le Vendredi 16 juil 2010


Le Touquet

Notre époque connaît, comme toutes les époques, sa manière propre de se fourvoyer quant au sens de ce qu’elle vit.

La nôtre a développé une pathologie de la compassion : elle est incapable, dans bien des domaines, de placer la bonne distance entre les personnes, celle qui les empêche, comme l’écrivait Hannah Arendt, de « tomber les uns sur les autres ». Nous cherchons souvent auprès de la victime innocente le fait de pouvoir montrer qu'on puisse encore être ému.

Rien ne semble plus effrayer nos contemporains que la liberté et le bonheur. Ce n’est pas du tout une fatalité. Nous sommes en effet, peut-être comme jamais auparavant dans l’Histoire, capables de comprendre du même mouvement la pluralité des cultures et l’universalité de l’acte le plus heureux, celui de la création artistique. Ce dernier est loin de se limiter aux seuls ‘beaux-arts’, il est le bonheur d’être qui précède et fonde toute éthique.

Le bonheur s'accomode très bien des coups et des blessures, mais très mal du manque d'Espèrance... et la Liberté est de courir ce risque.