Dimanche 9 juillet, 14ème dimanche ordinaire

Ezechiel 2, 2-5; 2 Corinthiens 12, 7-10; Marc 6, 1-6

 

Les quelques lignes de Marc, lues aujourd'hui sont la fin d'un premier ensemble, bien construit, quoi qu'on ait dit de la faiblesse littéraire de l'évangéliste. Marc brosse le portrait des catégories de gens autour (ou contre Jésus). Ainsi aux ch.2 et jusque 3,6, il y a le contact vigoureux avec les pharisiens, qui se termine par : "Une fois sortis, les pharisiens tinrent conseil avec les hérodiens en vue de faire périr Jésus (3,6). On ne reverra les pharisiens-chez Marc- que lors du procès de Jésus.

 

Une nouvelle séquence de l'évangile présente alors Jésus qui enseigne et guérit. Le voici maintenant de retour au pays, à Nazareth. Sa renommée l'a sans doute précédé, et les nazaréens ne semble pas prêts à accueillir quelqu'un qui est sorti du rang, et qui a déjà mouché l'un ou l'autre de ses interlocuteurs. Ils n'attendent rien de Jésus... c'est le fils du charpentier. Si l'on se souvient d'un autre évangéliste, Jean, ne fait-il pas dire à Nathanaël "de Nazareth, que peut-il sortir de bon?". La parole de Jésus ne peut pas être entendue dans un climat de défiance. Et Jésus ne forcera pas les réserves de ceux qui s'opposent à lui, hier comme aujourd'hui... Nul n'est prophète dans son pays, c'est sans doute reprendre un dicton pour éviter de culpabiliser les concitoyens, mais le résultat est là "Il ne pouvait faire là aucun miracle. Pourtant il guérit quelques malades en leur imposant les mains. Et Jésus s'étonnait de ce qu'ils ne croyaient pas".

 

Voici donc une deuxième catégorie de gens, les gens ordinaires, qui "lâchent Jésus", qui n'accrochent pas à son message. On ne dira pas qu'ils s'opposent vraiment à Jésus et à son message. Non, un peu d'ironie à l'égard de Jésus.

 

Cela me fait penser aux foules d'aujourd'hui qui n'accrochent pas au message de Jésus, à ceux qui sourient au nez de ces croyants, ces naïfs qui croient en la force d'aimer et à la fraternité universelle à construire pour devenir le peuple de Dieu. D'autres contemporains, plus virulents diront que la religion est l'opium du peuple, qu'elle fait oublier les misères du temps et ne transforme rien! Ceux-là n'avaient pas la télé et ne participaient pas à la déferlante footballistique. Bref, voici une image de Jésus et de son message délaissés par le peuple. Désormais, la petite équipe des Douze autour de Jésus va parcourir la région, portant la Bonne Nouvelle à qui veut l'entendre, secouant la poussière de leur chaussure, pour ne rien emporter des villages qui les refusent. C'est alors qu'intervient le récit de l'exécution de Jean-Baptiste. Tel est le sort réservé à ceux qui dérangent.