne se retire pas, il ne se formalise pas de l’injure ; repoussé, il attend à la porte et fait tout pour se montrer véritable amant, il supporte les avanies et il meurt (Nicolas Cabasilas).

 

1355 – Les troupes – Il ne s’agit pas de convertir et d’amener les gens à soi et de grossir nos troupes comme si nous étions une armée. Il s’agit de tout autre chose, il s’agit de témoigner d’une lumière qui est en effet le jour de notre intelligence (Maurice Zundel).

 

1356 – L’importance – La prière est sans importance si elle n’est pas d’une importance suprême (Abraham Heschel).

 

1357 – L’appel – Le but de l’Église : aider les hommes à prêter attention à l’appel personnel du Dieu vivant dans leur aujourd’hui (X. Nicolas).

 

1358 – Le bonheur – Il y a des gens qui voudraient un évangile sans croix et sans résurrection, un évangile tiède. On croit qu’il suffit de ne pas faire le mal. L’homme d’aujourd’hui souhaite le bonheur, mais il ne supporte pas d’être sauvé. Il faudrait comprendre que les forces du mal ont tout pour obtenir la victoire. C’est par le prix de la Passion qu’on peut connaître l’ampleur du mal (Guy Coq).

 

1359 – Le plan – Le plan de Dieu ne se trouve pas bloqué par le fait que tous les hommes n’adhèrent pas au christianisme (Dominique Laplane).

 

1360 – Le regard – L’humilité consiste à ne jamais perdre de vue la disproportion entre Dieu et soi, et à s’en réjouir. L’humilité est uns disposition joyeuse. Pour cela, il faut d’abord ne jamais quitter Dieu du regard, et c’est pourquoi l’humilité est naturelle aux saints (Gilbert Cesbron).

 

1361 – La discrétion – Si seulement Jésus avait accepté de se présenter, ressuscité, devant Hérode, Pilate, le Sanhédrin ! Ça au moins, ça aurait parlé aux gens ! Déroutante discrétion de Dieu. Même la résurrection se passe dans la nuit (Jean-Noël Bezançon).

 

1362 – Les yeux – Dieu est perçu par les hommes qui sont capables de le voir, c’est-à-dire s’ils ont les yeux de l’âme ouverts. C’est cela avoir le cœur pur : "Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu" (Théophile d’Antioche).

 

1363 – Les princesses – Marie : "Dieu aurait bien pu trouver des princesses ou les filles d’Anne et de Caïphe, qui étaient premières dans le pays, mais c’est sur moi qu’il a jeté son regard de pure bonté afin que personne ne se glorifie devant lui d’avoir été ou d’être digne" (Luther, Commentaire du Magnificat).

 

1364 – La maturation – Un jour viendra, quand Dieu sera tout en tous, où nous serons subjugués par sa présence et incapables de nous refuser à lui. Le temps présent nous est donné pour nous permettre la libre offrande de notre personne. Il nous fait ce temps de l’inévidence et de l’option où nous avons à choisir entre Dieu et ce qui n’est pas Dieu, ce temps où l’Absolu lui-même se présente comme un bien relatif parmi les autres ; il nous faut ce temps de maturation avant de pouvoir jouir un jour de l’adhésion plénière, de l’élan définitif, sans retour possible en arrière (Mgr Léonard).

 

1365 – La rencontre – Dans les béatitudes, Jésus au fond se décrit lui-même. Qui aurait imaginé un Dieu qui vient à notre rencontre de cette façon-là, sous des apparences si ordinaires ? (Taizé).

 

1366 – La caricature – Le monde chrétien que vomissent les athées n’a le plus souvent aucun droit de s’appeler chrétien, sinon en un sens tout sociologique, et le Dieu qu’ils rejettent n’est trop souvent qu’une caricature du Dieu que nous adorons (Henri de Lubac).

 

1367 – La route – Nommer le bien et le mal, c’est une question de vie ou de mort, une condition nécessaire du bonheur et de la liberté. Le bien est une route qui s’ouvre à l’humanité en marche vers le bonheur à recevoir de Dieu. Le mal est un abîme où, d’un coup, l’homme bascule dans le néant (Cardinal Lustiger).

 

1368 – La communion – L’apparition du Seigneur ressuscité, triomphant du pouvoir de la mort, fait comprendre à ses disciples que la fin de l’existence terrestre n’est pas le néant, mais la vie dans la communion avec Dieu et tous les saints (Xavier Thévenot).

 

1369 – La lumière – Dans la révélation évangélique, le Dieu vivant, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, s’ouvre, découvre sa nature, son secret, et se rend volontairement participable. Dieu lui-même, en s’incarnant et en mourant sur une croix, comble la distance, assume l’angoisse et la mort, en fait le lieu de la résurrection. C’est parce que Dieu est personnel, trois personnes, qu’il peut prolonger jusqu’à nous l’amour qui le constitue, se rendre participable tout en restant inaccessible. Dans le Christ, l’Illimité fait rayonner sa lumière au cœur même de l’horreur et de la mort (Olivier Clément).

 

1370 – La danse – La vie éternelle, ce sera danser de joie avec tous nos frères auprès de la Source de la vie (Philippe Ferlay).

 

1371 – Le prix – Aimer, c’est vouloir passionnément la grandeur de l’être qu’on aime, et personne ne veut plus passionnément notre grandeur que Dieu lui-même puisque le prix qu’il en a payé, c’est sa vie offerte sur la croix (Maurice Zundel).

 

1372 – Le fugitif – Jésus ressuscité n’est apparu ni aux foules pour réveiller leur enthousiasme, ni à ses ennemis pour les confondre et les mettre en face de la réalité, mais à ceux qui l’avaient lâché et renié, pour les relever et leur pardonner. Ses disciples, eux aussi, sont passés par une mort, Jésus les ramène à la vie. Les apparitions ont toujours quelque chose de fugitif : l’expérience d’une rencontre insaisissable, à la fois troublante et certaine, venue d’ailleurs pour disparaître sans qu’on puisse la retenir (Jacques Guillet).

 

1373 – L’idée – Toujours menacée et comme prête à mourir, l’idée de Dieu en nous est aussi toujours renaissante. L’homme n’aura jamais fini de se débattre avec Dieu (Henri de Lubac).

 

1374 – Le secret – Pour Dieu, aucun cœur n’a de secret. Dieu lui-même agit dans le cœur de tout homme et Dieu seul parle bien de Dieu (Cardinal Lustiger).

 

1375 – La présence – On peut se demander pourquoi Dieu n’a pas établi un monde où sa présence serait plus évidente, pourquoi le Christ n’a pas laissé une présence plus éclatante qui toucherait chacun irrésistiblement. C’est le mystère de Dieu et de l’homme que nous ne pouvons pas pénétrer. Nous vivons dans ce monde où Dieu n’a pas l’évidence de ce qui est palpable mais où il ne peut être cherché et trouvé que dans la mise en route du cœur (Cardinal Ratzinger).

 

1376 – Le désir – Reconnaître en Dieu même un désir d’être aimé par l’être humain (Fr. Emmanuel de Taizé).

 

1377 – Le singe – L’homme d’aujourd’hui est orphelin. Il n’a pas de racine en dehors de l’espace et du temps. Il se sent perdu dans un univers illimité. Il descend du singe et va vers le néant (Olivier Clément).

 

1378 – L’orage – "Toute religion qui ne dit pas que Dieu est caché n’est pas véritable" (Pascal). Il y a des gens qui croient qu’il n’existe pas alors qu’il n’est que caché. Dieu n’est pas une idole éblouissante et fascinante. On ne trouve pas Dieu dans l’évidence d’un orage ou d’une tempête mais dans le murmure d’un léger froissement de vent [1 R 19,11-13] (Adolphe Gesché).

 

1379 – Le ridicule – Chez nous, si le Christ revenait, il ne serait peut-être pas mis à mort, mais ridiculisé. Ceci est le martyre du temps de l’intelligence, alors que la mise à mort est celui du temps de la passion et du sentiment (Kierkegaard).

 

1380 – L’évidence – L’Esprit Saint peut faire que du jour au lendemain ce qui nous était incompréhensible devient compréhensible. Cela ne veut pas dire que l’on sera capable de l’expliquer, mais telle ou telle réalité spirituelle nous deviendra une évidence (X).

 

1381 – La croix – Il y a des gens qui portent la terrible croix d’ignorer la croix (Fabrice Hadjadj).

 

1382 – La projection – Une certaine religiosité dévoyée fait de Dieu une sorte de Père Noël qui donne la richesse, le succès, toutes sortes de bienfaits et de satisfactions matérielles, quand ce n’est pas la ruine et la mort des concurrents. Un Dieu qui serait à notre service. Un Dieu qui ne serait que la projection de nos désirs humains (Alberti).

 

1383 – La péripétie – "Pourquoi restez-vous accroché à une foi d’un autre âge et qui s’en va en lambeaux ?" – Réponse : La vérité ne découle pas d’un sondage d’opinion. D’ailleurs au fond des cœurs, rien n’est profondément changé. Les hommes, mes contemporains, ont la même soif d’absolu, la même intolérance à la mort que les hommes du passé. La crise des Eglises traduit une difficulté passagère à exprimer l’immuable Révélation. Si j’avais un conseil à donner aux Eglises, je leur tiendrais à peu près ce langage : regarder bien en face la déroute des vingt dernières années (c’est écrit en 1982) et ne pas chercher à en tirer un bulletin de victoire et ne pas en faire la confession hypocrite des fautes des pères. De toute manière, ceux qui ont fait preuve d’un zèle sans intelligence valent mieux que ceux qui n’eurent ni zèle, ni intelligence. Ce que nous croyons est à l’épreuve de la crise. La crise des Églises n’est qu’une péripétie dans le temps de la patience de Dieu (Pierre Chaunu).

 

1384 – Le repos – Si Dieu a des intentions sur toi, jamais tu ne trouveras le repos (Péguy. Parole de Gervaise à Jeanne d’Arc enfant).

 

1385 – Le goûter – Ce n’est pas d’en savoir beaucoup qui satisfait et rassasie l’âme, mais de sentir et goûter les choses intérieurement (Saint Ignace).

 

1386 – Les illettrés – L’Esprit Saint fait jaillir les prophètes, il instruit les illettrés dans la sagesse et, avec des pécheurs, il fait des théologiens (Office de Pentecôte orthodoxe).

 

1387 – Le pèlerin – Le Nouveau Testament, comme l’Ancien, affirme avec force que Dieu se fait présent dans notre monde, que la plénitude de la vie est offerte à tous les "pèlerins" de notre terre en quelque sorte. Dieu n’attend pas les voyageurs à l’arrivée, à la porte de l’éternité ; lui-même a pris le bâton et la besace du pèlerin pour parcourir avec son peuple le long chemin qui conduit à la cité de l’infini (Jean-Louis Ska).

 

1388 – L’arôme – Les mots humains ne peuvent pas décrire Dieu pas plus qu’ils ne peuvent décrire l’arôme du café (Nicky Gumbel).

 

1389 – L’accueil – Le sens le plus profond de nos vies (en tant que chrétiens), c’est que nous avons la certitude d’être quelque part attendu et accueilli, aimé en un mot (Yves Burdelot).

 

1390 – Le cerveau – Malgré tous ses milliards de neurones, notre cerveau est trop faible pour saisir tous les mystères de Dieu (Dominique Laplane).

 

1391 – La recherche – Sans cesse Dieu nous cherche (Taizé).

 

1392 – Les surprises – Que savons-nous des desseins de Dieu ? Il était nécessaire que le Fils de l’homme fût trahi. Négativement ou positivement, Dieu se sert du mal. Positivement, il ne veut pas le mal, mais il s’en sert. Au ciel, nous aurons des surprises bien curieuses ; tout sera à l’envers. Nous serons stupéfaits quand nous verrons les lignes courbes par lesquelles Dieu a écrit (Gustave Thibon).

 

1393 – La rencontre – Toute conversion, toute rencontre de l’homme avec Dieu est un mystère de la grâce divine que nous ne pouvons pénétrer. Les uns viennent à Dieu dans la souffrance et la peine, d’autres dans la joie et le bonheur. Il en sera toujours ainsi (Alexandre Schmemann).

 

1394 – Le point de départ – Pas un lieu en ce monde, pas un péché en ce monde, qui ne soit un point de départ vers Dieu (Saint François de Sales).

 

1395 – Le déficit – Le principal obstacle à la foi aujourd’hui : une carapace d’indifférence. Et en même temps il existe un grand déficit au niveau du savoir et de l’information au sujet de la foi chrétienne. Et ce déficit de savoir commande largement l’indifférence contemporaine (Joseph Doré).

 

1396 – L’hôte – Prier, c’est aussi supplier l’hôte divin de daigner entrer en nous (Gustave Thibon).

 

1397 – La tête dure – Le Christ insiste sans cesse sur la difficulté de faire passer, comprendre, le message de la vie éternelle : "Esprits lents à comprendre et à croire"… "Si déjà vous n’y comprenez rien quand je parle des choses de la terre, qu’est-ce que ça sera quand je vous parlerai des choses du ciel?" (Pierre Chaunu).

 

1398 – La barbe – L’athée n’est pas quelqu’un qui ne croit pas en Dieu. Il est celui qui n’admet pas que Dieu ait une barbe parce qu’il en a une idée plus pure que les autres (Jean Guitton).

 

1399 – L’imprévisible – Quand Dieu apparaît, il n’est pas celui que l’on attend, il est celui qu’on n’attendait pas, tant il est surprenant, imprévisible, contre toute attente. Il ne faut pas détruire la part d’inouï qu’il y a en Dieu, ou bien celui-ci cesse d’être Dieu (Bertrand Vergely).

 

1400 – L’exigence – Le croyant n’exige pas que Dieu lui explique la manière dont il dirige le monde (Y. Leibowitz).

 

1401 – La consolation – La consolation de Dieu, c’est le repentir des hommes. En se repentant, l’homme console Dieu (Daniel Bourguet).

 

1402 – L’équilibre – L’équilibre profond de l’homme se trouve dans sa communion avec Dieu, qui comporte la vocation à l’immortalité et à l’incorruptibilité (Bernard Sesboüé).

 

1403 – La certitude – La mort est notre seule certitude. A première vue, mourir signifie retourner au néant. Avant de naître nous n’étions pas, après notre mort nous ne serons plus. Cependant l’argument se retourne : le fait est que nous somme sortis du néant, pourquoi faudrait-il que la puissance créatrice qui nous a fait naître ait dit son dernier mot ? (Bernard Perret).

 

1404 – Le non-sens – Croire en Jésus-Christ sans croire en l’Église est un non-sens, car nous ne connaissons l’un qu’à travers l’autre, nous ne connaissons Jésus-Christ que par l’Église (Dominique Laplane).

 

1405 – La proximité – L’expérience religieuse intérieure est d’origine divine et due à la proximité de Dieu. Le fait d’être saisi intérieurement par le message chrétien provient de la force de conviction de la Parole (Jürgen Becker).

 

1406 – La preuve – Aussi étrange que cela puisse paraître, la mort de Dieu sur la croix est la preuve de son existence, cela ne pouvant s’inventer (Bertrand Vergely).

 

1407 – La paix – Comme les fleurs se tournent vers le soleil pour accueillir ses rayons, nous devons nous tourner vers Dieu pour recevoir sa paix ; car il n’y a pas de paix sans la présence de Dieu (Cyrille Argenti).

 

1408 – La présence – Il y a des gens qui ont discerné en Jésus une présence de Dieu (Gilbert Ganne).

 

1409 – La dépendance – Dieu est en un sens tout-puissant, la grandeur de la création en témoigne, mais en un autre, il s’est rendu dépendant car il n’est pas d’amour sans cela (Dominique Laplane).

 

1410 – L’occasion – La religion n’est pas faite pour des occasions extraordinaires, telles la naissance, le mariage, la mort. Elle tend à nous apprendre qu’aucun acte n’est quelconque et que tout instant constitue une occasion exceptionnelle (Abraham Heschel).

 

1411 – Le secret – L’un des secrets de l’évangile, c’est la mystérieuse fécondité de la souffrance (Vittorio Messori).

 

1412 – Le goût – Être sensible à l’enjeu infini de Dieu en toute situation finie, témoigner de sa présence aux heures où il se cache, donner le goût de l’éternité à la vie quotidienne. Avoir le sens de la suprématie de l’éternel : cette conviction peut être engourdie, mais elle s’éveille si on la provoque (Abraham Heschel).

 

1413 – Le chemin – Il est le chemin : il est la révélation du mystère de l’homme (X. Durrwell).

 

1414 – La chance – Mettre de l’intelligence dans nos démarches de croyants. La chance qui est la nôtre de vivre dans un monde incroyant (Yves Burdelot).

 

1415 – L’intime – "Heureux les cœurs purs", c’est-à-dire les hommes qui se laissent illuminer par la Révélation de Dieu au plus intime de leur être (Antoine Vergote).

 

1416 – Les manières – Souffrir n’est jamais bon en soi, mais Dieu est capable de se servir de la souffrance pour le bien de diverses manières (Nicky Gumbel).

 

1417 – La passion – Aimer et être aimé, c’est la passion de Dieu (Kierkegaard).

 

1418 – La comédie – Il est bon de vieillir, car alors on se sent pauvre. La vieillesse arrache les masques de comédie comme autant d’armures. Le vieillard est désarmé devant la mort comme l’enfant devant la vie (Gustave Thibon).

 

1419 – La construction – Dieu nous construit une éternité à partir de notre temps (Pierre Chaunu).

 

1420 – La certitude – Dieu est capable d’infuser au centre de notre âme une connaissance de lui qui est à la fois certitude lumineuse de son existence et de sa présence, et ignorance complète de ce qu’il est en lui-même (Henri Caffarel).

 

1421 – Le silence – Le propre des personnes est le silence. Elles ne peuvent être connues que si elles se révèlent, et elles ne se révèlent que par amour (Scheler).

 

1422 – Les journalistes – Quand Dieu est venu, il s’est fait si parfaitement homme que les journalistes de ce temps-là n’en ont rien su (Bernanos).

 

1423 – La table – "Le Fils s’est fait ce que nous sommes pour que nous devenions ce qu’il est" (Saint Irénée). Le Fils s’est fait homme pour que nous devenions fils de Dieu. On n’entre pas dans la communion avec Dieu par n’importe quelle porte. La place qui nous est réservée à la table divine est celle des fils (Philippe Ferlay).

 

1424 – Les oiseaux – Les psychanalyses les plus réussies ne guérissent pas l’homme de l’angoisse fondamentale de l’homme : "Les oiseaux volent, les poissons nagent et l’homme prie" (Olivier Clément).

 

1425 – Les audaces – Quelles que soient les audaces culturelles de l’homme, jamais personne n’osa penser que Dieu pourrait venir à nous par voie d’incarnation et nous donner sa vie en assumant la nôtre (Gustave Martelet).

 

1426 – Les absents – Dieu lui-même est toujours là, présent tout entier, mais c’est nous qui toujours lui sommes plus ou moins absents. Il nous échappe dans la mesure où nous croyons le posséder (Henri de Lubac).

 

1427 – Les arguments – Si je ne suis pas capable de te convaincre par des arguments, alors prions ensemble : c’est la conversion éventuelle par le mystère même de Dieu (Khomiakov).

 

1428 – Les deux choses – Dieu nous demande deux choses : être tout à fait raisonnable et tout à fait croyant (Madeleine Delbrel).

 

1429 – L’important – L’important n’est pas que l’homme ait marché sur la lune, l’important est que Dieu ait marché sur la terre (Amstrong).

 

1430 – La source – Heureux qui peut se dire : Je vis pour Dieu. Heureux qui puise le sens de son existence à la source limpide de Dieu (Frère Roger).

 

1431 – La transparence – Ne sachant plus comment se faire comprendre, Dieu est venu lui-même sur la terre, pauvre et humble. Si le Christ n’avait pas vécu au milieu de nous, Dieu demeurerait lointain, inatteignable. Par sa vie humaine, Jésus donne de voir Dieu comme par transparence (Frère Roger).

 

1432 – L’irritation – N’y a-t-il rien dans l’Église qui vous peine et vous irrite ? Il y a toujours des choses, petites ou grandes, qui irritent. Cela commence par l’Eglise locale, et on peut remonter jusqu’au gouvernement central de l’Église dont je fais partie. Partout il y a des hommes et par conséquent toujours aussi des choses qui irritent. Mais on ne quitte pas une famille quand on s’irrite. Il en va de même pour l’Église. Je sais de plus qu’il y a eu dans l’histoire tant et tant d’erreurs qu’il peut y avoir des sujets réels d’irritation (Cardinal Ratzinger).

 

1433 – L’infraction – Dieu ne veut pas que nous soyons motivés par la peur de l’infraction et de la punition, mais par la soif de retrouver la communion avec Dieu, d’atteindre Dieu par le Saint-Esprit. C’est pourquoi demander le Saint-Esprit devient le centre de la vie (Cyrille Argenti).

 

1434 – Les apparences – Le péché, c’est s’arrêter au monde des apparences, oublier d’aller au-delà, jusqu’à Dieu (Jean Daniélou).

 

1435 – Le phare – La tradition juive est un phare pour le monde entier (Abraham Heschel).

 

1436 – Le roc – La Bible est bâtie sur la certitude, dure comme roc, que Dieu a fait connaître sa volonté à son peuple (Abraham Heschel).

 

1437 – La destinée – Dieu n’a qu’une seule chose à nous dire, qu’un seul mystère à nous révéler, c’est lui-même, et lui-même comme destinée de l’humanité (Christoph Theobald).

 

1438 – La joie – Celui qui s’arrête de penser quand il en va de l’essentiel, de Dieu, en vient très vite à penser de façon rétrograde. Platon disait qu’il faut chercher le vrai avec toute son âme. Quand on s’arrête de chercher le vrai avec toute son âme, on se condamne à vivre à la surface de soi-même et on demeure étranger à la joie, dont il est tout de même difficile de nier qu’elle est notre vocation la plus profonde. Nous sommes fait pour la joie (François Varillon).

 

1439 – Le feu – "Je suis venu apporter le feu sur la terre" (Lc 12,49). Ce feu, c’est le feu qui détruit le mur qui nous sépare de Dieu. Il chasse et brûle tout qui est hostile à lui (Zielinsky).

 

1440 – Le désir – L’homme est structuré par le désir naturel de voir Dieu. Tout homme porte en lui ce désir même s’il le camoufle et tente de l’oublier (Philippe Ferlay).

 

1441 – Les images – Jésus, en bon Juif, pense par images. Quelle est l’image de Dieu son Père ? Celui qui se met en route à la recherche de la brebis perdue tant qu’il ne l’a pas retrouvée (Lc 15,3-7). Ce qui veut dire que Dieu se fait du souci bien que Dieu soit aussi le maître qui sait tout. L’homme est libre et cette liberté est réelle et capable d’échapper à Dieu. Et Dieu connaît la joie des retrouvailles : je l’ai retrouvée, celle que j’avais perdue (Lc 15,6). Dieu, le Père de Jésus, c’est celui qui part pour son champ son sac de grain sur l’épaule, et il sème toute la journée. Et il sait qu’une grande partie du grain sera perdue, mais il ne se décourage pas, il continue de semer. Dieu, c’est celui qui semble avoir besoin de nous : il a besoin d’ouvriers pour sa vigne. C’est le maître du festin qui ne veut pas se mettre à table tant que la salle n’est pas pleine (Lc 14). Il a presque peur de la solitude. Non que Dieu soit seul, il est Trinité, mais il veut avoir besoin des hommes. Dieu, ce n’est pas le menaçant, super-actif. Il aime le silence, la discrétion : depuis Nazareth jusqu’à l’agonie ; un Dieu qui va laisser mourir son Fils sur la croix : il n’a pas fait semblant de le remettre entre nos mains (Philippe Ferlay).

 

1442 – La lumière – La foi est une lumière obscure. Elle nous donne à comprendre quelque chose, mais juste pour nous indiquer quelque chose qui nous reste incompréhensible (Édith Stein).

 

1443 – Le cheveu – Quelle que soit l’opacité de notre nuit, nous comptons pour quelqu’un. Et pas un cheveu de notre tête ne tombe sans qu’il en soit touché. Mais tous, nous sommes des enfants prodigues oublieux du bras qui nous a façonnés. Rabindranath Tagore : "Toi qui appartiens à tous, tu m’as été donné" (Pierre Bour).

 

1444 – L’insuffisant – Ce que nous disons de Dieu est juste, mais radicalement insuffisant (Denis Lecomte).

 

1445 – Les marches – Si je ne trouve pas Dieu en montant les marches de ma maison, c’est-à-dire en accomplissant les gestes les plus quotidiens dans la présence de Celui qui est partout présent, je ne le trouverai pas davantage ailleurs (X).

 

1446 – La lumière – Le propre des païens, c’est qu’ils ne savent pas que les ténèbres peuvent se transformer en lumière, que la mort peut être vaincue, par Dieu seul, la source de la vie (Cardinal Lustiger).

 

1447 – Le comportement – Dieu ne se laisse pas prescrire son comportement (Jürgen Becker).

 

1448 – L’Inconnu – Nous, chrétiens, nous ne devons avoir peur de rien. Nous n’avons rien à demander, rien à imposer, mais nous devons témoigner que la vie a un sens, qu’elle est immense, qu’elle ouvre sur l'éternité. Car Dieu existe, et cet Inconnu est notre ami (Patriarche Athénagoras).

 

1449 – La famille – L’Église a reçu de Dieu une espérance pour toute la famille humaine (Taizé).

 

1450 – Le crapaud – Dieu laisse le crapaud être crapaud, il laisse l’âne être âne, mais il ne peut pas laisser l’homme être seulement créature, parce que l’homme est une créature spirituelle qui, comme telle, est capable de remonter jusqu’à Dieu (X).

 

1451 – Le danger – Origène disait qu’il est toujours dangereux de parler de Dieu. Pourquoi parler de lui comme si on le connaissait mieux que les autres, alors que tous le connaissent. Un petit enfant le connaît, et les plus grands mystiques ne le connaissent pas encore. Si l’on peut pourtant parler de Dieu, c’est parce que Dieu lui-même a parlé. "Dieu seul parle bien de Dieu". Car Dieu a parlé plusieurs fois. C’est un même Dieu qui se fait connaître aux païens et aux philosophes, aux Juifs et aux chrétiens. Sa révélation en Jésus-Christ est éminente et définitive (Jean Daniélou).

 

1452 – La solidité – Personne n’est à l’abri de la morsure de l’athéisme et de l’indifférence. Pour assumer vraiment sa foi et être en mesure d’assumer réellement la responsabilité d’en témoigner, le chrétien a besoin d’en éprouver la solidité de l’intérieur (Marcel Neusch).

 

1453 – La franchise – Moon a eu la franchise d’accuser Jésus-Christ de trois erreurs majeures : 1. Ne pas s’en être mis plein les poches. 2. Ne pas avoir pris femme. 3. Être mort lamentablement sur la croix (André Manaranche).

 

1454 – La spécialité – La crise que nous traversons aujourd’hui est toute petite. Nous ne devrions pas avoir peur des crises : l’Église est née en pleine crise de l’espérance, quand toute histoire ouvrant sur l’avenir était anéantie, au soir de la mort de Jésus. L’Église est née en pleine crise de l’espérance. Nous n’avons rien à craindre, ce genre de crise est la spécialité de la maison (Timothy Radcliffe).

 

1455 – L’intéressant – "Bienheureux les pauvres en esprit parce que le royaume des cieux est à eux". Être pauvre, ce n’est pas intéressant ; tous les pauvres sont bien de cet avis. Ce qui est intéressant, c’est de posséder le royaume des cieux, mais seuls les pauvres le possèdent (Madeleine Delbrel).

 

1456 – La petite porte – Si le Christ s’est fait tout petit dans une crèche, ce n’est pas pour venir ensuite nous convaincre de quelque chose par contrainte, c’est toujours par la petite porte qu’il entre. C’est une voix qui chuchote, qui suggère (Bernard Bastian).

 

1457 – La fidélité – La foi, c’est l’attitude spirituelle de celui qui accepte Dieu tel qu’il est et non tel qu’il se l’imagine. On ne peut capter Dieu, il est inutile de de tenter de capter Dieu. Il y a une fidélité à Dieu qui se réalise au long des jours par la fidélité à la prière. Celui ou celle qui ne commence à prier que quand il en a envie ou quand il est dans le besoin, a bien peu de chances d’avancer dans la juste connaissance de Dieu (Philippe Ferlay).

 

1458 – La fourmi – L’homme d’aujourd’hui connaît les valeurs qui lui viennent du christianisme mais il n’arrive pas à croire et cela lui donne terriblement un sentiment d’inachèvement. Dostoïevski : l’abeille connaît la forme de sa ruche, la fourmi connaît celle de sa fourmilière, mais l’homme ne connaît pas la sienne. Elle consiste en effet dans son rapport à l’infini (Luigi Giussani).

 

1459 – La vocation – La vocation de l’homme est de comprendre et d’aimer les choses de Dieu (Jean Daniélou).

 

1460 – Charlemagne – Il faut répéter sans cesse que le Fils n’est pas le Fils de Dieu comme Arsène est celui d’Adrien ; qu’il n’est pas assis à sa droite, car le Père n’est pas Charlemagne ; que les anges qui sont proprement inimaginables ne sauraient chanter ; que "louange" est un mot nul ; "gloire" un terme clinquant et prostitué. Pas un mot ne tient, sauf Dieu est amour. La définition essentielle est sauve ; Dieu est amour (Gilbert Cesbron).

 

1461 – L’avenir – Dieu est l’avenir de l’homme parce qu’il ne cesse de se tourner vers moi et de m’attirer à lui (Jean Delumeau).

 

1462 – Le jeu – Un saint disait à un enfant : Vois-tu, si tu pouvais jouer avec le Seigneur, ce serait la chose la plus énorme qu’on eût jamais faite. Tout le monde le prend tellement au sérieux qu’on le rend mortellement ennuyeux. Joue avec Dieu, mon fils. Il est le suprême compagnon de jeu (Paul Evdokimov).

 

1463 – La sagesse – Dieu : les Juifs ont la sagesse de ne pas prononcer son Nom, afin de ne pas l’enfermer dans la médiocrité d’un concept (André Frossard).

 

1464 – Le désir – Dieu ne se règle pas sur notre désir (Henri de Lubac).

 

1465 – La réalité – Le mystique est celui qui expérimente la réalité du Dieu vivant (Jean Daniélou).

 

1466 – L’impossible – Ne pas refuser d’avance à Dieu qu‘il puisse faire quelque chose qui est normalement impossible (Cardinal Ratzinger).

 

1467 – L’abandon – Si Dieu a fait mourir l’homme pécheur, c’est pour l’obliger malgré tout à s’abandonner (Olivier Clément).

 

1468 – L’évidence – A quoi sert l’Esprit Saint ? On ne sait pas comment il agit, on ne sait ni d’où il vient ni où il va, mais il fait son travail. Et son travail (l’un de ses travaux essentiels) : faire que notre foi chrétienne fasse le poids, la rendre vraiment crédible à nos propres yeux, la rendre un peu comme évidente (Christoph Theobald).

 

1469 – La cohorte – L’Église : cette immense cohorte d’âmes pures et impures, faibles et fortes, sereines et tourmentées (Matthieu Grimpret) .

 

1470 – La maladie – L’incroyance est une terrible maladie et il faut souhaiter que Dieu aide tout le monde à s’en défaire. Et celui qui est incroyant aujourd’hui peut devenir demain le meilleur des croyants. Il est facile de devenir athée et bien plus difficile d’être croyant (Dimitri Doudko).

 

1471 – La libération – La foi, c’est la libération de l’absurdité d’un monde sans Dieu (Madeleine Delbrel).

 

1472 – Les filets – Aucun effort humain ne peut capter Dieu dans ses filets (Henri de Lubac).

 

1473 – La couveuse – Je comprends mal la comparaison chrétienne de la mort avec une naissance. L’enfant qui naît est mûr pour la vie, mais le mourant n’est pas mûr pour la mort. Nous mourons tous avant terme, c’est-à-dire avant d’être mûrs pour l’éternité. C’est pourquoi je crois à cette couveuse qu’on appelle le purgatoire (Gustave Thibon).

 

1474 – La brèche – Par la brèche d’éternité de l’Église, le Dieu-homme ne cesse de descendre pour consumer dans le gouffre de sa divinité le péché, la mort, la tyrannie du diable et jusqu’à l’angoisse de notre finitude qui naît de l’abîme entre le créé et l’incréé (Olivier Clément).

 

1475 – L’éclair – Passage inattendu de l’amour de Dieu, l’Esprit Saint traverse chaque être humain comme un éclair dans la nuit (Frère Roger).

 

1476 – L’ignorance – L’homme sans Dieu est dans l’ignorance de tout (Pascal).

 

1477 – La providence – Il se peut que l’athéisme moderne soit une providentielle et urgente exigence à épurer l’idée de Dieu (Paul Evdokimov).

 

1478 – La préférence – Le Christ préfère chacun, accueille chacun comme un "toi" unique (Olivier Clément).

 

1479 – L’ambition – La question du salut, de l’au-delà, de l’éternité, n’est pas une question absurde. Le christianisme a l’ambition de proposer à l’homme un salut ou une destinée éternelle (Adolphe Gesché).

 

1480 – Le miracle – Aucun miracle, même pas une résurrection, ne peut forcer quelqu’un à croire (André Manaranche).

 

1481 – Les pauvres – Annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres ? C’est qui les pauvres ? Sans le Seigneur, nous sommes tous spirituellement pauvres (Benny Hinn).

 

1482 – Le souhait – Je vous souhaite, Madame, le Saint-Esprit (Fénelon à Madame de Monthéron pour la Pentecôte, cité par A.-M. Carré).

 

1483 – La clé – La Bible constitue la clé du livre du monde, disent les Pères (Olivier Clément).

 

1484 – L’effort – Dieu ne nous demande pas de croire bêtement en lui. La foi respecte la raison, mais elle la dépasse, elle va plus loin. La théologie, c’est précisément l’effort de notre raison pour comprendre davantage. Mais vient toujours un moment où il faut reconnaître que Dieu est encore bien plus grand que ce que ma petite intelligence a pu saisir de lui (Charles Delhez).

 

1485 – Le soir – "Seigneur, quand mon esprit faiblit ou se perd dans l’incompréhensible, quand les plus intelligents ne voient pas au-delà du soir qui tombe et ignorent ce qu’il leur faudra être demain, tu m’envoies d’en haut la claire certitude que tu es et que tu agiras en sorte que toutes les voies du bien ne soient pas fermées" (Soljénitsyne).

