Fête de l'épiphanie

Nous avons vu son étoile et sommes venus l'adorer

Isaïe 60, 1-6 ; Ephésiens 3, 2-6 ; Matthieu 2, 1-12
 

Epiphanie ou manifestation du Seigneur. Les églises d’Orient fêtent ce jour la nativité de Jésus-Christ.
Les évangélistes nous ont lissé très peu de récits concernant la naissance et l’enfance de Jésus. Matthieu et Luc sont les seuls à nous livrer quelques bribes d’histoire que nous lisons de manière comme récits historiques, alors que sous l’apparence d’un événement journalistique, c’est une page théologique qu’ils ont voulu écrire.


Reprenons quelques instants les récits concernant les visiteurs : en Luc ce sont des bergers des environs mystérieusement avertis qui font le déplacement. En Matthieu ce sont des sages, des mages venus d’Orient. Tant d’imprécision à leur égard devraient nous mettre la puce à l’oreille : le récit que Matthieu nous livre est une page de théologie. L’essentiel du récit semble être le face à face entre les mages d’Orient et Hérode et sa cour (plus de la moitié du récit). Ainsi l’histoire de Jésus, dès le commencement, est celle de la confrontation entre ceux qui le reconnaissent comme venu de Dieu et ceux qui vont chercher à faire disparaître toute trace de cette venue de Dieu au milieu de nous.

 

Le face-à-face entre Jésus enfant avec Hérode trouvera son parallèle dans la rencontre de Jésus le prisonnier avec Hérode successeur d’Hérode le Grand. Pour être plus précis, à chaque fois, c’est Hérode entouré de la cohorte des spécialistes religieux, ceux qui savent et qui scrutent les Ecriture et qui édictent les lois pour le peuple. Ceux-là ont la connaissance, mais cela ne semble pas les avoir éclairés sur le comportement à avoir à l’égard de l’envoyé de Dieu.

 

Alors nous serons émerveillés par ceux qui acceptent de faire le déplacement vers ce fils d’hommes, les bergers d’un côté, les mages de l’autre. Depuis toujours les pères de l’Eglise reconnaissent en la visite des mages l’arrivée des lointains de la terre, l’universalité du salut pour tous les hommes qui cherchent le Seigneur. Les gens du sérail, pourtant informés, ne donnent pas suite à ce qu’ils savent.

 

Si les mages aujourd’hui se présentaient dans nos églises, auraient-ils le droit de communier sans qu’un professionnel de la religion ne leur fasse remarquer leur accoutrement, leurs mains peu dignes de recevoir le Seigneur ou leurs mœurs peut-être légères ? Jésus, Marie et Joseph ne posent pas de question, ne font pas de remarques sur l’odeur des bergers ou l’accoutrement des mages. A ceux qui ont fait le déplacement, ils offrent leur regard, leur amour, il leur donne de devenir membres de la famille : fils de Dieu comme le dira saint Jean dans le prologue de son évangile.

 

Heureux sont-ils ceux qui ouvrent leur maison à l’Evangile, ceux qui entendent et voient les signes de la présence du Seigneur auprès d’eu, ceux qui font le déplacement. Ce n’est pas à eux que le Christ adressera une parole déplacée, bien au contraire : “venez les bénis de mon Père” (Matthieu ch.25). Mais aux gens du sérail le Seigneur demandera des comptes quand l’heure sera venue. EH