Produisez un fruit de conversion

2ème dimanche de l’avent

Isaïe 11, 1-10 ; Romains, 15, 4-9 ; Matthieu 3, 1-12


La figure de Jean-Baptiste nous est familière : image traditionnelle d’un ascète au vêtement rudimentaire, parcourant les bords du Jourdain, prêchant la conversion des cœurs. Ses paroles aussi sont connues, surtout quand elles sont rugueuses.


Il y avait autour de Jean un phénomène de foule et même les autorités religieuses de Jérusalem se déplaçaient pour le voir et l’entendre. Sa prédication n’avait rien à voir avec une quelconque restauration de l’ordre liturgique ancien comme l’espéraient les religieux (les sadducéens, c’est-à-dire prêtres, les pharisiens, les hérodiens. Pour eux comptaient surtout les sacrifices et les grandes liturgies du nouveau Temple d’Hérode le Grand.


Jean se situe dans la lignée des prophètes réformateurs comme le furent en leur temps Isaïe ou Jérémie, invitant à un cœur nouveau pour un monde nouveau. Jean invite à porter un fruit significatif d’une conversion qui ne soit pas que du bout des lèvres. Il s’agit que notre vie ait du poids aux yeux de Dieu, au temps de la moisson.

 

En quoi ces paroles d’hier, cet emportement contre les partis trop religieux peuvent-ils servir notre propre conversion, en vue d’un cœur nouveau pour un monde nouveau. Les dimensions éthiques de la prédication de Jean comportent un volet social où le rapport au prochain prend toute sa place. Une illustration de cette éthique de conversion nous est rappelée par Benoit XVI dans son exhortation sur la Parole de Dieu. “La Parole de Dieu conduit à l’Eucharistie” et la méditation de cette Parole “ne s’achève pas dans sa dynamique tant qu’elle ne débouche pas dans l’action, qui porte l’existence croyante à se faire don pour les autres dans la charité.

 

Les nombreuses sollicitations à la charité reçues en ce temps de décembre ne devraient pas s’arrêter à une obole, si noble soit-elle ; elles devraient déboucher sur la mise en chantier de règles sociales où le pauvre, l’immigré et l’étranger serait davantage honoré. Il y a encore fort à faire pour adapter nos comportements aux paroles rapportées par Luc, 3,10-14, relayées par l’Enseignement social de l’Eglise. Abbé Emile Hennart