 

1486 – Les bras – Si les athées étaient si sûrs d’avoir raison, ils ne seraient pas agressifs. Leur zèle, leur propagande, leur cruauté viennent précisément de ce qu’ils ne sont pas sûrs et de ce qu’ils veulent se rassurer… par le grand nombre. Même dans leur ironie, il y a la crainte que l’athéisme ne soit faux. Seuls sont en paix envers eux-mêmes ces grands athées ouverts à tout et qui peuvent se dire : "Je ne crois pas en Dieu. Mais si jamais Dieu existait, je me jetterais dans ses bras" (Jean Guitton).

 

1487 – La voix – Dimanche. Avez-vous remarqué que Dieu est peu gourmand ? Il vous demande essentiellement le septième jour, le septième du temps, et pour vous inciter à faire le vide puisque c’est seulement dans le ciel, à l’écart de tous les bruits, que l’on risque, comme Elie, de percevoir le doux murmure de la voix qui dit : "J’ai passé alliance avec mon peuple. Je t’aime" (Pierre Chaunu).

 

1488 – Le premier – En tout, dans tous les ordres, Dieu est premier. Toujours c’est lui qui nous devance. Toujours, sur tous les plans, c’est lui qui se fait connaître. Toujours c’est lui qui se révèle. L’effort de la raison qui nous porte jusqu’à Lui – non pas jusqu’à Lui : jusqu’au seuil de son mystère – n’est jamais que le second temps d’un rythme qu’il a lui-même amorcé (Henri de Lubac).

 

1489 – Le cœur – Le poisson vit dans l’eau, l’oiseau dans le ciel, mais l’homme trouve son élément dans le cœur de Dieu (Kierkegaard).

 

1490 – La liberté – Le Christ n’a jamais obligé qui que ce soit à le suivre. Si les gens ne veulent pas le recevoir, il se retire (Mgr Franic).

 

1491 – Le pardon – Dieu s’est enveloppé de ténèbres pour avoir aussi le droit de pardonner notre refus (Jean Guitton).

 

1492 – La lumière – Saint Isaac le syrien disait que tous les péchés des hommes ne sont que de la poussière au regard de Dieu, sauf un seul, l’unique, le péché : celui d’être insensible au Ressuscité, fermé à la lumière de la résurrection du Christ (Paul Evdokimov).

 

1493 – La vie – "Il n’est pas le Dieu des morts mais celui des vivants" (Mc 12,27). Cette étrange parole signifie que tous les morts sont vivants, autant que nous, autrement (Gilbert Cesbron).

 

1494 – La plénitude – Appartenir à Dieu n’est pas une contrainte, c’est une plénitude (Marthe Robin).

 

1495 – La proximité – Prier, ce n’est pas seulement chercher de l’aide, c’est aussi Le chercher, Lui. En fait, il existe des moments où Il est proche et où l’homme peut Le trouver, tandis qu’à d’autres moments, Il demeure lointain et caché (Abraham Heschel).

 

1496 – L’illusion – L’homme n’est pas libre de se soustraire à Dieu. La route de l’homme est cernée par Dieu. Quelle illusion de s’imaginer libre parce que la route est longue, parce que le paysage est vaste, parce que Dieu se cache dans l’invisible ou le lointain (André Neher).

 

1497 – Les gens – Il y a des gens qui croient au ciel, et d’autres qui ne sont pas tout à fait sûrs de ne pas y croire (Robert Solé).

 

1498 – La hâte – Ce n’est pas nous qui avons la responsabilité de la religion, c’est Dieu. Dieu cherche les hommes, nous ne sommes pas les seuls à les chercher. Il se sert de nous pour gagner les autres. Il veut qu’à leur tour ils trouvent Dieu. L’Éternel travaille sans hâte (Thomas R. Kelly).

 

1499 – La cicatrice – Le problème du mal ? L’horreur du mal ? Une cicatrice infinie ne sera consolée que par une infinité de tendresse (René Habachi).

 

1500 – L’histoire – Les hommes : ces éphémères inscrits dans l’histoire, soumis à l’éternité (Robert Aron).

 

1501 – Le sens – Aucune tâche n’est plus utile que d’aider nos compagnons de voyage à découvrir les sens possibles de la vie. Pour moi, tout a un sens, rien n’est insignifiant. Le monde a un sens, le cosmos a un sens, la vie des soixante milliards d’hommes qui ont vécu jusqu’à ce jour a un sens, tout a un sens, qui nous échappe le plus souvent. Et je ne crois pas que ma vie puisse être séparée du destin du monde (Pierre Chaunu).

 

1502 – La présence – Pourquoi prier ? Pour éveiller notre esprit à la présence de Dieu. Dieu m’appelle, et moi je veux le suivre (Cardinal Lustiger).

 

1503 – Les chemins – On ne peut pas dire si les chemins de Dieu sont davantage les chemins par lesquels nous allons à Dieu ou ceux par lesquels Dieu nous attire à lui (Henri de Lubac).

 

1504 – Aimer – Nous n’aimons Dieu que médiocrement parce que nous le connaissons médiocrement (Madeleine Delbrel).

 

1505 – L’amour – Gabriel Marcel : "Aimer, c’est dire à l’autre : Toi, tu ne mourras pas". Et le Christ est venu en effet, au nom de l’Amour éternel, nous dire : "Vous ne mourrez pas" (Christian Chabanis).

 

1506 – Le mystère – Dieu peut se communiquer en personne à ce qui n’est pas Dieu sans cesser d’être le mystère absolu (Karl Rahner).

 

1507 – La confiance – Penser que Dieu punit l’être humain est un des plus grands obstacles à la foi. Quand Dieu est regardé comme un juge tyrannique, saint Jean rappelle en lettres de feu que Dieu est amour. Ce n’est pas nous, c’est lui qui nous a aimés. Quant à nous, aimons, puisque lui nous a aimés le premier. Le Christ ne nous veut pas ivres de culpabilité, mais emplis de pardon et de confiance. Jamais, au grand jamais, Dieu n’est un tourmenteur de la conscience humaine (Frère Roger).

 

1508 – La relation – Chacun de nous, aussi petit soit-il, est grand devant l’Éternel ; Dieu établit avec chaque être humain une relation cordiale et unique (P. Sophrony).

 

1509 – Le chemin – C’est par la prière qu’on trouve le chemin qui mène à Dieu (Robert Aron).

 

1510 – Le Seigneur – Le Christ est aussi le Seigneur de ceux qui ne croient pas en lui (Michel Evdokimov).

 

1511 – Le goût – Qu’est-ce que c’est qu’un chrétien ? C’est quelqu’un qui commet la grosse faute de goût de vivre comme si Dieu existait (Chesterton).

 

1512 – Les affaires – Le vieux Karamazov : "Si nous autres nous ne croyons plus, c’est qu’on n’a pas le temps, les affaires nous absorbent, les jours n’ont que vingt-quatre heures" (Dostoïevski).

 

1513 – Le secret – Jésus refuse de s’imposer par le miracle et l’autorité. Il se tait devant Pilate, il ne descend pas de sa croix, il ressuscite dans le secret : seule la foi peut le reconnaître (Olivier Clément).

 

1514 – L’histoire – Toute l’histoire du judéo-christianisme est une suite ininterrompue de révélations personnelles (André Frossard).

 

1515 – La fenêtre – Chez tous les athées, on retrouve la même chose. Quand on chasse Dieu par la porte, il revient par la fenêtre. S’ils ne croient pas à telle ou telle image de Dieu oscillant entre le Père Fouettard et le Père Noël, tous sont en quête qui d’amour, qui de verticalité, qui d’un sens de la personne (Bertrand Vergely).

 

1516 – L’effort – La foi est un effort constant de purification des images de Dieu qu’elle véhicule (E. Bianchi).

 

1517 – La croix – Le monde qui refuse la croix se voue à une croix sans résurrection (Olivier Clément).

 

1518 – La volonté – Notre vraie volonté, c’est de n’en avoir point d’autre que la volonté de Dieu. Mais cela ne peut se faire sans un sacrifice foncier (Maurice Blondel).

 

1519 – La curiosité – La Parole de Dieu n’est pas faite pour satisfaire une curiosité frivole, mais toujours pour nous conduire à ce salut qui ne se trouve que dans la rencontre avec Dieu et l’union avec lui (Louis Bouyer).

 

1520 – L’expérience – On ne peut pas faire l’expérience de la foi si l’on ne conçoit pas Dieu comme un être personnel, capable d’une parole, et l’homme comme un être naturellement tourné vers Dieu (J. Pieper).

 

1521 – La nouvelle – Jésus nous annonce une "bonne nouvelle", c’est-à-dire une vie "mêlée dès ici-bas d’éternité". Et cette "bonne nouvelle", précise-t-il peu à peu, c’est lui-même, car il est le "chemin, la vérité et la vie" (Olivier Clément).

 

1522 – La perte – Le mal dont nous demandons la délivrance, au sens de Jésus (dans le Notre Père), est avant tout et le plus profondément la perte de la foi. L’incapacité de croire en Dieu et de vivre de la foi est pour Jésus le plus grand des maux (Benoît XVI).

 

1523 – Le profit – Si le Christ t’aime, c’est profit pour toi et non pour le Christ. Si tu aimes le Christ, c’est profit pour toi, non pour le Christ (Saint Augustin).

 

1524 – La maladie – Être aveugle est certes une grande privation. Mais il n’y a pas de malheur plus grand, pas de maladie plus terrible que de ne pas connaître Dieu (P. Sophrony).

 

1525 – La parole – Jamais nous n’aurions pu parvenir, fût-ce par la seule pensée, jusqu’à la vie intérieure de Dieu, s’il n’avait voulu nous l’ouvrir par sa Parole, pour autant qu’il veut nous y introduire et nous y associer (Louis Bouyer).

 

1526 – L’Inépuisable – Ce n’est pas du tout par besoin que Dieu, la plénitude absolue, a amené à l’existence ses créatures , c’est pour que ses créatures soient heureuses d’avoir part à sa vie et pour se réjouir Lui-même de la joie de ses créatures quand elles puisent inépuisablement à l’Inépuisable (Maxime le confesseur).

 

1527 – La Source – Le christianisme ne peut être utile à aucune époque, ni par conséquent à la nôtre, s’il ne lui apporte pas ce que lui seul peut lui apporter, c’est-à-dire le lien avec la source infinie de puissance de Dieu devenu homme, lui-même en communion avec Dieu Trinité (D. Staniloae).

 

1528 – L’humilité – Le Dieu fait homme est un Dieu humble. En Occident, quand la religion a été dans l’orgueil, elle a tué Dieu (B. Vergely).

 

1529 – Le domaine – Les hommes de science qui scrutent les mystères de l’univers infiniment grand (et infiniment petit) sont parfois (ou souvent) tentés de sortir du domaine de leur compétence et de risquer une parole de philosophe ou de théologien ou d’agnostique ou d’athée. Mais Einstein les met en garde : "Un homme de science est souvent un pauvre philosophe" (L. Vauthier).

 

1530 – Le consentement – Le "consentement" à la résurrection est le cœur incandescent de la foi chrétienne. On pourrait même dire qu’il la définit (J.-Cl. Guillebaud).

 

1531 – La connaissance – Toute chose peut et doit mener à la connaissance de Dieu et à la communion avec lui (A. Schmemann).

 

1532 – Le petit – Dieu s’est fait petit pour que l’homme devienne grand (Tertullien).

 

1533 – Le royaume – Il n’y a pas un royaume des vivants et un royaume des morts, il n’y a que le royaume de Dieu, et vivants ou morts, nous sommes dedans (Bernanos dans "Le journal d'un curé de campagne").

 

1534 – Le doute – "Seigneur, prenez pitié du chrétien qui doute, de l’incrédule qui voudrait croire" (Huysmans).

 

1535 – Le désir – Ce que tu désires, tu le sais bien ; mais ce qui t’est profitable, Dieu seul le sait (Saint Augustin).

 

1536 – La visite – Celui qui reçoit la visite de l’Esprit Saint a l’âme éclairée ; élevé au-dessus de lui-même, il voit ce qu’il ne savait pas (Cyrille de Jérusalem).

 

1537 – Les limites – On ne peut mettre de limites à la miséricorde de Dieu, ni à la possibilité pour l’homme de refuser éternellement cette miséricorde (Olivier Clément).

 

1538 – Le destin – Dieu est le destin du monde (Didier Decoin).

 

1539 – La lumière – Il n’y a pas de plus grand malheur que de ne pas connaître le Dieu véritable. Il n’y a a pas de plus grand bonheur que de rencontrer le Dieu vivant. Dans la lumière de cette connaissance, non seulement les états agréables, mais encore les situations accablantes et pénibles, sont pleines d’un sens profond, devenant par là même supportables et justifiées (P. Sophrony).

 

1540 – La découverte – La foi, c’est la découverte que je suis aimé de Dieu. Je suis donc invité à relire mon histoire à la lumière de l’amour (A. Nouis).

 

1541 – L’intelligence – Il faut aussi aimer Dieu de toute son intelligence (J. Verlinde).

 

1542 – La conviction – La foi chrétienne est travaillée par la conviction que l’Évangile a quelque chose d’essentiel à apporter à l’humanité, sur tous les plans, que l’on soit croyant ou non (G. Coq).

 

1543 – L’amour – "Si quelqu’un aime Dieu, alors il se trouve connu par lui" (1 Co 8,2). Dieu ne se fait connaître qu’à celui qui aime (J.-L. Marion).

 

1544 – L’odyssée – Vertigineuse odyssée : l’univers et l’homme ne sont pas le fruit du hasard (J. Delumeau).

 

1545 – L’appartenance – Le Christ, ce n’est pas ce corps pantelant cloué sur sa croix, c’est celui qui, par sa résurrection triomphante, montre le devenir de toute l’humanité. Certes les êtres humains, comme tous les animaux, les plantes et tout ce qui respire, sont voués à mourir et disparaître mais, par son appartenance au divin, l’être ne meurt pas (X. Emmanuelli).

 

1546 – Le désir – Il est impossible de connaître le Christ sans désirer être avec lui là où il est. Et il n’est pas dans ce monde qui passe. Il est monté au ciel, auprès de Dieu. Dès maintenant, dans la mesure où on est croyant, notre vie est cachée avec le Christ en Dieu (A. Schmemann).

 

1547 – Les digressions – Un élan de charité rapproche plus de Dieu que mille digressions subtiles sur les félicités de son royaume (D. Tillinac).

 

1548 – Le référendum – Le jour n’est pas loin où nous aurons un référendum pour savoir si Dieu existe (D. Le Guay).

 

1549 – La visite – Quand l’homme cherche Dieu, c’est qu’il s’est déjà laissé visiter par la grâce de Dieu (Shenouta III).

 

1550 – La conviction – Conviction primordiale du croyant : Dieu a agi, il agit aujourd’hui, il agira demain. Et son action est permanente et cohérente, autant qu’imprévisible (J. Bancal).

 

1551 – La communion – L’Église est le lieu où les hommes trouvent ou retrouvent leur communion avec Dieu et entre eux. Le but de la vie de l’Église et de la vie chrétienne est d’approfondir davantage la communion avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint, et de faire rayonner cette communion dans le monde entier (Patriarche Daniel).

 

1552 – Le hasard – Il n’y a pas de rencontres fortuites : ou bien Dieu nous envoie la personne qui nous est nécessaire, ou bien, à notre insu, nous sommes envoyés par Dieu vers quelqu’un (Alexandre Eltchaninov).

 

1553 – La question – Question : Est-ce que tu pries ? Et quand je dis cela, je ne veux pas dire : Est-ce que tu dis des prières ? Mais : Est-ce que tu passes du temps avec Dieu ? Est-ce que tu prends du temps de repos avec Dieu ? Est-ce que tu es en communion avec Dieu ? Est-ce que de temps en temps tu te tiens main dans la main avec Dieu ? Est-ce que tu es heureux avec lui ? (X).

 

1554 – Le feu – "Jésus le Christ, tu étais toujours en moi et je ne le savais pas. Tu étais là et je ne te cherchais pas. T’ayant découvert, je brûlais que tu sois le tout de ma vie. Un feu m’embrasait. Mais si souvent, je t’oubliais à nouveau. Et toi, tu continuais à m’aimer" (Frère Roger).

 

1555 – La distinction – Ce qui distingue les chrétiens, c’est qu’ils peuvent être pires que les autres. Ils peuvent être infiniment pires. Dante mettait beaucoup de catholiques dans son enfer, et même des papes. Le Christ est le chemin, la vérité et la vie. Alors commettre les mêmes fautes que les autres alors qu’on a le Christ explicitement avec soi et qu’on a donc beaucoup reçu plus qu’eux, c’est être bien pire (Fabrice Hadjadj).

 

1556 – L’intelligence – Les maîtres du soupçon (Marx, Nietzsche, Freud), ce sont des des auxiliaires de l’intelligence. Ils poussent les chrétiens à mieux ressaisir leur foi. Pourquoi en avoir peur ? L’intelligence est du côté du Christ (Fabrice Hadjadj).

 

1557 – Le refus – L’intelligence n’est pas nécessairement du côté de ceux qui refusent de s’agenouiller devant le mystère (I. Prêtre).

 

1558 – Le dialogue – Il serait temps enfin, pour un véritable dialogue entre tous ceux qui croient au ciel ou non, de poser les bases d’un œcuménisme bien compris : tout homme a le droit de ne pas avoir de religion, tout homme a le droit de choisir sa religion, tout homme a le droit de changer de religion, tout homme a le droit de parler partout de sa religion (André Miquel, ancien directeur du Collège de France).

 

1559 – La question – Aux époques où le foi est florissante, question qui se pose : dans quelles proportions la foi authentique est mêlée de superstitions et de conformisme social ? (Gustave Thibon).

 

1560 – Le message – L’Église se présente simplement comme détentrice d’un message qu’elle offre au service des hommes de ce temps, qu’elle leur propose pour éclairer leur vie. L’Église ne vise aucunement à s’imposer elle-même, elle vise même à s’effacer devant la source vive qu’elle veut rendre accessible (G. Coq).

 

1561 – La logique – C’est Dieu qui nous cherche et pas nous qui cherchons Dieu. Le monde n’a donc qu’une seule logique, celle de Dieu. Mais que cette logique nous apparaisse ou ne nous apparaisse pas, c’est une autre affaire, dont on peut discuter vraiment. Il est normal qu’elle ne nous apparaisse pas clairement, mais pourtant il n’y en a pas d’autres (J.-L. Marion).

 

1562 – Les langes – Si nous ne confessons Dieu que comme le Tout-Puissant, nous ne le connaissons qu’à moitié. Il est la Tout-Puissance qui, en même temps, se laisse envelopper dans les langes de l’impuissance. Il a pour ainsi dire la puissance incompréhensible de se rendre faible lui-même (Newman).

 

1563 – Le sens – Nous chrétiens, nous n’avons rien à demander, rien à imposer, mais nous devons témoigner que la vie a un sens, qu’elle est immense, qu’elle s’en va vers l’éternité (Patriarche Athénagoras).

 

1564 – L’infantile – Dans cette vie, on ne peut pas savoir qui est Dieu, on peut seulement savoir ce que Dieu n’est pas. Essayer de nous affranchir des conceptions de Dieu qui sont infantiles (T. Radcliffe).

 

1565 – L’invraisemblable – Dieu est invraisemblable, c’est une affaire entendue. L’absence de Dieu est plus invraisemblable encore (Jean d’Ormesson).

 

1566 – L’énigme – Depuis deux mille ans les circonstances historiques ont bien changé, les langues et les mœurs évoluent, les organisations sociales bougent. Mais l’homme reste une énigme pour lui-même, déchiré, mais appelé à la Vie dont le Christ montre le chemin. La vraie difficulté à entendre et à comprendre la Parole de Dieu faite chair ne tient pas d’abord aux différences de culture et de civilisation, mais aux résistances que nous opposons à l’amour auquel elle nous appelle (Cardinal Lustiger).

 

1567 – La pauvreté – Reconnaître notre absolue pauvreté devant Dieu, notre totale dépendance à l’égard de Dieu (G. Cottier).

 

1568 – La vérité – Il y a des gens qui pensent que la vérité se trouve là où est le désespoir (I. Prêtre).

 

1569 – La conviction – Pourquoi baptiser un enfant à la naissance ? C’est dans la conviction qu’être humain c’est être fait pour Dieu (T. Radcliffe).

 

1570 – Le dialogue – Dieu ne demande qu’une chose : que notre cœur soit ouvert au dialogue. Dieu ne nous demande jamais d’ouvrir le cœur des autres au dialogue (Bartholomée).

 

1571 – L’ignorance – Le danger de nos jours pour l’Église, c’est moins l’athéisme ambiant que l’ignorance de certains chrétiens (I. Prêtre).

 

1572 – L’ouverture – Dieu : quelqu’un qui nous dépasse infiniment et qui, en même temps, s’ouvre à nous, se révèle et se livre (Mgr Dagens).

 

1573 – Les traces – La recherche de Dieu conduit à interroger ceux qui témoignent qu’ils l’ont rencontré et à interroger l’histoire qui affirme avoir gardé les traces de sa révélation (J. Moingt).

 

1574 – Les caricatures – La responsabilité historique est lourde de ceux qui ont parlé de Dieu, voire en faveur de Dieu, d’une manière basse et étriquée : de telles caricatures de Dieu ne peuvent que conduire au blasphème et à l’impiété (G.-M. Cottier).

 

1575 – Les nuages – L’Église porte le poids de l’histoire : le poids des infidélités et des péchés de ses membres des siècles passés. Elle est aussi le fruit de la fidélité et de la sainteté de ses membres des siècles passés. Le visage humain de l’Église est obscurci. Mais derrière les nuages brille le soleil (X).

 

1576 – La tâche – La situation du prêtre est impossible. Le prêtre se condamne lui-même à l’impossible, puisque sa tâche consiste à donner un Dieu qu’il n’a pas à des hommes qui n’en veulent pas (G. Thibon).

 

1577 – Le banquet – Le royaume de Dieu ne fait entendre qu’un appel à la communion, qu’une invitation au banquet (P. Evdokimov).

 

1578 – La liberté – Être libre n’est pas simplement faire ce qui nous plaît, car la seule véritable liberté est de faire la volonté de Dieu (K. Ware).

 

1579 – Le soleil – De demain tu ne sais rien, si ce n’est que la Providence se lèvera pour toi plus tôt que le soleil (Lacordaire).

 

1580 – L’illusion – Notre société prétendument humaniste s’imagine sauver l’homme en le délivrant de toute transcendance (M.-M. Zanotti-Sorkine).

 

1581 – La rescousse – Croire, ce n’est pas occasionnellement appeler Dieu à la rescousse (N. Buttet).

 

1582 – Le respect – Adam a agi dans le monde créé par Dieu comme si Dieu ne le voyait pas, comme si Dieu était absent, comme si Dieu n’existait pas. Aujourd’hui beaucoup d’hommes ont du mal à s’apercevoir que Dieu les voit, qu’il est présent, même si, par respect pour notre liberté, il donne l’impression d’être absent (Patriarche Daniel).

 

1583 – Les suggestions – Dieu nous fait confiance dans notre cheminement personnel, nous fait des suggestions, dans des circonstances, mais sans décider pour nous (G. Bédouelle).

 

1584 – La clarté – Lumineuse clarté du christianisme, mais pesanteur de l’Église (A. Schmemann).

 

1585 – La surface – Nous devons prier pour que la grâce de Dieu nous imbibe, nous prenne, nous transforme, sinon nous restons à la surface de nous-mêmes (P. Goursat).

 

1586 – Le chemin – Qu’est-ce que c’est qu’un chrétien ? C’est quelqu’un qui n’en finit pas d’apprendre à devenir chrétien, à connaître le Christ, à vivre de lui et à témoigner de lui comme le chemin, la vérité et la vie (Mgr Dagens).

 

1587 – L’espérance – Parler de Dieu aujourd’hui ? Il faut prêcher l’espérance avant de faire la morale, annoncer le salut avant de dénoncer le salaud (Fabrice Hadjadj).

 

1588 – L’amour – Aimer Dieu ! Aime-t-on vraiment si on ne cherche pas à connaître celui qu’on aime ? (S. Clément).

 

1589 – La voie – L’épreuve est souvent la voie mystérieuse par laquelle le Dieu vivant pénètre dans une âme (Cardinal Saliège).

 

1590 – La marque – Pour saint Paul, Dieu a laissé sa marque sur son ouvrage et il est pour l’homme inexcusable de prétendre qu’il en ignore l’existence. La plus claire de ces marques est l’homme lui-même avec son intelligence et sa volonté (Étienne Gilson).

 

1591 – L’assentiment – Qu’il y ait aujourd’hui encore des chrétiens physiciens, biologistes et savants de tout ordre ne prouve rien en faveur de la religion, mais permet au moins d’affirmer que l’esprit scientifique n’exclut pas l’assentiment à l’idée de Dieu (E. Gilson).

 

1592 – La présence – Dieu est inaccessible, et en même temps il touche au plus profond. Il demeure au-dessus du monde, transcendant au monde, et en même temps très présent au monde (J. Arènes).

 

1593 – La rencontre – La vie éternelle n’est pas un état mais une rencontre. Elle n’est pas l’entrée dans quelque chose, mais l’union à quelqu’un (Fabrice Hadjadj).

 

1594 – L’improviste – Jésus n’est pas un homme qui aurait été saisi à l’improviste par le divin ou qui aurait acquis péniblement une illumination. En lui, c’est la Source même de la vie qui vient à notre rencontre (Frère John, de Taizé).

 

1595 – La peine – Si le Christ n’est venu que pour nous apporter une morale, ce n’était pas la peine qu’il se dérange (G. Thibon).

 

1596 – L’ouverture – Il apparaît un jour à tout homme, sous une forme ou sous une autre, qu’il faut inévitablement opter pour ou contre l’ouverture à l’action de Dieu (M. Blondel).

 

1597 – La théorie – Il y a des théories qui en arrivent à avilir ou à détruire l’homme sous prétexte de le libérer des fantasmes de la religion (J. Moingt).

 

1598 – L’idée – Rôle des théologiens : tirer vers plus de transcendance l’idée souvent pesante que les gens se font de Dieu (L. Jerphagnon).

 

1599 – La vie – Le Christ n’est pas celui qui apporte une nouvelle religion, mais celui qui apporte Dieu. Jésus n’appelle pas à une nouvelle religion, mais à la vie (D. Bonhoeffer).

 

1600 – Les aléas – Dieu a dû mettre dans le cœur de l’homme, sa créature, un immense désir de le rejoindre, un désir de la présence divine, grâce auquel l’homme peut répondre à l’amour dont Dieu l’aime. Et ce désir de Dieu est présent en tout homme ; les aléas de la vie font bien souvent qu’il est enfoui hors d’atteinte chez beaucoup d’entre nous (G. Coq).

 

1601 – La souffrance – La tradition mystique (juive?) nous décrit Dieu comme souffrant des souffrances des hommes (C. Kessler).

 

1602 – L’infini – La Révélation, par le fait même qu’elle porte sur l’infini, est inépuisable pour notre pensée et notre cœur, et sera creusée à l’infini au cours des âges (G. Thibon).

 

1603 – Le message – En dehors du message chrétien, l’humanité n’a aucune espérance (J. Becker).

 

1604 – Le merci – On peut remercier Dieu pour une faveur obtenue. Mais ce serait beau aussi, quand on n’a pas été exaucé, de prier comme ceci : "Mon Dieu, ce que je vous ai demandé, vous me l’avez refusé ; mon Dieu, soyez remercié" (M. Blondel).

 

1605 – Le normal – Il est normal que la mort soit douloureuse comme l’entrée dans la vie. Tu mourras pour enfanter la vie éternelle. Et la vie éternelle, tu l’enfantes dans la douleur. Le parallélisme est absolu. On entre dans la vie éternelle par une nouvelle naissance qui ne peut être la répétition de la première. Notre mort, une naissance en Dieu est d’une autre nature, ou plutôt de surnature, d’au-delà de la nature (P. Chaunu).

 

1606 – La manière – La manière dont Dieu conduit les êtres nous échappe totalement (M. Zanotti-Sorkine).

 

1607 – Les endurcis – On parle toujours de "pécheurs endurcis". Mais les gens endurcis dans la vertu valent-ils beaucoup mieux ? Toute dureté nous rend imperméable au divin (G. Thibon).

 

1608 – Le grotesque – On peut avoir l’intuition de la justesse du fait chrétien. Mais on peut être navré de l’étroitesse des images qui l’ont traduit et le traduisent dans notre société, chez les hommes d’aujourd’hui, on peut être navré de tout ce qu’il y a de négatif dans la tête des gens au sujet du fait chrétien parce qu’ils le connaissent mal, le connaissent de travers, déformé, limité, infantile, grotesque (L. Giussani).

 

1609 – Le besoin – Quand tu t’adresse à Dieu parce que tu as besoin de lui, parce que tu es dans le besoin, n’imagine pas que tu l’aimes ; tu peux dire de Dieu que tu l’aimes quand tu n’as pas besoin de lui demander quelque chose, mais quand il existe simplement comme un être précieux, joie et beauté (Saint Augustin).

 

1610 – La raison – L’Histoire ne saurait engendrer la foi par raison nécessaire (B. Sesboüé).

 

1611 – La réalité – Avoir la foi consiste à croire qu’effectivement il y a autre chose que ce que nous voyons, la réalité allant bien plus loin que nous ne le pensons (B. Vergely).

 

1612 – La communion – Dieu Trinité : Dieu n’est pas une solitude éternelle, il est une communion éternelle. Dieu crée l’homme à son image : l’homme est un être de communion (communion avec les hommes et communion avec Dieu, commencée dès ici-bas). Le mystère de l’homme est que l’homme s’accomplit par la communion d’amour avec Dieu et avec son prochain (Patriarche Daniel).

 

1613 – La foi - Personne ne peut dire : "Je crois", sans ajouter aussitôt : "Viens en aide à mon incrédulité" (Frère Roger).

 

1614 – Les signes – Être les uns pour les autres comme des signes vivants de la lumière de Dieu (Mgr Dagens).

 

1615 – Le pardon – Nous sommes appelés à vivre contents de Dieu, c’est-à-dire à pardonner à Dieu de nous avoir faits tels que nous sommes, de nous avoir mis là où nous sommes (Cardinal Martini).

 

1616 – La vie – Dieu nous a aimés pour nous donner la vie. Dieu nous a appelés à la vie pour nous faire communier à lui (A. Bloom).

 

1617 – L’amitié – Tout homme a été créé ami de Dieu et appelé à cette amitié divine qui consiste dans la connaissance de Dieu, la communion avec lui, le partage de la même vie (A. Schmemann).

 

1618 – La curiosité – La Révélation ne nous a pas été faite pour amuser notre curiosité oiseuse mais pour nous conduire au salut (L. Bouyer).

 

1619 – Le sermon – Pierre vient de proclamer qu’il croit de toute son âme que Jésus est le Messie. Alors quand, aussitôt après, Jésus parle de sa Passion et de sa mort, Pierre prend Jésus à part et le sermonne : les messies n’ont rien à faire cloués sur une croix. Pierre croit savoir mieux que Jésus ce que Jésus a à faire (T. Radcliffe).

 

1620 – Le rafistolage – Celui qui prétend en avoir fini avec Dieu ne fait que rafistoler de vieilles idoles : l’argent, la volupté, les honneurs, le moi, enfin se met à diviniser des riens (Fabrice Hadjadj).

 

1621 – L’amitié – C’est quoi l’amitié avec Dieu ? C’est prendre du temps en compagnie de Dieu. Nous devons apprendre à être heureux de prendre du temps avec Dieu. On passe du temps avec ses amis (T. Radcliffe).

 

1622 – La bonté – Le meilleur nom de Dieu, c’est celui de Bonté, qui exprime la logique du don. Dieu, qui est la source universelle, aime toutes choses. Dieu n’est pas envieux. Et il faut remonter vers Dieu comme bonté par des prières, comme quelqu’un qu’on admire (A. Gesché).

 

1623 – Le risque – En créant l’homme et en s’effaçant volontairement devant lui, Dieu a pris un très grand risque, puisqu’il a ouvert un espace à la liberté. Une liberté qui peut, en se révoltant, refuser l’amour de son Créateur. "Dieu peut tout sauf contraindre l’homme à l’aimer" (Fr. Varillon et O. Clément).

 

1624 – Le service – Dieu m’a créé pour que je lui rende un service bien précis. Il m’a confié une tâche qu’il n’a confiée à personne d’autre. J’ai une mission. Il se peut que je ne la connaisse jamais en cette vie ; mais on me la dira dans l’autre (Newman).

 

1625 – La fierté – Dieu ne se donne que dans la mesure où on lui fait place, où l’on sent le besoin de lui, où on le demande, où l’on reconnaît sa bonté, où l’on est vide de soi-même. Dieu est humble en face de notre fierté (M. Blondel).

 

1626 – L’inévitable – Accepter tout l’inévitable comme don de Dieu (M. Blondel).

 

1627 – La vérité – "Oh mon Dieu, je vous en supplie, répondez-moi quand je vous dis humblement : qu’est-ce que la vérité ? Faites que je vois les choses telles qu’elles sont, que rien ne m’éblouisse" (Prière de Thérèse de Lisieux).

 

1628 – Le n’importe quoi – Quand on ne croit plus en Dieu, ce n’est pas pour croire en rien, c’est pour croire à n’importe quoi (Chesterton).

 

1629 – Les choses – On avance dans les choses (de Dieu) à mesure qu’on se dépouille de son amour de soi, de sa volonté à soi, de son intérêt à soi (Ignace de Loyola).

 

1630 – Le commencement – La grâce est le commencement de tout, c’est l’Esprit Saint dispensé par Jésus et le Père (Cardinal Martini).

 

1631 – La haine – L’image la plus répandue par le christianisme est celle d’un supplicié cloué à une croix : Dieu n’est plus celui qui tue, mais celui que la haine a tué (J.-Cl. Barreau).

 

1632 – La simplicité – Le Christ : il vient de Dieu, il va à Dieu. Il va à Dieu entraînant l’homme dans l’immensité de Dieu. Il vient à nous à la crèche pour manifester la familiarité, la proximité, dont Dieu seul a le secret. Dieu plus petit que tout, plus grand que tout, simplicité de Dieu, humilité et majesté (A. Chapelle).

 

1633 – Les blessures – Dieu entre en nous par nos blessures (J. de Menasce).

 

1634 – La sagesse – Prière du matin pour le Juif : "Merci de m’avoir rendu la vie et d’ouvrir une fois de plus mon cœur à ta sagesse, à ta connaissance" (E. Wiesel).

 

1635 – La prière – La prière, c’est aussi quand on n’a rien à demander à Dieu, c’est quand on peut lui dire : je ne vais rien te demander, je me remets en toute confiance entre tes mains et je voudrais faire ce que tu me demandes (A. Bloom).

