Enseignants dans la prison

Témoignages d'enseignants exerçants en prison

Rencontre CMR Rencontre CMR  Le groupe « Chrétiens en monde rural » s’est réuni à Zudausques pour débattre d’un sujet de société important : Le rôle de l’enseignant en prison et son implication dans la réinsertion de jeunes détenus.

 

Laurent Lescoutre responsable pédagogique de l’école de la prison de Longuenesse, assisté de Elisabeth Goubel  et de Valéry Thomas deux enseignants en poste au centre pénitentiaire ont répondu avec passion aux multiples questions posées par l’équipe.Une présentation vidéo a bien éclairé le cadre et les objectifs de travail.

Le centre pénitentiaire est à la fois un centre de détention pour des condamnés purgeant leur peine (400) et une maison d’arrêt pour des prévenus en attente de leur jugement (200). Il existe aussi un quartier de mineurs (22) avec des cellules adaptées.

La gestion de l’établissement est mixte, publique pour les personnels et privée pour toutes les questions de maintenance.

Les classes sont petites (en moyenne dix élèves) mais confortables dotées d’un matériel important . Chaque élève, mineur ou non  est pris en charge et peut selon son cursus être intégré dans une classe de remise à niveau jusqu’à une classe « parcours lycée qui peut lui permettre de passer un BTS .

On peut passer selon sa classe les examens équivalents à ceux de l’extérieur : du CFG (certificat d’études générales) au Bac en passant par le brevet des collèges.

Un accent est mis sur l’apprentissage de la langue française, un grand nombre de détenus d’origine étrangère ne pratiquant pas le français.

Parallèlement à cela des activités sportives, parascolaires (cours de cuisine, sécurité routière par exemple) sont proposées. L'objectif final étant évidemment de faciliter la réinsertion du détenu à sa sortie en lui donnant les moyens d’un bonne intégration.

L’enseignant ne dépend pas de l’autorité du directeur de la prison, il est maître du choix de ses élèves et autonome dans sa pédagogie, il est comme tous les autres enseignants suivi par un inspecteur pédagogique départemental . Il impose l’obligation de scolarité jusque 18 ans, il lui appartient de renvoyer ou non un élève jugé dangereux. Sa devise, ajoute Laurent : RTT (respect travail tolérance) !

« La relation avec l’élève est certes particulière mais elle peut s’avérer chaleureuse, à 95% les étudiants ne posent aucun problème ils sont mêmes parfois très motivés  et puis en cas de vrai problème le recours à un gardien est toujours possible. »

« Mon meilleur souvenir ? ajoute Elisabeth, outre la réussite de mes élèves, les manifestations de gratitude de leur part notamment celle d’un grand merci de la part du jeune Alexandre.

Mon pire souvenir ? L’exclusion d’un détenu très nerveux , très « impatient » incontrôlable, mais cela fort heureusement est exceptionnel !"

 

                                                               Roland Lavallée

 

 

 

Article publié par Regard en marche (paroisse mère teresa) • Publié • 2702 visites