Vous serez mes témoins

Edito Eglise d'Arras ,° 8-2010

 

Les congés scolaires qui surviennent dans la suite de Pâques ne rendent pas aisée la méditation du temps de Pâques. Pour bien des animateurs qui ont assumé la responsabilité des animations de carême, puis des temps liturgiques, pour ceux qui ont accompagné des catéchumènes vers les sacrements, tout cela est déjà passé : çà s’est bien passé… On comprend !

 

Et pourtant c’est maintenant que tout commence. Si, pour moi, Christ est vraiment ressuscité, il n’y a plus de temps à perdre, ni pour regarder au ciel, ni pour regarder en arrière, vers la tombe. C’est bien entre les deux, sur l’espace terre que désormais doit être porté le témoignage. Tel est le sens des questions posées aux femmes et aux disciples après la résurrection. Il est donc temps de mettre en œuvre l’affirmation du Christ : “Vous serez mes témoins, à Jérusalem ; en Judée-Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre”.

 

Chacun pourra discuter longtemps sur la manière de porter témoignage : dans les églises, sur les places publiques ? Auprès de qui ? Avec quels moyens ? Depuis des siècles, chaque génération a cherché à répondre, en paroles et en actes à l’attente de Dieu envers ceux qu’il s’est choisis.

 

Il fut un temps où l’Eglise affirmait que seuls les ministres ordonnés avaient mission pour le monde. Les temps ont changé, fort heureusement. La constitution Lumen Gentium de Vatican II rappelle que la mission vient de Dieu Père, Fils et Esprit (ch.1), que cette mission est confiée à tous les baptisés, Peuple de Dieu (ch.2). Parmi eux, les ministres ordonnés reçoivent une mission de servir le Peuple que Dieu s’est choisi (ch.3). Ces textes qui donnent place aux fidèles laïcs ont été rédigés bien avant la crise des vocations ; ces textes étaient approfondissement du sens du baptême. Tous nous avons été baptisés en Christ, institués prêtres, prophètes et roi au moment de l’onction baptismale. Il est heureux de voir de nouvelles études théologiques et la mise en œuvre de Vatican II, loin des passions, loin des regrets pour ce qui n’est plus. Là aussi il est à nouveau question de savoir lire, tout lire, avec un regard positif sur ce monde que Dieu aime.

 

On ne peut s’improviser animateur ou responsable de communauté sans vouloir prendre le temps de mieux connaitre ce qu’est la foi des chrétiens. Des propositions de formation “dans la durée” se préparent pour l’an prochain, avec le service diocésain de formation. Des maisons d’Evangile partagent la Parole et beaucoup sont étonnés de leurs découvertes quand ils font une lecture continue : « je ne savais pas ; Je n’avais jamais lu ! ». Ces maisons d’Evangile font aussi l’expérience d’oser inviter, d’aller au-delà des gens déjà rassemblés. Ils ressemblent aux premières maisons des communautés chrétiennes d’après la Pentecôte. Plusieurs témoignages de mouvements et d’enseignement concluent ce numéro d’après Pâques. Les uns après des jeunes, d’autres dans le monde de la santé… Ils sont témoins pour aujourd’hui et demain.
Abbé Emile Hennart