 

1636 – La foi – Heureux le pauvre de cœur : c’est celui qui s’appuie non sur la richesse, mais sur Dieu seul, c’est celui qui s’en remet complètement et pour toute sa vie à Dieu, c’est celui qui vit de la foi, c’est le véritable homme de foi (Cardinal Lustiger).

 

1637 – L’issue – La Révélation chrétienne n’est pas une explication parmi d’autres explications que l’homme se serait données de l’énigme de son existence. Elle nous révèle à nous-mêmes ce que nous ne savions pas que nous étions. Elle nous introduit dans une dimension nouvelle de l’existence. Il n’y a pas d’issue humaine au drame de l’homme : les athées là ont bien raison. Mais ils ont tort quand ils pensent qu’il n’y a aucune issue (Jean Daniélou).

 

1638 – Le paraître – Pour saint Jean, le démon est le père du mensonge (Jn 8,44). Le démon est le grand illusionniste. Il nous pousse à donner de l’importance à ce qui n’a pas d’importance. Il nous fait vivre dans le monde de l’apparence et du paraître. Et c’est l’Esprit Saint au contraire qui nous affectionne aux choses de Dieu, qui introduit aux réalités souveraines (Jean Daniélou).

 

1639 – L’évidence – L’Esprit Saint ne peut rien faire d’autre que de nous rendre évidente la divinité du Christ (V. Lossky).

 

1640 – Le progrès – Approfondir sa relation avec Dieu n’est ni une affaire de tempérament ni une option, c’est un progrès offert à tous et nécessaire à chacun (Th.-D. Humbrecht).

 

1641 – Le droit – Qui est le Dieu vivant de l’histoire d’Israël et de Jésus ? Il est celui qui ne demande à personne le droit de nous parler et moins encore celui d’agir et d’exister (G. Martelet).

 

1642 – La conspiration – Tout conspire, sur cette terre, pour permettre à l’homme d’oublier Dieu (Th.-D. Humbrecht)

 

1643 – La vérité – Un protestant et un catholique cherchent à se convertir mutuellement. Finalement le protestant décide de passer quelques mois à Rome pour en avoir le cœur net. Le catholique se dit : c’est fichu, il va être écœuré. Or le voyageur revient membre de l’Église catholique. "Ce que j’ai vu au Vatican est tellement effroyable que je me suis dit que s’ils tiennent comme ça depuis depuis deux mille ans, c’est qu’ils ont la vérité" (A. Grosser).

 

1644 – La logique – Le chrétien moyen s’imagine que la force de Dieu consiste à anéantir ses adversaires, éventuellement à les envoyer se faire griller les fesses en enfer. Le Dieu des chrétiens, lui, n’agit pas comme cela, il a une autre logique. Le Dieu des chrétiens procède autrement. Ceux qui lui désobéissent, il cherche à les transformer de l’intérieur parce qu’il respecte leur liberté. Il cherche à faire en sorte que l’homme veuille librement son salut (R. Brague).

 

1645 – L’organisation – Il n’est pas vrai que l’homme, ainsi qu’on semble parfois le dire, ne puisse organiser la terre sans Dieu. Ce qui est vrai, c’est que, sans Dieu, il ne peut en fin de compte que l’organiser contre l’homme (Henri de Lubac).

 

1646 – L’injure – Ne pas faire à Dieu l’injure de trembler d’effroi à la pensée d’entrer un jour dans la maison du Père (M. Blondel).

 

1647 – Le tort – Parce que Dieu est Dieu, il n’est pas possible de lui faire tort, par exemple en lui désobéissant. Le seul tort que l’homme puisse faire, il se le fait à lui-même (Thomas d’Aquin).

 

1648 – Les museaux – Un jeune, qui était scandalisé par des pratiques de dévotion qu’il jugeait ridicules, s’en était ouvert à un vieux capucin. Et le vieux capucin lui avait répondu dans sa barbe : "Vous savez, mon ami, le catholicisme est un râtelier où il y a du foin à la hauteur de tous les museaux". La formule peut paraître triviale, mais il y a quelque chose de divin dans une religion qui est capable de combler une vieille paysanne comme elle est capable de combler des professeurs d’Université, et des prix Nobel, et tant d’autres (G. Thibon).

 

1649 – Les préventions – Il y a des gens que les représentations affreusement mièvres de certains saints qu’ils voyaient dans leur enfance ont rempli d’indéracinables préventions contre ces saints eux-mêmes dont la violence et la magnanimité sont admirables (Cardinal Journet).

 

1650 – Les imbéciles – Que de fois l’ai-je rappelé : que Dieu préfère les imbéciles, c’est un bruit que depuis dix-neuf siècles les imbéciles font courir (Fr. Mauriac).

 

1651 – L’écorce – Pourquoi l’étude de la profondeur de la foi chrétienne ? Pour ne jamais se contenter de l’écorce des choses ni des mots (J. Kelen).

 

1652 – L’attente – Le Seigneur Jésus n’est étranger à personne parce que tous les hommes, au fond de leur être, attendent Dieu (J. Ratzinger).

 

1653 – L’intelligence – Comment un univers que je découvre, par ma science, tellement pétri d’intelligence ne serait-il pas le produit d’une intelligence ? (J. Daniélou).

 

1654 – Le raisonnable – Dans les choses de Dieu, c’est déjà beaucoup que nous comprenions qu’il est raisonnable de ne pas tout comprendre (M. Blondel).

 

1655 – La peur – Avez-vous peur de mourir ? Ma première réponse serait que Jésus-Christ n’a pas tellement apprécié de mourir. Cela ne lui a pas plu du tout, et je ne vois pas pourquoi cela me plairait davantage (R. Brague).

 

1656 – Les ailes – Ne plus s’incliner devant le divin, devant le mystère, ce n’est pas s’émanciper, comme tant d’athées l’ont fait accroire, c’est soi-même se rapetisser et se couper les ailes (J. Kelen).

 

1657 – L’éducation – Nous avons à faire l’éducation du sens divin et à restituer à ceux qui l’ont perdue l’intelligence de la pensée chrétienne (M. Blondel).

 

1658 – La vie – La vie est belle pour les ressuscités (Jankélévitch).

 

1659 – Le commencement – Avoir trouvé Dieu n’est pas une fin mais un commencement (Fr. Rosenzweig).

 

1660 – La liberté – La foi chrétienne s’efforce de montrer que le fait chrétien a une portée universelle. Pourquoi universelle ? Parce que les hommes ont une destinée commune. La prétention de la foi chrétienne, c’est d’ouvrir un espace de sens et de vie accessible à tous. La foi chrétienne met l’homme en question, et ce faisant elle ouvre l’homme à son propre mystère. Ce choix éventuel relève de la liberté de chacun. La foi chrétienne peut éveiller un intérêt, non forcer une adhésion. Elle peut tout au plus montrer un espace de sens et indiquer les gains et les pertes à s’y risquer (M. Neusch).

 

1661 – La trace – Le converti, c’est quelqu’un qui a perçu dans la foi, dans la communauté chrétienne, dans les livres, la trace d’un Dieu qui le cherche (C. Chalier).

 

1662 – Le bonheur – L’homme est construit pour le bonheur, et ce bonheur n’est réalisé qu’en Dieu (Surin).

 

1663 – La relation – L’homme est bien plus qu’une espèce animale particulièrement dominatrice parce que chacun y est unique aux yeux de Dieu et invité à entrer avec lui dans une relation singulière (J. Duchesne).

 

1664 – Le déshonneur – Bien qu’il y ait dans l’Église beaucoup de personnes saintes, et que la sainteté soit toujours la vraie vie, il y aura toujours aussi dans l’Église un grand nombre de personnes dont la vie sera un scandale et un déshonneur, non une défense de la foi chrétienne (Newman).

 

1665 – Le cadeau – Nous sommes devant Dieu comme l’enfant qui offre un cadeau à sa mère, pour rien, par gratitude… Nos actes, devant Dieu, sont ceux de serviteurs inutiles… Nous sommes des mendiants de sa surabondance (P. Chaunu).

 

1666 – Le risque – Pour Dieu, comme pour nous, le cosmos et la vie humaine sont des aventures à haut risque. Et ce risque, Dieu le partage avec nous. Il n’est responsable ni du mal ni de la mort. Sa victoire est notre victoire (P. Chaunu).

 

1667 – La souffrance – Hors la foi, la souffrance reste un mystère (M. Delbrel).

 

1668 – L’enfer – L’enfer n’est pas autre chose que le lieu où Dieu est exclu. Et cet enfer, nous le connaissons vraiment, c’est le monde moderne en rupture avec Dieu et bâti sur son refus (P. Evdokimov).

 

1669 – La source – Il n’y a pas de source qui ne puisse être gâtée, pervertie (P. Ricoeur).

 

1670 – L’histoire – Le salut est une histoire qui venant de l’éternité se fait dans le temps et nous entraîne vers l’éternité (O. Cullmann).

 

1672 – Le propriétaire – Je suis moi-même un mystère pour moi. Chacun de vous est sans doute un mystère pour lui-même. Donc je ne suis pas mon propriétaire. Il y a quelque chose de moi-même qui m’échappe à jamais, qui est de l’ordre du mystère. Dieu aussi est un mystère. Il est à jamais inaccessible, au-delà de toute saisie par nous-mêmes. Il est à tout jamais transcendant, au-delà de toute mainmise sur lui (G. Siegwalt).

 

1673 – L’essentiel - La prière (essentielle) est un désir au-delà de toute parole, de toute prière récitée, de toute prière avec des mots (Fr. Dolto).

 

1674 – La découverte – Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n’y aurait point de mérite à le croire ; et s’il ne se découvrait jamais, il y aurait peu de foi (Pascal).

 

1675 – La liberté – La vraie Toute-Puissance de Dieu, c’est qu’il laisse surgir une liberté capable de le renier (O. Clément).

 

1676 – La recherche – L’existence humaine est animée par la recherche de Dieu car, consciemment ou inconsciemment, elle est sans cesse mue par la question de sa propre existence. S’interroger sur Dieu, c’est s’interroger sur soi-même (R. Bultmann).

 

1677 – Le drôle – Quelle drôle de chose que la grande nation chrétienne qu’est la France empêche qu’on parle de Dieu à l’école ! (Lord Halifax).

 

1678 – Le moyen – Dieu est quelqu’un qui s’est révélé et ne peut être connu en dehors de la Révélation. Il faut rencontrer ce Dieu personnel par un engagement total : c’est le seul moyen de le connaître (V. Lossky).

 

1679 – L’expérience – Bien des gens pensent que si le Créateur du monde manifestait sa force à tous les athées, à tous les méchants et à tous les blasphémateurs en jetant sur eux ses foudres, il les convertirait, les rendrait raisonnables. En réalité, il n’en est rien. L’expérience montre que l’homme accueille la foi ou la rejette intérieurement, et les miracles n’y sont pour rien. Beaucoup de gens ont vu des choses extraordinaires, mais leur cœur n’a pas été touché, tandis que d’autres, qui n’ont rien vu, ont cru et sont appelés bienheureux : "Heureux ceux qui croient sans avoir vu" (Alexandre Men).

 

1680 – Le pressentiment – Il n’ a pas un seul homme qui n’ait une relation mystérieuse avec Dieu. Il n’y a pas un seul homme qui n’ait une aspiration à la bonté, un tressaillement devant la beauté, un pressentiment du mystère devant l’amour et devant la mort (Olivier Clément).

 

1681 – L’absence – Nous n’avons le droit de parler de Dieu aux autres que si nous apprenons aussi à parler à Dieu au nom des autres, et peut-être d’abord de ceux et celles qui se sont résignés à son absence et à son silence (M. Delbrel).

 

1682 – La lumière – L’Apocalypse dit en substance que le monde est rude, que le péché est affreux et que grandes sont l’injustice, la cruauté et l’oppression, les forces anti-humaines et démoniaques, mais que, tôt ou tard, l’Esprit finit toujours par être vainqueur. La lumière est victorieuse. L’Agneau, immolé depuis la fondation du monde, est vainqueur. L’Apocalypse proclame cet espoir et cette certitude (Alexandre Men).

 

1683 – L’amoureux - Dieu est amoureux de sa créature qui n’est pas amoureuse de lui. Bloy écrivait : "Je me passe très bien de Dieu, dit le bourgeois. Quelle sera sa stupeur quand il verra que Dieu ne pouvait se passer de lui" (G. Thibon).

 

1684 – Le sommet – Le Tout-Puissant ne nous prend pas de lui-même au sommet, il nous y appelle. Et il juge suffisante notre immense faiblesse pour l’atteindre (P. Kéchichian).

 

1685 – La manière – Nous ne pouvons pas prescrire à Dieu la manière dont il agit (G. Siegwalt).

 

1686 – Les apports – L’Église a aussi son histoire propre avec beaucoup d’apports qui ne viennent pas de Dieu (Cardinal Danneels).

 

1687 – Les aléas de la vie – Dieu, s’il existe (et je le crois), a dû mettre dans le cœur de l’homme sa créature un immense désir de le rejoindre, un désir de la présence divine, grâce auquel l’homme peut répondre à l’amour dont Dieu l’aime. Et ce désir de Dieu présent en tout homme, les aléas de la vie font bien souvent qu’il est enfoui, hors d’atteinte chez beaucoup d’entre nous (G. Coq).

 

1688 – Le rôle – Quel est le rôle du chrétien ? C’est de porter l’humanité (Olivier Clément).

 

1689 – L’accomplissement – Dieu n’est pas celui qui se met en avant pour écraser le monde et l’homme par sa toute-puissance. Il est au contraire celui qui s’efface afin que le monde et l’homme puissent vivre, respirer et aller librement vers leur accomplissement (B. Vergely).

 

1690 – Les limites – En Christ, une vie d’homme peut toujours recommencer, si lourde de péché soit-elle ; un homme peut toujours abandonner sa vie au Christ pour que celui-ci la lui rendre libre et intacte. Et cette œuvre du Christ est valable pour l’ensemble de l’humanité, au-delà des limites visibles de l’Église (V. Lossky).

 

1691 – L’approfondissement - Béatitude éternelle : ne pas la concevoir comme fixité dans la contemplation, mais comme approfondissement constant de la connaissance d’un Dieu infini (Rémi Brague).

 

1692 – L’enfant – L’enfant qui dort, la mère qui le caresse, le vieillard qui écoute les bruits des arbres : de chacun Dieu est proche, en chacun Dieu est présent (Sagesse juive, dans E. Wiesel).

 

1693 – La splendeur - Dieu n’a pas fait sans raison la splendeur du monde (M. Blondel).

 

1694 – La main – Je puis lâcher la main de Dieu, mais lui ne saurait lâcher la mienne (H. Boulad).

 

1695 – La libération – On a proclamé : "Dieu est mort !" et on a voulu croire à une libération. Mais l’homme ne se porte pas bien du tout (J. Kelen).

 

1696 – La parole – Évangélisation : laisser passer une parole qui ne vient pas de nous, mais de Dieu (Mgr Dagens).

 

1697 – La littérature – La Bible : une littérature voulue par Dieu pour nous dire quelque chose de son mystère (Ch. Delhez).

 

1698 – L’exigence – Une des plus étonnantes exigences de notre Dieu, c’est de tout demander en demeurant caché (François Mauriac).

 

1699 – Les mots – Les mots qui essaient de dire la foi chrétienne ne cernent pas la réalité divine, ils nous orientent vers elle (G. Thibon).

 

1700 – Les illusions – Nos contemporains ont écarté les illusions religieuses pour entrer dans les illusions de la fête ininterrompue, de la récréation, de la consommation. Fiction que ce bonheur de gadgets, d’amour sans responsabilité et de santé parfaite (C. Delsol).

 

1701 – Le vertical – Tout être humain est aussi un être vertical. Il est référé à quelque chose qui le dépasse (G. Siegwalt).

 

1702 – L’injustice – Dieu : aucun mot n’a été aussi souvent souillé, aussi défiguré. Les générations humaines avec leurs divisions religieuses on déchiré ce mot ; il porte la trace de leurs doigts à elles toutes, et d’elles toutes il porte le sang. Où trouverai-je un mot qui lui ressemble pour désigner ce qu’il y a de plus haut ? Nous devons respecter ceux qui le vomissent parce qu’ils se soulèvent contre l’injustice et les vilenies qui se réclament volontiers d’un mandat de Dieu (Martin Buber).

 

1703 – L’avantage – Dieu est discret. C’est un avantage qu’il a sur beaucoup de ceux qui parlent de lui comme sur beaucoup de ceux qui dénient son existence (J.-Fr. Deniau).

 

1704 – Le mystère – Celui qui a découvert ce qu’il y a de mystère dans le monde ne s’étonnera plus qu’il y en ait dans la révélation (Origène).

 

1705 – L’ouverture – L’Evangile n’a été donné qu’une fois. La foi chrétienne est la même pour tous. Mais l’accueil n’est pas le même chez tous, puisque chacun la reçoit selon sa propre capacité spirituelle, selon son ouverture à Dieu (C. Kessler).

 

1706 – La porte – Il y a possibilité de salut pour tous, à condition de vouloir ouvrir cette porte fermée au plus profond de soi (Cl. Vigée).

 

1707 – La négligence – Révérer Dieu ne dispense nullement de s’occuper des hommes. Mais à ne servir que les hommes et la planète, on en vient à négliger Dieu (J. Kelen).

 

1708 – L’aventure – Pour le Tout-Puissant, créer n’est pas une petite affaire, une partie de plaisir. C’est une aventure, un risque, une bataille où il s’engage tout entier (Teilhard de Chardin).

 

1709 – L’ouverture – Le Christ ouvre tous les temps à l’éternité du Dieu vivant (Olivier Clément).

 

1710 – Le laboratoire – L’Église est le lieu où l’on avance vers la résurrection, elle est le laboratoire de la résurrection (Staniloae).

 

1711 – Les contemporains – Vouloir guérir de tout n’étanche pas le désir d’infini, et prolonger l’existence des individus ne leur procure pas la vie éternelle. Mais nos contemporains préfèrent s’illusionner, ils ne veulent ni mourir, ni apprendre à mourir (J. Kelen).

 

1712 – La dimension – La résurrection représente l’événement central de l’histoire, qui a fait basculer l’univers dans une nouvelle dimension (H. Boulad).

 

1713 – La préparation – L’Église est préparation : elle nous prépare à la vie éternelle. Sa fonction est donc de faire de toute notre vie une préparation. Sans cette dimension fondamentale de préparation, il n’y a tout simplement pas de christianisme et pas d’Eglise. Et en même temps l’Église est accomplissement dès maintenant : communion avec Dieu (A. Schmemann).

 

1714 – Le rendez-vous – Le rendez-vous de Dieu avec un seul peuple (Israël) permet à Dieu de les rencontrer tous (A. Neher).

 

1715 – Les appels - Conviction de notre foi chrétienne : personne ne reste en dehors des appels de l’Esprit (E. Pousset).

 

1716 – Le besoin – La vérité ne se donne pas d’emblée, on a besoin d’y être conduit (J. Guitton).

 

1717 - Le problème – Le tragique de la condition humaine tient en ceci : l’homme, créé pour la joie et la vie, se trouve en fait devant la souffrance et la mort. Les premières pages de la Bible déjà et avant tout posent le problème (Fr. Varillon).

 

1718 – Les oreilles – Comme nos oreilles entendent nos voix, c’est ainsi que Dieu entend nos pensées (Saint Augustin).

 

1719 – L’initiation – Le Seigneur Jésus nous a réellement initiés à l’existence éternelle de Dieu (G. Martelet).

 

1720 – L’humilité – Sans humilité, nous ne pouvons pas voir Dieu (Saint Tikhon de Zadonsk).

 

1721 – Les chuchotements – Je vous recommande une grande fidélité aux chuchotements du Saint-Esprit (Dom Marmion).

 

1722 – La qualité – Le Ressuscité dit à Pierre : "Pais mes agneaux" (Jn 21,15). Paître le troupeau, c’est rendre aux agneaux l’intelligence du Christ, leur restituer leur qualité d’enfants de sa pensée, les ramener dans son royaume (V. Zielinsky).

 

1723 – Le choix – L’athéisme est une religion comme les autres, même si elle s’ignore. L’agnosticisme lui-même, qui se proclame sans aucune certitude, n’est pas délivré de la croyance, ne serait-ce que parce qu’il doit avoir foi en son choix agnostique (J.-Cl. Guillebaud).

 

1724 – L’intelligence – Peut-on aimer Dieu de tout son cœur sans l’aimer avec son intelligence ? (A. Chapelle).

 

1725 – Le dépassement - Le ministère, c’est marcher sur l’eau, ça nous dépasse de toutes parts (Mgr Leuliet).

 

1726 – Les portes – Avant tout, prie pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, car personne ne peut voir ni comprendre si Dieu et son Christ ne lui donnent de comprendre (Saint Justin).

 

1727 – La logique - Le hasard, c’est peut-être la logique de Dieu (G. Bernanos).

 

1728 – La connaissance - L’Église, c’est Israël ouvert à toutes les nations qui viennent chercher la connaissance du Dieu vivant (Cl. Tresmontant).

 

1729 – Le défaut – Le grand défaut de Dieu pour nous, s’il m’est permis de m’exprimer ainsi, c’est qu’il est caché ; aussi a-t-il ménagé notre faiblesse en se révélant dans ses saints (M.-J. Lagrange).

 

1730 – Le rationnel – La foi en Dieu est rationnelle, c’est l’athéisme qui ne l’est pas (M.-C. Ceruti-Cendrier).

 

1731 – Les tourments – Le Dieu vivant agit dans les tourments de l’âme humaine (Revue Contacts n° 247 consacré à Olivier Clément).

 

1732 – Le vaccin – L’histoire est utile pour le croyant : indispensable vaccin contre deux maladies infantiles menaçant toute religion : l’angélisme et l’intégrisme. Tout est historique, y compris la Bible et Jésus (Le Monde des livres, 12/07/96).

 

1733 - Le devoir – Notre devoir n’est pas de renoncer à la vie, mais de la rapprocher de Dieu (A . Heschel).

 

1734 – Le clown – Qu’est-ce que c’est que la miséricorde ? L’Éternel va chercher sa brebis perdue. Il sait que sa créature est une sorte de clown qui se prend chaque fois les pieds dans le tapis. Mais chaque fois aussi, comme avec le clown, ses échecs sont la possibilité d’une grâce (Fabrice Hadjadj).

 

1735 – L’attente – Si tu attends, pour parler de Dieu, d’avoir trouvé des paroles dignes de lui, tu n’en parleras jamais (P. Clavier).

 

1736 – La grâce – Dieu ne contraint personne, mais il offre sa grâce à qui la cherche (Clément d’Alexandrie).

 

1737 – L’interrogation – Interroger les Écritures et aussi interroger ceux qui les ont interrogées avant nous (C. Chalier).

 

1738 – Le vide – La Bible est vide de sens pour quelqu’un qui, a priori, n’a pas l’intention de servir Dieu (Y. Leibowitz).

 

1739 – La prière – Celui qui ne prie pas le Seigneur prie le diable (Léon Bloy).

 

1740 – Le rien – La thèse centrale de l’Ecclésiaste : "Fais vraiment sérieusement ce que tu fais et n’y attache aune importance". Les cinq pains et les deux poissons, ça ne sert évidemment à rien pour nourrir la foule, mais si on ne les apporte pas, il ne se passera rien (J. Ellul).

 

1741 – Le choix – Dieu est notre Créateur. Du point de vue de Dieu, il n’y a qu’une possibilité pour nous : que nous allions à lui, puisque notre centre est en lui. Du point de vue de l’homme, créé libre, il y a aussi la possibilité de se donner le choix entre le Bien et le Mal (E. Pousset).

 

1742 – Les vertueux – Dès que l’occasion s’en présente, l’Évangile ne cesse de stigmatiser les vertueux bien-pensants. Pourquoi ? Parce que la vertu, si exaltée et si grandiloquente qu’elle soit, peut contenir de la fausseté (Fr. Dolto).

 

1743 – La nuit – La croix, c’est la foi nue d’un homme réduit à l’impuissance et capable de dire dans cette nuit : "Père, je remets ma vie entre tes mains" (A. Sève).

 

1744 – La certitude – "Lorsque mon esprit défaille, lorsque les plus intelligents ne voient rien au-delà du soir et ne savent plus ce qu’ils devront faire le lendemain, alors Seigneur, tu m’envoies dans la lumineuse certitude : Tu existes et Toi-même prendras soin que tous les chemins du bien ne soient pas barrés" (Prière de Soljenitsyne).

 

1745 – L’intérieur – Ce ne sont pas les persécutions extérieures qui sont les plus terribles pour l’Église mais bien celles qui viennent de l’intérieur, de son propre péché, de l’infidélité de ses membres (Benoît XVI).

 

1746 – Quelqu’un – Puisque l’être humain est quelqu’un, et pas seulement quelque chose, l’explication dernière de ce qui lui arrive doit se trouver auprès de quelqu’un et pas seulement de quelque chose. La mythologie est le premier pas sur le chemin de la vraie religion ; elle est par essence religieuse (E. Gilson).

 

1747 – La mémoire – A l’Église revient par grâce de maintenir vivante la mémoire de cet événement historique qu’est la révélation divine dans le Christ (K. Rahner).

 

1748 – Les preuves – Il n’y a aucune évidence de l’existence de Dieu, il n’y en eut jamais et il n’y en aura pas. Si on attend l’apparition, si on attend le miracle, on peut attendre longtemps ; et toujours on soupçonnera d’avoir mal vu, par distraction, illusion ou même hallucination, qui sont toujours convaincantes mais peut-être dues à ce que l’on vient de boire. Si on attend des preuves, elles ne viendront pas (A. Jenni).

 

1749 – Les prolongements – Il y a l’Évangile et il y a tous ses prolongements spirituels à travers les siècles (C. Chalier).

 

1750 – Les portes – L’eucharistie signifie toujours que le Christ, de l’extérieur, vient vers nous à travers les portes fermées (J. Ratzinger).

 

1751 - Les secrets – Dieu peut avoir des secrets qu’il ne communique pas (Jean Guitton).

 

1752 – Le problème – Vers l’an 200, on disait dans les milieux païens, qui étaient majoritaires : "Gaïus ? Un type bien. Dommage qu’il soit chrétien !". Le problème avec les chrétiens : des gens comme tout le monde mais qui osaient ne pas prier comme tout le monde (L Jerphagnon).

 

1753 – Les voleurs – On ne peut pas interpréter l’histoire de l’Église à partir des abus et des perversions de ses membres, comme si on écrivait une histoire de l’Angleterre à partir de ses voleurs de grands chemins (Newman).

 

1754 – L’image – Le bon larron est devenu l’image de l’espérance, la certitude consolante que la miséricorde de Dieu peut nous rejoindre même au dernier instant, la certitude même que, après une vie d’erreurs, la prière qui implore la bonté n’est pas vaine (Benoît XVI).

 

1755 – Le dernier instant – La grande faute de ‘l’homme, ce n’est pas tant les péchés qu’il commet. La tentation est puissante et l’homme est bien faible. Non ! La grande faute de l’homme, c’est de pouvoir à tout instant retourner vers Dieu et de ne point le faire (D’un spirituel juif du XIXe siècle, cité par M. Buber).

 

1756 – L’assurance – Comment pourrait-on être assuré dans sa foi si, depuis vingt siècles, le Christ n’avait jamais manifesté sa présence à ses disciples ? (P. Descouvemont).

 

1757 – Le scandale – L’Écriture : Parole de Dieu. Et en même temps on peut parler de l’humilité de l’Ecriture, de l’humble et scandaleuse condition du texte. Qu’y a-t-il donc dans ce pauvre texte de l’Écriture ? Et comment en proclamer la fécondité ? (A. Chapelle).

 

1758 – La dispense – Être chrétien ne dispense pas de chercher Dieu (A propos d’un livre de L. Basset).

 

1759 – Les grains de sable – Nous croyons qu’il y a un sens à ce que nous faisons, à ce que nous vivons ; nous croyons qu’il y a de l’intelligible. Ce sens qu’il s’agit d’appréhender, de découvrir, nous le relions à Dieu, qui en est la cause, et à son Esprit. Il n’y a pas de hasard, nous ne sommes pas des grains de sable ballottés par la mer et le vent (J.-Fr. Bensahel).

 

1760 – Le pouvoir – Pour laisser Dieu "entrer" en nous, il nous faut nous retirer comme lui, le Créateur, s’est retiré pour nous laisser être. En créant l’homme, Dieu s’est retiré, il a cessé de commander partout où il en avait le pouvoir (J.-Cl. Barreau).

 

1761 – Les poissons – Les oiseaux volent, les poissons nagent et les hommes prient (Isaac le syrien).

 

1762 – Les portes – Avant tout, prie pour que les portes de la lumière te soient ouvertes (Saint Justin).

 

1763 – La vie – Qu’est-ce qu’une vie sans éternité ? Une vie sans espérance d’éternité est-elle une vie véritablement humaine ? (J.-Fr. Gosselin).

 

1764 – La proximité – Prier pour que le Seigneur nous aide à ne pas perdre le sentiment de sa grande présence, à ne pas nous morceler, à ne pas nous laisser engluer dans le marais des choses insignifiantes, mais à vivre toujours de telle manière que nous sentions la proximité du ciel (Alexandre Men).

 

1765 - Le privilège – Quand le Christ invite à baptiser toutes les nations, il n’en privilégie aucune. Bien mieux, il est le premier à étendre la notion de peuple élu à toute l’humanité (Chr. Chabanis).

 

1766 – Le malheur – La foi, c’est, en dépit du malheur, savoir qu’on est aimé de Dieu. L’existence du mal est sans doute la plus forte objection contre l’existence d’un Créateur bon et tout-puissant (J.-Fr. Malherbe).

 

1767 – L’inconnu - Le chemin de la découverte de Dieu passe nécessairement par la prière. Dieu arrive comme un inconnu qui se dévoile à l’homme qui ne le connaissait pas. "Dieu, personne ne l’a jamais vu". Voir Dieu ne peut être qu’une ultime grâce, et cela est proposé comme une espérance. La Révélation se présente comme donnant accès à un Autre que ce que l’homme peut imaginer (Cardinal Lustiger).

 

1768 – Les instants – Il n’y a que deux instants de nudité et de pureté parfaites dans la vie humaine. La mort est indispensable pour l’accès à l’éternité (S. Weil).

 

1769 – L’émerveillement – Que des disciples de Jésus, après l’avoir retrouvé, au-delà de sa mort, invulnérable, vivant dans le monde de Dieu, et cependant le même exactement que celui qu’ils avaient connu aussi proche, aussi naturel, cela pourrait expliquer qu’ils aillent communiquer leur joie autour d’eux et clamer partout leur émerveillement (J. Guillet).

 

1770 – La rencontre – On ne peut rencontrer Jésus pour le connaître, l’aimer, l’imiter, sans un recours concret, constant, obstiné, à l’Évangile, sans que ce recours fasse intimement partie de notre vie (M. Delbrel).

 

1771 – L’enfant - Le Christ va baptiser dans l’Esprit pour que l’Esprit fasse entendre à tous ce que le Père leur dit en Christ : "Tu es mon fils, tu es ma fille, mon enfant bien-aimé" (D. Bourguet).

 

1772 – Le passage – La résurrection de Jésus n’est pas la réanimation d’un cadavre, mais le passage d’une vie mêlée de mort à une vie mêlée d’éternité (O. Clément).

 

1773 – Le plaisir – "Personne ne vient à moi si mon Père ne l’attire". Ne t’imagine pas que tu es attiré malgré toi : c’est par l’amour aussi que l’âme est attirée. C’est par le plaisir que tu es attiré. Il y a un certain plaisir du cœur pour celui qui trouve délicieux le pain céleste. Chacun est attiré par son plaisir, dit le poète. L’homme est attiré par le Christ. Le corps a ses plaisirs, l’âme a les siens (Saint Augustin).

 

1774 – L’expérience – L’expérience de ceux qui ont accompagné Jésus sur les routes de Galilée était double. Cet être est certainement un homme à tous égards : anatomiquement, physiologiquement, psychologiquement, etc. Mais il n’est pas seulement un homme. Il est capable d’enseigner une science qui ne peut venir que de Dieu. Il est capable de guérir, ce qui est l’œuvre même du Créateur. Il est capable de se manifester vivant après la crucifixion (Cl. Tresmontant).

 

1775 – Le fœtus – Difficulté d’imaginer une vie de ressuscité par-delà la mort. Analogie du grain de blé. Il y en a une autre. Notre vie d’ici-bas ressemble à celui d’un fœtus dans l’univers limité du sein de sa mère. Quand il en sort, c’est l’épouvante. Notre mort sera comme une naissance, à savoir une irruption dans un monde aux traits insoupçonnés. Là encore il y a continuité et rupture (M. Quesnel).

 

1776 – La littérature – L’étonnante stupidité qui traverse tant de littérature pieuse (Ph. Braud).

 

1777 – La société – Il n’est pas très étonnant que l’Église n’ait pas été, sur certains points, plus clairvoyante que la société dans laquelle elle se trouvait. Ce que je dis n’excuse rien (Mgr Rouet).

 

1778 - La voix – Dieu n’écoute pas la voix mais le cœur (Saint Cyprien).

 

1779 – L’action – La Trinité existait avant d’être révélée et peut toujours agir là où elle ne l’est pas encore (M. Zundel).

 

1780 – La nouveauté – Le premier trait qui caractérise le christianisme est qu’il est essentiellement foi à un événement, celui de la résurrection du Christ. Cet événement constitue une irruption de Dieu dans l’histoire qui modifie radicalement la condition humaine et constitue une nouveauté absolue. Or ceci distingue complètement le christianisme de toutes les autres religions (J. Daniélou).

 

1781 – La semence – Tout ce qui naît de bon dans l’âme humaine est semé par le Logos de Dieu (Origène).

 

1782 – Le grain – Être transformé, c’est mourir et renaître. La mort n’est donc pas une fatalité, elle est un moment nécessaire de toute croissance. Pas de moisson sans la mort du grain (Fr. Varillon).

 

1783 – Le désir – On ne prie pas seulement parce que Dieu le demande ou pour obtenir telle grâce, mais simplement avec le désir et la joie de se tenir en présence de Dieu (Ph. Ferlay).

 

1784 – L’importance – Marie, la Mère de Jésus, devrait être davantage aimée par les hommes de notre temps. Aucun être humain ne s’est vu assigner par Dieu une plus grande importance pour le Messie que cette femme (Cardinal Martini).

 

1785 – L’intuition – Le christianisme affirme que seule la croix du Christ peut réconcilier les contradictions de la vie. Mais une telle vérité ne se découvre pas par la raison, elle se découvre par l’intuition donnée à ceux qui ont le cœur pur (selon Mt 5,8). Le cœur est l’organe de la connaissance intuitive s’il est purifié par l’amour et illuminé par l’Esprit (Th. Spidlik).

