Année de la foi -Anniversaire Vatican II

Edito Eglise d'Arras n°18-2011

Concile oecuménique Vatican II 1962-1965  
Concile oecuménique
Concile oecuménique
Malgré les pressions et les insultes à son égard, le pape Benoît XVI a tenu a honorer le 25ème anniversaire du geste de Jean-Paul II, qui réunissait à Assise les représentants des religions et des sagesses du monde. La liberté religieuse affirmée à Vatican II (signé par 2308 évêques), le dialogue interreligieux et l’œcuménisme sont des valeurs que Benoît XVI ne veut pas renier.

 

De même il refuse de transiger sur ce qu’a apporté le concile Vatican II dans les rapports de l’Eglise au monde. Le 11 octobre il ouvrait l’année jubilaire qui conduira les diocèses et le Vatican à fêter le 50ème anniversaire de l’ouverture du concile, le 11 octobre 2012,. Durant cette année, prêtres et laïcs sont invités à relire et comprendre l’œuvre qu’ont laissée les pères conciliaires. Qu’il y ait eu et qu’il y ait encore des tensions sur certains points, cela n’étonne guère les historiens des conciles. Même le premier concile, en présence de Pierre, Paul et Jacques à Jérusalem, a laissé des dissensions très vives au sein des communautés chrétiennes disséminées dans l’empire romain dès le début de l’évangélisation (années 50-60).

 

Jusqu’à Vatican I, l’Eglise catholique a souvent présenté la vérité sous la forme des erreurs à rejeter, des anathèmes (le Syllabus de 1864 ou Lamentabili de 1907, liste des erreurs repérées et rejetées par Pie X). Le concile Vatican II adopte une autre approche des réalités humaines, en favorisant la compréhension et le dialogue avec les hommes de ce temps, plutôt que l’hostilité et la superbe face aux incroyants et à ceux qui croient autrement.

 

Quelques évêques rejetteront cette ouverture au monde (pour la France, les courants politico-religieux issus de l’Action Française et de Maurras ne sont pas étrangers à cette attitude de rejet). Ces mêmes évêques utiliseront les sentiments mitigés de quelques-uns à l’égard de la réforme liturgique, plus spécialement de l’emploi de la langue du pays, pour attirer vers eux les chrétiens désarçonnés par les changements d’une Eglise qu’ils supposaient immuable. Recevant récemment Mgr Fellay, dans le cadre des discussions entreprises avec la Fraternité Saint Pie X, le pape a remis un préambule doctrinal, expression des points sur lesquels il ne peut y avoir contestation. On croit savoir qu’il s’agit de la liberté religieuse, de l’œcuménisme, et des acquis de Vatican II.

 

Le 11 octobre 2011, Benoit XVI publiait un motu proprio “Porte de la foi” dans lequel il invite le peuple de Dieu à revenir aux sources de la foi et de la charité. C’est une attitude indispensable pour que le témoignage devienne crédible. “L'Année de la foi sera aussi une occasion propice pour intensifier le témoignage de la charité. (NDLR : relire l’Evangile du 20 novembre). Foi et charité se réclament réciproquement, si bien que l'une permet à l'autre de réaliser son chemin. En effet de nombreux chrétiens consacrent leur vie avec amour à celui qui est seul, marginal ou exclus comme à celui qui est le premier vers qui aller et le plus important à soutenir, parce que justement en lui se reflète le visage même du Christ. Grâce à la foi nous pouvons reconnaître en tous ceux qui demandent notre amour, le visage du Seigneur ressuscité” Porte de la foi §14.

 

Parmi les documents récemment remis en honneur par Benoit XVI, il y a Dei Verbum, la constitution dogmatique sur la Révélation divine. On sait combien la lecture des saintes Ecritures tient au cœur du pape. Il l’a encore rappelé dans Verbum Domini en 2010. On connait aussi son insistance sur la nécessaire interprétation des Ecritures en Eglise. Faisons nôtre aujourd’hui les premières lignes de Dei Verbum. “Dans la révélation, le Dieu invisible s'adresse aux hommes en son immense amour comme à des amis, il s'entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie”. Il nous appartient de servir le dialogue que Dieu a inauguré avec les hommes, ses amis.

Abbé Emile Hennart