Ils dévorent l'argent des veuves!

32ème dimanche ordinaire

Rois 17, 10-16 ; Hébreux 9, 24-28 ; Marc 12, 38-44

 

Il nous arrive d’être choqué devant les paroles dures de Jésus. Voici, ce dimanche, un exemple où le Christ fustige les responsables religieux de son temps de savoir se faire voir, au lieu de fréquenter les gens dans le besoin. Bien sûr, c’est Marc qui écrit, avec son style tranchant. Mais lorsque Luc met en scène avec un art littéraire consommé la prière du pharisien et la prière du publicain, c’est la même réalité qui est fustigée. Faut-il donc prendre des gants pour ne pas indisposer les autorités ?


Au moment où chez nous, en France et plus encore en Afrique, bien des gens tirent le diable par la queue pour subsister dans un monde de brute, au point que les suicides se multiplient (25 en entreprises, 50 en agriculture depuis le début de l’année… De quoi causent les prêtres et les disciples de Jésus. A quoi faisons-nous attention ? Suffit-il de célébrer le dévouement de ces braves gens ? Suffit-il que le prêtre soit présent au moment des funérailles ? Et les autres jours ?

 

A ceux qui ont lu l’évangile de Marc de bout en bout, à ceux qui commencent la lecture de Luc en maison d’Evangile, il suffit de remettre en mémoire le début de l’un et l’autre : ces deux évangiles commencent non par des discours, mais par des actes de proximité posés par le Christ, auprès des pécheurs, des malades, des exclus. Pour ceux qui préféreraient le long discours de Matthieu, ch 5 à 7, la conclusion est sans compromis :

“Ce n'est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé ? En ton nom que nous avons chassé les démons ? En ton nom que nous avons fait bien des miracles ? Alors je leur dirai en face : Jamais je ne vous ai connus ; écartez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. Ainsi, quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. (25) La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle n'a pas croulé : c'est qu'elle avait été fondée sur le roc”.

 

Oui, il arrive à Jésus d’être violent, surtout quand on se moque des pauvres, même avec de beaux principes, même avec du bon latin et de bons sentiments. EH.