 

1786 – La conviction – C’est un fait indéniable et historique que, si les disciples, désemparés, effondrés par la tragédie du calvaire, ont été métamorphosés soudain en apôtres passionnés, c’est qu’ils avaient en eux la conviction absolue, frénétique, d’avoir revu vivant, revu de leurs yeux leur Maître assassiné. Des imposteurs ? Les témoins qui se font tuer ne peuvent pas être des imposteurs. On ne meurt pas, on ne se fait pas tuer, pour soutenir un mensonge (H. Guillemin).

 

1787 – La Révélation – L’Évangile apporte au monde une Révélation qu’il ne pouvait soupçonner (J. Guillet).

 

1788 – La démonstration – Tout chrétien qui prend sa foi au sérieux fait cette expérience : n’importe quel événement prend sa signification dans sa référence au Christ. Cela ne se démontre pas, cela ne se révèle que dans le jeu de la foi (G. Ganne).

 

1789 – Le mystère - L’Ancien Testament manifestait le vrai Dieu mais ignorait le mystère du Dieu crucifié et ressuscité (P. Evdokimov).

 

1790 – Le paradis – C’est quoi le paradis pour vous ? Pour Alphonse Allais, le paradis serait "une terrasse de café d’où l’on ne partirait jamais" (F. Hadjadj).

 

1791 – Le principe – La morale chrétienne part de ce principe : Demeure auprès du Seigneur qui t’est donné (J. Becker).

 

1792 – Le dialogue – Un dialogue est possible avec Dieu, car il y a une parole de Dieu. Dans l’Alliance, Dieu propose à l’homme de partager sa vie intime, sa vie personnelle. C’est cela l’Alliance. Le péché, c’est justement la rupture ou l’obscurcissement de ces relations d’amitié. Le péché fait que l’amitié de Dieu ou bien est refusée, ou bien se voile et s’obscurcit (G. Ganne).

 

1793 – L’enseignement – Le Christ nous apporte un enseignement totalement nouveau au sujet de Dieu lui-même : Dieu est Père et Fils. Jésus se reconnaît comme Fils de Dieu, envoyé par le Père pour sauver le monde (A. Schmemann).

 

1794 – La confirmation – La résurrection de Jésus est la confirmation victorieuse de la prétention de Jésus d’être le Sauveur absolu (B. Sesboüé).

 

1795 – La victoire – Il ressuscitera le troisième jour : le temps nécessaire pour que la mort soit réelle et que la victoire soit totale (J. Guillet).

 

1796 - L'évidence - Il est ressuscité, cela veut dire : il est au ciel, dans la maison de Dieu, il nous y attend et nous y prépare une place. Il est assis à la droite du Père. Autrement dit, il n'est plus de ce monde. Il fait désormais partie du monde de Dieu. Il a abordé au rivage divin. Il est vivant quoique au-delà de l'espace et du temps. C'est une évidence qui s'est imposée aux premiers témoins (Ch.Delhez).

 

1797 – Le coin - Même plantée dans un coin du monde, la croix transcende tout localisation. De là, c'est le monde entier que le Christ attire à lui (A. Manaranche).

 

1798 – Le projet - Selon le projet de Dieu, le fait central de la résurrection du Christ est le sommet absolu qui oriente passé, présent et avenir. La résurrection de Jésus nous révèle que chaque instant de notre vie prend sa véritable dimension dans le Christ (J. Ravanel).

 

1799 – L'essentiel - L'essentiel pour aller à Jésus, c'est de croire qu'il est le Fils de Dieu et qu'il est ressuscité (René Rémond).

 

1800 - Le lien - Dieu a imprimé dans les créatures une tendance vers l’absolu. Dieu a rendu l'homme capable de communier avec lui à sa propre infinité. Et Dieu appelle l'homme à développer ce lien avec lui, avec son aide d'ailleurs (Staniloae).

 

1801 – L'acte - La mort est un acte qui nous permet de participer à la résurrection du Christ (Cl. Tresmontant).

 

1802 – L'impuissance - Le rationalisme est impuissant à résoudre la question du sens de l'histoire humaine (G. Fessard).

 

1803 - La promesse - Nous avons tout misé sur la promesse d'un homme mort depuis deux mille ans et dont nous croyons justement qu'il n'est pas mort (G. Cesbron).

 

1804 - Le bouleversement - Lorsque saint Paul parle de la résurrection, il écrit que Jésus a été vu par Pierre, par les Douze, par cinq cents frères, par Jacques et enfin par lui-même. Il ne décrit pas la résurrection, il raconte comment des hommes ont été bouleversés par la rencontre du Ressuscité. Il ajoute : la plupart sont encore vivants, sous-entendu : "Vous pouvez les interroger" (A. Nouis).

 

1805 – Le reniement - L'être humain peut se fourvoyer tant qu'il voudra, il ne peut renier ce qu'il est vraiment : un être créé à l’image de Dieu, un être tourné vers l'éternité (N. Berdiaev).

 

1806 - La réponse - Au mal de la mort, il n'y a pas d'autre réponse que le mystère pascal (Taizé).

 

1807 – La visite - La venue de Jésus-Christ est la visite suprême de Dieu (J.-M. Tillard).

 

1808 – La conquête - Le Christ a promis à son Église que les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. Mais il ne l'a jamais assurée de devenir majoritaire ou dominante dans le monde : il lui a seulement demandé de passer par la même croix où il a conquis la résurrection (J.-L. Marion).

 

1809 – L'expérience - La résurrection de Jésus constitue un triomphe définitif sur la mort. Cette entrée du Christ dans le monde céleste fait de sa résurrection l'événement central de l'histoire du salut. Son destin commande celui de l'humanité entière. Le royaume de Dieu est entré définitivement dans l'expérience humaine (Fr. Manns).

 

1810 – Le passage - Le passage de cette vie à la vie à venir passe par un point zéro et par une rupture où la continuité n'est assurée que par Dieu (J. Becker).

 

1811 - La rencontre - Il n'y a pas de rencontre de Dieu si Dieu ne vient pas. Et pour que cette rencontre avec Dieu soit réelle, il faut que l'âme se reconnaisse comme étant essentiellement une faculté d'accueil d'un Autre. Le propre du Transcendant est de tout transcender, y compris ma profondeur la plus profonde. Il est vrai que Dieu est au-delà, non pas de l'espace ou dans les nuages – ce qui est infantile -, mais dans l’intériorité de l'âme ; précisément il est au-delà. Le fond de soi, c'est encore soi, ce n'est pas Dieu. Attendre que l'Autre révèle son mystère et donne son amour, comme l'Ami à son ami. Le Transcendant n'est pas à la mesure de nos propres forces (Fr. Varillon).

 

1812 – L'audace - Ce qui caractérise le chrétien selon le Nouveau Testament et saint Irénée, c'est l'audace filiale dans ses rapports avec son Père céleste (M.-J. Le Guillou).

 

1813 – La condition – La condition pour entrer dans le Royaume est d'avoir conscience qu'on n'y a aucun droit (H.-I. Marrou).

 

1814 - La puissance - La puissance de la Résurrection, c'est une puissance de communion (Patriarche Daniel).

 

1815 – La littérature - Si Bloy, Bernanos et Huysmans vomissent la littérature pieuse, sucrée et constipée, c'est par parce qu'elle est inaudible hors du cercle des baronnes qui chérissent Paul Bourget ou des abonnés à l'Hebdo Catho-bien-dans-sa-peau (H. Quantin).

 

1816 – La béance – Il y a en nous un manque, une béance qui est, en fait, le désir de connaître Dieu (S. Pacot).

 

1817 - L'époque - L'époque dans laquelle nous vivons n'est pas athée. Elle ne paraît pas encore post-chrétienne non plus, ou si peu. En revanche, elle demeure chrétienne, et beaucoup plus qu'il n'y paraît (M. Onfray).

 

1818 – Le savoir - Dieu connaît les choses cachées, il sait toutes choses avant qu'elles arrivent (Saint Irénée).

 

1819 – Les idées - Les chefs des Juifs étaient enfermés dans leurs idées sur Dieu. Leur mauvaise interprétation des signes les ont amenés à dire que quelqu'un qui guérit un homme né aveugle le jour du sabbat ne peut pas être un envoyé de Dieu. Cette expérience allait à l'encontre de leur idéologie. Ils accusaient Jésus d'aller à l’encontre de la Loi (X).

 

1820 – Le bonheur – Penser que le bonheur régnera quand les hommes auront du pain, quel stupide espoir ! (E. Zola).

 

1821 - L'expérience - Il n'y aurait jamais eu de christianisme sans l'expérience que les proches de Jésus ont faite de sa résurrection : toute la "Bonne Nouvelle" en découle (L. Basset).

 

1822 – Le danger - La haine, si ce n'est de Dieu, du moins de l'homme croyant, conçu comme potentiellement dangereux, est encore présente dans une partie de la culture contemporaine (J. Arènes).

 

1823 – Impalpable – Dieu est impalpable, mais sa grâce nous le rend présent (Tertullien).

 

1824 – Le sens - A la base de toute démarche de foi : Dieu peut-il donner un sens à ma vie ? Peut-il se révéler être une force capable de porter mon existence ? La Révélation est avant tout la Révélation du sens de l'existence. Dieu est celui qui donne sens. Dans l'acte de foi, il y a une rencontre de Dieu (qui désire le salut de l'homme et pour cela envoie son Fils) et de l’humanité qui aspire au salut (J.-Fr. Gosselin).

 

1825 – La zone - Respecter en chaque homme la zone de silence possible qui permet de recevoir l'appel du Christ (H.-I. Marrou).

 

1826 – La richesse - L'ignorance, c'est de ne pas savoir le sens de la richesse des choses - de Dieu (D. Boyarin).

 

1827 – Le corps - Les apparitions du Christ ressuscité à ses apôtres : il leur apparaissait "incorporellement dans un corps" (Saint Syméon le Nouveau Théologien).

 

1828 – L'important - Est-ce que tu as quelque chose de plus important à penser que de parler à Dieu ? (Saint Cyprien).

 

1829 – La grandeur - Dieu s'est fait homme et a souffert, voilà la grandeur du christianisme (Karékine Ier, catholicos de tous les Arméniens).

 

1830 – L'ombre - L’athéisme est né il y a deux siècles en Occident et il a prétendu avoir l'avenir pour lui. L'athéisme est-il une "maladie infantile" du christianisme qui n'a encore que vingt siècles. L'ombre de l’athéisme va-t-elle envahir l'histoire pour de nombreuses générations? Nous n'en savons rien (A. Chapelle).

 

1831 – Le caché - Il faut tenir Dieu caché, le servir caché, en te cachant (Saint Jean de la croix).

 

1832 – L'humanité - L’Église pour laquelle le Christ est mort en croix, c'est l'humanité rassemblée depuis Adam jusqu'à l'Apocalypse (J. Loew).

 

1833 – La dépossession - L'appropriation du mystère du Christ repose sur une dépossession de soi que rien ne saurait remplacer, qui s'appelle la foi (G. Martelet).

 

1834 – L'attente - Si tu es parfois inattentif dans la prière commune, ne t'inquiète pas. Ta simple présence exprime déjà une attente du Dieu vivant (Frère Roger).

 

1835 – La connaissance - "Demander une connaissance intérieure du Seigneur afin que je l'aime davantage" (Saint Ignace). - Les connaissances intellectuelles peuvent nous mettre sur le chemin d'une intelligence du cœur (P. Régent, s.j.).

 

1836 – Le silence - La résurrection de Jésus est le triomphe de la Parole de Dieu sur le silence du tombeau (T. Radcliffe).

 

1837 – L'inauguration - L'éternité est l'épanouissement de notre relation avec Dieu inaugurée dès ici-bas (Ch. Delhez).

 

1838 – La tête - Jésus, premier-né d'une multitude de frères (Rm 8,29). Jésus, premier-né d'entre les morts (Col 1,8). Jésus, la Tête du Corps (Col 1,18), la Tête de l’Église (Ep 1,22). Comme dans un accouchement, quand la tête est passée (à travers la mort, vers la Vie), le corps suivra (M. Salamolard).

 

1839 – La vanité - Notre foi serait parfaitement vaine si le Christ n'était pas ressuscité le troisième jour (E. Humeau).

 

1840 – Le pouvoir - Catholicité de l’Église : c'est son pouvoir radical de rattacher au Christ toutes les diversités humaines. L’Église, c'est le monde en tant qu'il accueille le don de Dieu (P. Kechichian).

 

1841 - L'angoisse - La simple séparation d'avec Dieu est génératrice d'une profonde angoisse (X).

 

1842 – Le signe - La croix du Christ n'est pas le signe de la mort, elle est le signe que la mort a été vaincue (Mgr Dagens).

 

1843 – La mutilation - Une personne qui refuse Dieu et la relation à Dieu est une personne mutilée. L'homme n'est vraiment lui-même que lorsqu’il est en alliance avec Dieu (R. Halter).

 

1844 – Dieu - Par sa parole, Dieu nous dit ce qu'il est et ce qu'il veut ; il le dit pour toujours, il le dit pour chaque jour (M. Delbrel).

 

1845 – Les illusions – Les gens redoutent qu'on s'en prenne à leurs illusions (Chr. Chabanis).

 

1846 – Le poison - La mort, c'est l'événement le plus certain et en même temps le plus énigmatique de la destinée humaine. Dès l'instant de la naissance, commence le compte à rebours. On peut donner un sens à sa vie, mais si la mort n'a pas de sens, elle empoisonne tout le sens qu'on peut donner à la vie (Chr. Chabanis).

 

1847 – La conséquence - Le Christ s'est manifesté vivant deux ou trois jours après sa mort, aux Douze, puis à cinq cents frères, puis à Paul, et à d'autres encore. Il a manifesté concrètement qu'il était vivant et qu'en conséquence, pour lui, la mort n'est pas égale à l’annihilation (Cl. Tresmontant).

 

1848 – La simplicité - Prêcher de façon simple pour des gens simples (Saint Augustin).

 

1849 – La liberté - Dieu a laissé à l'homme la liberté de choisir entre le bien et le mal. On n'est jamais libre quand on choisit le mal. On est inconscient, pervers, ou carrément suicidaire. S'il y a une liberté, celle-ci consiste à ne pas choisir le mal (B. Vergely).

 

1850 – L'expérience - Aujourd'hui, les jeunes cherchent non pas des prêtres de grande science, mais des prêtres qui ont fait l'expérience de Dieu (Mgr Franic).

 

1851 – Le mirage - Plus que jamais peut-être l'homme a horreur de souffrir, l'image d'une vie indolore est au centre de ses espoirs. Vain mirage. Nous n'avons pas le choix entre la joie et la souffrance, nous n'avons le choix qu'entre la douleur ouverte de la croix et la douleur fermée de l'enfer (Gustave Thibon).

 

1852 – La parole - Quand je prie, je parle à Dieu ; quand j'étudie, c'est Dieu qui me parle (L. Finkelstein).

 

1853 – L'affaire - Le baptême dans l'Esprit n'est pas l'affaire des hommes mais de Dieu (J. Guillet).

 

1854 – Dieu - Dieu, autrefois moins vivant qu'on ne l'a cru, est aujourd'hui moins mort qu'on ne le dit (J. Delumeau).

 

1855 – L'intelligence - La foi n'est pas un vague sentiment. La foi, c'est ma raison qui adhère à certaines vérités. La foi, ce n'est pas qu'un sentiment, c'est un acte d'intelligence (B. Souchard).

 

1856 – Le Royaume - Le Seigneur Jésus est lui-même le Royaume comme il est la Vérité et la Vie (Henri de Lubac).

 

1857 – La liberté - Si Dieu est amour, il ne s'impose pas et nous laisse libre (B. Souchard).

 

1858 - Le gland - Résurrection. Saint Paul : l'image de la semence qui meurt et de l'arbre qui surgit. Le gland devient un chêne. Le corps actuel devient un corps ressuscité. Il y a plus de disproportion entre le gland qui devient chêne et le corps actuel qui devient corps ressuscité. Les moyens que Dieu prendra pour la résurrection des corps nous échappent totalement. Mais celui qui a la puissance de la création a aussi la puissance de la re-création (B. Sesboüé).

 

1859 – Les familiers - L'intelligence de l'Incarnation n'est possible qu'aux familiers de la Bible. La venue du Christ a été préparée par dix-huit siècles d'éducation d’Israël et, à travers Israël, de toute l'humanité (Fr. Varillon).

 

1860 – L'amitié - La sainteté, c'est une relation d'amitié avec Dieu. C'est à cela que les chrétiens, et tous les hommes, sont appelés (Cl. Tresmontant).

 

1861 – L'histoire - L'histoire du salut englobe toute l'histoire naturelle de ce monde et la dépasse (J. Daniélou).

 

1862 – Les images - Je comprends l'anticléricalisme. Je ne sais que trop d'où il vient. Il faut parfois une vie – peut-être plus ! - pour se débarrasser d'une éducation étouffante et gravement culpabilisante. Et se libérer de tant d'images mensongères de Dieu (G. Ringlet).

 

1863 – Le choix - Dieu sonde les cœurs et il connaît les dispositions cachées de l'homme. L'homme est un être responsable devant Dieu et devant le prochain. Il a le pouvoir de choisir librement entre le bien et le mal (J. Becker).

 

1864 – La distance - L'homme a le sens inné de Dieu, il est naturellement religieux. C'est-à-dire qu'il tend de toutes ses forces à se relier à Dieu, par la prière... Il s'efforce de franchir la distance qui le sépare de l’Être suprême. Dans les religions non chrétiennes, le culte est un effort de l'homme pour s'élever vers le Très-Haut, pour rejoindre le Tout-Grand, pour abolir les frontières vers le Tout-Autre, Dieu... Dans le christianisme, la révélation divine nous apprend que c'est Dieu qui a franchi la distance. Dieu s'est incarné (Th. Rey-Mermet).

 

1865 – Le mariage - Le Christ a renoncé au mariage, non par mépris envers cet état de vie, mais avant tout parce qu'il appartient entièrement à son Père et à sa mission (Alexandre Men).

 

1866 – Le saint - Prier un saint du ciel, c'est se tourner vers lui comme s'il était vivant parmi nous (Alexandre Men).

 

1867 – La difficulté - Ce n'est pas la difficulté des dogmes qui m'a fait perdre la foi, mais l'attitude de mes grands-parents (Sartre).

 

1868 – La tradition - La Dieu de l'islam n'est pas appelé "père", et la piété musulmane ne place pas le terme "père" parmi les quatre-vingt-dix-neuf noms de Dieu qu'énumère la tradition (R. Brague).

 

1869 – La relation - Si on nous offre une relation vivante avec un Autre qui est Dieu, il faut s'attendre à des mystères (L. Bouyer).

 

1870 – La réponse - Henri Krasucki, leader syndicaliste CGT, avait une tante catholique très pieuse qui tous les matins allait à la première messe, celle de six heures. Sa famille la taquinait : "Alors, qu'est-ce qu'il a dit le curé ?" Réponse : "Ce n'est pas lui que j'écoute" (E. Poulat).

 

1871 – L'aspiration - L'Esprit Saint : il est celui qui dévoile le chemin vers Dieu, il est aspiration à la joie de sa présence (A. Schmemann).

 

1872 – La raison - Dieu s'est fait homme pour que l'homme monte jusqu'à Dieu. Nous sommes faits pour Dieu, pour entrer dans la vie de la Trinité. Dieu lui-même est descendu jusqu'à nous pour nous faire monter jusqu'à lui. Le but de notre prière, le but de toute notre vie, ce qui lui donne finalement son sens, c'est d'aller progressivement vers cette vie trinitaire pour laquelle nous sommes faits et dans laquelle nous trouverons finalement notre raison d'être et de vivre (C. Argenti).

 

1873 – La trace - Parmi toutes les traces de Dieu dans le monde, il n'en est aucune qui soit aussi sainte que celle de l'homme. Et puis le monde entier est une trace de Dieu (M. Neusch).

 

1874 – Le périmètre - L’Église n'est pas là pour elle-même. Il ne s'agit pas seulement pour elle de continuer à exister ni d'augmenter son propre périmètre. Elle a une tâche vis-à-vis du monde et vis-à-vis de l'humanité. Ce n'est que pour cela qu'elle doit vivre parce que sa disparition entraînerait l'humanité dans le tourbillon de la ténèbre, loin de Dieu, et même dans la destruction de l'humain. L’Église ne lutte pas pour se conserver elle-même mais parce qu'une mission lui a été confiée, qui la rend responsable de tous. L’Église n'est pas là pour elle-même mais pour l'humanité. Elle est là pour que le monde devienne un espace pour la présence de Dieu. L’Église ne peut vivre et devenir féconde que si la primauté de Dieu est vivante en elle (Cardinal Ratzinger).

 

1875 – La chaîne - La tradition : la chaîne ininterrompue de la foi (D. Laplane).

 

1876 – La fabrique - La majorité des hommes de nos pays ne se posent même plus la question du pourquoi de l'existence. Ils vivent, ou survivent, tout simplement sans se demander pourquoi. L'évolution massive vers ce non-sens de l'existence, vers un monde où les hommes vivent pour vivre et fabriquent d'autres hommes qui en fabriqueront d'autres, qui n'auront pas plus de motifs, me semble le fait contemporain le plus tragique. Il est urgent que l'humanité retrouve un sens à son existence et à sa perpétuation (G. Minois).

 

1877 – La question - La question juive la plus authentique est sans doute celle-ci : Qu'est-ce que le Dieu d'Israël exige de moi ? (C. Kessler).

 

1878 – La foi - Je ne crois pas à l'incroyance. On croit toujours en quelque chose, même lorsqu'on ne croit à rien (L. Falavigna).

 

1879 – Le fonctionnement - L’Église, dans sa longue histoire, a peut-être passé plus de temps à définit les normes de conduite qu'à transmettre le message d'amour de l’Évangile. Au lieu d'enseigner l'amour et la miséricorde de Dieu, l’Église se présentait d'abord comme une institutrice morale. Bonaparte comptait sur "ses évêques" comme sur "ses gendarmes et ses préfets" pour assurer le bon fonctionnement de l'ordre social (R. Rémond).

 

1880 – L'inquiétude - Ne t'inquiète pas de mal savoir prier. S'abîmer d'inquiétude n'a jamais été un chemin d’Évangile. Que ton cœur cesse de se troubler et de craindre (Frère Roger).

 

1881 – L'invitation - Pour notre foi chrétienne, le paradoxe de la condition humaine, c'est que nous sommes des êtres limités et que nous sommes invités à vivre en communion avec Dieu. Et nous ne pouvons pas nous procurer cette communion par nos propres forces. On ne peut la recevoir que comme un don que Dieu nous fait de lui-même (B. Sesboüé).

 

1882 – La réponse - Question d'un jeune à Frère Roger à Taizé : "Qui est le Christ pour vous ?" Frère Roger resta un moment en silence, cherchant une réponse qui ne soit pas un cliché. Puis il commença à parler lentement, choisissant ses mots avec attention, et il dit quelque chose de très simple : "Pour moi, le Christ est celui dont je vis, mais aussi celui qu'avec vous je cherche" (C.Feldmann).

 

1883 – La route - Vocations : les deux routes ont toujours existé. Toujours le Seigneur dira aux uns : à cause de moi et pour mon amour tu auras une femme, des enfants, une maison, des biens à gérer, de ma part, dans le monde. Toujours le Seigneur dira aux autres : tu n'auras que moi et je serai ton tout (M. Delbrel).

 

1884 – La fontaine - Rien n'est plus faux que des discours qui décrivent les qualités divines comme si elles étaient aussi transparentes que l'eau d'une fontaine : bonté, amour, justice, amitié (A. Vergote).

 

1885 – La science - La religion sans la science serait aveugle, la science sans la religion serait boiteuse (Einstein).

 

1886 – La catastrophe - Chaque catastrophe retentit pour l'âme fidèle comme un appel à une plus grande humilité, à un plus grand amour, donc à un témoignage plus dépouillé (Olivier Clément).

 

1887 – La vie - Notre destinée, c'est de nous frayer un chemin vers notre destination, c'est-à-dire la vie avec Dieu, notre bonheur (T. Radcliffe).

 

1888 – Le manque - Les pécheurs veulent toujours ce qui leur manque et les âmes pleines de l'amour de Dieu ne veulent rien que ce qu'elles ont (Fénelon).

 

1889 – La promesse - Le christianisme commence par un tombeau vide, c'est-à-dire par la mort vaincue, par la promesse d'une vie plus forte que la mort (Mgr Dagens).

 

1890 – Le temps - Le chrétien sait quand le temps est venu de parler de Dieu et quand il est juste de se taire et de ne laisser parler que l'amour. Le chrétien sait que Dieu se rend présent dans les moments où rien d'autre n'est fait sinon qu'aimer (Benoît XVI).

 

1891 – La lumière - La foi chrétienne n'est pas un cri, ni un sentiment enfermé dans le secret du cœur, elle porte en elle une capacité de comprendre le monde, et les autres, et soi-même, dans la lumière de Dieu (Mgr Dagens).

 

1892 – La communion - Annoncer la vérité dans un amour divin du prochain, non pas pour avoir raison mais pour être avec lui. Il s'agit moins de donner une leçon que d'accueillir un frère. Ôtez cet élan de communion, votre parole, si orthodoxe soit-elle, procède d'un souffle impur, elle possède un fond démoniaque (Fabrice Hadjadj).

 

1893 – Le noyau - L’Église : "un gros animal à prétention divine", disait Simone Weil ; mais elle ajoutait qu'il y a toujours en elle "un noyau incorruptible de vérité" (Gustave Thibon).

 

1894 – L'attention - La prière : une attention à l'Absolu même, à Dieu ; une parole à lui adressée ; un temps réservé pour lui (J.-Y. Calvez).

 

1895 – Le consentement - Avoir la foi ! C'est l'avoir reçue, se l'être appropriée personnellement, agir de telle sorte qu'elle imprègne lentement l'existence entière. L'acte de foi : consentement personnel à l'invitation à s'unir pour la vie et pour la mort à Dieu tel qu'il s'est révélé par Jésus-Christ (A. Vergote).

 

1896 – Le facteur - L'athéisme n'est pas la réponse au problème de l'homme et de l'histoire. A longue échéance, il est mort de l'homme et facteur de non-sens. Seul celui qui connaît Dieu connaît l'homme (E. Rideau).

 

1897 - L'économie - Pour nous présenter devant Dieu, personne ne peut faire l'économie d'une purification. Nous sommes incapables de voir nos propres taches et de nous en débarrasser. Il faut que le Créateur vienne pour achever son œuvre en nous (X).

 

1898 – La personne - Le Royaume de Dieu. Il y a en fait identification mystique entre le Paradis et son souverain, entre le Royaume et son roi. Le Christ est lui-même son Royaume (Origène). Il est lui-même le Paradis vivant (Ruysbroeck). Le ciel du chrétien est pour ainsi dire absorbé en Dieu. Le Paradis de Dieu s'efface devant le Dieu du Paradis (Nicetas Stethatos). Dieu est un être personnel et personnalisant (Henri de Lubac).

 

1899 – Le fleuve - Pour personne la vie n'est définitivement un long fleuve tranquille (L. Basset).

 

1900 – La compétence - Les disciples du Christ devraient être aussi compétents dans les choses de la foi qu'ils le sont dans les choses profanes, ni plus ni moins (M.-C. Bernard).

 

1901 – Le sens - Le seul vrai sens de la vie humaine, c'est la communion avec Dieu, dans le Christ, par l'Esprit (Nicolas Cabasilas).

 

1902 - La conscience - La prière est une chose normale, elle est le but de la vie chrétienne. Cela ne signifie pas que le croyant doit répéter tout le temps des prières, cela signifie qu'il se trouve constamment devant la face de Dieu : qu'il rie ou qu'il pleure, qu'il soit fatigué ou dispos, qu'il soit dans la tristesse ou la joie, il a toujours conscience de la présence de Dieu (Alexandre Men).

 

1903 - Le pourquoi - On ne demande pas à Dieu pourquoi il agit ainsi (G. Anawati).

 

1904 – Le mystère - La Révélation dit : le monde existe pour Dieu, il appartient à Dieu et Dieu est un mystère pour le monde (G. Woimbée).

 

1905 – Les difficultés - De tous les articles de la foi, l'existence d'un Dieu est, pour moi, celui qui soulève le plus de difficultés et celui qui, cependant, s'impose à nos esprits avec le plus de puissance (Newman).

 

1906 – Les paysans - Les curés aiment bien le Bon Dieu, disaient les paysans sceptiques, mais ils ne sont pas pressés d'aller le voir (G. Thibon).

 

1907 – Le dernier mot - La raison d'être du christianisme est avant tout de nous montrer que la vie a un sens. Notre vie est orientée vers un sens ultime. En dépit de toute l'absurdité et de toute la souffrance que nous pouvons connaître, le sens a le dernier mot (T. Radcliffe).

 

1908 – La croix - La croix glorieuse : la croix illuminée par la résurrection du Christ (J. Verlinde).

 

1909 – Le réel - La foi : savoir que le réel (le quotidien) est habité par la présence de Dieu (M.-C. Bernard).

 

1910 – La lumière - Il est assez de raisons, si l'on cherche, pour que la foi soit raisonnable, mais la foi demeure suffisamment souple et mystérieuse pour qu'elle demeure transrationnelle et demeure ainsi le fruit d'un acte libre. Il est suffisamment de raisons pour que la foi soit convaincante, mais non point contraignante. Dieu désire être aimé librement par des créatures libres. Il ne veut pas contraindre l'homme à croire en lui. Il n'est pas juste de vouloir contraindre quelqu'un à nous aimer : c'est d'ailleurs impossible. C'est pourquoi notre existence doit commencer par le clair-obscur de la foi durant cette vie terrestre ; il y a dans le monde et dans l’Église assez de lumière pour que la foi soit possible et raisonnable, et assez d'obscurité pour qu'elle demeure une option libre et transrationnelle (Mgr Léonard).

 

1911 – La faim - Le péché "originel" n'est pas d'abord que l'homme a "désobéi" à Dieu ; le péché, c'est qu'il a cessé d'avoir faim de lui et de lui seul (A. Schmemann).

 

1912 – Le rampant - Le monde vit comme s'il n'y avait pas de Dieu. L'athéisme agressif du communisme attaquait directement et ouvertement l’Église et la religion. L'athéisme rampant de notre monde actuel est bien plus accrocheur et se fait bien moins remarquer (C. Schönborn).

 

1913 – Le n'importe quoi - Depuis que les hommes ne croient plus en Dieu, on ne peut pas dire qu'ils ne croient plus en rien, au contraire ils croient en tout et en n'importe quoi (Chesterton).

 

1914 – Le mouvement - Dire que Dieu est amour, c'est dire qu'il est mouvement vers nous pour que nous l'accueillions (Fr. Varillon).

 

1915 – Le miracle - C'est dans notre monde de télévision, d'internet, d'ultrasons, de voyages interplanétaires, dans ce monde à la fois athée et croyant, paradisiaque et infernal, mais toujours aimé par Dieu, que l'homme est appelé au miracle de la foi et à témoigner parmi les hommes (P. Evdokimov).

 

1916 – La joie - La souffrance est un chemin qui conduit à Dieu. Mais se rappeler que la joie aussi mène à Dieu. La joie de faire le bien est une des plus hautes expériences que puissent connaître les hommes (A. Heschel).

 

1917 – La question - La question par excellence qui est posée à la vie humaine est la mort ; si on n'y répond pas, on n'a rien à répondre sur rien (J. Ratzinger).

 

1918 – La prospérité - Si le malheur n'est pas par lui-même créateur, il peut constituer un appel aux profondeurs de l'âme, alors que la prospérité risque de maintenir dans des zones superficielles (J. Daniélou).

 

1919 – La possibilité - Spinoza refuse a priori, avant d'avoir ouvert le livre, la possibilité d'un Dieu personnel qui se révèle (P. Chaunu).

 

1920 – La persévérance - Si le mal est semé sur la terre – produisant des fruits affreux -, le bien est semé lui aussi, mais sans qu'on le remarque, il accomplit son œuvre, discrètement et avec persévérance (Alexandre Men).

 

1921 – Le voyage - Il faut nous libérer de nos fausses idées de Dieu. La foi est un voyage dans l'obscurité où l'on détruit les idoles. En approchant du mystère de Dieu, j'entrevois aussi mon propre mystère. Dieu m'appelle par mon nom. Ce que je crois, c'est que je suis quelqu'un que Dieu appelle par son nom (T. Radcliffe).

 

1922 – La brume - Beaucoup de gens ont pour toute religion, si l'on peut dire, un vague déisme, "une brume religieuse qui flotte dans l'air de notre temps". Cela leur donne un supplément d'âme. On évalue les religions en se demandant à quoi elles servent à la société et à l'existence. Bien des enquêtes, de neutralité apparente, demandent aux populations de classer l'importance qu'elles accordent aux différentes valeurs, parmi lesquelles la religion. Et on assimile alors la religion à des valeurs telles que la santé, l'argent, etc. Ce langage d'allure sociologique est en fait de la même famille que le langage psychologique des "besoins". On parle de besoins religieux comme des besoins de vacances, de sommeil ou d'activité. Les besoins religieux se ramènent ensuite à des besoins plus concrets : besoin de protection, d'autorité sur laquelle s'appuyer, de consolation dans les souffrances, etc. Pascal : Non Dieu des philosophes et des savants. Nous : non Dieu des psychologues et des sociologues. Le Dieu qui se révèle est fondamentalement différent de ce vague Dieu des psychologues et des sociologues (A. Vergote).

 

1923 – La promesse - Une "vie bienheureuse" qu'on veut se fabriquer soi-même ne saurait être du même type que celle qu'on découvre comme une promesse et qu'on implore comme un don (H. de Lubac).

 

1924 – L'idole - Toute idolâtrie débouche sur la mort de l'idole et de l'idolâtre (Chr. Chabanis).

 

1925 – La société - L’Église est le signe de Dieu planté dans notre société qui se passe de Dieu. Elle est là pour livrer au monde le mystère du Christ, pour inscrire le mystère du Christ dans nos sociétés oublieuses du Christ. Nous avons à vivre de Dieu dans nos sociétés qui se passent de Dieu (Mgr Dagens).

 

1926 – Le but - Toute la mystique est en germe dans la foi vivante. Newman : "Je ne veux rien sinon parler avec toi, juste pour parler. Je souhaite entretenir avec toi une communion consciente". Le développement d'une relation personnelle avec Dieu est le but le plus élevé de la vie humaine (L. Bouyer).

 

1927 – La compréhension - Dès la période de ses origines, le christianisme s'est présenté comme une Révélation qui ouvre sur une compréhension nouvelle de Dieu et du monde (Mgr Dagens).

