Dimanche 21 mai, 6ème dimanche de pâques

Actes 10, 25-48;  1 Jean 4, 7-10; Jean 15, 9-17

 

Les chapitres 10 et 11 des Actes, dont la liturgie nous propose un extrait forment un ensemble long et cohérent... mais la lecture de l'ensemble donne l'impression que Luc se répète. Il raconte une première fois l'évènement avec luxe de détails, puis il nous montre Pierre re-disant l'histoire pour les chrétiens de Jérusalem. Certains commentaires donnent comme titre: la conversion de Corneille... Mais ce titre ne rend pas compte de l'ensemble rédigé par Luc; il vaudrait mieux dire: la conversion des chrétiens de Jérusalem.

 

En repérant nombre de détails, on se rend compte que Pierre se laisse forcer la main par l'Esprit-Saint pout baptiser un étranger... et ensuite, il faut encore convaincre le pré carré des chrétiens de Jérusalem pour qu'ils acceptent l'ouverture à l'étranger. Il nous est difficile d'imaginer les tensions internes à la primitive Eglise sur ce que Vatican II appellerait plus tard "l'ouverture". En fin de ch. 11 nous lisons que ces chrétiens du clan de Jérusalem se réjouissent que Dieu ait ouvert la porte aux nations païennes... mais trois chapitres plus loin ils ont tout oublié, au point d'envoyer les services de renseignement observer et faire des remarques auprès des chrétiens d'Antioche; Paul devra venir s'en expliquer au conseil de Jérusalem, tout comme Pierre auparavant... Tout était fait pour dresser des barrières qui empêchent ceux qui sont au loin d'accéder à la réconciliation voulue par Dieu en Jésus-Christ. Cela me fait trop penser aux débats et acquis du Concile Vatican II. Il semble que depuis, en haut lieu on ait oublié le bon pape Jean ouvrant les fenêtres. Une frilosité entretenue invite à se calfeutrer chez soi, à respecter toutes les règles, à ressortir les anciennes pratiques. Ces lamentations pour faire de l'ancien semblent dire : " on est bien chez soi, et on n'a que faire de la culture moderne, ni de ces gens qui n'y comprennent rien de la liturgie, pourvu que le "pré carré" se sente à l'aise dans son enclos".

 

Or Dieu ne fait pas de distinctions, quand il donne son amour. Et Jean précise: "tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu; ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c'est lui qui, le premier, nous a aimés et a envoyé son Fils...". il vaut la peine de relire à ce sujet l'apôtre Paul dans sa lettre aux romains, quand il écrit que son Esprit d'amour a été répandu dans nos cœurs, qu'il nous a été donné alors que nous ne méritions rien... La justification (réconciliation avec Dieu) que nous avons reçu, osons la proposer à la multitude.