Le Seigneur fit pour moi des merveilles

4ème dimanche de l'Avent

Michée 5, 1-4 ; Hébreux 10, 5-10 ; Luc 1, 39-45

 

Dans le récit d’évangile lu ce dimanche et appelé Visitation, Luc présente la rencontre de Marie avec Elisabeth, chez Elisabeth. Marie s’est mise en route (s’est levée) juste après l’annonce de la venue du Sauveur. De même, en fin d’évangile, à l’auberge d’Emmaüs, , deux disciples se lèveront pour annoncer la Nouvelle du salut de Dieu en Jésus désormais Christ et Seigneur… La Bonne Nouvelle de Jésus sauveur ne peut être gardée enfermée, elle doit être proclamée à toutes les nations.

 

Bientôt Syméon dira de l’enfant Jésus : "mes yeux ont vu le salut que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour la révélation aux païens et gloire d’Israël ton peuple". Comment comprendre le mot "salut", sinon en reprenant les expressions mêmes employées par Luc : Dieu a visité son peuple, il l’a délivré; et quand Jésus commencera sa mission, il proclamera pour tous la délivrance de tous les maux, aux aveugles, aux boiteux, aux emprisonnés, aux pauvres… Voilà ce que fait quelqu’un quand il se laisse guider par l’Esprit-Saint. A nous de continuer sur ce chemin de Jésus, au souffle de l’Esprit.

 

Pour l’instant, chez Elisabeth, Zacharie étant silencieux, deux femmes se rencontrent et le centre de la scène ce sont les deux enfants à venir. Nous pouvons en rester aux sentiments premiers de la joie d’attendre une naissance. Luc nous invite à mettre en perspective ces naissances. D’une part, ce qui a été dit lors de l’annonce à Marie, d’autre part l’accomplissement de la Promesse rappelé par Elisabeth. Pour Luc, ces deux femmes ont tout compris du désir de salut de Dieu pour son peuple et pour tous les hommes.

 

Ce qui était inauguré et promis avec Abraham trouve bientôt sa réalisation… "heureuse celle qui a cru à la réalisation de la promesse". Il est donc important d’entendre la parole d’Elisabeth à Marie : “tu es bénie entre toutes les femmes”, et la parole de Marie : “mon âme bénis le Seigneur, mon esprit est plein de joie à cause de Dieu mon sauveur, à cause de ce qu’il a fait pour moi, à cause de ce qu’il fait pour les humbles de la terre : il les élève ; à cause de ce qu’il fait pour les puissants : il les abaisse. Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides”. Il n’est jamais bon de séparer les récits d’évangile les uns des autres. La séquence entière, de l’annonce à la naissance à est pleine de joie et d’espérance, à cause du salut offert par Dieu aux hommes qu’il aime.

 

Les évêques de Lille Arras et Cambrai le redisent à leur manière dans leurs vœux : “Dieu aime tellement ce monde et les hommes qui l’habitent qu’Il s’est fait l’un d’eux, l’un de nous. Heureux sommes-nous d’être aimés et approchés par Dieu, en son Fils Jésus !”


Avec Marie, avec Elisabeth, avec tous les hommes de bonne volonté, redisons le Magnificat. Nous n’aurons pas l’occasion de l’entendre ce dimanche. Ne restons pas figés dans le sentimentalisme, Luc nous propose bien plus qu’un sentiment maternel, certes bien compréhensible, il nous invite à chanter avec Marie et Elisabeth les bienfaits de Dieu, de génération en génération. Ne disons plus "Marie a dit ce chant", mais avec Marie, reprenons pour nous-mêmes, pour  aujourd’hui ces paroles: Le Seigneur a fait pour moi des merveilles, aujourd’hui encore : saint est son nom".

Emile Hennart

 
 Devant l'église de la visitation Magnificat Aïn Karen  
Devant l'église de la visitation
Devant l'église de la visitation