Nativité de saint Jean-Baptiste

J’ai du prix aux yeux du Seigneur

Isaïe 49, 1-6 ; Actes des apôtres 13, 22-26 ; Luc 1, 77-66 et 80
La fête de Jean-Baptiste interfère dans le déroulement des dimanches ordinaires. La liturgie nous propose des lectures particulières à cette fête. La première lecture, tirée du second Isaïe mérite toute notre attention. Plusieurs lectures successives peuvent en être faites. Tout d’abord, à qui pensait le prophète quand il écrivait ?


Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai”, peut être entendu comme parole destinée à redonner confiance et espérance au peuple d’Israël, aux exilés en particulier, qui pouvaient douter qu’ils soient encore dans la main de Dieu, comme le signifie la phrase suivante en forme de réponse : “Je me suis fatigué pour rien, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces”. Le prophète s'adresse de manière collective à Israël. N’est-ce pas l’occasion pour nous, de nous remémorer les péripéties du peuple de Juda aux VIè et Vè siècles, quand il subit la puissance de Nabuchodonosor. Quand Isaïe écrit, ce temps semble passé et l’on pense à la restauration.
 

Certains interprètent le texte en le référant à la vie du prophète… Il est peu probable que des prophètes aient écrit pour se mettre en avant. Mais la description qui est faite peut aussi être relue comme expression d’une vie de prophète et aux moments de désillusion devant une tache immense : le prophète s’en remet au Seigneur, rappelle le lien qui les relie et lui donne la force de continuer.
 

En lisant “je vais faire de toi la lumière des nations” peut orienter notre méditation vers la figure du baptiste, mais, plus encore, vers Jésus lui-même. L’évangéliste Luc reprend ce texte pour l’attribuer au Christ, lumière des nations, appelé à rassembler tous les peuples pour que le salut de Dieu parvienne aux extrémités de la terre. (Paroles de Syméon dans le Temple Luc 2, 29-32).


Ce texte d‘Isaïe peut aussi inspirer notre prière : qui sommes-nous devant le Seigneur ? Nous sommes, nous aussi dans les mains du Seigneur, et nous avons mission de porter la lumière de Jésus autour de nous : “Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur”.


Dans l’évangile, une polémique s’installe autour du nom que portera le nouveau-né. Son Père contre l’opinion de toute la famille lui donne le nom de Jean, ce qui signifie “Dieu fait grâce”. Là encore c’est une invitation à reconnaître l’attitude de Dieu à l’égard de l’humanité et l’égard de chacun : Dieu fait grâce. Reste alors à voir, à vérifier quel visage de Dieu nous portons aux yeux des gens.