Morts à cause de la Loi, vivants à cause du Christ

11 ème dimanche ordinaire

12 juin  

2Samuel 12, 7-13 (Nathan/David). Galates 2, 16-21 (sauvés par la foi au Christ). Luc 7, 36 à 8,3.

Les lectures de ce dimanche insistent sur le salut et la vie accordés par la grâce de Dieu. Que ce soit à David, que ce soit à Paul, que ce soit à la femme chez le pharisien, le salut est accordé par toute personne qui reconnait l’amour de Dieu au-delà de ses propres faiblesses.

 

Ces derniers temps en maison d’Evangile et lecture de 1 Corinthiens 15 56, l’interrogation revient sur le sens de l’affirmation : “ la puissance du péché c’est la Loi…Dieu nous donne la victoire par NS Jésus-Christ. nous avons pourtant là, de manière très résumée ce qui est le cœur de la conversion de Paul. Paul, le Juif fervent, fidèle scrupuleux de la Loi de Moïse en laquelle il espère trouver Dieu a voué son existence à ramener les chrétiens, ces déviants du judaïsme à revenir à l’authentique Loi de Moïse, jusqu’à ce qu’il reconnaisse sur le chemin de Damas, que seul le Christ donne à chacun la vie de Dieu. La Loi, il ne la rejette pas, mais tout au plus sert-elle à faire reconnaitre que nous sommes pécheurs parce que incapables de la respecter dans son entièreté. Paul l’exprime aussi dans son homélie aux Juifs et païens d’Antioche de Pisidie : “c'est par Jésus que la rémission des péchés vous est annoncée. L'entière justification que vous n'avez pu obtenir par la Loi de Moïse, c'est par Lui que quiconque croit l'obtient” actes 13, 38. On ne peut être plus clair. Ce sera l’objet de bien des débats entre Luther et l’Eglise de la contre-réforme.

 

Les lectures de ce jour sont claires et vont dans le même sens. D’une part David se voit reprocher son absence de morale. Il reconnait son péché et se voit accordé le pardon de Dieu. D’autre part l’Evangile fait mesurer la distance entre le pharisien qui dénigre, en lui-même, la présence d’une femme auprès de Jésus. Si Paul insiste auprès des Galates « ce n’est pas en pratiquant la Loi de Moïse que l’homme devient juste devant Dieu… mais par la foi en Jésus-Christ, c’est parce que les Galates, païens convertis par la première prédication de Paul sont revenus aux pratiques anciennes de la Loi juive, suite aux prédicateurs venus du judéo-christianisme de Jérusalem, après le passage de Paul. Ce fut un conflit douloureux que Paul a du endosser. Le débat entre Peul et Pierre (Galates 2, 1-9 en témoigne. Alors comment interpréter le rôle des œuvres et bonnes œuvres dans l’histoire du salut ? Ce n’est pas à cause des œuvres que Dieu nous pardonne, mais par amour pour nous. Les œuvres, les bonnes actions sont la trace de l’amour de Dieu en nous. N’inversons pas l’amour de Dieu qui est premier, avec les actions que nous produisons en signe de notre conversion.

 

Le missel met entre parenthèse la fin du récit comme facultatif. En fait cette finale est le début des voyages de Jésus en Galilée et Judée et il est précisé que Jésus est accompagné de plusieurs femmes… Nous qui avons l’habitude de nous représenter Jésus accompagné des seuls hommes appelés disciples puis apôtres, nous devrions réviser nos clichés, car Jésus n’avait pas dédaigné la présence des femmes dans son équipée. Que signifient donc ces nouvelles pratiques de mettre les femmes à l’écart du chœur dans les nouvelles pratiques liturgiques de certaines églises ? Un relent du passé, un rejet de ce que Paul proclamait au chapitre suivant : il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus Galates 3, 28). La miséricorde de Dieu s’exerce indifféremment sur tout homme et toute femme, tous aimés pareillement et pardonnés pareillement par le seul Seigneur le Christ. E.H