Journée nationale des prisons

La prison, c'est pas automatique

prison prison  

 

 

"La prison, c’est pas automatique !"

 

 

Tel est le thème des 14èmes journées nationales prison le lundi 19 novembre 2007.

 

 

Le mercredi 12 décembre une soirée conférence-débat, initiative des sections de l’association nationale des visiteurs de prison (ANVP) des centres pénitentiaires de Longuenesse et Béthune, et du Secours Catholique de la région de Saint-Omer, a réuni une centaine de personnes.

 

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Benoît Ballenghien, responsable de l’ANVP  de Longuenesse animait le débat, alternant les questions du public et les réponses des intervenants de la soirée : Mme David, juge d’application des peines (JAP) de la juridiction de Saint-Omer, Mr Jabinet, directeur du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de la région de Saint-Omer et Boulogne, Mr Thueux, directeur de la Section d’Action Educative en milieu ouvert d’Aire Sur La Lys, Mr Denis, directeur de l’Education Nationale au centre pénitentiaire de Longuenesse, et Mme Pruvost, responsable des activités arts plastiques dans ce même centre.

 

Comme le thème de cette année est « la prison, ce n’est pas automatique », des précisions ont été apportées concernant les possibilités de peines alternatives : les travaux d’intérêts généraux (TIG), les divers moyens de réparation pénale, spécialement pour les mineurs, le placement sous surveillance électronique, les régimes de semi-liberté, la libération conditionnelle, les périodes probatoires, les jours-amendes, les centres de peines aménagées etc.

 

Le cas des mineurs retint particulièrement l’attention. Le fonctionnement des centres spéciaux pour délinquants mineurs - centres d’éducation renforcée, centres d’éducation fermée - fit l’objet de fructueux échanges.

 

Côté réinsertion ont été évoquées les visites des intervenants de l’ANPE, de l’AFPA (association nationale pour la formation professionnelle des adultes), et des différents organismes professionnels. L’enseignement et les diplômes passés en prison ont été aussi  exposés En fin de soirée furent abordés les problèmes des maladies psychiatriques fréquentes dans la population carcérale ainsi que les manques de moyens de la Justice stigmatisés par cette phrase d’un intervenant : « Cette année est la première où le budget de la Justice dépasse celui des Anciens combattants ».

Texte et photos : Jean-Louis Pierreuse

 

 

aumonerie des prison aumonerie des prison  L'Aumônerie catholique des prisons invite à la réflexion

 

 Au cours de son congrès national, en octobre 2006, l'Aumônerie catholique des prisons avait défini ses orientations pour les cinq ans à venir : « Envoyés ensemble en détention pour rencontrer, réfléchir, célébrer ». Ce document 2007 est proposé par l’équipe d'aumônerie des Baumettes

 

"A la suite du congrès, le Conseil national des aumôneries catholiques des prisons a publié un document: «Sanction, peine et réinsertion: un homme vaut plus que les actes qu'il a commis ». Cette réflexion a été élaborée à partir de l'expérience de tous ceux qui constituent les «communautés chrétiennes incarcérées»: aumôniers, bénévoles et personnes détenues qui participent à l’aumônerie. Elle veut rester dans le cadre d'une laïcité qui rejette toute tendance prosélyte, mais qui accepte l'expression des différents courants de pensée et des familles religieuses dans la tolérance et le dialogue. En voici un résumé.

 

La justice

Entre attentes et rejets inconsidérés, la justice doit rester ouverte sur un horizon qui la dépasse. Il revient à l'institution judiciaire de dire le droit et d'en vérifier la bonne application. Ce faisant, elle contribue au maintien de la cohésion sociale et au respect de la liberté et de la sécurité de chacun. Une justice de qualité doit s'exercer à distance des passions humaines et des pressions de l'opinion publique.

Son objectif est double: d'une part, satisfaire aux droits de la victime dans son désir légitime de reconnaissance publique et d'indemnisation de son dommage aussi bien que de restauration de sa dignité, et d'autre part, viser à la réintégration, au sein de la société, des personnes qu'elle a été amenée à sanctionner en les éloignant, pour une durée convenue, des circuits ordinaires de la vie sociale.

La foi chrétienne invite à porter sur la victime, comme sur le coupable, un regard d'espérance qui, seul, rend possible un avenir. La clef de cette espérance se trouve dans le pardon, invitation faite à la victime de ne pas s'identifier à ses seules blessures, et au coupable à ses seuls actes. Une personne vaut plus que les blessures qui l'ont affligée ou que les actes, aussi répréhensibles soient-ils, qu'elle a perpétrés.

 

La prison

La prison doit rester une exception. Dans son principe, l'emprisonnement ne veut être qu'une privation de liberté mais constitue, dans la réalité, une véritable épreuve dont aucune des personnes qui l'ont subie ne peut sortir indemne. La prison devient très vite un lieu de déshumanisation rendant la réinsertion difficile.

Elle doit être une sanction d'ultime recours et ne devrait jamais être conçue comme la règle, mais comme l' exception, d'autant qu'aujourd'hui la justice dispose de tout un arsenal de peines plus aptes à permettre aux auteurs d'infractions correctionnelles, voire criminelles, d'entreprendre, dans de meilleures conditions, une démarche de réparation et de réinsertion dont, à terme, toute la société serait bénéficiaire.

 

L'aumônerie des prisons

La première conviction d'un aumônier rencontrant une personne détenue est que rien ni personne ne peut lui enlever sa dignité d'enfant de Dieu.

L'une des missions importantes de l'aumônerie des prisons est d'accompagner spirituellement les personnes incarcérées et de concourir ainsi, à sa place et avec ses moyens, à leur réinsertion. La faute n'est jamais le dernier mot de l'être. Tout coupable, tout condamné, garde une dimension spirituelle unique, qui lui donne vocation à participer de façon personnelle à sa réinsertion dans la communauté humaine.

L’aumônerie catholique des prisons est présente en ces lieux de souffrance et d’oubli pour dire aux personnes incarcérées que, quoique coupables ou reconnues comme telles, elles sont et restent enfants de Dieu, que le pardon leur est toujours offert, qu'une femme ou un homme vaut toujours plus que les actes qu'il a commis.

En accueillant chaque personne incarcérée au point où elle en est dans son histoire, l'aumônerie des prisons lui propose une réflexion et une démarche de responsable de réconciliation avec soi et avec les autres.

Ouvrir un chemin de pardon, pardon à donner, pardon à accepter: là est la contribution originale et essentielle de l'aumônerie des prisons. 

L’équipe d'aumônerie des Baumettes

 

Le texte a été publié dans « L'Église envoyée et présente en prison» Documents épiscopat N° 3/2007; 20 pages, 4,50 €. 58, avenue de Breteuil 75007 Paris.


 

Planté devant la prison, pour accueillir les familles des prisonniers Le bus jaune à Arras  
Planté devant la prison, pour accueillir les familles des prisonniers
Planté devant la prison, pour accueillir les familles des prisonniers
Le bus jaune à Arras

Il y a quatre ans, des bénévoles, soutenus par la société civile, créaient un service d’aide et d’accueil pour les familles de prisonniers, rue des carabiniers d’Artois, devant la prison. Les familles devaient souvent attendre dehors, longtemps et par n’importe quel temps… selon les horaires de leurs transports et les horaires des visites. Il y a un an, « Le bus jaune » s’est constitué en association loi 1901. En novembre 2007, une première assemblée générale réunit les membres actifs de l’association. Le but premier est de venir en aide aux familles. 

 

 


Article publié par Emile Hennart - Maison d'Evangile • Publié • 5921 visites