Dieu s'est approché de nous.

3ème dimanche ordinaire

Jonas 3, 1-10 ; 1 Corinthiens 7, 29-31 ; Marc 1, 14-20


Voici aujourd’hui le tout début de l’évangile selon Marc que nous aurons l’occasion de parcourir toute cette année.


« Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée, proclamant l'Evangile de Dieu et disant: "Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche: convertissez-vous et croyez à l'Evangile." Comme il passait sur le bord de la mer de Galilée, il vit Simon et André, le frère de Simon, qui jetaient l'épervier dans la mer; car c'étaient des pêcheurs. Et Jésus leur dit: "Venez à ma suite et je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes." Et aussitôt, laissant les filets, ils le suivirent. Et avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, eux aussi dans leur barque en train d'arranger les filets; et aussitôt il les appela. Et laissant leur père Zébédée dans la barque avec ses employés, ils partirent à sa suite ».


Les premières paroles de Jésus : Le temps est accompli, le Royaume de Dieu est tout proche. En cela consiste donc la Bonne Nouvelle. Cette parole s’adresse à des gens, autour de Jésus qui croient que Dieu les a abandonnés, qu’ils paient pour leurs fautes ou celles de leurs parents. Ces gens-là, de Galilée, du bord du Lac ne sont ni meilleurs ni pires que d’autres. Ils essaient de vivre dans un pays colonisé par les Romains (ils n’ont pas amenés que la civilisation !!!, mais aussi des humiliations, des souffrances, des impôts et du chômage).Ces gens-là doutent que Dieu, Yahvé soit de leur côté. Les échos de la religion installée à Jérusalem qui arrivent jusqu’à eux c’était pour leur dire qu’ils étaient pécheurs, qu’ils ne respectaient pas tous les commandements et donc qu’ils devaient payer pour leur indignité devant Dieu.


Or voici une parole de prophète qui leur dit que Dieu s’est approché d’eux. Ce sont les mêmes paroles qu’avait prononcées Jean-Baptiste, selon Matthieu 3,1. Dieu peut-il donc se rendre proche des pauvres, des humiliés, des pécheurs ? Certains croiront ces paroles et celui qui les prononce. Ils ont pour nom Simon et André, Jacques et Jean. Vous connaissez la suite. Ils ont cru cette parole d’un Dieu proche de leur indignité… pensez à la rencontre, un peu plus tard, du centurion avec Jésus :“Seigneur je ne suis pas digne que tu viennes chez moi, mais dis une seule parole et mon serviteur sera guéri”. Ce n’est pas par hasard qu’on appelle les récits sur Jésus des Evangiles, transcription d’un mot qui signifie Bonne nouvelle.


Si ces paroles sont parvenues jusqu’à nous en 2012 c’est bien parce que des générations de femmes et d’hommes de toute condition l’ont cru et transmis et s’opposent aux paroles des prophètes de malheurs qui enseignent tout autre chose. Ils font confiance en un Dieu d’amour, père de tous.


Paroles d’hier que le concile Vatican II a inscrite au tout début du texte sur la Révélation : “Dieu invisible s'adresse aux hommes en son immense amour comme à des amis ; il entre en conversation avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie”. Notre erreur serait de croire que c’est un Dieu magique qui ferait tout comme nous le voudrions et à notre place… Eh non ! il invite seulement à avancer dans la vie avec la foi chevillée au corps que notre vie à un sens, qu’elle est comme une marche bien souvent incertaine ou vacillante, où ce qui compte est l’amour que nous aurons donné, parce que lui-même est amour et don. Mettre au cœur de notre vie que l’attitude du don est constructive vaut mieux que l’inverse qui croit que prendre à tout va est source de bonheur.


Paroles du temps de Jésus, mais aussi paroles pour nous. Cependant, cela ne signifie pas qu’il faut  tout “laisser faire” autour de nous. Il y a un combat à mener pour que tout homme soit respecté, honoré. Dns le contexte social et économique de ce 21ème siècle, nous avons à donner de nous-mêmes pour que le plus petit, le malade, le faible soit honoré, respecté. C’est ce que faisait en son temps le Christ quand il allait à la rencontre de ces gens-là, contestant parfois (bien souvent) les principes admis par tous, concernant le sabbat par exemple. A nous de prendre les moyens pour aujourd’hui, pour que la Parole de Jésus ne demeure pas une parole parmi d’autres mais devienne parole en acte. La parole ne suffit pas, il faut faire la volonté de mon Père dira plus tard le Christ. EH