Secours catholique- droits fondamentaux

Déclaration. Elections 2012

Le Secours Catholique en campagne pour les droits fondamentaux


Secours Catholique Logo Secours Catholique Logo   Depuis plus de trente ans, le Secours Catholique considère les élections comme des moments privilégiés d'éveil de l'opinion publique aux réalités de pauvreté . C’est également un moment idéal pour interpeller les acteurs politiques sur leurs responsabilités en matière de lutte contre l'exclusion. Ces échéances électorales interviendront dans un contexte très difficile lié à la crise financière, économique et sociale en cours, qui frappe de plein fouet les populations les plus en difficulté et fragilise durablement une part importante des classes sociales moyennes. Les conséquences de cette crise ont également un impact majeur sur la situation des jeunes, confrontés à une relégation aux marges d’une société qui les perçoit souvent comme une menace plutôt qu’un atout pour l’avenir.

 

La campagne électorale qui s’ouvre, présidentielle et législative, est l’occasion pour le Secours Catholique de prendre position sur des sujets où les inégalités et les injustices sont criantes. C’est pourquoi l’association a lancé une campagne d’affichage, de spots radio, et de mobilisation de ses délégations, avec les personnes accueillies, pour faire remonter auprès des candidats les préoccupations les plus urgentes à prendre en compte. Une campagne qui met l'accent sur des préoccupations majeures en résonnance avec la devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité.

 

Le logement d’abord


Lors d'une table ronde organisée au palais Brongniart, Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a rappelé qu’il y a 800 000 logements manquants et 3,5 millions de personnes mal logées ou pas logées du tout. Il faut garder en tête la différence essentielle entre démocratie et doxocratie, cette dernière étant ? le pouvoir de ceux qui sont censés connaître l’opinion ?. ? Attention à ne pas revendiquer un droit pour les pauvres, car ce serait alors faire un “pauvre droit”, alors que ce qu’il faut c’est l’accès aux droits ?, a-t-il rappelé.
Etienne Pinte, président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE), a rappelé que ? l’équilibre d’une société repose sur quatre piliers : le logement, la formation, l’entrée dans la vie active et la santé. L’Etat régalien est là pour rétablir l’équilibre à chaque fois qu’il est rompu. ?


Les intervenants sont tombés d’accord sur la nécessité de revaloriser le RSA de 25 %, d’en faire bénéficier les 18-25 ans, et de rehausser le montant de l’aide personnalisée au logement. La question du quotient familial a également été abordée. Etienne Pinte a estimé nécessaire de moduler le quotient en fonction des revenus du foyer.
Bernard Schricke, directeur de l’action France au Secours Catholique a redit les grands axes de revendications de l’association : pour une proportion de 25 % de logements sociaux dans les communes (20 % actuellement avec la loi SRU), pour un plan sur cinq ans de 500 000 logements supplémentaires par an, dont 150 000 logements sociaux, pour une simplification de l’accès aux droits sociaux et un changement de regard sur leurs bénéficiaires.

 

Des actions dans le 62


Le groupe convivial d’Allouagne, ancré dans la ruralité, ?uvre depuis plusieurs mois autour de la campagne présidentielle. Sandrine, représentante du groupe rencontrera l'un des candidats aux élections en présence de monsieur Soulage, président national du Secours Catholique. Pour Sandrine, c’est important de représenter le groupe « Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre un candidat aux élections présidentielles, je souhaite qu’il puisse entendre les constats et les propositions que je lui ferai ». Parmi ces propositions, l’idée d’un allongement des délais de réponse à l’administration, allongement des délais de carence. Il faudrait laisser la possibilité aux personnes de créer des petits emplois afin de pouvoir subvenir à leurs propres besoins, encourager les salariés à faible revenus par des aides concrètes (ex : aides pour la garde des enfants, gratuité de la cantine scolaire des enfants…).
 

La quinzaine de bénéficiaires de l’épicerie sociale de Saint-Omer, qui se réunit chaque mardi après-midi, consacre sa première heure à des informations, des débats, etc. Le 27 novembre, ils avaient soulevé la nécessité d’aller voter et donc de s’inscrire sur les listes électorales, si ce n’était déjà fait.


Le 17 janvier a été l’occasion d’aborder le sujet des prochaines élections : les pouvoirs du Président de la République, d’une part, et ceux des députés et de l’Assemblée nationale, d’autre part avec quelques rappels historiques. Quelques participants se sont interrogés sur la non prise en compte des votes blancs. D’où une première réflexion sur la nécessité de s’informer sur les différents programmes, quels qu’ils soient, sur ce qu’ils proposent (et sur ce qu’ils ne disent pas…). Une autre réflexion a été menée sur le droit – conquis de haute lutte – d’aller voter. Et pour finir un petit jeu a démontré que, suivant la façon dont on compte les voix, et sans tricher, on peut arriver à des résultats totalement différents ! D’où le devoir d’aller donner son avis.

Le site www.secours-catholique.org/ propose chaque jour un témoignage vidéo différent par une personne aidée. Une mine d'informations et de nombreuses sources de réflexion.

Michel Frocaut