Trois en un !

Fête de la sainte Trinité

 

Proverbes 8, 22-31 ; Romains 5, 1-5 ; Jean 16 12-15

 

Une dernière fois avant longtemps, il nous est donné de lire quelques lignes du « discours de Jésus » que nous transmet l’évangéliste Jean. Jean situe ses chapitres 14 à 17 comme une méditation où Jésus exprime ses soucis, ses souhaits à l’égard des disciples dont il va être séparé. "Je ne vous laisse pas seuls ; je vous envoie mon Esprit. Lui vous fera comprendre les paroles que vous ai dites.” A la fin du 1er siècle, Jean n’aurait pas retenu et écrit de telles paroles s’il n’avait eu la certitude que ces paroles trouvaient leur accomplissement dans la vie de l’Eglise. Il vaut peut-être la peine de relire en continu ces ch 14-17 dont nous avons lu quelques extraits.

 

Tout comme Luc (livre des Actes) reconnaissait l’Esprit à l’œuvre dans l’annonce de la Bonne Nouvelle, depuis Jérusalem jusqu’aux extrémités de la Terre, de même Jean reconnait l’œuvre de l’Esprit de Jésus dans la recherche pour comprendre et reconnaitre qui est Jésus, le Christ, envoyé du Père chemin vers le Père.

 

Glorifier. Le mot glorifier nous dérange un peu. Peut-être faut-il traduire par “reconnaitre la qualité de quelqu’un et s’en réjouir” ? Ainsi pour Jean, glorifier Jésus, ce serait reconnaitre qu’il est Dieu rendu proche de nous : celui qui habite au milieu de nous, en nous, et non l’une de ces étranges divinités hors du monde et peu attentives au monde des hommes, selon la description de bien des religions.

 

De cette certitude d’être habité par Dieu vient la confiance, la paix du cœur, le désir de vivre comme lui et de faire reconnaitre Jésus autour de nous.

Jean l’écrit au début de sa première lettre : “ce que nous avons vu, touché, entendu et compris du Verbe de Dieu nous vous l’avons fait connaitre, pour que vous soyez en communion avec nous et avec le Père”. N’est-ce pas le même souci qui anime les baptisés du XXIème siècle quand ils acceptent de participer de manière active à la vie de l’Eglise, que ce soit par l’annonce et la catéchèse, les célébrations et les assemblées de prières, par la charité et la solidarité avec les plus pauvres de la société actuelle.

 

“Fête de la Sainte Trinité”, c’est ainsi que l’on désigne ce dimanche, à partir d’un mot philosophique qui voulait définir Dieu et éclairer nos lanternes. Il n’existe aucun mot du langage humain pour définir Dieu. Il n’existe que des expressions imparfaites pour aider à “se représenter " qui est Dieu pour moi, expressions que nous utilisons pour essayer de communiquer l’Incommunicable. Ainsi le premier Testament, repris par le Nouveau parle de souffle, de Parole, de feu dévorant. Avec les évangiles et Jésus, nous voyons associés les mots Père, Fils, Esprit.. Il serait regrettable d’y voir une définition, là où les rédacteurs du Nouveau Testament ont voulu exprimer la relation et l’ouverture. Mais qui donc est Dieu ? “Qui je suis ? tu le verras en allant” ! C’est une des traductions possibles de la réponse à Moïse écrite en Exode 3,14.