Questions de bioéthiques

Enjeux et questions aux Tourelles , avec le père Dominique Foyer

La troisième journée « Enjeux et Questions » de l’année a eu lieu à la maison diocésaine de Condette le 11 mai. L’intervenant, le père Dominique Foyer, du diocèse de cambrai, moraliste, traitait des questions éthiques autour des début et fin de vie. Ces questions sont suscitées par l’évolution des techniques, des nouvelles recherches et découvertes des sciences et de la médecine.
Parmi les questions soulevés par les participants : « comment vivre les propositions médicales suite à un diagnostic prénatal défavorable ? Ou encore, à cause des nouvelles recherches et perspectives de soins et de guérison :  « quelles questions éthiques  pose l’utilisation de cellules souches pour le traitement de certaines maladies ? ». D’autres questions soulevées depuis de nombreuses années restent d’actualité en particulier autour de l’avortement (malformations décelées plus tôt, viol de la maman), de la fécondation in vitro, de la présence d’embryons fécondés multiples ; ou encore le contrôle des naissances auprès des personnes atteintes de maladies mentales, ou à fort risques génétiques.

Quand on demande à l’Eglise de dire ce qu’elle pense et dit sur telle question il semble que l’attente est d’avoir des réponse sen forme de oui ou de non, de ‘tu peux ou tu ne peux pas’, point à la ligne !. Les participants à cette journée sont des animateurs en pastorale pour lesquels l’entretien pastoral amène à entendre les questions personnelles, les souffrances et le cheminement de la réflexion de personnes amenées à faire un choix, (ou après qu’elle ait choisi). C’est bien souvent un temps d’écoute, un temps d’aide à la personne pour qu’elle exprime ses questions, ses doutes, ses contradictions. Dans ce dialogue, plus qu’une réponse en oui ou en non, c’est un travail de discernement qui s’effectue… mais sur quelles bases, philosophiques et théologiques ?
Le père Dominique Foyer a cherché à faire entendre la logique de l’Eglise comme une institution qui veille à définir l’ordre éthique, sur la base de la loi naturelle. Parmi les documents du magistère cités : quelques extraits de Gaudium et Spes sur le respect de la vie ; Humanae vitae de 1968, familiaris consortio et Evangelium vitae. Ces extraits de documents mettent en avant le respect de la dignité de toute personne dans la sexualité et la transmission de la vie. A la question de savoir à partir de quand l’embryon est considéré comme personne, le père D.Foyer répondait : dès le commencement.

Au cours de la journée l’intervenant a essayé de montrer les contradictions d’aujourd’hui où tout à la fois, on assiste au développement des sciences et à la montée de l’angoisse devant la catastrophe. Développement aussi de se savoir ensemble embarqués sur le même bateau et pourtant chacun, dans son existence concrète, magnifiant un individualisme mortifère. Il évoquait aussi le goût pour le vrai et en même temps le recours à bien des artifices pour paraître… 
Au cours de la journée ont été évoqués différents courants et réponses aux questions éthiques. Pour D.Foyer, l’Eglise devrait « retrousser ses manches », être moins timorée pour l’action, celle-ci devant être davantage de résistance , c’est-à-dire d’objection de conscience devant ce qu’il estime être des lois permissives. Cette attitude découle du principe : toute vie humaine doit être respectée dès le début de son existence. On mesure ici le difficile exercice d’une Eglise qui parle et se veut à l’écoute.

E.H.
D’après les notes d’un participant ; les nuances émises n’étant pas toujours faciles à transcrire.