 

1928 – La connaissance – Pour les Pères, le royaume de Dieu, c'est la connaissance de la sainte Trinité (P. Evdokimov).

 

1929 – Le cœur – Le cœur de la religion, c'est le lien entre Dieu et l'homme (Alexandre Men).

 

1930 – La signification - La foi chrétienne signifie être touché par Dieu et témoigner de lui (J. Ratzinger).

 

1931 – La forme - On n'a pas besoin d'être en forme pour nous offrir à la prière (P. Régent, s.j.).

 

1932 – La consolation - L'Esprit Saint consolateur : il nous "console" de l'absence visible du Christ. Tout le but de l’œuvre du salut, c'est que les croyants reçoivent l'Esprit Saint (P. Evdokimov).

 

1933 – L'encouragement - Un homme qui croit en Dieu ne demande pas de miracles. Cependant nous ne rejetons pas les miracles qui se produisent et nous les considérons comme un encouragement de Dieu (D. Doudko).

 

1934 – Le partage - De Dieu jaillit la vie, et dans un seul dessein : la partager (P. Gervaise).

 

1935 – L'information - Évangéliser, ce n'est pas convertir. Annoncer la foi, dire sa foi, ce n'est pas donner la foi. Nous sommes responsables de parler ou bien de nous taire, nous ne sommes pas responsables de l'efficacité de nos paroles. La foi, c'est Dieu qui la donne. Annoncer la foi, c'est tout simplement d'abord être un informateur. Nous devons être des informateurs d'une nouvelle. Mais l'informateur de l’Évangile doit être quelqu'un qui, sur d'autres plans que celui de l’Évangile, est reconnu pour véridique, pour exact, pour être quelqu'un qui ne prend pas des fumées pour des réalités. Il s'agit d'une nouvelle, d'une chose qui est en train de se passer, d'un événement qui est en route. Ce n'est pas une leçon d'histoire ancienne, c'est une information sur notre temps, c'est une nouvelle fraîche (M. Delbrel).

 

1936 – Le risque - Beaucoup de gens dans le passé allaient à l'église par peur d'être punis par Dieu s'ils n'y allaient pas. Cette menace ne risque guère au XXIe siècle de remplir nos églises. Qui pourrait croire que notre Dieu est un Dieu d'amour s'il faut une menace de damnation pour nous forcer à venir l'adorer ? (T. Radcliffe).

 

1937 – Le bonheur - Quand Dieu s'est révélé, il s'est fait connaître comme Dieu, et cela pour le bonheur des hommes (A. Vergote).

 

1938 – Le dessein - Le dessein que tous les hommes soient sauvés (1 Tm 2,4 ; Rm 8,32) est infiniment mystérieux et impénétrable (P. Evdokimov).

 

1939 – La différence - Dans mon engagement au service des hommes, quelle différence entre mon voisin non chrétien et moi-même, sinon qu'il est parfois plus généreux que moi ? (J. Marin).

 

1940 – Parler - Crainte de souiller Dieu en le pensant mal. Le christianisme parle trop des choses saintes (S. Weil).

 

1941 – Les morceaux - Il y a sans doute peu d'hommes dont la vie est entièrement pure et accomplie. Espérons qu'il y en a peu aussi dont la vie est devenue un non total et irrécupérable. La plupart du temps, malgré beaucoup de manquements, la nostalgie du bien est restée déterminante. Dieu peut ramasser les morceaux et en faire quelque chose. Mais nous avons besoin d'une ultime purification, d'un purgatoire précisément (J. Ratzinger).

 

1942 – Le dépôt - Dieu a déposé dans le cœur humain le désir de Dieu. L'homme est prédestiné à la connaissance de Dieu (Maxime le confesseur).

 

1943 – Les sondages - Il y a probablement plus de gens qui cherchent Dieu et qui le prient secrètement que ne le disent les sondages et les statistiques (Mgr Dagens).

 

1944 – La communion - Le Christ est venu sur la terre pour offrir à tous une communion avec Dieu (Frère Roger).

 

1945 – Le nom - Saint Grégoire de Nysse donne ce nom à Dieu : "Celui qu'aime mon âme" (P. Evdokimov).

 

1946 – La soif - Il y a en tout homme une soif spirituelle (A. Schmemann).

 

1947 – La vie - L'homme a la liberté, la possibilité de choisir la Vie éternelle à laquelle Dieu, par son incarnation dans l'histoire humaine, me prédestine (P. Chaunu).

 

1948 – Les curés - Le père du cardinal Danneels était instituteur dans un village de Flandre occidentale. Il a eu plus d'une fois des histoires avec le curé. Par exemple, il n'avait pas voulu que son fils, le futur cardinal, soit enfant de chœur, parce qu'il aurait dû se lever trop tôt le matin pour cela. Et le curé s'était vengé sur le petit garçon qui allait au catéchisme du curé, bien sûr. Et le père du petit garçon avait dit à son fils : "Écoute, fiston, l’Église, elle durera plus longtemps que les curés" (Cardinal Danneels).

 

1949 – La terre - Ne croyez jamais le Malin. Il vous abusera toujours, il a déjà trompé nombre de gens, il a souvent fait miroiter aux hommes monts et merveilles, mais jamais il n'a honoré ses promesses. Le tentateur promet le paradis sur terre, mais en fin de compte, l'homme est puni sur cette même terre (Alexandre Men).

 

1950 – Prier - Priez pour ceux qui ne savent pas prier, ne veulent pas prier et spécialement pour ceux qui n'ont jamais prié (Patriarche de Roumanie au temps de la persécution, dans P. Evdokimov).

 

1951 – La résistance - L’Église témoigne du don de Dieu dans un monde qui continue à résister ou à se fermer à ce don (Mgr Dagens).

 

1952 – La mémoire - La résurrection : l'extrême de l'inimaginable. Ces corps devenus poussière, éparpillés, recréés à partir d'un seul atome perdu en terre ou explosé dans l'infini. Quel livre tient compte de toutes ces vies disparues, oubliées sur les registres de nos états civils ? Un livre, oui, ou plutôt une page unique et souveraine : la mémoire de Dieu (A. Miquel).

 

1953 – Le centre - L'humilité est l'acte qui place l'axe de l'être humain en Dieu. Elle est la victoire sur l'égocentrisme hystérique et l'amour-propre. Personne ne peut forcer et obliger à être humble, c'est un acte de la liberté de l'esprit, le déplacement du centre en Dieu (P. Evdokimov).

 

1954 – La vie - Nous allons, même quand nous mourons, vers la vie (Ch. de Gaulle).

 

1955 - Le temporel - Dieu s'est fait temporel pour que nous devenions éternels. Les événements (temporels) ne disparaissent pas mais demeurent dans la mémoire de Dieu (Saint Irénée).

 

1956 – Les intermittents - Rebelle à la lumière de Dieu, Lucifer ne voulut se fier qu'à la sienne propre (dans une sorte de folie). Gardons-nous cependant de maudire ou de railler. Ne sommes-nous pas des Lucifers intermittents ? (A. Miquel).

 

1957 – La possession - Que savons-nous de Dieu ? La Bible lève un coin du voile. Mais il faut faire attention. Nous risquons d'être surpris quand nous le rencontrerons. Nous avons une certaine vision de Dieu. Mais nous ne possédons pas Dieu (Cardinal Danneels).

 

1958 – La perte - L'athéisme est la perte de la réalité d'un monde transcendant (P. Evdokimov).

 

1959 – L'instinct - L’Église n'a d'autre ambition que de servir l'humanité dans chaque homme pour qu'il garde, au milieu des sollicitations de l'instinct, la liberté de l'esprit (H.-M. Houard).

 

1960 – L'escalier – Chacun va au ciel par son propre escalier (M. Gentzbittel).

 

1961 – La persuasion - Dieu ne peut forcer personne à l'aimer (adage des Pères). Dieu persuade ni par la puissance, ni par la force, mais par son Esprit (P. Evdokimov).

 

1962 - Les rayons - Se jeter d'un élan aveugle dans les rayons de la Lumière inaccessible (Pseudo-Denys).

 

1963 – Dieu - Indépendamment de ce qu'ont cru ou n'ont pas cru les hommes au cours du temps, il n'y a qu'un seul Dieu (A. Argyriou).

 

1964 – L'eucharistie - Le dimanche, nous célébrons la résurrection du Seigneur Jésus. Le Ressuscité est vivant. Le jour de la résurrection est le jour de sa présence. La célébration eucharistique est essentiellement une fête de la résurrection (J. Ratzinger).

 

1965 - Les cimetières – Autrefois, et encore dans maints villages et dans maintes villes, les cimetières entouraient l'église. Et quand la paroisse se réunit pour célébrer l'eucharistie, les morts forment le cercle extérieur des participants, nos frères et sœurs dans la résurrection (T. Radcliffe).

 

1966 – Comprendre - L'homme a besoin de comprendre le sens de ce qu'il vit et de l'univers qui est le sien (P. Gervaise).

 

1967 - La lumière - Pour ceux qui sont devenus enfants de la lumière, le jour du Seigneur ne viendra jamais, car ils sont déjà avec Dieu et en Dieu (Syméon le Nouveau Théologien).

 

1968 – Continuer - Marie à Cana nous apprend quelque chose pour nos relations avec Dieu. L'apparent refus de Jésus ne la décourage pas. Elle nous enseigne par là que, dans nos relations avec Dieu, nous devons faire continuellement l'expérience du refus et continuer à avancer néanmoins (J. Ratzinger).

 

1969 – L'amitié - Si Dieu est Dieu, il est important de lui trouver du temps. L'amitié a besoin de temps (M. Dubost).

 

1970 – La volonté - Le Christ est descendu aux enfers pour délivrer tous les hommes, toute la nature humaine. Mais il n'a ressuscité que ceux qui ont bien voulu le suivre. Le Christ ne force personne à demeurer en enfer, il ne sauve personne contre son gré. Le rôle décisif dans le destin de chacun est joué par sa volonté et par son désir de suivre le Christ (H. Alfeyev).

 

1971 – La foi - La foi permet à l'homme de recevoir la révélation que Dieu fait de lui-même (Saint Thomas).

 

1972 – La certitude - Le premier effet de l'expérience de Dieu, c'est la certitude de l’intelligence (J.-P. Torrell).

 

1973 – Le jugement - La prédication de Jésus insiste sur le fait que rien n'est jamais joué d'avance. Toujours on peut se convertir. Pour cette raison, l'homme ne saurait se substituer à Dieu auquel seul revient le jugement final. Jésus le dit clairement : Dieu laisse se lever son soleil sur les bons et les mauvais, et le bon grain et l'ivraie grandissent ensemble (M. Deneken).

 

1974 – Les sympas - Prière d'une petite Anglaise : "Dieu, fais que tous les méchants soient bons, et tous les bons sympas" (dans T. Radcliffe).

 

1975 – La discrétion - L'amour de Dieu pour l'homme est infiniment discret (Sa Béatitude Ignace IV).

 

1976 – La connaissance - La foi est essentiellement libre. Elle est liée à la bonne volonté. C'est à l'être moral que Dieu s'offre, non point à la seule raison. Un Dieu qui se présenterait à l'intelligence de l'homme de telle manière qu'il suffirait de raisonner correctement pour adhérer à lui ne serait point le Dieu vivant, mais une idole. Il n'y a pas de connaissance de Dieu sans conversion du cœur (Fr. Varillon).

 

1977 – Le témoin - Le témoin ne dispose d'aucune capacité automatique de convaincre : il est vulnérable et désarmé (A. Manaranche).

 

1978 – L'homme - L'homme ne dispose pas de Dieu (J.-P. Torrell).

 

1979 – L'amour - La croix révèle qui est Dieu et jusqu'où Dieu peut aller pour chercher l'homme. La croix n'est plus une exécution ignominieuse, mais l'accomplissement d'un amour inouï (B. Sesboüé).

 

1980 – Le paradis - Je ne vais pas entrer au paradis du Seigneur sans avoir pris une douche, mis une chemise neuve et un complet propre (J. Delumeau).

 

1981 – Le chemin - Le Seigneur Jésus nous prend pour ainsi dire par la main pour nous conduire sur le chemin de Dieu (D'après saint Thomas).

 

1982 – La communion - Les hommes sont faits pour vivre en communion avec Celui qui les a créés (M. Dubost).

 

1983 – La recherche - "Cherchez le royaume de Dieu" signifie "Cherchez l'Esprit Saint" (Dans P. Evdokimov).

 

1984 – Les planifications - De grandioses planifications (ecclésiales) risquent de rendre les Eglises imperméables à l'Esprit de Dieu (J. Ratzinger).

 

1985 – Le bonheur - Tous les hommes cherchent à être heureux, même celui qui va se pendre (Pascal).

 

1986 – Le froid - Sans le Saint-Esprit, tout est froid (Saint Jean-Marie Vianney).

 

1987 – La solidité - La foi, c'est un événement personnel qui donne à l'existence humaine une sorte de solidité en Dieu (X).

 

1988 – Courir - C'est la grâce de l'Esprit Saint qui nous met d'abord à genoux dans la prière et qui ensuite nous relève pour que, debout devant Dieu, nous puissions courir à sa rencontre (B. Bobrinskoy).

 

1989 – Bénir - "Seigneur, bénis tous ceux que j'ai rencontrés aujourd'hui. Remplis leur cœur de paix, de joie, d'amour. Donne une grande joie et des bénédictions à tous ceux qui parlent mal de moi, à tous ceux qui parfois me haïssent. Seigneur, je te prie, bénis-les tous ! Je leur pardonne, pardonne-moi aussi, Seigneur" (P. Zovko).

 

1990 – L'immensité - Jésus n'est pas revenu à une vie humaine normale de ce monde, comme c'était arrivé à Lazare et aux autres morts ressuscités par Jésus. Il est sorti vers une vie différente, nouvelle, vers l'immensité de Dieu et, partant de là, il s'est manifesté aux siens (Benoît XVI).

 

1991 – Le processus - Aucun des évangélistes ne décrit la résurrection de Jésus elle-même : c'est un processus qui s'est déroulé dans le secret de Dieu entre Jésus et le Père, un processus qui, de par sa nature, échappe à l'expérience humaine (Benoît XVI).

 

1992 – La fin - Personne ne s'était attendu à une fin du Messie sur une croix (M. Reiser).

 

1993 – La demande - La foi vit de choses simples et d'une prière simple. Cette foi simple aura le courage de ne pas trop demander à Dieu. Il faut que je demande au Père ce qui me tient à cœur, parce que je suis son enfant. Mais ce n'est qu'un premier niveau de la prière. A mesure qu'elle s'approfondit, elle se simplifie ; de plus en plus elle accepte que Dieu soit ce qu'il est et qu'il se manifeste de la manière qui lui plaît. La demande demeure au cœur de la prière, mais elle s'accompagne de la conclusion que lui donne Jésus : "Cependant que ta volonté soit faite" (Ph. Ferlay).

 

1994 – Le credo - Un croyant commençait le credo : "Je crois". Tout de suite il s'arrête et il dit : "Je ne comprends pas". On lui demande :"Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?" - "Je ne comprends pas cette histoire. Si réellement je crois, comment est-il possible alors de pécher ? Et si je ne crois pas réellement, pourquoi alors dire un mensonge ?" - Et l'ancien lui a alors dit : "Quand on dit : je crois, cela veut dire qu'on demande à Dieu de nous donner la foi : que je puisse croire (M. Buber).

 

1995 – L'humain - Pourquoi la loi morale ? Parce qu'elle humanise l'humanité (B. Vergely).

 

1996 – La douleur - A quoi sert la foi ? Elle sert à aider l'homme dans sa vie, dans ses joies et dans sa douleur. La foi ne peut pas arrêter la douleur, mais elle rend l'homme capable de la porter et de la supporter (Benoît XVI).

 

1997 – La suffisance - Celui qui témoigne avec suffisance témoigne contre soi, quelle que soit la véracité de son témoignage, car le vrai témoin de la vérité ne peut être suffisant : signe pur, il doit être transparent à Celui dont il témoigne, qu'il reconnaît plus grand, et devant lequel il s'humilie et s'efface pour qu'autrui puisse aller à sa rencontre (F. Hadjadj).

 

1998 – La prière - La première façon d'évangéliser, c'est de prier pour toutes les personnes que nous rencontrons dans notre journée (Josemaria Escriva)

 

1999 – Le nom - Si la foi consiste à entendre Dieu nous parler, alors il faut commencer par apprendre à être silencieux. La foi consiste à prêter attention à Celui qui nous appelle par notre nom et attend une réponse (T. Radcliffe).

 

2000 – Les résultats - "Répands ma parole sans te soucier des résultats" (J. Bancal).

 

2001 – Vierges sages - Texte chrétien du IIe siècle. Cinq sont entrées dans le Royaume et cinq en sont exclues. Les sages se réjouissent d’être entrées avec le Seigneur, mais elles sont attristées à cause de celles qui n’avaient pas d’huile en réserve, parce qu’elles sont leurs sœurs et qu’elles sont filles de Dieu, toutes les dix. Les apôtres demandent alors au Seigneur : "Ô Seigneur, il est du ressort de ta majesté de faire grâce à leurs sœurs". Il leur a répondu : "Cette affaire n’est pas la vôtre, elle relève de celui qui m’a envoyé, mais je suis d’accord avec lui" (Cf. Écrits apocryphes chrétiens, éd. La Pléiade, I, p 388-389).

 

2002 – Notre pouvoir - Écrire sur Jésus ou en parler de façon adéquate n’est pas en notre pouvoir (Pierre de Celle).

 

 

*     *     *

 

Saint Grégoire le Grand, "compagnon"

Brèves sentences d'un homme ruisselant de Dieu

 

 

 

TABLE DES MATIÈRES

 

Présentation

 

Sigles

 

Texte

 

Bibliographie succincte

 

Index de quelques thèmes

 

 

 

 

PRÉSENTATION

 

 

Saint Grégoire le Grand et son œuvre

 

"Le pape Grégoire était ruisselant de Dieu" : c'est un autre pape, Adrien Ier, qui en jugeait ainsi au VIIIe siècle (Cf. F. CHATILLON, Le plus bel éloge de saint Grégoire : Deifluus Gregorius, Revue du Moyen Age Latin 35 [1979], p. 138-140). Si le Moyen Age a beaucoup lu et aimé saint Grégoire, c'est qu'il avait découvert en lui un homme rempli de l'Esprit Saint (Cf. Henri de LUBAC, Exégèse médiévale, 1, 2, coll. Théologie 41, Paris, 1959, p. 537-548). Le malheur de Grégoire, si l'on peut dire, est qu'il n'est pas un auteur facile pour l'homme d'aujourd'hui. Il faut le fréquenter longuement peut-être pour l'apprécier parce qu'il a dispersé sa sagesse dans d'immenses commentaires de l’Écriture dont certaines pages n'ont plus qu'un intérêt spirituel fort relatif. Mais cette gangue recèle l'or d'une sagesse chrétienne toujours neuve; les brèves sentences qui suivent en offrent quelques spécimens. Situons d'abord rapidement leur auteur et son œuvre.

 

On ignore à peu près tout de la jeunesse de saint Grégoire entre sa naissance vers 540 jusqu'au moment où on le découvre préfet de Rome : il jouit alors d'une autorité étendue sur la police, la défense de la ville et certaines causes criminelles. Après avoir longtemps remis à plus tard son projet de consécration totale à Dieu, il se fait moine vers 575 en transformant en monastère son palais du Caelius à Rome.

 

On ne le laisse pas longtemps à l'ombre : vers 579, en compagnie de quelques moines de son monastère, il est envoyé comme nonce de l'évêque de Rome à la cour de l'Empereur à Constantinople. Revenu dans la Ville éternelle vers 585-586, il y mène à nouveau la vie monastique jusqu'au jour de 590 où il est élu pape; il mourra en 604 après quelque quatorze années de pontificat.

Quel homme était ce Grégoire? Un homme complexe assurément comme tout un chacun, et un peu plus que la moyenne : successivement haut magistrat, nonce, pape, il est aussi l'auteur d'ouvrages de théologie spirituelle. Sa correspondance de pape nous révèle toute la fermeté dont il était capable dans la direction des affaires de l’Église; ses autres écrits nous le montrent rompu à tout ce que représente une vie totalement donnée à Dieu; mais pour compléter quelque peu le tableau, il ne faudrait jamais oublier le sourire de saint Grégoire. C'est un aspect de sa personnalité auquel on ne prête guère attention habituellement, mais qui explique peut-être la forme paradoxale de certaines pensées du présent recueil. On se doute bien que le commentaire qu'il donne de tel verset de l’Écriture, que tel récit de ses Dialogues n'ont pu s'écrire sans un sourire. On trouve également dans sa correspondance plus d'un trait d'humour. L'abbé d'un monastère, par exemple, lui avait écrit pour lui demander un secours en argent : cinquante sous d'or (un cheval se vendait douze sous!); prudent, l'abbé avait ajouté : si vous ne pouvez m'en envoyer cinquante, envoyez m'en au moins quarante; et si c'est encore trop, je me contenterai de moins. Et voici la réponse de Grégoire : je vous fais envoyer cinquante sous; et comme ce pourrait être insuffisant, j'en ai fait ajouter dix; mais ce ne serait peut-être pas encore assez, alors j'ai demandé qu'on en mette douze de plus (Epist. 5, 35, CC 140, p. 303). Grégoire st un homme capable d'entrer dans le jeu de son correspondant.

 

L'œuvre de Grégoire est considérable : près de quatre mille colonnes dans la Patrologie de Migne, l'équivalent de huit mille pages en livre de poche. On peut classer ses écrits en trois catégories :

1/ Des commentaires de l’Écriture (conférences ou homélies) : Morales sur Job, Homélies sur Ézéchiel, Homélies sur les Évangiles, Commentaire sur le Cantique des Cantiques.

2/ Des œuvres systématiques : les Dialogues (récits sur les saints d'Italie et réflexions sur l'au-delà), le Pastoral (conseils à l'usage des pasteurs).

3/ La correspondance : 850 lettres environ.

 

Suivant pas à pas, et parfois avec de longues digressions, le texte biblique qu'il commente, glissant des pans de sa théologie même dans un écrit de type historique comme les Dialogues, Grégoire a laissé une œuvre qui est une immense forêt fort mal balisée. Aussi depuis qu'elle est parue, toutes sortes de morceaux choisis ont vu le jour, qui essaient d'y tracer quelques pistes, afin d'en faciliter l'accès au lecteur : théologien ou chercheur de Dieu. Le recueil qui suit s'inscrit dans cette lignée d'anthologies grégoriennes qui va du Moyen Age à nos jours.

 

Le présent recueil

 

En d'autres temps sous d'autres cieux, ce recueil serait intitulé: "Petit dictionnaire des pensées dogmatiques, ascétiques, morales et mystiques de saint Grégoire le Grand", ou encore : "Centuries gnostiques et pratiques de notre Bienheureux Père Grégoire, pape de Rome".

 

Chacune des 554 sentences grégoriennes qui vont suivre, ou chaque série de sentences, est précédée d'un titre. Tous ces titres ont été rangés suivant l'ordre alphabétique, ce qui donne au recueil l'apparence d'un lexique, mais ce n'est qu'une apparence, et le lecteur s'apercevra vite que les titres sont parfois fort subjectifs. Ils ont permis simplement de classer les sentences de Grégoire dans un certain ordre. L'index de quelques thèmes, qui sera placé à la fin du recueil, permet une lecture un peu plus systématique. Le classement alphabétique des titres imposés a l'avantage d'offrir la pensée de Grégoire dans le joyeux désordre qui est celui des œuvres complètes. Fréquenter celles-ci, c'est vivre toujours dans l'attente de l'inattendu; l'alphabet aussi produit de ces effets; en laissant à la suite de ces pensées la cohérence d'un puzzle en morceaux, on permet au lecteur la joie de la découverte telle qu'elle s'offre à qui se plonge dans les Morales sur Job ou les Homélies sur Ézéchiel. Ce recueil alphabétique est en fait un poème qui décrit la vie du chrétien dans l'Esprit. Il est à souhaiter qu'au-delà de l'apparente rigueur de l'alphabet, le lecteur découvre la jaillissante profusion de la vie.

Les titres retenus sont parfois paradoxaux : l'art de la sentence grégorienne est souvent, lui aussi, basé sur le paradoxe. Le paradoxe de Grégoire relève parfois l'anomalie de la conduite des hommes et des chrétiens; il attire l'attention sur ce qui se passe dans les profondeurs, au-delà des apparences : il est en effet des vérités et des honnêtetés qui ne sont que mensonges et impostures. Le paradoxe de Grégoire est souvent de nature théologale, il cherche à faire comprendre que les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes : il y a tant de manières de se faire illusion et sur soi-même et sur Dieu; Dieu est tellement au-delà et en même temps tellement là! La comédie humaine est pleine de paradoxes tout comme la condition divine de l'homme.

Le paradoxe est souvent chargé d'humour et d'abord d'humour sur soi; il ne faut pas se prendre trop au sérieux même quand on cherche Dieu sérieusement : on a plus de chance ainsi de s'ouvrir à lui; les uns appelleront cela enfance spirituelle, d'autres humilité. Le paradoxe est jeu, il s'amuse, il s'étonne, mais rien n'est plus sérieux que son sourire, il ouvre à un au-delà que n'atteint pas toujours la pure rationalité. Il introduit à une zone de silence au pied de la paroi vertigineuse de l'indicible : le vrai n'est pas là tout à fait où on l'attendait, les mœurs de Dieu ne sont pas telles que l'homme les projetait avec ses propres pensées, l'homme n'est pas tout à fait devant Dieu tel qu'il se l'imaginait.

Le paradoxe nous prend à contre-pied, il ébranle les certitudes mal fondées, à moins qu'on ne lui tourne le dos parce qu'il nous est insupportable. Il est de pseudo sages dans les choses de Dieu, chaque vertu a ses travers et l'homme est souvent fort habile à maquiller ses faiblesses en prouesses : Grégoire et ses pairs n'ont pas attendu nos modernes psychologues pour s'en apercevoir. La pointe acérée du paradoxe doit percer la baudruche des illusions et la cuirasse des apparences, toutes les enflures du cœur. Le paradoxe met à nu les fausses sagesses et les limites de notre science de Dieu : Dieu est autre, Dieu est au-delà, la sagesse de Dieu n'est pas ce que peut imaginer une sagesse humaine même très savante. Le paradoxe souligne la distance entre l'homme et Dieu, entre l'intérieur et l'extérieur de l'homme.

Grégoire a le goût des formules ciselées. Il est souvent prolixe dans ses commentaires, mais de temps à autre il donne à sa pensée un tour nerveux et musclé; avec un art consommé, il ramasse alors sa sagesse en une sentence merveilleuse, percutante : l'une cingle comme un coup de fouet, l'autre panse les blessures; l'une arrache les masques, l'autre contemple l'homme avec tendresse; l'une avoue son ignorance au sujet des mystères de Dieu, l'autre les dévoile hardiment.

Mais comment rendre en traduction sans la trahir une sentence latine si économe de moyens? Grégoire lui-même conseille à tel de ses correspondants une traduction qui soit plus attentive au sens qu'aux mots (Epist. 1,28, CC 140, p. 36). La présente traduction est loin d'être toujours littérale; elle espère ne pas avoir trahi la substance; elle a cherché à rendre celle-ci assimilable. Parfois même une "sentence" résume un texte plus long de Grégoire : le lecteur aura toujours le loisir d'en vérifier le contexte.

Un "lexique" n'est pas un ouvrage qui se dévore d'une traite. Il est sans doute préférable d'absorber à petites gorgées et sans hâte les paroles de ce recueil; chacune a besoin de son espace de silence.

Ces "paroles d'un homme ruisselant de Dieu" ne représentent pas tout saint Grégoire; le choix est largement tendancieux. Fallait-il s'arrêter longuement à ce qui éveille moins d'échos en nous aujourd'hui? Mais bien que tout subjectif, ce choix de paroles représente quand même une certaine synthèse de la théologie de Grégoire. Plus qu'un inventaire de sa théologie, ces paroles indiquent un esprit, une certaine manière d'entrer dans le mystère des relations de l'homme et de Dieu, dans le mystère de l'homme et dans le mystère de Dieu. Dogme, morale, ascétique et mystique sont ici très souvent inextricablement mêlés. Toute parole sur Dieu concerne aussi l'homme et toute parole sur l'homme renvoie à Dieu. La théologie de Grégoire est sans doute plus le fruit d'une expérience que l'exposé d'un savoir. C'est pourquoi il se montre si attentif à ce qui se passe à l'intérieur de l'homme : c'est là que se joue l'essentiel, c'est là que l'homme rencontre Dieu ou lui tourne le dos, c'est là que Dieu se révèle au-delà des mots et que l'homme comprend dans l'Esprit Saint comment se disposer à recevoir Dieu. Grégoire essaie d'exprimer l'inexprimable qui est intérieur et au-delà de tout : Dieu, l'amour, l'humilité, l'épreuve, le don de l'Esprit.

L’Écriture, nous dit Grégoire, ressemble à un fleuve immense où tout le monde peut trouver son bien : l'agneau barboter et l'éléphant nager (Moralia, Lettre d'envoi 4, SC 32 bis, p. 129). Il en est de même pour son œuvre à lui : le simple peut y trouver de quoi se nourrir et le sage de quoi méditer.

 

Patrick Catry

 

 

SIGLES

 

C Commentaire sur le Cantique des cantiques (Corpus Christianorum, Series latina [= CC] 144).

D Dialogues (Sources chrétiennes 260 et 265).

E Homélies sur les Évangiles (PL 76)

H Homélies sur Ézéchiel (CC 142)

L Lettres (CC 140 et 140 A).

M Morales sur Job (PL 75 et 76).

P Pastoral (PL 77).

R Commentaire sur le Premier Livre des Rois (CC 144) bien qu'il soit reconnu aujourd'hui comme n'étant pas de Grégoire.

 

Chaque sentence est suivie de sa référence. Celle-ci comporte une lettre et des chiffres : la lettre indique l'œuvre, les chiffres correspondent à ses divisions dans l'édition indiquée ci-dessus.

 

 

TEXTE

 

1 - L’abandon - Celui qui, par amour, a donné l'être à ce qui n'était pas, n'abandonne pas injustement ce qu'il a fait (M 9,212).

 

2 -L’absence - Il arrive que le Seigneur touche inopinément par la grâce le cœur de ses élus et il ne s'en va pas aussitôt : il laisse à l'âme le temps de se rassasier de sa vision. Une fois qu'il a rassasié l'âme, il lui retire la douceur de sa présence pour qu'elle la désire avec plus d'ardeur (R 2,135).

 

3 - L’abstinence - Le but de l'abstinence n'est pas de tuer la chair mais les vices de la chair (M 20,78).

 

4 – L’accusation - En nous accusant nous-mêmes, nous nous excusons auprès de Dieu (M 25,18).

 

5 – Les actes - Une bonne action est imparfaite si on ne veille pas à ce qu'aucun mal ne s'y mêle subrepticement (H 1,7,3).

6 - Les saints ne se réjouissent pas de connaître ce qu'ils font mais de faire ce qu'ils connaissent (M 22,10).

 

7 – L’action de grâce - Apprenons à rendre grâce dans la bonne comme dans la mauvaise fortune : c'est toujours notre Créateur et notre Père qui tantôt nous renouvelle par ses dons, tantôt nous instruit par les épreuves (H 2,7,17).

 

8 – Adam - Eve naît durant le sommeil d'Adam, l’Église quand meurt le Christ (H 1,6,15).

 

9 – Les adversités - Parce que nous ne pouvons retourner aux joies éternelles qu'à travers des épreuves temporelles, toute l'intention de la sainte Écriture est que l'espérance de la joie qui demeure nous fortifie dans ces adversités passagères (M 26,26).

 

10 – L’aliénation - L'homme n'est pas vraiment lui-même quand il pèche (E 32,2).

 

11 – L’allégresse - Le méchant désire continuer à trouver de la joie dans son péché. C'est une allégresse mortelle (M 16,77).

 

12 – L’âme - Personne ne voit son âme et cependant personne ne doute d'en avoir une; c'est une âme invisible qui gouverne notre corps visible (E 2,7).

13 - L'âme humaine est à la fois mortelle et immortelle. Elle peut perdre sa béatitude par le péché ou par le châtiment, mais elle ne peut être privée de l'existence même ni par le péché, ni par le châtiment. Elle peut se perdre, elle ne peut cesser d'être (M 4,5).

 

14 – Les amis - La charité vraie consiste à aimer son ami en Dieu et son ennemi à cause de Dieu. C'est pour Dieu qu'on aime ses amis si l'on sait aussi aimer ceux qui ne nous aiment pas (E 38,11).

15 - Nous avons reçu le précepte d'aimer nos ennemis; à plus forte raison avons-nous le devoir d'aimer ceux qui nous aiment; et il est évident qu'on n'aime pas quelqu'un si on ne veut pas le voir (L 8,22).

 

16 – L’amour - C'est en aimant le prochain qu'on apprend comment parvenir à l'amour de Dieu (E 26,3).

17 - La grandeur de la contemplation ne peut être accordée qu'à ceux qui aiment (H 2,5,17).

 

18 – Les anges - Les bons anges voyant les autres tomber à cause de leur orgueil ont tenu bon d'autant mieux que leur humilité était plus grande (D 3,14,14).

 

19 – Les animaux - Chacun des quatre êtres vivants de l'Apocalypse (4,7) est un symbole du Christ : homme, il a vraiment pris notre nature; bœuf, il a souffert la mort pour nous; lion, il a brisé les liens de la mort par sa résurrection; aigle, il est retourné aux cieux d'où il était venu (M 31,94).

 

20 - L’anthropomorphisme - Quand l’Écriture fait usage d'anthropomorphismes qui semblent indignes de Dieu, le lecteur s'en émeut. Comme s'il était possible de dire quelque chose de digne de Dieu! Presque tout ce qui est dit de Dieu est déjà indigne du fait même qu'on ait pu le dire (M 20,62).

 

21 – Les apôtres - Mes proches se tiennent à distance (Ps 37,12) : la parole prophétique désigne ici les apôtres qui ont fui lors de la Passion (M 2,54).

 

22 – L’apparence - L'hypocrite ne cherche pas à être docte mais à le paraître (M 3,45).

 

23 – L’appel - Dieu appelle par lui-même, il appelle par les anges, il appelle par les pères, il appelle par les prophètes, il appelle par les apôtres, il appelle par les pasteurs, il appelle aussi par nous-mêmes; il appelle souvent par les miracles et souvent par les épreuves, il appelle parfois par les succès de ce monde et parfois par les échecs (E 36,10).

