N°11 - Edito

Don de l’Esprit jusque sur les nations païennes

“Le jour de Pentecôte accompli, les disciples se trouvent réunis… A Jérusalem résidaient des juifs pieux venus de toutes les nations…” Dans le livre des Actes Luc témoigne de l’Esprit comme celui qui provoque à la rencontre et à l’annonce. Ainsi peut-on voir au ch 2, d’un côté les disciples jusqu’alors enfermés dans leur crainte, de l’autre la foule dans Jérusalem qui vaque à ses affaires. Ce jour-là la Bonne Nouvelle concernant Jésus, Christ, fut annoncée et entendue. La communauté née de la Pentecôte est fidèle à l’enseignement des apôtres, aux prières et à l’eucharistie ainsi qu’au partage des biens. Lorsque Pierre et les siens iront à la rencontre de Corneille et des siens, ils franchiront les barrières posées entre les uns et les autres ; une nouvelle pentecôte se produira. Qui étais-je, dira Pierre, pour empêcher Dieu d’agir ?
 
Aujourd’hui force est de constater le repli de la chrétienté dans ses murs d’églises, pendant que dehors, les hommes vaquent à leurs affaires. Est-ce peur devant un monde difficile ? Est-ce indifférence du monde à l’égard de la Parole de l’Evangile ? Ce que vous faites aux plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous le faites. Croire en Dieu, suivre Jésus et servir le frère sont tout un. Et la Bonne Nouvelle concerne l’annonce de la venue du Royaume en Jésus : les aveugles voient les boiteux marchent, les opprimés sont libérés, les pauvres sont évangélisés.
Aujourd’hui l’argent coule à flot dans certaines bourses tandis que d’autres n’ont plus de quoi s’acheter un grain de riz. Des candidats à l’immigration, à moins de misère frappent en vain à la porte… La mission est-elle seulement spirituelle, n’est-elle pas aussi libération de tout ce qui rend l’homme blessé, dans son corps, dans son cœur. Tout baptisé est appel » à vivre les trois dimensions de la fois : dans la prière qui le relie au Père par le Fils, dans l’Esprit, par le service qui le relie au frère ; par l’annonce et la compréhension de la Parole, qui le relient aux chrétiens des différentes générations, en vue de donner pour aujourd’hui une parole crédible.
 
Le monde d’aujourd’hui est marqué par l’affectif, par l’effet de communication plus que par la réflexion sur les contenus. Ainsi les chrétiens risquent-ils d’être ballotés à tous vents, s’ils ne prennent pas le temps de mûrir dans la lecture de l’Ecriture, de grandir dans l’intelligence de la foi, de rester ignorants du contexte et des décisions prises par les conciles, y compris le dernier, Vatican II. C’est donc un devoir pour les jeunes et les moins jeunes de nourri leur foi, de recevoir le don de l’Esprit et d’en vivre. Le 11 mai, en rassemblant les jeunes rejoints pas la pastorale des jeunes, l’Eglise diocésaine participe à faire de la Pentecôte non seulement un jour de fête, mais un nouveau départ pour porter la Parole et la vie du Christ aux carrefours du monde.

Emile Hennart