A la suite du Christ, bon Pasteur

Eglise d'Arras n°8

Les vacances de Pâques, quelque peu tardives pour notre académie du Nord, viennent à point pour souffler un peu. Les célébrations de Pâques, les diverses préparations pour une liturgie embellie, l’accompagnement aux sacrements des catéchumènes et des jeunes ont mobilisé bien des énergies. Elles ont été pour beaucoup l’occasion d’enrichir leur propre foi. Le dimanche des rameaux a été l’occasion, en de nombreux clochers, de célébrations préparées avec le curé de la paroisse. Le triduum pascal a été suivi par de nombreux chrétiens. Il n’est pas inutile de rappeler que le renouveau du triduum a commencé dans les années 50 et 60, pour que les chrétiens puissent se renouveler grâce une liturgie plus attentive à la Parole Dieu reçue et comprise, ainsi qu’au mystère du Christ mort et ressuscité.

 
L’effort particulier apporté depuis quelques années au baptême de jeunes et d’adultes a provoqué une attention particulière à la signification de leur baptême ainsi qu’au notre. La rénovation des promesses du baptême fait désormais l’objet d’une mise en œuvre dans la liturgie et dans la vie quotidienne, afin de faire de notre vie une offrande agréable à Dieu et pour le salut du monde entier.
 
Etre incorporé au Corps du Christ c’est, dans le même temps, être envoyé pour travailler dans le champ du Père. “Ce champ, c’est le monde”, rappelait Benoît XVI au début de son encyclique sur les fidèles laïcs du Christ, encyclique qui était un commentaire de Vatican II, 20 ans après. Il n’est jamais trop tard pour mettre en œuvre les attentes et souhaits émis par les pères conciliaires. La célébration festive de l’anniversaire, par l’ensemble des évêques à Lourdes peut ouvrir un temps favorable à une meilleure compréhension des intuitions que des textes (parfois maladroitement interprétés) ont essayé de traduire. Laissons aux esprits étroits de re-susciter le passé. Avec les évêques, c’est l’occasion pour mesurer combien ces cinquante dernières années ont profondément renouvelé le visage de l’Eglise. “Le souffle de l’Esprit Saint a empli le cœur des croyants, a inspiré le renouveau de la liturgie, la place première de la Parole de Dieu, la liberté religieuse et le dialogue interreligieux, la place des laïcs dans l’Eglise…” Dans le dialogue avec nos aînés, il nous appartient de repérer ces transformations et de savoir en rendre grâce.
 
Acceptons, aujourd’hui encore, d’ouvrir les portes de l’Eglise, d’abord pour entendre les bruits du monde, comme cela était demandé au 10.10.10, mais aussi pour établir, à la suite du Christ des relations avec les brebis qui ne sont pas dans la bergerie (dimanche du bon Pasteur).
 
Aux innombrables questions des hommes de ce temps, le concile a essayé de répondre, et il nous engage à le suivre sur la route des hommes : “Que pense l'Eglise de l'homme ? Quelles orientations semblent devoir être proposées pour l'édification de la société contemporaine ? Quelle signification dernière donner à l'activité de l'homme dans l'univers ? Ces questions réclament une réponse. La réciprocité des services que sont appelés à se rendre le peuple de Dieu et le genre humain, dans lequel ce peuple est inséré, apparaîtra alors avec plus de netteté : ainsi se manifestera le caractère religieux et, par le fait même, souverainement humain de la mission de l'Eglise”. Gaudium et Spes § 11
 
Abbé Emile Hennart