 

24 – Les applaudissements - Il faut dire aux gens bienveillants qu'ils ne se contentent pas d'applaudir au bien que font les autres; qu'ils les imitent (P 3,10).

 

25 – L’arche de Noé - Il y a beaucoup de bêtes dans l'arche de Noé, il y a beaucoup de pécheurs dans l’Église : elle les supporte pour les convertir (H 2,4,17).

 

26 - L’Ascension - Par la naissance du Seigneur, la divinité a semblé être humiliée; par son Ascension, l'humanité a été exaltée (E 29,9).

 

27 – L’attachement - Ce n'est pas de posséder des richesses qui est coupable (tout ce que Dieu a créé est bon), c'est de s'y attacher (M 10,49).

 

28 – L’attention à soi-même - Le soin des affaires qui sans cesse nous occupent nous empêche de faire attention à nous-mêmes (M 25,18).

 

29 - L’audace - Celui qui aime ose demander parce qu'il sait que sa demande ne sera jamais mal reçue (L 7,37).

 

30 – L’audition - Ce n'est pas en entendant les préceptes de Dieu que les disciples d'Emmaüs ont été illuminés, c'est en les mettant en pratique (E 23,2).

 

31 – L’aumône - Donner de ses biens, c'est donner quelque chose d'extérieur à soi; donner sa compassion, c'est donner quelque chose de soi; celui qui compatit vraiment ne peut plus refuser à son prochain le nécessaire (M 20,70).

 

32 - L’autre - Plus on est humble, plus on est capable de reconnaître le bien qui est dans les autres (R 3,119).

 

33 - L’avarice - L'avarice se crée des besoins (H 2,7,18).

34 - Il est une avarice intérieure qui consiste à s'efforcer de garder les louanges des hommes (M 33,4).

35 - L'avarice flatte celui qu'elle possède; elle ronge l'âme sans que celle-ci s'en aperçoive (P 1,11).

 

36 – L’aveugle - Quand l'homme parle de Dieu, il ressemble à un aveugle qui parle de la lumière (M 27,67).

 

37 – L’aveuglement - Qui n'accomplit pas le bien qu'il connaît finit par ne plus voir ce qu'il doit faire (R 2,114).

 

38 - L’avocat - Grande peut être notre espérance à nous, pécheurs : notre juge s'est fait notre avocat (E 34,18).

 

39 – Les bagages - Si nous sommes sans bagages, nous serons plus à l'aise pour marcher vers la patrie (H 2,7,18).

 

40 – Le bain - Quand vous allez au forum ou au bain, si vous rencontrez une de vos connaissances qui n'a rien à faire, vous l'invitez à vous accompagner. Si vous allez vers Dieu, ayez le souci de ne pas y aller seul (E 6,6).

 

41 – Le baiser - La componction d'amour, celle qui est enflammée de désir, est comme un baiser (C 18).

 

42 – Les banalités - L'hypocrite débite des banalités que personne n'ignore comme s'il s'agissait de choses rares et peu connues (M 8,58).

 

43 – Le baptême - Notre descente dans l'eau est appelée baptême ou bain. Nous sommes plongés dans l'eau et, de sales que nous étions par suite de nos péchés, nous sommes rendus beaux par la grâce et les vertus (M 18,87).

 

44 – Le bavard - Il y a des gens qui parlent beaucoup tout en estimant parler peu; ils trouvent par contre que le peu que leur disent les autres est bien long (M 26,41).

 

45 – La béatitude - Dans le ciel, unique sera la béatitude et elle sera proportionnée aux mérites de chacun; mais cette différence dans la béatitude ne sera ressentie avec déplaisir par personne parce que chacun sera satisfait de ce qu'il aura reçu (M 35,46).

 

46 – La beauté - Seule la charité nous rend beaux aux yeux de Dieu (E 38,9)

47 - Dieu nous fait signe par la beauté des êtres qu'il a créés. D'une manière étonnante, c'est par les formes extérieures qu'il nous mène aux réalités intérieures. Il nous conduit à une intense admiration de ce qu'il est en nous montrant les réalités merveilleuses qu'il n'est pas (M 26,17).

 

48 – Le bien - Si nous ne sommes pas conscients du bien que nous faisons, nous omettrons de le faire; si nous en sommes conscients, nous serons tentés d'en tirer vanité (M 9,37).

 

49 – Le bien-être - Nous atteindrons la perfection par la contemplation de Dieu seul; quand nous le verrons, plus rien ne nous manquera en fait de bien-être et de joie (H 2,5,15).

 

50 – Les blessures - Le Christ aurait pu venir au secours des hommes sans mourir; mais il a voulu le faire en mourant parce qu'il nous aurait moins aimés s'il n'avait porté aussi nos blessures (M 20,69).

 

51 – Le bonheur - Qui peut être heureux si son âme n'est pas conduite par son Créateur (E 34,14)?

 

52 – Les bons - Ceux-là sont vraiment bons qui peuvent garder leur bonté même au milieu des méchants (M 20,76).

 

53 – La bonté - La chasteté de la chair n'est rien si elle n'est pas recommandée par la bonté de l'âme (M 6,53).

 

54 – Les brebis - Qui refuse de faire paître les brebis montre par là qu'il n'aime pas non plus le souverain Pasteur (L 7,5).

 

55 – Le bruit - L'ineffable sagesse de Dieu instruit les hommes sans bruit de paroles (H 1,8,17).

 

56 – La cécité - Expulsé des joies du paradis, l'homme dans le pèlerinage de la vie présente est aveugle aux réalités spirituelles (C 1).

 

57 – Le centuple - Il reçoit le centuple celui qui, même s'il n'a rien, ne cherche pas non plus à posséder quelque chose en ce monde (M 15,18).

 

58 – La chair - La chair est tantôt notre collaboratrice dans le bien, tantôt la séductrice qui nous porte au mal. Si nous lui accordons plus qu'il ne convient, nous nourrissons un ennemi; si nous ne lui donnons pas le nécessaire, nous tuons un allié. Il faut donc nourrir la chair, mais pas plus qu'il ne faut, pour qu'elle continue à nous aider à faire le bien (H 2,7,19).

 

59 – La chaleur - Perdre l'amour de son Créateur, c'est perdre la chaleur du cœur (M 11,68).

 

60 – Le changement - Des hommes ont pu faire fléchir Dieu parce que sa pensée secrète était qu'il voulut qu'ils la fassent fléchir et reçoivent de lui le pouvoir de le faire (M 16,46).

 

61 – La charité - L'antique ennemi ne craint pas notre chasteté si elle n'est pas accompagnée de charité (H 1,8,7).

 

62 – La chasteté - Que personne ne tire orgueil de sa chasteté, que personne ne désespère s'il est opprimé par ses vices (M 11,27).

 

63 – Le chemin - La vie présente est le chemin qui nous mène à la patrie; le Seigneur permet souvent qu'il soit semé de difficultés pour que nous ne soyons pas tentés d'aimer le chemin plutôt que la patrie (M 23,47).

 

64 – Chercher Dieu - Rien ne suffit sauf Dieu à celui qui le cherche vraiment (M 22,5).

 

65 – Le Christ - Le Seigneur ne veut pas qu'on le craigne comme un Dieu, il nous a inspiré de l'aimer comme un père (M 9,62).

 

66 – La chute - Renoncer à un mieux qu'on avait d'abord projeté, ce n'est peut-être rien aux yeux des hommes qui ne voient que les actes; aux yeux de Dieu, c'est une chute (H 1,3,18).

 

67 – Le ciel - Au ciel, la joie des élus est d'autant plus grande qu'ils voient se réjouir avec eux ceux qu'ils ont aimés (D 4,34,4).

68 - Ceux qui voient Dieu dans sa splendeur, comment pourraient-ils ignorer quelque chose alors qu'ils connaissent celui qui connaît tout (D 4,34,5 et E 40,8)?

 

69 -La cinquantaine - Quand on est jeune, on éprouve le feu des tentations de la chair; après la cinquantaine, ça s'attiédit (D 2,2,4).

 

70 – La circonspection - En toutes choses l'âme doit s'examiner attentivement et ne pas se départir de cette prudente circonspection (M 1,54).

 

71 – La clameur - On prie le Père dans sa chambre, toutes portes closes, quand on répand son cœur devant lui sans paroles. Dieu entend la clameur silencieuse des saints désirs (M 22,43).

 

72 – Le cœur - Notre cœur habite là où vont nos pensées préférées (M 8,74).

73 - Ce qui se passe dans notre cœur est infiniment plus présent à Dieu que ne le sont nos actions extérieures aux yeux des hommes (M 19,20).

 

74 – Le cœur de Dieu - Apprends à connaître le cœur de Dieu dans les paroles de Dieu (L 5,46).

 

75 – La colère - Il y a quatre sortes de colères. 1. Les uns sont vite irrités et vite apaisés. 2. Les autres sont lents à s'irriter et lents à s'apaiser. 3. Certains sont vite irrités et lents à s'apaiser (c'est la pire des colères). 4. D'autres enfin sont lents à s'irriter et prompts à s'apaiser (M 5,80).

 

76 – Le combat - Dieu voit le combat de notre cœur (E 27,9).

77 - Il n'est donné à personne ici-bas de n'avoir plus à combattre sans cesse (R 5,153)

 

78 – Les commandements - Les commandements de Dieu ne sont pas faits pour son utilité à lui mais pour la nôtre (M 8,51)

 

79 – La communion - Celui qui n'a pas participé à un labeur a part au bien fait par le prochain s'il sait communier à la joie qu'autrui tire de son action (L 7,37)

 

80 – La compassion - La souffrance compatissante seule sait juger l'état d'âme de celui qui souffre (M, praef. 7)

 

81 – La componction - Autre est la componction qui naît de la crainte, autre celle qui naît de l'amour; l'une fuit les supplices, l'autre désire les récompenses (H 2,10,20).

 

82 – Les concitoyens - Par le péché nous nous sommes éloignés des anges; quand nous reconnaissons notre Roi, ils nous reconnaissent comme leurs concitoyens : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté" (E 8,2).

 

83 – La concorde - L'abstinence n'est rien sans la concorde (H 1,8,8).

84 - Rien ne plaît à Dieu sans la concorde (H 1,8,9).

 

85 – La concupiscence - Il en est qui sont le jouet d'une concupiscence inopinée; il faut les inviter à la vigilance : on n'est jamais mieux paré que quand on prévoit une attaque (P 3,32).

 

86 – La confession - On reconnaît déjà que Dieu rend la vie au pécheur quand celui-ci confesse son péché (E 26,6).

 

87 – La connaissance de Dieu - Le Seigneur a créé les anges et les hommes pour qu'ils le connaissent (E 34,6).

88 - Par le don de l'Esprit Saint, Dieu appelle tous les hommes à le connaître (M 6,21).

 

89 – La connaissance de soi - On a beau s'examiner, on ne se connaît jamais parfaitement soi-même (M 16,38).

90 - Dieu voit dans les justes ce qu'ils n'arrivent pas à voir eux-mêmes (M 21,10).

91 - On ne connaît ce qu'on vaut que dans l'épreuve (M 23,52).

92 - Moins on se voit, moins on est mécontent de soi; plus on reçoit de grâces de lumière, plus on se trouve répréhensible (M 35,6).

 

93 – La conscience - Quel avantage y a-t-il à ce que tous nous louent si notre conscience nous accuse? Quel mal quand tous nous critiquent si notre conscience nous défend ? (H 1,9,15).

 

94 – La consolation - Quand ils sont tristes, les riches se consolent dans leurs richesses : ils vont voir leurs chevaux, ils contemplent leurs objets précieux, ils font un tour dans leurs domaines. Ils ont ici-bas leur consolation (M 18,66).

 

95 – La contemplation - Si Benoît était resté avec les frères qui avaient voulu l'empoisonner, l’œil de son âme aurait pu se détourner de la lumière de la contemplation (D 2,3,5).

96 - La vie contemplative consiste à garder de toute son âme l'amour de Dieu proche, à s'abstenir d'action extérieure, à ne désirer que son Créateur, à écarter tout souci pour brûler du désir de voir la face de Dieu (H 2,2,8).

97 - Personne n'est exclu a priori de la grâce de la contemplation. Elle est donnée aux grands comme aux petits, souvent à ceux qui sont séparés du monde, mais parfois aussi aux gens mariés (H 2,5,19).

98 - La contemplation voit plus qu'elle n'en peut dire, la science ou la doctrine ne voit pas plus que ce qu'elle peut exprimer en paroles (H 2,6,1).

99 - Il arrive souvent que le Dieu de miséricorde épargne à ceux qu'il aime tendrement l'action extérieure (M 25,29).

100 - Le silence de la contemplation ne peut être parfait en cette vie, aussi l’Écriture (Ap 8,1) dit-elle qu'il ne dure qu'une demi-heure (M 30,53).

 

101 – La contradiction - Tel qui voudrait bien pouvoir vaquer à Dieu sera accablé d'affaires, et tel autre qui ne demanderait qu'à s'occuper aura, malgré lui, du loisir pour Dieu (M 29,77).

 

102 – La convenance - Il convenait que la mort du Juste mourant injustement détruisît la mort des pécheurs destinés à la mort en toute justice (M 33,31).

 

103 – Le corps et l’âme - La nourriture de l'âme, c'est la Parole de Dieu; celle-ci nourrit l'âme comme le pain nourrit le corps. Ceux qui nourrissent leur corps sans nourrir leur âme ont bien un corps vivant, mais leur âme est morte (R 4,122).

 

104 – La correction - L'évêque doit tantôt savoir corriger avec douceur, tantôt supporter avec sérénité ce qui ne peut être corrigé (L 11,29).

105 - Lorsqu'on peut corriger son prochain en lui parlant, craindre que le silence ne soit consentement au mal fait par lui (M 10,8).

 

106 – La corruption - Celui qui manque d'humilité ne peut avoir dans le cœur une chasteté véritable parce que l'orgueil est une corruption intérieure; celui qui s'aime soi-même est infidèle à l'amour de Dieu (M 22,2)

 

107 – La crainte - Nous ne rendons à Dieu un culte en vérité qu'en cessant de le craindre à cause de la confiance qui naît de l'amour (M 9,64).

 

108 – La créature - Toute créature, parce qu'elle a été faite de rien, tend aussi d'elle-même vers le néant (M 5,63).

 

109 – Le crédit - La parole perd tout crédit quand elle n'est pas soutenue par des actes (M 19,13).

 

110 – Le critère - Le critère d'une abstinence authentique n'est pas l'affaiblissement du corps mais la perfection de la chasteté (R 5,22).

 

111 – La culbute - Job a culbuté l'antique ennemi par son humilité, il a terrassé le cruel par sa patience (M 2,32).

 

112 – La curiosité - Plus on se montre curieux des autres et expert dans l'évaluation de leurs mérites, moins on se connaît soi-même (E 36,4).

 

113 – Le danger - Bien souvent rien n'est plus mortel pour l'âme que la conscience de sa vertu (M 28, praef.).

 

114 – La demeure -Aimons autant que nous le pouvons Dieu et le prochain, et nous ne serons pas exclus de la demeure de Dieu (H 2,3,15).

115 - Dieu qui contient toutes choses sans occuper d'espace sera cependant notre lieu et notre demeure quand nous irons à lui (M 4,67).

116 - Nous habitons là où est notre désir (M 8,34).

 

117 – Le dépérissement - L'amour de la vie éternelle fait dépérir l'amour des choses corporelles (E 11,2).

 

118 – Le désir - Fait pour désirer Dieu seul, l'homme ne peut se contenter de moins que lui; rien d'autre ne peut suffire à l'homme (M 26,79).

 

119 - Le désir du diable - Rien n'est plus précieux aux yeux de Dieu que la dilection, rien n'est plus désiré par le diable que l'extinction de la charité (P 3,23).

 

120 - Le dessein de Dieu - Même ce qui se fait sans la volonté de Dieu ne peut s'opposer à sa volonté; Dieu fait servir le mal au bien, de sorte que même ce qui est contraire à ses desseins concourt à les réaliser (M 6,33).

 

121 – La détente - Il arrive souvent qu'on perde une vertu pour l'avoir gardée sans discernement; on la garde mieux si on sait se détendre à bon escient (M 28,29).

 

122 – Le diable - L'antique ennemi est insatiable (M 32,18).

 

123 - Dieu - Dieu habite là où on cherche la vraie paix, où on aime la gloire de la contemplation intérieure (H 1,10,24).

124 - Dieu entoure tous les corps de l'extérieur et il remplit intérieurement tous les esprits. Il pénètre tout et dispose de tout. A sa volonté rien ne résiste même pas ce qui paraît s'y opposer; s'il permet parfois que se fasse ce qu'il n'a pas prescrit, c'est pour que s'accomplisse plus sûrement ce qu'il ordonne (M 16,47).

125 - Tout ce que l'esprit humain peut penser de Dieu n'est pas Dieu (R 4,165).

 

126 – Le difficile - Il est facile de mépriser les richesses quand on en a; ce qui est difficile, c'est de ne pas les estimer quand on en est démuni (M 11,2).

 

127 – La dignité - La grâce d'en haut ne vient pas en nous parce qu'elle trouve des mérites, elle vient en nous pour les y former; en entrant dans une âme indigne, Dieu la rend digne de lui par sa présence et il y produit un mérite auquel il attribuera une récompense alors qu'il avait trouvé matière à châtiment (M 18,63).

 

 

128 – Le discernement - La vie active et la vie contemplative ne conviennent pas à tous indistinctement. Certains sont d'un naturel si paisible qu'ils succomberaient dans l'action; d'autres sont si agités que, s'ils se trouvaient sans occupation, ils éprouveraient dans leur cœur un tumulte effrayant (M 6,57).

 

129 – La discipline - Le bœuf destiné à la boucherie jouit de la liberté en pâture tandis que le bœuf destiné au travail est retenu sous le joug. Au malade qui a quelque chance de vivre, le médecin ne permet pas de prendre tous les aliments qu'il désire, mais il ne refuse plus rien à celui dont le cas est désespéré. C'est par un chemin ardu qu'on va vers la patrie (M 21,8).

 

130 – La discorde - La discorde est ennemie de Dieu (L 1,19).

 

131 – La discrétion - On cherche à cacher le mal qu'on fait; faire de même pour le bien (E 4,5).

 

132 – La dispersion - En parlant trop, l'âme se répand au dehors et perd ainsi le pouvoir de veiller sur elle-même (M 7,59).

 

133 - Le docteur - Vaine est la parole du docteur si l'Esprit n'est pas présent au cœur de celui qui écoute (E 30,3).

134 - Vaine est la parole du docteur si elle n'allume pas le feu de l'amour (E 30,5).

 

135 - Le don - Jésus Christ n'abandonne pas notre désir de Dieu, lui qui nous l'a donné (E 29,11).

 

136 - Les dons de l’Esprit - Il est des dons de l'Esprit sans lesquels on ne peut parvenir à la vie : la douceur, l'humilité, la patience, la foi, l'espérance, la charité. Et il en est d'autres qui manifestent la sainteté de la vie pour l'utilité du prochain : la prophétie, le pouvoir de guérir, le don des langues et celui de les interpréter (M 2,91).

 

137 – Le dos - Nous voyons ce qui est devant nous, mais nous sommes incapables de voir ce que nous avons dans le dos; les autres, eux, le voient (H 1,7,7).

 

138 – La douceur - Le Seigneur a fait quelque chose de plus merveilleux encore que ses miracles : il a corrigé le cœur des pécheurs par la douceur plutôt que par la crainte (M 9,61).

 

139 – La douleur - La douleur nous fait trouver toutes choses amères (M 8,18).

 

140 – Le doute - La foi de l'officier royal (Jn 4) était mêlée de doute. Si sa foi avait été parfaite, il aurait su qu'il n'est pas de lieu où Dieu ne se trouve (E 28,1).

 

141 – Les doux - La tendance naturelle des doux, quand ils sont supérieurs, c'est de laisser aller les choses (P 3,16).

 

142 – L’eau - Pour parler de Dieu, il faut avoir l'esprit en paix et libre. Une eau agitée ne renvoie pas l'image de celui qui essaie de s'y regarder (H 1,11,26).

 

143 – L’échec - Il arrive souvent que ceux qui ne connaissent pas le succès dans les affaires de ce monde vont à Dieu facilement (E 38,6).

 

144 - L’échelle - L'âme est pour elle-même en quelque sorte une échelle quand elle monte des choses extérieures pour rentrer en elle-même et de là tendre vers son Créateur (M 5,62).

 

145 - L’Écriture - L’Écriture parle de l'éternité avec les mots de notre temps; ce faisant, elle nous initie doucement à l'au-delà dans un langage qui nous est familier (M 2,35).

 

146 – L’effort - L'âme humaine en ce monde est comme un navire qui remonte un fleuve : il ne lui est pas permis de s'arrêter; si elle ne tend pas vers le haut, elle redescend (P 3,34).

 

147 – L’égalité - Dieu a créé tous les hommes égaux par la nature (P 2,6).

 

148 – L’égarement - Égaré par les louanges qu'il reçoit, le pasteur risque de se croire tel qu'on lui dit qu'il est, alors qu'il devrait discerner lui-même ce qu'il est intérieurement (P 2,6).

 

149 – L’Église - Le Seigneur souffre encore beaucoup en son corps, c'est-à-dire en nous; et déjà son corps, qui est l’Église, est glorifié au ciel par sa tête, le Seigneur (M 3,25).

150 - Dans l’Église elle-même, nous voyons beaucoup d'hommes charnels combattre le Seigneur par leur mauvaise conduite (M 3,35).

151 - L’Église pleure en ses membres forts ce qu'elle n'a pas fait elle-même mais qu'elle a commis en ses membres faibles (M 13,22).

 

152 - L’élection - Il ne faut pas louer le pasteur quand il est élu mais quand il a montré ce dont il était capable (R 5,25).

 

153 – Les embûches - Il faut sans cesse préparer son âme au combat contre l'Adversaire, il faut sans cesse être sur ses gardes contre les embûches occultes (M 20,8).

 

154 – Les enfants - L'âme du contemplatif voit davantage les choses de Dieu, mais elle lui engendre moins d'enfants. Comparée à la vie active, la vie contemplative lui est inférieure dans le temps présent, mais son mérite est plus grand (M 6,61).

 

155 – L’enfer - Il n'y a pas de sagesse en enfer. Qui est sage se prépare une demeure au ciel, non en enfer (R 2,94).

 

156 – Les ennemis - La prière qui a le plus de chance d'être entendue de Dieu est celle qu'on fait pour ses ennemis (M 9,24).

 

157 – L’entraînement - Si nous négligeons les petites fautes, nous en viendrons insensiblement à perpétrer les grandes gaillardement (M 10,21).

 

158 – L’envie -La vie des bons est toujours pénible aux méchants (D 2,3,3).

159 - L'envie tue l'amour (H 1,12,25).

160 - Nous ne pouvons envier que ceux que nous estimons meilleurs que nous en quelque point (M 5,84).

161 - Nous péchons grandement si nous n'aimons pas ce que les autres ont fait de bien (P 3,10).

 

162 – Les envoyés - Même quand ils sont envoyés, les anges demeurent en présence de Dieu parce que, où qu'ils aillent, ils se déplacent en lui. Eux-mêmes bien sûr sont des êtres limités, mais Dieu ne l'est pas (E 34,13).

 

163 – L’éphémère - Tout ce qui passe est bref même si cela semble tarder à finir (M 13,31).

 

164 - Les épreuves - Supporter les maux de cette vie pour l'amour de Dieu est chose pénible certes, mais non pas vaine (M 8,16).

165 - C'est parce que les saints aiment les choses d'en haut du fond du cœur qu'ils subissent ici-bas des choses dures (M 10,35).

166 - Pourquoi trouver un peu raide la souffrance que Dieu nous envoie pour le mal que nous avons commis alors que pour tous ses bienfaits il a subi tant de maux de la part des hommes? Quel homme serait assez insensé pour recevoir en maugréant les maux dont il est affligé quand Celui qui vécut sans péché n'a pas quitté ce monde sans passer par l'épreuve (P 3,12).

 

167 – L’équité - Encore que tout ce que nous souffrons ne paraisse pas à nos yeux être toujours juste, rien cependant ne se fait qu'avec équité au secret jugement de Dieu (M 24,45).

 

168 – L’espérance - Il faut penser à deux choses: 1. Ne pas présumer de soi parce qu'on ne sait pas si on est digne du royaume éternel. 2. Ne désespérer de personne parce que, par la miséricorde de Dieu, le pécheur d'aujourd'hui peut me dépasser demain (E 19,6).

 

169 – L’Esprit Saint - Désirez être remplis de la présence de l'Esprit (E 24,6).

170 - Il faut être poussé par l'Esprit pour aimer les réalités célestes et mépriser les biens terrestres (H 1,5,2)

171 - La parole de l'Esprit se fait entendre sans bruit à l'oreille du cœur (M 5,50).

 

172 – L’estime des autres - La preuve de la sainteté n'est pas de faire des miracles mais d'aimer son prochain comme soi-même, d'avoir en Dieu une foi juste et d'estimer les autres plus que soi-même (M 20,17).

 

173 - L’étalage - Il y a des chrétiens qui n'étudient l’Écriture que pour pouvoir faire étalage de leur science (M 20,18).

 

174 – L’éternité - Tout ce qui a un terme est peu de chose; immense est la vie sans fin qui suit la vie présente (M 7,45).

175 - Celui qui a le cœur fixé dans le seul désir de l'éternité ne se laisse pas exalter par le succès ni abattre par l'épreuve; comme il n'a rien à désirer en ce monde, il n'a rien non plus à y redouter (M 10,39).

176 - On se console d'autant plus facilement de l'absence des biens éternels qu'on jouit davantage des biens temporels et l'on est d'autant moins touché du manque de biens temporels qu'on attend avec plus de certitude les biens éternels (M 22,4).

 

177 – L’étonnement - Le Seigneur est venu dans l'humilité et l'Ennemi superbe s'en étonne (M 2,41).

 

178 – L’être - Qui n'est pas dans l'amour de Dieu n'a pas son être véritable (M 12,9).

 

179 – L’être et l’avoir - Par sa nature raisonnable, l'homme surpasse tous les autres êtres créés; et souvent on le juge d'après ce qu'il a, non d'après ce qu'il est (M 25,1).

 

180 – L’être et le néant - En comparaison de l'être de Dieu, notre être est un non-être (M 16,45).

 

181 – L’étude - Pour qu'une fois connue l’Écriture ne puisse être dépréciée, Dieu l'a ainsi faite qu'on l'ignore encore quand on la connaît et qu'on la lit d'autant plus volontiers qu'on l'étudie chaque jour (R, Prolog. 3).

 

182 – Les excuses - Nous n'aurions pas dû pécher; n'aggravons pas notre faute en cherchant des excuses (M 4,39).

183 - Chercher des excuses à son péché, c'est imiter Adam et Eve qui voulaient se cacher au milieu des arbres. De cette manière, on ne se cache pas aux yeux de Dieu, on se cache le Seigneur à soi-même (M 22,31).

 

184 – L’exil - Satan n'estime pas faire grand-chose tant que ce n'est pas l'âme qu'il blesse; ce qu'il cherche, c'est à l'arracher à la patrie dont il s'est exilé lui-même, terrassé par son propre orgueil (M 2,17).

 

185 – L’extérieur - Ceux qui n'aiment que les réalités visibles n'aiment pas les réalités invisibles même s'ils y croient; vivant trop à l'extérieur d'eux-mêmes, ils deviennent charnels jusque dans leur esprit (M 18,48).

186 - Ceux qui recherchent ce qui est extérieur ne peuvent comprendre combien sont désirables les biens intérieurs (M 26,42).

 

187 – La faiblesse - Le propre de notre humaine faiblesse est de préférer regarder le bien qui est en nous plutôt que le mal qui s'y trouve (M 22,12).

 

188 – Les femmes - Seules les femmes sont restées auprès du Seigneur en sa Passion (M 14,57).

 

189 – Le feu - Il y a des hommes qui, embrasés des feux de la contemplation, ne vivent que du seul désir de leur Créateur; ils n'ont plus aucun désir en ce monde. L'amour de l'éternité est leur seule nourriture, ils repoussent tout ce qui est terrestre, ils dépassent par l'esprit tout ce qui est temporel, ils aiment et ils brûlent. Quand ils parlent, ils communiquent leur feu aux autres et ceux que leur parole touche se mettent aussitôt à brûler eux aussi du feu de l'amour de Dieu (E 34,11).

190 - Au sortir de leur contemplation, les saints enflamment leurs auditeurs de l'amour de la patrie céleste et répandent en eux le feu du désir spirituel (H 1,5,13).

 

191 – Le Fils - Le fait pour le Fils d'être égal au Père n'est pas plus étonnant que le fait d'exister avant sa mère (E 25,6).

 

192 - Le fleuve - L’Écriture est comme un fleuve où peut trottiner l'agneau et nager l'éléphant (M, lettre-dédicace 4).

 

193 – La foi - Il y a des chrétiens qui croient vraiment aux réalités éternelles et qui cependant contredisent par leur vie la foi qu'ils professent (M 29,14).

 

194 – La forêt - L’Écriture ressemble à une immense forêt. Vue d'un sommet et de loin, elle peut être embrassée d'un seul coup d’œil, mais on mesure difficilement son étendue réelle. Ce n'est qu'en pénétrant dans la forêt qu'on se rend compte vraiment de son étendue et de sa densité (R, prol. 2).

 

195 – Le fugitif - Le lieu de l'homme, c'est son Créateur; c'est en lui que l'homme devait vivre. En prêtant l'oreille aux paroles du séducteur, l'homme a abandonné l'amour de son Créateur et a quitté son lieu propre. Alors le lieu lui-même s'est pour ainsi dire mis en route, il s'est mis sur les traces du fugitif pour retenir celui qu'il avait perdu (M 8,35).

 

196 – Le gazouillement - La Parole de Dieu se rapetisse pour se mettre au niveau de notre petitesse, comme un père se met spontanément à gazouiller quand il parle avec son fils encore tout petit pour se faire comprendre de lui (M 19,14).

 

197 – La gloire - Les vierges folles tiraient leur gloire de l'appréciation des autres, non de leur propre conscience (M 8,74).

198 - Des bulles d'air sur l'eau : en s'enflant, elles crèvent (M 17,10).

 

199 – Le glorieux - Qui se targue de sa perfection montre qu'il n'a pas encore atteint le début de l'art de vivre selon Dieu (M 9,3).

 

200 – Le goût - L'âme des élus ici-bas est parfois nourrie du goût de la lumière sans limites (M 8,50).

201 - Autre chose est de savoir quelque chose de Dieu, autre chose de goûter ce qu'on sait (M 11,9).

 

202 – Le gouvernement - On porte des fardeaux d'autant plus pesants qu'on a plus de personnes à gouverner (M 9,25).

 

203 – La grâce - Plus nous approchons de la grâce, plus nous nous reconnaissons pécheurs (C 33).

204 - On croit que c'est une grâce d'être rempli de vertus ou de charismes, et ceux-ci nous enflent d'orgueil et nous font tomber. On considère que c'est la colère de Dieu qui nous vaut les tentations qui nous assaillent, et celles-ci nous gardent dans l'humilité et nous rapprochent de lui (M 9,20).

 

205 – La guérison - L'humilité de Dieu devenu homme parmi les hommes a guéri la blessure faite à l'homme par l'orgueil du diable (M 31,1).

 

206 – La hardiesse - C'est la charité qui donna au prophète Nathan la hardiesse de faire des remontrances à David qui avait péché (M 10,9).

 

207 – Le hasard - Rien sur cette terre n'est sans raison (M 6,13).

 

208 – Hérode - Hérode voulait faire périr le Christ enfant. Mais que vaut la malice des hommes en face des desseins de Dieu ? (E 10,3).

 

209 – L’homme - L'homme a quelque chose de commun avec toutes les créatures : il a l'être comme les pierres, la vie comme les arbres, les sens comme les animaux, l'intelligence comme les anges. L'homme est en quelque sorte toute créature (E 29,2).

210 - L'homme est l'œuvre de Dieu, mais le vice est l'œuvre de l'homme; discernons l'œuvre de chacun; ne haïssons pas l'homme parce qu'il se trompe, mais n'aimons pas non plus son erreur pour lui faire plaisir (L 5,41).

211 - L'homme a été créé pour contempler Dieu, pour chercher sans cesse sa face et vivre avec lui dans la familiarité qui naît de l'amour (M 8,34).

212 - L'homme vaut incomparablement plus que ses biens. Distribuer ses biens en aumônes et ne pas se garder du mal, c'est donner à Dieu ce qu'on a et se livrer soi-même au péché, c'est offrir à Dieu ce qui a moins de valeur et au péché ce qu'on a de meilleur (M 19,38).

 

213 – L’honneur - Ce n'est pas un honneur sûr que de paraître juste aux yeux des hommes (M 35,10).

 

214 - L’humanité - Quiconque est dans le besoin, du fait même qu'il est homme, ne nous est pas inconnu (M 21,31).

 

215 – L’humilité - Face à l'orgueil du diable s'est dressée l'humilité de Dieu (H 1,2,9).

216 - Quand Satan vit que le Fils était humble, il a douté de sa divinité (M 2,43).

217 - L'orgueil engendre la haine, l'humilité engendre l'amour (M 7,54).

218 - Le propre des saints est de cacher le bien qu'ils font (M 19,36).

 

219 – L’hypocrite - L'hypocrite veut paraître plus saint que tous (M 12,63).

220 - Il faut une certaine intelligence pour être hypocrite : il faut être capable de cacher ce qu'on est et de montrer ce qu'on n'est pas et, pour acquérir plus de gloire, faire mine de la refuser (M 26,58).

 

221 – L’ignorance - Sans le savoir, Satan a servi la puissance du Christ en le frappant dans sa chair (M 3,29).

 

222 – L’Illimité - Esprit absolument sans limites, Dieu porte en lui tous les êtres; il les entoure tout en les remplissant et il les remplit tout en les entourant; en les soutenant dans l'être, il les dépasse infiniment, et il les dépasse en les soutenant (M 16, 38).

 

223 – L’illumination - Comment le Christ peut-il venir en nous, lui qui est présent partout? Ne vient-il pas quand il manifeste sa présence en illuminant notre cœur ? (M 19,6).

 

224 – Les illusions - Qu'on ne se fasse pas d'illusions : ce n'est pas en devenant supérieur qu'on apprendra l'humilité si, étant dans le rang, on cultivait l'orgueil (P 1,9).

 

225 – L’impatience - Est vraiment parfait celui qui n'est pas impatient devant l'imperfection du prochain (M 5,33).

 

226 – L’imprudence - C'est faire preuve d'une humilité imprudente que de mentir pour éviter l'orgueil (M 26,5).

227 - C'est manifester trop de hâte que de se lancer toujours au-devant des difficultés, c'est se montrer craintif à l'extrême que de toujours se dérober (M 31,59).

