Fête de la sainte Famille

La fuite en Egypte

 

 

 

 

Livre de Ben Sirac 3, 2à6 et 12-14 ; Colossiens 3, 12-21

Evangile : Matthieu 2, 13-23

 

L’épisode de la fuite en Egypte a inspiré nombre d’artistes qui lâchèrent leur imagination et orientaient aussi la notre quand ils dépeignaient Jésus, Marie, Joseph et leur âne. De ce fait nous n’imaginons pas les subtilités de Matthieu quand il établissait des rapports entre la vie de Jésus et certaines étapes de la vie du peuple d’Israël.

 

Matthieu rédigeant l’Evangile, reprend le souci qu’avaient les premiers chrétiens de rapprocher la vie de Jésus avec certains épisodes des Ecritures. Ils ne se tracassaient pas de ce que nous appelons aujourd’hui distorsions, raccourcis subtils. Ils utilisent les récits des Ecritures pour exprimer ce qu’ils ont découvert et compris de la vie de Jésus. Après sa mort et sa résurrection ils firent en quelque sorte une relecture de la vie de Jésus à la lumière de la Bible. Le récit des disciples d’Emmaüs par Luc en est l’illustration.

 

Dans les deux chapitres sur les origines de Jésus, Matthieu ne cherche pas tant à inscrire Jésus dans la lignée royale de David, par Joseph et sacerdotale par Marie. Ces deux chapitres sont une construction théologique où Matthieu invite à découvrir qu’en Jésus se réalisent les promesses de Dieu depuis les origines. Parmi les étapes de référence :

Il ya les songes, par lesquels les patriarches étaient guidés, tout comme Joseph ; le séjour de Jacob en Egypte. Il y a aussi l’enfant qui échappe au massacre des enfants, tout comme Moïse fut sauvé du massacre de pharaon ; Moïse sera appelé à libéré les hébreux de l’esclavage pour entrer dans l’Alliance ; de même Jésus est appelé à sauver l’humanité, à créer un peuple nouveau rassemblé dans l’Alliance nouvelle. En Jésus la Promesse « Je serai avec toi » se réalise et ce seront les derniers mots de Matthieu à la fin de l’Evangile : Et moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps.

 

Un peuple nombreux se met en marche derrière Moïse, un peuple nombreux se lève à la suite de Jésus et nous en sommes aujourd’hui : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les pays de la mort une lumière a resplendi. A chaque génération il revient d’accueillir la lumière, d’entrer dans l’Alliance avec Dieu. C’est ici qu’il faudrait méditer sur « l’accomplissement des Ecritures ». Lorsque Luc parlera du jour de Pentecôte, il écrira « dans l’accomplissement du jour de Pentecôte ». Or la Pentecôte était la fête de l’Alliance et la naissance du peuple nouveau que Dieu s’était acquis.  Mais d’ici ce jour de Pentecôte, le petit enfant Jésus aura bien du chemin à parcourir et des adversaires à rencontrer.

 

Subtilité des mots, sans doute, mais aussi invitation à nous reconnaitre appelés à entrer à la suite de Jésus dans le peuple de l’Alliance, appelés avec Lui à délivrer l’humanité de tout mal et de toute infirmité.