17 décembre 3ème dimanche de l'avent

Que dois-je faire?

 

Jean-baptiste Jean-baptiste  Sophonie, 3, 14-18 ; Philippiens 4, 4-7 ;  Luc 3, 10-18

 

Que nous faut-il faire ?

 

A ceux qui douteraient que l’accueil de la Bonne Nouvelle ne passe par le concret de l’existence, Luc, par la bouche de Jean-Baptiste nous détrompe :

Que nous faut-il faire pour accueillir le messie ?  Après les paroles générales et de tournure fort symbolique, lues le 10 décembre : "préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers", voici du concret, des paroles prononcées par Jean-Baptiste pour ce temps-là, qu’il nous faut savoir actualiser…

"Si tu as deux vêtements, parage avec celui qui n’en a pas.

Si tu as des droits, ne demande pas plus que ce qui t’est légalement dû. Si tu es dans l’armée, ne fais ni violence, ni tort à personne, contente-toi de ta solde… et par bien d’autres exhortations du même genre, le Baptiste annonçait au peuple la Bonne Nouvelle".

 

Il serait temps que les chrétiens, les anti-chrétiens et les agnostiques s’arrêtent quelques instants sur cet Evangile, avant d’en découdre lors des élections. L’Evangile n’est pas seulement un évènement de parole, il appelle à devenir évènement du quotidien, mise en œuvre d’un rapport à l’autre qui dérange, tant il n’est pas dans l’habitude des humains d’être humain, surtout depuis l’évènement des nouvelles règles mondialisées édictées sous l’ère Thatcher/Reggan, (Me Tatcher est l’une des rares chef d’Etat à avoir versé une larme sur la mort du général Pinochet).

 

Dans ces nouvelles règles dites de la post-modernité, l’homme doit redevenir un loup pour l’homme (homo hominis lupus, pour les défenseurs du latin) . Or, on ne peut s’approcher de l’Evangile sans en même temps revoir, reconsidérer son attitude envers le prochain. L’Evangile lu ce jour n’est que l’introduction du message que proclamera Jésus tout au long de son existence.

 

Les dictateurs d’Amérique latine -qui se disaient chrétiens- n’appréciaient pas beaucoup ce langage. Au Brésil, il fut même interdit par le général Videla de chanter le cantique de Marie : “il abaisse les puissants et élève les humbles” (Luc 1, 52-53).

L’Evangile est bonne nouvelle, non seulement parce qu’il est spirituel, mais parce qu’il est profondément humain, d’une humanité qui croit et espère en la force d’aimer, envers et parfois contre tous.

Il n’est pas interdit de donner un coup de pouce à cette espérance. 

 

Dans l'ancienne liturgie, ce dimanche était appelé "gaudete" car le chant entrée (introït) reprenant la parole du prophète: Réjouissez-vous, poussez des cris de joie car voici  que vient le sauveur". Le vêtement liturgique abandonnait le violet pour le rose (comme pour le dimanche de laetare pendant le carême)