 

228 – L’Incarnation - Dieu s'est incarné pour nous amener à la foi et nous permettre de le voir à nouveau face à face (H 2,1,16).

 

229 – L’incendie - De nouveaux biens n'éteignent pas le feu de l'avarice, ils ne font que l'attiser (M 15,23).

 

230 – L’inclusion - Nous évoluons dans le temps parce que nous sommes créatures. Dieu, qui est le Créateur de tous les êtres, inclut tous nos temps dans son éternité (M 16,54).

 

231 -L’inconnaissance de Dieu - Notre connaissance de Dieu est vraie quand nous comprenons que nous ne pouvons connaître quelque chose de lui parfaitement. Plus pénétrante est notre contemplation, plus grand est l'aveu de notre ignorance (M 5,66).

 

232 – L’incontinence - L'incontinence de la langue favorise la discorde (M 5,30).

 

233 -L’incroyant - Même l'incroyant ne peut vivre sans foi; il reconnaît son père et sa mère : il le croit sans les avoir connus au moment de sa conception ou de sa naissance (D 4,2,1).

 

234 - L’indigence - Les richesses de ce monde sont trompeuses parce qu'elles n'enlèvent pas l'indigence de notre esprit (E 15,1).

 

235 – L’infini - L'immensité de Dieu remplit et enserre tout ce qui est; notre âme est incapable de se dilater pour saisir cet infini qui enserre tout (M 24,12).

 

236 – L’injure - Il est plus glorieux de fuir l'injure en se taisant que de la vaincre en ripostant : c'est cela imiter Dieu (E 18,4).

 

237 – L’injustice - Les saints préfèrent subir l'injustice même s'ils sont dans leur droit plutôt que d'être pesants pour les petits. Ils se gardent d'exiger trop fort ce qui leur revient (M 21,32).

 

238 – L’innocence - Une vie qui a connu le péché mais qui est devenue brûlante d'amour est souvent plus agréable à Dieu qu'une innocence somnolant dans sa sécurité (P 3,28).

 

239 – L’inquiétude - C'est pour le cœur une grande sécurité que de ne plus rien désirer de ce monde. Si le cœur aspire aux biens terrestres, il ne peut être tranquille parce qu'il désire ce qu'il n'a pas ou parce qu'il craint de perdre ce qu'il a acquis. Si l'esprit est fixé dans le désir de la patrie d'en haut, il est beaucoup moins sujet aux fluctuations des choses de ce monde (M 22,35).

 

240 – L’insensibilité - Quand on pense trop aux biens qui passent et qu'on n'espère aucunement ceux qui demeurent, l’œil du cœur se ferme, il devient aveugle et insensible à la lumière éternelle (M 8,27).

 

241 – L’inspection - En tout ce que nous faisons, nous devons nous inspecter soigneusement, intérieurement et extérieurement, de manière à ce que nous soyons présents à nous-mêmes (H 1,4,10).

 

242 – L’inspiration - Il arrive que Dieu fasse venir ses inspirations dans le cœur de l'homme par la seule présence cachée des anges (M 28,9).

243 - Dieu parle tantôt par l’Écriture, tantôt par une inspiration secrète (R 3,10).

 

244 – Les instruments - Nous tous qui sommes remplis de foi et qui essayons de dire quelque chose de Dieu, nous sommes les instruments de la Vérité. Et il est au pouvoir de la Vérité d'en jouer par moi pour un autre ou d'en jouer par un autre pour moi. Et souvent la vérité donne à l'un de bien entendre ce qu'elle joue par un autre et à cet autre de bien jouer ce que le premier doit entendre (M 30,81).

 

245 – L’intelligence - Ce que déjà tu as compris de l’Écriture sainte et combien tu aimes ton prochain sans paroles, tu le montres par tes actes (H 2,5,5).

246 - Les dits de Dieu ne peuvent absolument pas être pénétrés sans sa sagesse; celui qui n'a pas reçu son Esprit ne peut aucunement comprendre ses paroles (M 18,60).

 

247 – L’intention - Le Seigneur ne regarde pas le mal qu'on est capable de faire, mais celui qu'on veut faire. Il pèse les cœurs; pour lui, on a déjà accompli ce qu'on a projeté (M 12,43).

L'interdit

248 - Dieu interdit un seul arbre au paradis, parce que celui qui interdit à ses sujets l'accès à un bien doit nécessairement leur en accorder beaucoup d'autres pour ne pas étouffer leur âme en les privant de tout (M 35,29).

 

249 – L’intérieur - Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il vient à perdre son âme (Mt 16,26) ? Que sert à l'homme d'amasser tout ce qui est extérieur à lui si vient à être damné ce qu'il est lui-même ? (P 3,20).

 

250 – L’inutilité - Nos péchés ne sauraient nuire à Dieu, ni nos bonnes œuvres lui être utiles (M 26,17).

 

251 – L’invisible - L'Esprit est invisible en lui-même et il communique à celui qu'il remplit le désir des réalités invisibles (M 5,50).

252 - Parce qu'ils ne voient pas Dieu des yeux du corps, les hommes charnels en concluent parfois que Dieu n'existe pas. S'ils cherchaient humblement l'Auteur de toutes choses, ils trouveraient en eux-mêmes que ce qui ne se voit pas a plus de prix que ce qui se voit. Dieu existe d'autant plus qu'il demeure invisible, il est d'autant plus grand qu'il reste incompréhensible (M 15,52).

 

253 – Le jardin - L’Église est le jardin de Dieu où souffle l'Esprit (H 1,2,9).

 

254 – Jean - Y a-t-il un amour plus grand que celui de Jean ? Il reposa sa tête avec amour sur la poitrine de notre Créateur lui-même. Venu à la Cène pour y trouver la nourriture du corps, il a puisé dans le sein du rédempteur une nourriture spirituelle (M 27,16).

 

255 -La jeunesse - Il ignore le vieillissement de la torpeur celui qui, par le désir, s'applique à toujours commencer (M 22,7).

 

256 - La joie - Notre vie est la joie de Dieu, et sa joie est à son comble quand nous sommes ramenés au ciel (E 34,3).

257 - La vraie joie de l'esprit, c'est Dieu (M 12,27).

 

258 – La jouissance - On jouira d'autant plus de la vision de Dieu que l'amour d'aucune créature n'aura retenu notre esprit (R 2,2).

 

259 – Le juge - Les évêques ont reçu le pouvoir de lier et de délier : grand honneur mais lourde charge; il est dur, pour celui qui ne sait pas bien gouverner sa propre vie, de devenir le juge de celle des autres (E 26,5).

 

260 – Le jugement - On se prépare d'autant mieux à juger sainement les fautes des autres qu'on déplore plus vraiment les siennes (M 3,61).

 

261 – Le jugement dernier - Au jugement dernier, le Seigneur ne nous reprochera pas les fautes que nous aurons punies nous-mêmes en cette vie (M 4,27).

 

262 – Les Juifs - Les Juifs qui ont précédé la venue du Seigneur ont été guéris par l'attente de sa passion et de sa résurrection. Nous, nous sommes sauvés par sa passion accomplie et par sa résurrection qui demeure pour toujours (H 2,5,2).

 

263 – Les justes - Les justes ont ceci de propre que, dans leurs épreuves, ils gardent le souci de ce qui est utile aux autres (M 3,40).

 

264 – La justesse - Ne pas rester en deçà de ce qu'on peut faire, ne pas aller au-delà (M 28,26).

265 - Pour parler juste, il faut savoir se taire à propos (M 30,27).

 

266 – La justice - Quand nous faisons pénitence, Dieu nous remet ce que nous avons fait d'injuste si, par amour pour lui, nous abandonnons même ce qui nous appartient fort justement (E 16,6).

 

267 – Le labeur - La vie contemplative connaît les douceurs de la vision, elle connaît aussi l'énorme labeur de la lutte. On ne demeure pas dans l'amour de la patrie sans une attention toujours en éveil (R 3,122).

 

268 – Le langage - Le désir, c'est le langage des âmes. Si le désir n'était pas un langage, le prophète n'aurait pas dit : "Ton oreille a entendu le désir de leur cœur" (Ps 10,17). Le désir est un cri; l'homme crie d'autant moins que son désir est moindre (M 2,11).

 

269 – La langue - Qui ne met pas un frein à sa langue sape la concorde (M 7,57).

 

270 - Les larmes - Les larmes sont comme le sang de l'âme (E 20,13).

271 - Connaissant Dieu, nous avons commencé à pleurer nos péchés; aimant désormais celui que nous connaissons, nous ne cessons de le désirer avec larmes (H 1,10,39).

 

272 – Le larron - Qu'aucun péché ne nous décourage; que l'exemple du vénérable larron nous incite à croire au pardon. Il n'est pas vénérable parce que larron; il est larron pour ses crimes, vénérable parce qu'il s'est repenti (E 20,15).

 

273 – La leçon - Lourd fardeau pour les orgueilleux qu’une leçon d'humilité (M 15,41).

 

274 – La légèreté - Quand l'âme a reçu une parole de Dieu, elle se sent toute légère; quand elle en est privée, elle se sent pesante (M 28,2).

 

275 – La lettre - Qu'est-ce que l’Écriture sainte si ce n'est une lettre du Dieu tout-puissant à sa créature (L 5,46).

 

276 - La liberté - Il n'y a pas de liberté dans le péché (M 15,25).

 

277 - La libido - L'empressement à donner des conseils ne provient parfois que du désir de paraître [libido apparendi] (M 23,19).

 

278 – Les locuteurs - Il y a quatre sortes de locuteurs. 1. Ceux qui abondent de pensées et de paroles. 2. Ceux qui sont démunis des unes et des autres. 3. Ceux qui ont la parole facile mais qui ne sont pas très subtils. 4. Ceux dont l'intelligence est pénétrante mais qui se taisent parce qu'ils sont incapables de s'exprimer. Il faut louer les premiers : ils brillent en tout. Les seconds sont à plaindre : ils n'ont rien. Les quatrièmes méritent qu'on les aide parce qu'ils ne peuvent exprimer ce qu'ils pensent. Seuls les troisièmes sont à blâmer et à refréner parce qu'ils font beaucoup de bruit alors qu'ils sont creux (M 8,58).

 

279 – La louange de Dieu - Les pécheurs louent Dieu quand tout leur sourit (M 8,59).

 

280 – Les louanges - Il ne faut jamais se réjouir, même en secret, des louanges qu'on reçoit (M 22,18).

 

281 – La lumière - Celui qui ignore les clartés de la lumière éternelle est un aveugle. Mais si déjà il croit au Rédempteur, il est assis au bord de la route. Si de plus il demande à recevoir la lumière de la vérité, il est assis au bord de la route et il mendie. Quiconque reconnaît les ténèbres de sa cécité, quiconque comprend que lui manque la lumière de l'éternité, qu'il crie du fond du cœur, qu'il crie aussi de tout son esprit : "Jésus, fils de David, prends pitié de moi" [Lc 18,38] (E 2,2).

282 - Plus on cherche les joies de la lumière éternelle, plus elle se donne (R 6,92).

 

283 – La lune - L’Église est comme la lune, elle brille au milieu des méchants comme dans les ténèbres de la nuit (M 17,22).

 

284 – La lutte - De lui-même, l'esprit tend vers le bas. Pour tendre vers le meilleur, il doit comme lutter contre le courant. La descente est de tout repos, l'ascension est laborieuse (M 11,68).

 

285 – La luxure - Il est une luxure de la chair qui souille la chasteté et il est une luxure du cœur qui se glorifie d'être chaste (M 28,121).

 

286 - La main - Créée de rien, l'âme humaine tend d'elle-même vers ce qui est au-dessous d'elle si elle n'est retenue pas la main de son Créateur (M 25,10).

 

 

287 – La maison - La maison est le lieu où demeure notre corps; la demeure de notre âme est là où se trouve habituellement notre désir (M 8,34).

 

288 – La Majesté - Les anges portent le monde en ce sens que Dieu se sert d'eux pour le gouverner. Mais même ces esprits les plus pénétrants qui voient Dieu ne pénètrent pas totalement la puissance de sa Majesté (M 9,26).

 

289 – Le mal - Celui qui de rien a formé l'homme d'une manière merveilleuse ne l'afflige pas avec injustice après l'avoir fait (M 5,67).

290 - On n'aime pas montrer aux autres le mal qu'on fait; si on ne pensait pas que c'est vraiment mal, on ne craindrait pas d'être vu (M 27,48).

 

291 – La maladie - Il faut dire aux malades qu'ils doivent se savoir d'autant plus fils de Dieu qu'ils sont le coup de l'épreuve. Dieu ne se soucierait pas de les éduquer de cette manière s'il ne se disposait pas à leur donner l'héritage. Il faut bien voir que la maladie peut apporter à l'âme la santé et que le corps affaibli peut indiquer Dieu au cœur (P 3,12).

 

292 - Le malheur - Il n'est pas de plus grand malheur que d'abandonner son Créateur pour chercher la créature (M 25,20).

 

293 – Les malheurs - Nous ne devons pas craindre les malheurs de cette vie, nous devrions plutôt éviter les faveurs de ce monde parce que les biens d'ici-bas sont un souci pour l'âme beaucoup plus souvent que les malheurs ne sont pour elle une cause de trouble (H 2,2,6).

294 - Que les gens mariés n'aient pas le cœur brisé par les maux de cette vie; que, tout en pleurant ceux qui leur surviennent, ils sachent trouver une véritable consolation dans l'espérance des biens qui ne passent pas (P 3,27).

 

295 – La mansuétude - Chaque fois que, troublés par la colère, nous faisons un effort de mansuétude, nous essayons de ressembler à notre Créateur (M 5,78).

 

296 – La marche - Même quand nous dormons, nous sommes en marche vers le terme de notre voyage (M 8,26).

 

297 – Le mariage - Il faut exhorter les gens mariés à s'occuper des affaires de ce monde sans négliger l'amour de Dieu, à plaire à leur conjoint sans déplaire à leur Créateur (E 17,18).

298 - Il faut exhorter les époux à se supporter patiemment s'il leur arrive de se déplaire : c'est ainsi qu'on accomplit la loi du Christ (Ga 6,2). Il faut aussi avertir chacun des époux qu'il doit prêter plus d'attention à ce que son conjoint endure de sa part qu'à ce que lui-même doit supporter (P 3,27).

 

299 – Marie - Dans le sein de la Vierge, l'Impassible a pris de quoi souffrir, l'Immortel de quoi mourir, l’Éternel de quoi vivre dans le temps… Avant les siècles, il est né du Père sans le secours d'une mère; à la fin des siècles, il est né d'une mère sans avoir de père (M 18,85).

 

300 - Les méchants - Nous nous plaignons de ce que tous les gens avec qui nous vivons ne sont pas des saints. Nous montrons clairement par là que nous sommes nous-mêmes encore bien loin de la perfection. Pour être parfaitement bon, il faut savoir l'être au milieu des méchants (H 1,9,22).

 

301 – Le Médiateur - L'Esprit vient dans tous les fidèles, mais il demeure à titre singulier dans le Médiateur; procédant de lui selon la divinité, l'Esprit n'a jamais quitté son humanité (M 2,90).

 

302 – La médisance - C'est comme dévorer la chair d'autrui que de prendre plaisir à en mal parler (M 14,61).

 

303 – Les membres - Beaucoup sont membres de l’Église par la foi, mais leurs actes manifestent qu'ils ne sont pas encore des membres sains (M 8,23).

 

304 – La mémoire de Dieu - Dieu se souvient et Dieu oublie : c'est une manière humaine de parler. Dieu se souvient des justes quand il les récompense bien qu'il pense toujours à tout, et il détourne son regard des pécheurs bien qu'il voie toujours tout ce qu'ils font (M 17,2).

 

305 – Le mensonge - Dieu n'a pas besoin du mensonge; la vérité ne cherche pas à s'appuyer sur la fausseté (M 11,37).

 

306 – Le mépris - Tel qui recherche la dernière place ne supporte pas qu'on le méprise (H 2,8,15).

 

307 – Le mépris de soi - Qui ne se méprise pas encore soi-même ne comprend pas l'humble sagesse de Dieu (M 34,43).

 

308 – Le mépris du monde - Il y a des gens qui n'ont plus de désirs pour les réalités temporelles, ils sont tendus vers ce qui est en avant et désirent l'éternel (H 1,3,17).

 

309 – La mère - La colère de Dieu est comme la colère d'une mère, qui punit son enfant, mais qui ne manquera pas de le retenir si elle le voit en danger de tomber dans un précipice (H 1,1,18).

 

310 – Le mérite - Que personne ne se vante de ce qu'il a accompli en ce monde. Nous ne connaissons pas la pénétration des jugements de Dieu sur nos actes (E 19,4).

 

311 – Les messagers - Le terme "ange" ne dit pas la nature de l'ange mais sa fonction. En tant qu'esprits, les anges sont toujours devant la face de Dieu; ils ne sont appelés anges que lorsque Dieu les envoie. Les anges sont chargés de petits messages, les archanges sont chargés d'annoncer les grands événements : ce n'est pas un ange qui est envoyé à la Vierge Marie mais l'archange Gabriel (E 34,8).

 

312 – La mesure - Si la corde de la cithare n'est pas tendue, elle ne donne aucun son; si elle est trop tendue, le son sera désagréable. L'abstinence ne vaut rien si on ne dompte pas son corps selon ses forces; elle est déréglée si elle accable le corps outre mesure (M 20,78).

 

313 – La mine - Quand l'orgueilleux fait mine de mépriser la gloire, c'est encore pour en tirer vanité (M 23,26).

 

314 – Le ministère - Il y a des hommes qui voudraient bien mourir au monde pour se livrer à la contemplation et qui, par un dessein secret de Dieu, sont obligés de rester dans le ministère pour le service des autres (M 5,5).

 

315 – Les miracles - A ceux qui se glorifient des miracles qu'ils accomplissent, le Seigneur dira un jour : "Je ne vous connais pas" [Mt 7,23] (E 40,3).

 

316 – Le miroir - La sainte Écriture s'offre aux yeux de notre âme comme un miroir; nous pouvons y contempler notre visage intérieur; nous y voyons notre laideur et notre beauté; nous y prenons conscience de notre avancement ou de notre manque de progrès (M 2,1).

 

317 – La misère - Il en est qui ont l'audace de traiter de la nature de Dieu alors qu'ils ne connaissent pas leur misère (M 20,18).

 

318 – La miséricorde - L'autorité de la sainte Église elle-même n'est rien quand elle est sans miséricorde (R 6,94).

 

319 – Les moines - Ceux qui se sont retirés du monde se préparent à des luttes quotidiennes dans leur cœur contre les malins esprits (H 1,8,10).

 

320 – Le monde - Aux yeux de Dieu, le monde présent est de peu de prix comparé à l'âme humaine (M 18,59).

321 - Le monde a peu de prix pour les saints parce que la tristesse leur remplit le cœur quand ils songent aux joies intérieures de la vision de Dieu dont ils sont privés (M 18,66).

322 - Si nous ne cessons pas d'aimer le monde, nous ne pouvons pas vivre pour Dieu par amour (R 2,17).

 

323 La montagne - L’Écriture sainte est comme une montagne d'où le Seigneur descend dans nos cœurs pour qu'ils aient l'intelligence (C 5).

 

324 La moquerie - Se moquer de celui qui n'est pas debout, c'est déjà n'être plus debout soi-même (M 25,21).

 

325 – La mort - Le Christ s'est offert de son plein gré pour aller à la mort; nous y allons à contrecœur (E 22,4).

 

326 - La mortification - Mortifie la chair : quand elle vivait dans les plaisirs, c'est elle qui mortifiait l'âme (L 12,5).

 

327 – Les morts - Le monde est mort pour nous quand nous ne l'aimons plus, et nous sommes des morts pour le monde quand le monde ne nous aime plus (M 5,4).

 

328 – Les moutons - Parmi ceux qui m'écoutent, il y en a qui confessent le Christ parce qu'ils voient que tout le monde est chrétien. Si le nom du Christ n'était pas en si grand honneur, l’Église n'aurait pas tant d'adeptes (E 32,5).

 

329 – Les moyens - Si, pour une juste cause, nous employons d'injustes moyens, Dieu nous le reprochera quand nous lui présenterons une juste requête (L, app. 1).

 

330 – Le muet - Celui qui parle de Dieu est comme un muet si le Seigneur qui inspire ses paroles ne crie aussi dans le cœur de l'auditeur (M 11,12).

 

331 – Le murmure - Tant que nous sommes ici-bas, Dieu ne nous parle pas tout haut, il nous murmure; il ne se fait pas connaître de nous pleinement, mais il manifeste quand même à l'âme quelque chose de lui. Il nous parlera quand il se fera voir de nous face à face (M 5,52).

 

332 – Les murmures - Celui qui murmure ne peut recevoir le royaume des cieux; aucun de ceux qui l'ont reçu ne peut murmurer (E 19,4).

 

333 – Le mystère - Jésus monte dans la barque de Pierre : cela comporte un sens mystique (M 17,37).

334 - Devant le mystère de la génération du Verbe, c'est comme si, les yeux fermés dans un lieu obscur, on voyait une lumière. On voit pour ainsi dire qu'on ne peut pas voir (M 23,26).

 

335 – La naissance - Le Christ, qui est né du Père hors du temps, a bien voulu naître d'une mère dans le temps pour nous ouvrir l'esprit à sa naissance qui n'a ni commencement ni fin (M 29,1).

 

336 - La naïveté - C'est faire preuve d'une grande naïveté que de vouloir enseigner meilleur que soi (M 6,64).

 

337 - La nature - Tous les éléments de la nature ont témoigné, chacun à sa manière, de la venue de leur Créateur; les cieux l'ont connu : ils ont aussitôt envoyé une étoile; la mer l'a connu : elle s'est affermie sous ses pieds; la terre l'a connu : elle a tremblé à sa mort; le soleil l'a connu : il a caché sa lumière; les rochers l'ont connu : ils se sont fendus; l'enfer l'a connu : il a rendu les morts qu'il détenait (E 10,2).

 

338 – Le néant - Abandonner Dieu pour aimer ce qui passe, c'est comme tendre vers le non-être (M 13,9).

 

339 – Le nez - Pour être pasteur, il ne faut pas avoir un petit nez, c'est-à-dire qu'il ne faut pas manquer de discernement. Il ne faut pas non plus avoir un nez trop grand ou tordu : un excès de subtilité en matière de discernement est tout aussi dommageable (P 1,11).

 

340 – La nourriture - La nourriture des élus, c'est le visage de Dieu (E 14,5).

341 - Nous avons perdu les joies du paradis pour une nourriture. Cherchons, autant que nous le pouvons, à les retrouver par l'abstinence (E 16,5).

 

342 – Les nourritures terrestres - On ne trouve délicieuses les nourritures terrestres que si l'on n'a pas encore connu la joie procurée par les réalités d'en haut (H 1,10,43).

 

343 – Les nuages - C'est tout juste si l'âme peut aspirer à la contemplation quand elle est dans la paix, à plus forte raison n'y atteindra-t-elle pas si elle est troublée par la colère. On ne peut apercevoir un rayon de soleil dans un ciel couvert de nuages, on ne peut se mirer dans une eau agitée (M 5,82).

 

344 – La nudité - Celui qui n'a pas de quoi se vêtir est moins indigent que celui qui est sans humilité (M 21,30).

 

345 – L’obéissance - Que le pasteur soit un humble qui sache obéir et un sage qui sache commander (R 6,83).

 

346 – Les obéissants - Il en est qui se croient obéissants parce qu'on ne leur commande rien de dur, ils se croient patients parce que personne ne les éprouve (H 2,7,12).

 

347 – L’occasion - L'orgueil des uns est souvent pour les autres une occasion de vertu (M 26,38).

 

348 – Les occupations - Au milieu des occupations de ce monde, prendre parfois un peu de repos pour l'amour de Dieu (M 5,19).

 

349 – Les œuvres - Il ne sert à rien d'avoir la foi sans les œuvres, ni les œuvres sans la foi, à moins que les œuvres ne soient faites en vue de la foi (H 1,9,6).

 

350 – L’opinion - C'est imiter le diable que de chercher à répandre dans le monde la gloire de son nom et trouver sa joie dans l'opinion d'un jour (M 14,25).

 

351 – Les orateurs - Ce n'est pas par des orateurs que le Seigneur a instruit des pêcheurs; c'est par des pêcheurs qu'il a conquis les orateurs (M 33,34).

 

352 – L’oreille - Que la Parole de Dieu qui atteint l'oreille du corps frappe aussi l'oreille du cœur (H 1,12,19).

L'orgueil

353 – L’orgueil - On peut faire le mal, on peut omettre de faire le bien qui est prescrit; on peut aussi faire le bien mais s'en glorifier au dedans de soi : c'est encore plus grave (H 1,7,6).

354 - Le propre des orgueilleux est d'utiliser pour leur propre gloire la moindre petite pensée juste qui a pu naître en eux (M 12,40).

355 - On peut dire de bonnes choses tout en étant mauvais; ce qu'on dit de juste peut être vicié par l'orgueil (M 13,3).

356 - Par son orgueil, l'hypocrite perd le bénéfice du bien qui pouvait exister en lui (M 15,12).

357 - L'orgueilleux exulte quand on dit faussement du bien de lui; ce qui lui importe, ce n'est pas ce qu'il est devant Dieu, c'est ce que les hommes pensent de lui (M 22,18).

 

358 – L’orpheline - L’Église est orpheline; son père, le Seigneur, est mort; elle suit bien par la foi la vie du Ressuscité, mais elle ne contemple pas encore son visage (M 8,1).

 

359 – L’ouï-dire - Par la foi, on connaît Dieu comme par ouï-dire; par l'amour que donne la contemplation, celui qui s'est fait connaître par ouï-dire nous manifeste pour ainsi dire sa présence (R 2,129).

 

360 – L’ouïe - L'âme qui a entendu la voix ineffablement douce de Dieu ne désire qu'une chose : qu'elle ne se taise plus (R 2,137).

 

361 – Les païens - Certes nous venons du paganisme, certes nos pères ont adoré le bois et la pierre; mais nous, par la grâce du Dieu tout-puissant, nous sommes passés des ténèbres à la lumière (H 2,4,19 et 2,6,21).

 

362 – La paix - Ceux qui font la paix sont appelés fils de Dieu; ceux qui la troublent sont fils de Satan (P 3,23).

363 - Ici-bas nous ne connaîtrons jamais la paix. Comme l'antique ennemi ne cesse de s'opposer à ceux qui font le bien, il nous est toujours nécessaire de nous défendre contre lui (R 4,54).

 

364 – Le paradis - C'est en descendant au cachot des enfers que le Médiateur entre Dieu et les hommes a rouvert aux élus les joies du paradis (M 12,14).

 

365 – Les paradoxes - Il s'est fait chair pour nous rendre spirituels; il s'est incliné pour nous relever; il est sorti pour nous introduire; il s'est rendu visible pour nous montrer les choses invisibles; il a subi la flagellation pour nous guérir; il a enduré les moqueries pour nous éviter un opprobre éternel; il est mort pour nous donner la vie. Rendons grâce à celui qui donne la vie et qui est mort, ou plutôt : rendons grâce à celui qui donne la vie parce qu'il est passé par la mort (H 2,4,20).

 

366 – Le pardon - On est d'autant plus prompt à pardonner qu'on est plus clairvoyant pour remarquer les fautes qu'on commet soi-même contre le prochain (M 22,26).

 

367 – La parole - Ce n'est pas en parlant qu'on doit apprendre à se taire; c'est dans le silence qu'on doit apprendre à parler (H 1,11,3).

 

368 – La Parole de Dieu - La Parole de Dieu s'adresse à l'homme sous le couvert de réalités qu'il connaît pour lui faire découvrir progressivement un amour qu'il ignore (C 1).

369 - Souvent Dieu nous parle sans paroles, par ses actes (M 7,23).

 

370 Les paroles - Nous jugeons du cœur des hommes d'après leurs paroles, Dieu juge nos paroles d'après notre cœur (M 26,15).

 

371 – Les pas du cœur - Il y en a qui ne donnent plus leur amour à la beauté des êtres créés parce qu'ils tendent par les pas du cœur vers l'Auteur même de la beauté (M 5,72).

 

372 – Le passage - La mort est un passage involontaire à l'éternel (M 12,25).

 

373 – Le passager - On ne peut aimer en même temps les réalités passagères et les biens éternels (H 2,7,17).

 

374 - Le pasteur - Le pasteur ne doit pas essayer de plaire aux hommes, et cependant il doit se faire aimer d'eux, non pour lui-même, mais pour que les hommes puissent aimer la vérité (P 2,8).

 

375 – La patience - Est vraie la patience qui aime celui qu'elle supporte (H 1,7,12).

376 - On supporte quelqu'un dans la mesure où on l'aime : la patience est la mesure de l'amour. Si tu aimes, tu supportes; si tu cesses d'aimer, tu ne peux plus supporter (H 2,3,11).

377 - Est patient qui sait garder l'espérance et louer Dieu même quand il est accablé par les épreuves (M 11,47).

378 - La patience de Dieu est plus longue que la nôtre (M 10,14).

379 - Il te faut endurer avec d'autant plus de patience tout ce que tu souffres qu'ignorant comme tu l'es des secrets du ciel, tu ne sais pas pourquoi Dieu te le fait souffrir (M 30,77).

380 - Dieu tolère plus facilement les ignorances de l'humble que les hautes intuitions de l'orgueilleux (M 17,15).

 

381 – Le pauvre - Est pauvre qui n'est pas grand à ses propres yeux (M 6,39).

 

382 – La pauvreté - On ne perd sans douleur que ce qu'on possède sans y être attaché (M 1,6 et 31,21).

383 - A trop parler le cœur s'appauvrit (P 2,11).

384 - Il faut mettre en garde les riches contre l'orgueil. Mais il arrive aussi que le riche soit humble et le pauvre orgueilleux (P 3,2).

 

385 – Le péché - Aimer son péché ce n'est pas vraiment s'aimer soi-même (E 40,8).

386 - Si l'homme avait gardé le précepte qui lui avait été donné, il aurait été spirituel jusque dans sa chair; à cause de son péché, il est devenu charnel jusque dans son esprit (M 5,61).

387 - Le péché ne peut pas ne pas être; mais il peut ne pas régner dans les cœurs (M 14,21).

388 - Dieu a commencé par interdire aux hommes les œuvres d'iniquité; après seulement il s'est attaqué aux péchés en pensée. Dans l'ancienne Alliance, il a interdit les actes mauvais, dans la nouvelle les péchés du cœur (M 28,40).

 

389 – Le pécheur - Celui qui se voit pécheur a déjà commencé d'une certaine manière à être juste (M 24,15).

 

390 – Le pèlerinage - Ne pas prendre la clarté de la lune pour la lumière du soleil, le pèlerinage pour la patrie (P 3,26).

 

391 – Le pénible - Il est bien pénible pour l'orgueilleux de ne pouvoir faire étalage de sa science (M 23,20).

 

392 – La pénitence - Le Seigneur a donné à l'homme des préceptes pour qu'il ne pèche pas; et cependant il lui a donné des remèdes à son péché pour qu'il ne désespère pas (M 33,22).

 

393 – Les pensées - Nous pouvons pécher sans paroles par le seul mouvement silencieux de nos pensées (M 2,33).

394 - Il arrive souvent que de bonnes pensées semées dans notre cœur par la venue de l'Esprit soient troublées et dissipées par l'antique ennemi (M 2,63).

395 - Le péché frappe à notre porte par les pensées (M 4,36).

396 - Il est impossible que les justes, qui ne pèchent pas en actes, ne pèchent jamais en pensées (M 11,52).

397 - Il est d'autant plus difficile de saisir les péchés en pensée qu'il se commettent invisiblement (M 11,57).

398 - La pensée est à l'homme ce que la racine est à l'arbre; ce qui apparaît à l'extérieur est soutenu par ce qui ne se voit pas (M 12,53).

399 - Le péché est d'abord dans la pensée puis dans l'acte (M 14,21).

 

400 – Le Père - Le Père a envoyé son Fils dans le monde souffrir la Passion, et cependant il l'aimait (E 26,2).

 

401 – La perfection - On est d'autant plus parfait qu'on est plus sensible à la souffrance d'autrui (M 19,18).

 

402 – La persécution - Plus elle tuait de chrétiens, plus la synagogue croyait rendre hommage à Dieu (M 31,40).

 

403 – Les petits - Celui qui était plus fort que tout a bien voulu paraître faible au milieu de ses créatures; en s'adaptant à notre faiblesse, il nous a élevés jusqu'à sa force indéfectible. Petits comme nous le sommes, nous ne pouvions parvenir à sa hauteur. Alors il s'est comme couché par terre par son Incarnation, nous avons pu pour ainsi dire monter sur lui, il s'est relevé et il nous a emmenés dans les hauteurs (M 16,37).

 

404 Le peuple charnel - A un peuple charnel, à des disciples encore mal dégrossis, Dieu promet d'abord des biens visibles pour les attirer à l'espérance des biens invisibles (E 32,6).

 

405 – La peur de la mort - Notre Rédempteur a assumé la mort pour que nous n'ayons plus peur de mourir (M 14,68).

406 - Les âmes des justes sont souvent purifiées de toute tache légère par la peur même de la mort (M 24,34).

 

407 - Pierre - Celui qui devait devenir le pasteur de l’Église, le Seigneur a permis qu'il le reniât à cause de la peur que lui inspirait la parole d'une femme : sa faute lui apprendrait à avoir pitié des autres (E 21,4).

 

408 – Le plaisir - Quand l'amour de Dieu s'empare de quelqu'un, il détruit radicalement tout le plaisir qu'il pouvait trouver en ce monde (M 10,39).

 

409 – Le poids - En toute œuvre de miséricorde, Dieu pèse le cœur plus que l'acte lui-même (M 19,38).

 

410 – La pondération - La lenteur à agir veut parfois se faire passer pour de la pondération (P 2,9).

 

411 – Les portes - Quoi d'étonnant si, après sa résurrection, le Christ victorieux est entré toutes portes closes auprès de ses disciples lui qui, venant dans le monde pour mourir, est sorti du sein de la Vierge sans l'ouvrir (E 26,1).

 

412 – La possession - Celui qui désire Dieu sincèrement possède déjà celui qu'il aime; on ne peut en effet aimer Dieu sans le posséder (E 30,1).

 

413 – Les possessions - Si vous ne pouvez tout quitter pour suivre le Christ, possédez du moins les biens de ce monde sans être possédés par eux (E 36,11).

414 - De ceux qui ne vivent que pour posséder des biens terrestres, il serait plus juste de dire que leurs possessions les possèdent (M 15,54).

 

415 – Le pouvoir - Tel recherche le pouvoir non pour être utile aux autres mais pour n'être plus lui-même soumis à autrui (M 29,15).

416 - Parce qu'il a plus de pouvoirs, le recteur pourrait croire qu'il a plus de sagesse que tous les autres (P 2,6).

 

417 – La pratique - C'est du cœur que proviennent les bonnes actions, mais celles-ci en retour instruisent le cœur : la pratique du bien lui montre ce qu'il ne voyait pas avant (M 10,26).

 

418 – Les prédicateurs - Les prédicateurs n'auront plus de raison d'être quand Dieu se fera voir face à face (M 30,17).

419 - Celui qui n'a pas d'amour du prochain ne doit pas être chargé du ministère de la prédication (E 17,1).

 

420 – Le premier - Celui qui est investi d'une autorité cherche à imiter Dieu quand, au lieu de se réjouir d'être le premier, il désire être utile aux autres (M 26,48).

 

421 – La présence à Dieu - Nous venons en la présence de Dieu de deux manières : en ce monde d'abord, chaque fois que nous nous souvenons de la puissance de notre Créateur nous nous tenons en sa présence; ensuite quand, au jugement dernier, nous comparaîtrons à son tribunal, nous nous trouverons d'une autre manière en présence du Seigneur (M 11,49).

 

422 – La présence de Dieu - Dieu seul donne la vie aux êtres qu'il a créés; il est partout et partout tout entier, sans limites et incompréhensible; on peut le percevoir mais non le voir; il n'est absent d'aucun lieu et cependant il est loin des pensées des impies; il n'est pas absent pourtant même des lieux dont il est loin parce que, s'il n'y est pas par sa grâce, il y est par sa colère; il touche tout être, mais non de la même manière (H 1,8,16).

 

423 – Le prétexte - Ne pas chercher sa propre gloire sous le prétexte de chercher le bien des âmes (H 1,9,18).

 

424 – La preuve - La preuve unique et suprême de la charité est d'aimer aussi son ennemi (E 27,2).

 

425 – La prière - En toutes nos pensées et en tous nos actes, il faut toujours prier le Seigneur : que lui-même inspire nos pensées et qu'il soit notre aide dans l'action (H 1,10,45).

426 - Nos actes sont des paroles que nous adressons à Dieu (M 9,27).

427 - Dieu veut qu'on l'aime, lui, plus que ce qu'il a créé, qu'on lui demande les biens éternels plutôt que les biens temporels (M 15,53).

 

428 – Les proches - Ceux qui sont en route vers la maison du Soleil éternel doivent marcher droit devant eux sans se laisser détourner de leur but par leurs proches (M 7,42).

 

429 – Le progrès - La lumière de Dieu ne nous est donnée que progressivement; jamais ici-bas nous ne la possédons en sa totalité (M 29,42).

 

430 – La prospérité - La prospérité en la vie présente n'est pas une marque assurée d'innocence (M 16,27).

 

431 – La Providence - Rien de ce qui arrive aux hommes en ce monde ne se fait sans un dessein secret du Dieu tout-puissant (M 12,2).

432 - C'est par un merveilleux dessein de sa Providence que notre Créateur et notre Maître accorde à l'un ce qu'il refuse à l'autre (M 28,24).

 

433 – La prudence - C'est faire preuve d'un excès de prudence que de vouloir paraître plus prudent que les autres (M 17,28).

 

434 – Le psychologue - Moins on se connaît soi-même, plus on est attentif à corriger les autres (M 25,36).

 

435 – Les puissants - L'orgueil menace généralement les puissants (M 26,47).

 

436 – Les pulsions de la chair - La chair pousse l'âme à la haine, à l'orgueil, à l'impureté, au vol, à la gloriole, à la cruauté, à l'incrédulité, au désespoir, à la colère, aux querelles, aux plaisirs (H 1,5,2).

 

437 – La quiétude - Pour parler de Dieu, il faut avoir l'esprit libre et jouir de beaucoup de quiétude (H 1,11,26).

 

438 – La raison - Par la raison nous pouvons comprendre que Dieu est, mais nous ne comprenons pas ses décisions (M 27,8).

 

439 – La ration - Dieu lui-même se charge de mesurer la quantité quotidienne de sa Parole que nous devons comprendre (H 1,10,5).

 

440 – La recherche - Marie-Madeleine au tombeau le matin de Pâques : elle cherchait Jésus, mais c'est Jésus lui-même qui lui enseignait intérieurement à le chercher (E 25,5).

 

441 – La récompense - Chaque fois qu'on a remporté une victoire, il faut se préparer à d'autres batailles. Pour pouvoir récompenser généreusement ses élus, Dieu veut qu'ils soient toujours au combat (R 5,54).

 

442 – La rectitude - Il y a des gens qui ont de justes pensées sur Dieu mais ils ne s'en servent pas pour sa gloire, ils ne recherchent que la leur (M 23,11).

 

443 – Le recueillement - Que nous suffise celui qui a fait toutes choses. Allons par le désir au-delà de tout pour ramasser notre esprit en l'Un (H 2,10,21).

444 - Les saints visent à rassembler sans cesse dans la seule pensée de Dieu leur cœur dispersé (M 26,80).

 

445 – Le Rédempteur - Satan a essayé par trois fois de tenter notre Rédempteur, mais il n'est pas arrivé à souiller le cœur de notre Dieu (M 9,44).

 

446 – La rédemption - Par son unique mort selon la chair, le Seigneur a détruit la double mort de l'homme : celle de sa chair et celle de son âme (M 4,31).

447 - Il y en a qui pensent faire injure au Créateur en confessant qu'il a vraiment pris une chair humaine et qu'il est vraiment mort pour nous en sa chair… Mais qu'est-ce qui proclame plus haut son amour que le fait qu'il ait pris sur lui le sort que nous méritons, lui qui ne le méritait pas ? (M 12,30).

 

448 – Le regard - Aimer, c'est regarder celui qu'on aime (M 2,18).

449 - On ne peut voir le Christ des yeux du corps puisqu'il est monté au ciel; mais on a les yeux tournés vers lui quand on le porte dans le cœur (R 2,104).

 

450 – Le regret - En voyant les péchés des hommes, Dieu avait regretté de les avoir créés [Gn 6,6-7]; seul son Fils unique Jésus Christ notre Seigneur lui a été agréable : il ne s'est trouvé en lui aucun péché (H 1,8,21).

 

451 – Le renoncement - Il n'est peut-être pas difficile de quitter tous ses biens, il est très pénible de se quitter soi-même. Ce n'est pas grand-chose de renoncer à ce qu'on a, c'est beaucoup par contre de renoncer à ce qu'on est (E 32,1).

 

452 – Le repentir - Quand un homme charnel reçoit l'Esprit Saint, l'amour spirituel qui le brûle lui fait pleurer le mal qu'il a fait (H 1,5,8).

 

453 – La réponse de Dieu - Pour Dieu, répondre à la prière de celui qui reconnaît humblement son ignorance, c'est l'instruire par de secrètes inspirations (M 35,4).

 

454 – Le repos - C'est dans les cœurs qui ne brûlent pas de l'amour de ce monde que repose le Seigneur (E 33,7).

455 - Si Dieu s'éloigne, qui pourrait connaître le repos alors qu'il est lui-même notre repos? Plus on s'éloigne de lui, plus on s'inquiète (M 12,4).

 

456 – La résurrection - Si le Seigneur a bien voulu mourir devant les orgueilleux, c'est devant les humbles qu'il est ressuscité; les uns n'ont trouvé qu'à le mépriser, les autres à l'aimer (D 2,8,9).

457 - Il est fort triste et affligeant que certains membres de l’Église doutent de la résurrection de la chair (H 2,8,9).

458 - Pourquoi comprendrais-tu comment ton corps ressuscitera, toi qui ne comprends même pas comment tu es venu à la vie ? (H 2,8,8).

 

459 – La rétribution - Le début de la rétribution des justes, c'est souvent la paix de leur âme au moment de la mort (M 6,48).

 

460 – La révélation - L'homme peut connaître de Dieu ce qu'il révèle, non ce qu'il tient caché (D 2,16,8).

 

461 – Les riches - Quand le Seigneur et Créateur des anges a décidé de prendre une nature humaine, il n'a pas voulu naître chez des riches, il a choisi des parents pauvres (E 2,8).

 

462 – La richesse - Est pauvre celui qui souffre de son indigence. Celui qui ne possède rien mais ne désire pas non plus posséder est un riche (H 2,6,16).

 

463 – Le rire - "Je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et votre joie, personne ne vous l'enlèvera" [Jn 16,22]. Ce ne sera pas le rire du corps, ce sera le rire du cœur (M 8,88).

 

464 – La rouille - On foule aux pieds la grappe pour qu'en coule le vin savoureux, on écrase les olives pour en extraire l'huile, on bat le blé pour séparer le grain de la paille. Celui qui veut vaincre ses vices, qu'il supporte humblement les adversités : elles le purifient. Il se trouvera d'autant plus pur un jour devant son Juge que le feu de la tribulation le nettoie maintenant de sa rouille (E 15,4).

 

465 – Le sage - Ce n'est pas être vraiment sage qu'être sage sans humilité (C 30).

466 - Ceux qui sont sages à leurs propres yeux ne peuvent parvenir à la vraie sagesse (M 13,45).

 

467 – La sage-femme - L'antique ennemi, tel un serpent, se loge dans le cœur de l'impie comme en son nid; la main du Seigneur, comme celle d'une sage-femme, l'expulse de son trou. "Maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors" [Jn 12,31] (M 18,51).

 

468 – La sagesse - La vraie sagesse est l'humilité dans l'estime de soi (M 28,11).

469 - Plus on recherche la sagesse, plus elle paraît élevée; ceux qui ne la cherchent pas se figurent en être d'autant plus proches qu'ils en ignorent la lumière et la droiture (M 32,1).

 

470 – La sainteté - La preuve de la sainteté n'est pas de faire des miracles mais d'aimer tout le monde comme soi-même et d'estimer le prochain meilleur que soi (M 20,17).

 

471 – Les saints - Si quelqu'un est saint, qu'il soit exhorté à progresser (E 17,18).

472 - Ceux qui sont vraiment saints ne cherchent pas à recevoir plus de gloire qu'ils n'en méritent, ils évitent même qu'on voie celle qui leur revient (M 18,13).

 

473 - Satan - Sans le savoir, Satan sert les desseins secrets de Dieu (M 2,38).

 

474 – La satiété - Les anges voient Dieu et ils ne cessent de désirer le voir; ils ont soif de le contempler tout en le contemplant déjà. S'ils désiraient voir Dieu sans le pouvoir, ils seraient dans la peine, ce qui est impossible. Mais comme ils ne s'ennuient pas dans la contemplation de Dieu, ils désirent sans cesse le voir. Ils désirent le voir, mais ce désir n'est pas accompagné de peine parce que Dieu exauce toujours leur désir; ils ne sont jamais non plus lassés de voir Dieu parce que leur vision est toujours assortie de désir. Il en sera de même pour nous quand nous aurons atteint la source de la vie (M 18,91).

 

475 – Le savoir - Les saints savent qu'ils ne savent pas très bien discerner ce qui plaît à Dieu. Même s'ils brûlent du désir de Dieu, ils ignorent le jugement qu'il porte sur eux (M 5,12)

 

476 – Le scandale - Les hommes se scandalisent parfois de la mort de l'Auteur de la vie alors que sa mort même devrait les inciter à l'honorer davantage et à lui manifester plus de reconnaissance (E 6,1).

 

477 – La science de Dieu - Il est clair que Dieu sait très bien comment il dispose toutes choses dans notre vie (M 15,61).

 

478 – Les secrets de Dieu - Dieu parle aux anges rien qu'en leur montrant ses secrets; les joies de la contemplation sont pour eux comme ses ordres. Leur contemplation de Dieu ne connaît jamais de déclin; bien mieux, ils y font des progrès infinis (M 2,9).

 

479 – La sécurité - Ce n'est pas une louange sûre que de paraître juste aux yeux des hommes (M 35,10).

 

480 – La sensibilité - L'expérience de la souffrance donne une certaine sensibilité pour compatir en vérité aux maux du prochain (M 13,5).

 

481 – La sérénité - Celui qui désire atteindre le sommet de la perfection et de la contemplation, qu'il commence par voir attentivement s'il ne cause aucun tort à son prochain et s'il supporte avec sérénité le mal qu'on peut lui faire (M 6,58).

 

482 – Le service - Ceux qui sont remplis de dons spirituels doivent savoir quitter leur contemplation pour se mettre au service des autres même dans leurs besoins matériels. Ils ne doivent pas s'en attrister quand le Verbe qui a créé toutes choses s'est fait homme pour être utile aux hommes (M 19,45).

 

483 – Le silence - Il arrive souvent qu'un silence excessif provoque une effervescence de pensées (M 7,60).

 

484 – Le silence de Dieu - Notre juge invisible voit ce que nous faisons et il entend ce que nous disons, mais nous ne savons pas au juste ce qui lui déplaît (M 9,59).

 

485 -La simplicité - La plupart des saints sont tellement simples et cachés, ils sont tellement couverts de silence que c'est à peine si on peut connaître quelque chose de leur vie (H 1,5,7).

 

486 – La simulation - L'hypocrite enseigne aux autres la simulation (M 15,8).

 

487 La société d’abondance - Dans un monde florissant, dans une humanité en expansion où l'espérance de vie s'allonge, dans l'abondance de biens, qui pourrait croire en l'existence d'une autre vie? Qui ne préférerait les réalités visibles aux invisibles (E 4,3)?

 

488 – La soif - L'avare, plus il boit, plus il a soif (M 14,14).

 

489 – La solitude - A quoi sert la solitude du corps sans la solitude du cœur? Celui qui vit dans un lieu désert mais rejoint par la pensée et le désir l'agitation de la vie des hommes n'est pas dans la solitude. On peut vivre par contre au milieu de la foule et chercher en soi un lieu secret où l'on s'entretient avec Dieu sans paroles, par les seuls désirs intérieurs (M 30,52).

 

490 – La sollicitude de Dieu - Dieu prend soin de chacun des hommes comme s'il ne pensait pas aux autres, et il prend soin de l'ensemble de l'humanité comme s'il ne se souciait pas de chacun (M 25,33).

 

491 – Le sommeil - Au lieu de parler de la mort, le Seigneur préfère parler de sommeil pour suggérer la résurrection; de même qu'on sort facilement du sommeil, ainsi le corps ressuscitera sur un signe du Créateur (M 12,12).

 

492 – Le sommeil du diable - Satan est comme endormi quand il possède le cœur du méchant; mais si le méchant se rebelle contre lui et se met en route vers Dieu, l'antique ennemi se réveille et se dresse sur sa route (M 4,42).

 

493 – La sottise - On est d'autant plus sot intérieurement qu'on s'efforce de paraître sage (M 18,67).

 

494 - Les soucis - Les multiples soucis des affaires de ce monde aveuglent l'âme (M 12,49).

495 - L'absence de soucis est pour certains finalement plus fatigante que le labeur (M 16,83).

 

496 – La souffrance - Comme tous les chrétiens sont les membres du Christ qui est leur tête, ils suivent souvent aussi leur tête dans la souffrance (E 35,3).

497 - C'est une grande consolation dans nos souffrances que de savoir qu'elles viennent de la juste volonté de Dieu (M 32,5).

498 - La souffrance purifie des fautes commises en pensées ou en actes (P 3,12).

 

499 – La source - L'âme baignée de la rosée qui émane de la source infinie voit qu'elle n'est pas à la hauteur de ce qui lui est donné à contempler; elle perçoit la vérité tout en voyant bien qu'elle ne peut la voir dans toute son étendue. Elle s'en approche en fait d'autant plus qu'elle s'en estime plus éloignée, parce qu'elle ne jugerait pas qu'elle ne peut la contempler si elle ne l'avait aperçue de quelque manière (M 24,11).

 

500 – Les sources - Source cachée : le Fils unique du Père, Dieu invisible; source ouverte [Zach 13,1] : le même Dieu devenu chair (H 2,8,20).

 

501 – La stérilité - Aimer ses richesses en les gardant, c'est les laisser stériles; pour leur faire porter du fruit, il suffirait de les distribuer à bon escient (P 3,20).

 

502 – Le stoïcisme - L'insensibilité du cœur n'est pas la marque d'une vertu authentique (M 2,28).

 

503 – Le succès - Il arrive souvent que le succès souille le cœur d'orgueil et que l'adversité le purifie par l'affliction (P 1,3).

 

504 – Le supérieur - Que nul n'ait l'audace de commander s'il n'a d'abord appris à obéir (D 1,1,6).

505 - L'autorité du supérieur doit être humble, l'humilité du sujet doit être libre. Le premier peut manifester beaucoup d'orgueil dans ses paroles et se croire autorisé à le faire par sa fonction; les second peut se taire par une crainte stupide et s'imaginer pratiquer l'humilité (H 1,9,12).

 

506 – Le tapage - La cohue tapageuse des pensées terrestres ferme l'oreille du cœur (M 23,37).

 

507 – Le temps - Tout ce qui passe est vain (M 10,20).

 

508 – La tendresse - Comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait [1 P 2,2]. Revenez, petits enfants, au sein de votre mère, la Sagesse éternelle; sucez les mamelles abondantes de la tendresse de Dieu (E 25,10).

 

509 – La tentation - Dès qu'une âme commence à aimer les biens célestes, l'antique adversaire se met à la tenter avec plus d'âpreté qu'au temps où il l'avait en sa possession (H 1,12,24).

510 - Il arrive souvent que plus on est ravi dans la contemplation, plus on connaît aussi les tourments de la tentation (H 2,2,3).

511 - Celui qui nous a créés ne nous abandonne pas dans la tentation (M 2,63).

512 - En temps de paix, se vanter de son courage, c'est pour un soldat parler à la légère (M 23,51).

 

513 – Le terme - Que vous le vouliez ou non, vous êtes en marche sans aucun répit vers le jugement dernier. Pourquoi aimer ce que vous devrez quitter? Pourquoi ne pas vous intéresser au terme de votre route (E 15,2)?

 

514 – Le terrestre - Qui est dominé par l'amour des réalités terrestres ne peut se plaire en Dieu (M 18,16).

 

515 – Le tombeau - S'attacher aux réalités invisibles, c'est mourir au monde. La contemplation de Dieu est pour l'âme comme un tombeau où elle est cachée (M 5,8-9).

516 - La vie contemplative est comme un tombeau : elle enfouit ceux qui sont morts à ce monde en les soustrayant aux désirs terrestres (M 6,56).

 

517 – Le toucher - Quel maître d'œuvre que l'Esprit! Quand il veut instruire quelqu'un, son action ne souffre aucun retard. Il lui suffit de toucher l'esprit de l'homme; son simple toucher enseigne tout (E 30,8).

 

518 – La tranquillité - Seul un cœur tranquille peut connaître Dieu (M 33,63).

 

519 – La Transfiguration - Pierre a vu la lumière inénarrable et il a entendu la voix du Père; il est tombé : il était incapable de supporter la vision, il ne pouvait atteindre ce qu'il méritait de voir. On ne peut dire : "Jésus Seigneur" que dans l'Esprit Saint; Pierre ne l'avait pas encore reçu, il ne pourra comprendre la vision qu'après la Pentecôte (R 6,113).

 

520 – La transparence - En ce monde-ci, nous ne voyons pas les pensées des autres; dans l'autre monde, nous lirons mutuellement dans nos cœurs (D 4,43,2).

 

521 – La tristesse - Il est une tristesse inconsolable de l'âme tant qu'elle ne voit pas Celui qu'elle désire (E 25,2).

 

522 – La tromperie - En voulant tromper les autres, l'hypocrite se trompe lui-même (M 26,61).

 

523 – Le trouble - Le démon s'estime heureux quand il arrive à troubler ne fût-ce qu'un instant (M 2,73).

 

524 – Le tumulte - Le tumulte des affaires du monde ferme l'oreille du cœur (M 23,39).

 

525 – L’unité - Dieu n'est pas là où les cœurs sont divisés; Dieu est dans l'unité (E 22,4).

 

526 – L’utilité - L'homme possède ce qu'il enseigne quand il ne se réjouit pas de se faire connaître mais d'être utile (H 1,12,12).

 

527 – La vaine gloire - Tel ne recherche que la vaine gloire en expliquant aux autres comment il faut l'éviter (H 2,9,16).

 

528 – La valeur - On a d'autant moins de prix aux yeux de Dieu qu'on a une plus haute idée de sa propre valeur (M 18,59).

 

529 – La vanité - La vanité est de l'ordre de la légèreté (M 21,11).

 

530 - La vantardise - C'est une faute grave de se vanter de quelque chose qu'on n'a pas fait, mais souvent il n'y a aucune faute à dire humblement ce qui est (M 12,36).

 

531 – La vengeance - Il y en a qui supportent en toute patience les coups et les injures qu'on leur inflige; mais parce qu'ils manquent de vigilance, le diable leur suggère plus tard des pensées de vengeance (P 3,9).

 

532 – La vérité - L'orgueil est toujours étranger à la vérité (M 24,42).

533 - Que ceux qui ne mentent jamais apprennent aussi à taire parfois ce qui est vrai. Si le mensonge nuit toujours à celui qui le dit, la vérité fait parfois du tort à ceux qui l'entendent (P 3,11).

 

534 – La vertu - L'orgueilleux se croit vertueux parce qu'il ne se met pas en colère; l'avare, parce qu'il n'est pas immergé dans la luxure (M 3,60).

535 - C'est une grande vertu que de plaire à Dieu et aux hommes (R 2,86).

 

536 – La veuve - L’Église est comme une veuve : son époux a été mis à mort et, pour le moment, elle est privée de le voir (M 16,58).

 

537 – Le vice - Tout vice rétrécit l'âme, toute vertu la dilate (M 29,30).

 

538 – Les vicissitudes - Bonheurs et malheurs se succèdent en cette vie. Il ne faut pas mettre ces vicissitudes au compte de la colère de Dieu mais au compte de sa grâce qui nous apprend par là à garder ses dons avec vérité et humilité (L 3,51).

 

539 – La victoire - Victoire stérile que de triompher de la chair par l'abstinence si l'esprit se laisse emporter par la colère (P 3,19).

 

540 – La vie - Nous devons aimer ceux avec qui nous vivons et tendre de toutes nos forces par le désir vers Celui en qui nous vivons véritablement (H 2,4,3).

 

541 – La vie future - Par sa mort le Christ a ouvert les yeux de notre âme et nous a montré ce qu'était la vie future (M 29,26).

 

542 – La vigilance - Les saints se gardent de tous côtés quand ils font le bien et quand ils cherchent à éviter le mal. A quoi sert en effet de monter la garde à toutes les portes de la ville si on en laisse une sans défense ? (H 1,7,6).

543 - Tant qu'ils sont en cette vie, les saints se gardent eux-mêmes avec une attention toujours en éveil (M 5,41).

 

544 – La virginité - Il est vrai que la virginité l'emporte sur le mariage. Mais que ceux qui font profession de virginité se mettent au-dessous des époux et qu'ils n'oublient pas que les gens mariés leur en remontrent souvent en fait de vertu (P 3,28).

 

545 – Le visage de Dieu - Quel homme sur cette terre pourrait comprendre la joie ineffable des anges? Voir sans cesse le visage de son Créateur et y trouver un plaisir qui ne diminue jamais (H 1,7,18)!

 

546 – Le visible et l’invisible - Il arrive souvent que ce qui est répréhensible chez quelqu'un est apparent et que le bien qu'il fait demeure caché, au lieu qu'en nous c'est souvent le bien qui est visible et le mal qui se fait en cachette (M 31,25).

 

547 – La vision de Dieu - La vraie nourriture de notre esprit, c'est la vision de Dieu (M 31,100).

 

548 – Le Vivificateur - L'âme dans le corps est la vie de la chair, mais Dieu qui donne la vie à tout être est la vie des âmes. Si déjà on ne peut comprendre la grandeur de l'âme qui est une vie qui reçoit la vie, qui pourrait comprendre la majesté de Dieu qui est la Vie qui donne la vie ? (H 2,5,9).

 

549 – La vocation - Pour Dieu, appeler c'est nous regarder avec amour et préférence (M 11,57).

 

550 – La voie - La voie de Dieu, c'est la paix; la voie de Dieu, c'est l'humilité; la voie de Dieu, c'est la patience (M 15,51).

 

551 – Le voile - Les vices qui se parent du voile de la vertu sont plus graves que les vices patents (H 1,5,4).

 

552 -Le voleur - Faire l'aumône mais ravir le bien d'autrui, c'est mettre ce qu'on a amassé dans une bourse trouée. Certains savent très bien ce qu'ils donnent, mais ils ne veulent pas voir ce qu'ils prennent aux autres (P 3,21).

 

553 – La volonté de Dieu - Les anges ne connaissent qu'une seule victoire : celle de la volonté suprême de Dieu sur eux; ils ont les yeux fixés sur elle, et ce qu'ils ne peuvent obtenir, ils ne le veulent pas non plus (M 17,17).

 

554 – Le vouloir et le faire - Quand on ne veut pas faire ce qu'on doit quand on le peut, il arrive souvent qu'on ne soit plus en mesure de le faire quand on le veut (P 3,15).

 

 

BIBLIOGRAPHIE SUCCINCTE

 

1. Œuvres de saint Grégoire en traduction française

 

Commentaire sur le Cantique des cantiques : Sources chrétiennes 314

Dialogues : Sources chrétiennes 251, 260, 265

Homélies sur Ézéchiel : Sources chrétiennes 327, 360

Homélies sur l'évangile : Sources chrétiennes 485, 522

Morales sur Job (Livres 1-2, 11-16, 28-35) : Sources chrétiennes 32 bis, 212, 221, 476, 525, 538)

Registre des lettres : Sources chrétiennes 370, 371, 520

Règle pastorale : Sources chrétiennes 381, 382

[Commentaire sur le Premier Livre des rois (Pierre de Cava) : Sources chrétiennes 351, 391, 432, 449, 469, 482]

 

2. Quelques études

 

P. BATIFFOL, Saint Grégoire le grand, Paris, 1928

P. CATRY, Parole de Dieu, amour et Esprit Saint chez saint Grégoire le Grand, Bellefontaine, 1984

Cl. DAGENS, Saint Grégoire le Grand. Culture et expérience chrétiennes, Paris, 1977

R. GILLET, art. Grégoire le Grand, dans Dictionnaire de Spiritualité, t. 6, col. 872-910, Paris, 1967

 

 

INDEX DE QUELQUES THEMES DES SENTENCES DE SAINT GREGOIRE

 

Les chiffres renvoient aux numéros des sentences

 

Actes 5, 6, 24, 30, 37, 40, 54, 66, 73, 109, 193, 227, 245, 264, 303, 310, 349, 353, 369, 388, 396, 399, 409, 410, 417, 425, 426, 554

Amour et désir de Dieu 2, 16, 17, 31, 41, 54, 59, 64, 65, 71, 74, 81, 95, 96-101, 106, 107, 114, 116-118 , 123, 127, 134, 135, 165, 169, 170, 175, 176, 178, 185, 186, 189, 190, 196, 200, 201, 208, 211, 236, 238-240, 250, 251, 254, 255, 257, 258, 267, 268, 270, 271, 282, 287, 292, 308, 310, 321, 322, 338, 340, 342, 343, 348, 359, 360, 371, 373, 404, 408, 412, 427, 428, 431, 432, 440, 443, 444, 449, 454, 455, 474, 475, 489, 508, 510, 514, 516, 521, 535, 540, 545

Amour du prochain 14-16, 29, 31, 46, 52-54, 61, 67, 75, 79, 80, 83, 84, 105, 112, 114, 119, 123, 130, 147,156, 159, 161, 172, 206, 210, 214, 217, 225, 232, 236, 237, 245, 263, 266, 269, 295, 298, 302, 318, 324, 362, 366, 374-376, 401, 407, 409, 419, 420, 424, 448, 470, 480-482, 501, 502, 525, 531, 535, 540, 552

Anges 18, 23, 82, 162, 209, 242, 288, 311, 474, 478, 545, 553

Ascèse 3, 58, 83, 110, 129, 146, 312, 319, 326, 341, 539

Biens de ce monde 27, 31, 33-35, 39, 57, 94, 117, 126, 176, 179, 185, 212, 229, 234, 239, 240, 249, 293, 297, 338, 373, 382, 413, 414, 427, 430, 451, 461, 487, 488, 494, 501, 514, 515, 524, 534, 552

Chasteté 53, 61, 62, 69, 85, 106, 110, 285, 544

Christ 8, 19, 21, 26, 38, 50, 65, 102, 135, 138, 149, 166, 177, 188, 191, 195, 205, 208, 215, 216, 221, 228, 254, 262, 281, 299, 301, 325, 334, 335, 337, 351, 358, 364, 365, 400, 403, 405, 411, 445-447, 449, 450, 456, 461, 467, 476, 482, 496, 500, 519, 536, 541

Ciel 39, 45, 49, 63, 67, 68, 115, 117, 170, 174-176, 184, 332, 340, 364, 390, 418, 474, 487, 513, 520, 541

Colère 75, 295, 309, 343, 534, 539

Combat 76, 77, 146, 153, 267, 284, 319, 363, 441, 492, 512

Confession 4, 86, 182, 183, 261, 389

Connaissance de Dieu 20, 30, 36, 47, 55, 68, 74, 87, 88, 98, 125, 140, 145, 154, 181, 183, 194, 196, 201, 223, 231, 235, 242-244, 252, 271, 274, 281, 282, 289, 304, 307, 310, 317, 323, 330, 331, 334, 335, 343, 351, 359, 368, 369, 380, 404, 418, 429, 437-440, 442, 449, 453, 460, 478, 499, 517-519, 547, 548

Créature 13, 51, 108, 147, 178-180, 195, 209-212, 214, 230, 258, 286, 292, 296, 320, 337, 338, 371, 422, 427, 450, 511, 548

Diable 18, 61, 111, 119, 122, 153, 177, 184, 195, 205, 215, 216, 221, 319, 350, 362, 363, 394, 445, 467, 473, 492, 509, 523, 531

Dieu 1, 2, 7, 20, 23, 36, 47, 51, 55, 59, 60, 64, 68, 73, 74, 76, 78, 87, 88, 90, 99, 115, 118, 120, 123-125, 127, 140, 142, 145, 162, 180, 183, 195, 207, 215, 222, 230, 231, 235, 242, 243, 248, 250, 251, 253, 256, 257, 274, 286, 288, 304, 305, 307, 309, 311, 317, 320, 331, 338, 352, 369, 370, 378, 421, 422, 427, 428, 431, 437-439, 455, 460, 473, 477, 478, 484, 490, 508, 511, 525, 548-550, 553

Écriture sainte 9, 20, 74, 103, 145, 173, 181, 192, 194-196, 243, 245, 246, 275, 316, 323, 368, 439

Église 8, 25, 149-151, 253, 262, 283, 303, 318, 328, 358, 356

Épreuves 1, 7, 9, 23, 50, 52, 63, 91, 131, 139, 143, 164-167, 175, 221, 263, 289, 291, 293, 294, 300, 346, 377, 379, 464, 480, 481, 496-498, 503, 531, 538

Esprit Saint 88, 133, 136, 169-171, 246, 251, 253, 301, 394, 452, 517, 519

États de vie 128, 154, 267, 319, 544

Foi 12, 40, 140, 172, 193, 228, 233, 244, 281, 303, 328, 349, 359, 361, 456-458, 469, 487

Hasard de Dieu 1, 7, 120, 167, 207, 208, 221, 314, 379, 431, 432, 438, 473, 477, 490, 497, 538

Humilité 18, 26, 32, 106, 111, 113, 131, 172, 177, 204, 205, 215-218, 224, 226, 237, 250, 280, 306, 307, 344, 345, 351, 380, 381, 384, 456, 465, 468, 470-472, 485, 505, 526, 530, 538, 544, 550

Intérieur de l'homme 12, 28, 31, 47, 56, 59, 72, 73, 89-93, 103, 112, 141, 144, 148, 185, 186, 197, 213, 234, 240, 241, 247, 249, 252, 316, 352, 370, 383, 388, 393, 394, 409, 416, 443, 444, 451, 463, 479, 489, 494, 495, 506, 524, 546

Mariage 97, 294, 298, 544

Marie 191, 299, 311, 335, 411

Mérites 127, 154, 168, 310, 475, 484

Miracles 23, 172, 315, 470

Mort 50, 102, 325, 327, 365, 372, 405, 406, 446, 459, 476, 491, 515, 516

Obéissance 345, 346, 415, 504, 553

Orgueil 18, 22, 34, 42, 48, 62, 106, 113, 148, 173, 184, 187, 197-199, 204, 205, 215, 217, 219, 220, 224, 226, 273, 277, 285, 301, 313, 336, 347, 350, 353-357, 380, 384, 391, 415, 416, 423, 433-435, 442, 456, 466, 486, 493, 503, 505, 522, 527-530, 532, 534

Parole et silence 40, 44, 55, 71, 105, 109, 132-134, 142, 171, 189, 190, 232, 236, 244, 265, 268, 269, 277, 278, 302, 330, 352, 355, 367, 369, 370, 383, 483, 533

Pasteurs 23, 54, 104, 133, 141, 142, 148, 152, 202, 224, 248, 259, 260, 314, 339, 345, 374, 407, 415, 416, 418-420, 423, 434, 435, 504, 505

Patience 104, 111, 225, 298, 375-380, 531, 550

Pauvreté 27, 39, 57, 94, 126, 176, 179, 344, 381-384, 461, 462

Péché 10-13, 43, 62, 150, 151, 157, 166, 182, 183, 210, 212, 238, 247, 250, 260, 261, 266, 271, 272, 276, 290, 385-388, 392, 393, 395-397, 407, 436, 450, 452, 464, 498, 537, 546, 551, 554

Pécheurs 25, 38, 138, 150, 151, 169, 203, 206, 259, 279, 300, 304, 317, 389, 422, 492

Pénitence 261, 266, 271, 272, 392, 452

Pensées 72, 73, 116, 354, 388, 393-399, 425, 442, 444, 483, 506, 531

Prière 60, 71, 156, 268, 329, 425, 426, 453, 553

Tentation 69, 76, 77, 204, 445, 509-511

Trinité 191, 299, 301, 334, 335, 400, 450, 500

Vie présente 56, 63, 163, 174, 296, 390, 507, 513

Vigilance 5, 28, 58, 70, 85, 89, 90, 92, 93, 112, 121, 132, 137, 141, 148, 153, 155, 157, 187, 213, 226, 227, 241, 264, 267, 284, 312, 339, 366, 402, 410, 433, 434, 465, 466, 479, 483, 493-495, 506, 531, 542, 543

 

*      *      *   

Mise à jour 13/03/2022