FAQ-11/12 ch 21-25 A Jérusalem

Derniers jours, conflictuels, à Jérusalem

Chapitres 21 à 25

Jésus arrive à Jérusalem (les rameaux). Une foule l'accompagne et l'acclame. Une autre foule dans Jérusalem se demande qui est cet homme.

Cette fiche 11/12 répond à quelques-unes des questions posées en Maison d'Evangile pour la lecture de Matthieu, ch 21 à 25. Il est utile d'avoir d'abord lu d'abord ces chapitres 21- 25 ainsi que les fiches d'accompagnement 11 et 12
 

Entrée à Jérusalem (Rameaux)

 

Que veut dire l'histoire du figuier desséché?

Au moment d'entrer dans Jérusalem, dans l'espace du Temple, cette parabole résume le sentiment de Jésus à l'égard du peuple juif (le figuier=Israël). Jésus n'y trouve rien qui puisse nourrir le croyant. Dans le même sens la parabole des vignerons homicides, ou encore les vendeurs chassés du Temple confirment le sentiment qu'Israël ne répond plus à l'attnete de Dieu. Un peuple nouveau vient prendre la place.

 

Le raisonnement sur le Messie, David, le fils… est incompréhensible
 

Les ch 21 à 25 rapportent de nombreuses polémiques entre Jésus et les autorités religieuses, dans Jérusalem (on n’est plus en Galilée, mais au cœur de la ville et de la religion). Le chapitre 23 exprime le ras-le-bol contre les étroitesses des scribes et pharisiens en termes très dur.

Dans le texte sur David, Seigneur, fils, nous avons un mode raisonnement typique du rabbinisme (logique de raisonnement et d’enseignement des Juifs aux premiers siècles). La logique moderne de nos raisonnements ne fonctionne pas sur les mêmes principes. (Il y a 2.000 ans et aujourd’hui, ce ne sont pas les mêmes modèles de raisonnement). On trouve ce type de raisonnement plusieurs fois chez Saint Paul.

 

Dans ce raisonnement on met en consonance différentes paroles (parfois des bouts de phrase) de l’Ecriture. En les associant, on crée un nouveau sens, ou un sens supplémentaire. Si les personnes acceptent ce raisonnement… c’est que le raisonnement est bon (pour eux ! Pas obligatoirement pour nous, qui ne sommes pas convaincus). Eux étaient convaincus, en raison de l’autorité supérieure, quasi magique, de toute parole de l’Ecriture (ce que l’on appelle parfois la lecture littérale ou fondamentaliste de l’Ecriture. Benoit XVI nous a mis en garde pour nos lectures d’aujourd’hui, sur ce type de lecture).
 

Accueil à Massada Scribe  
Accueil à Massada
Accueil à Massada
On peut essayer de comprendre. Cette péripétie se trouve à l’intérieur d’un ensemble de rencontres où les pharisiens mettent en cause l’autorité du Christ. Le mot “piège tendu” à Jésus est même employé (Mtt 22, 18. On trouve semblable comportement chez Marc 12, 13-15). Il faut d’abord lire 22, 15 : “Alors les Pharisiens allèrent se concerter en vue de le surprendre en parole ; et ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des Hérodiens, pour lui dire : "Maître, nous savons que tu es véridique et que tu enseignes la voie de Dieu en vérité sans te préoccuper de qui que ce soit, car tu ne regardes pas au rang des personnes…”. Matthieu nous signale donc que le discours des opposants, à ce moment précis, est un discours “vicieux” : des questions sont posées non pour comprendre, mais pour déstabiliser Jésus). Une succession de “discussions” s’ensuit : sur l’impôt, sur la résurrection, sur le mariage, et finalement sur le plus grand commandement. La réponse de Jésus est une contrattaque en forme de question : Si vous êtes si malin, expliquez-moi ces deux phrases de l’Ecriture, mises côte à côte : “Le Seigneur dit à mon Seigneur” (Il faut savoir qu’on met sous le nom générique de Moïse l’ensemble des Ecritures). Le fait que les opposants ne trouvent rien à répondre à la question de Jésus montre qu’ils sont pris de court, qu’ils ont le bec dans l’eau ! Le raisonnement vaut-il preuve… J’en doute, mais cela a marché face aux pharisiens.

 

Ce faisant Jésus (ou Matthieu qui reprend les paroles de la discussion) en vient à provoquer les pharisiens sur l’identité du Fils de Dieu : est-il avant, est-il après David ? Comme ils ne peuvent répondre, Jésus a gagné ! V.46 : nul ne fut capable de lui répondre !!! La compétence “théologique” des détracteurs, (scribes et pharisiens et sadducéens, les spécialistes de la Loi) est donc mise à l’épreuve, devant le peuple ! Ils ne sont pas aussi compétents et infaillibles qu’ils ne le laissent croire ! Le fond de la discussion introduite par l’Evangile est de faire comprendre que le messie a une autre origine que la simple succession de filiations : il est le fils bienaimé de Dieu… Par ce type de raisonnement Jésus montre aux sadducéens (et à leurs complices) que leur logique mène à l’impasse : un père peut-il dire une telle chose à propos de son fils ? Non ! Donc… Le Messie est autre chose que le simple descendant physique de David…

 

Les jeunes filles qui ne donnent pas de leur réserve huile…

C’est un manque de charité évident affirment certains lecteurs !
Tout d’abord, une parabole, à elle seule, ne dit pas tout de l’évangile ! C’est une image, une comparaison que le Christ prend. Or cette parabole se trouve dans un ensemble d’images qui insistent sur la nécessité d’être actifs, vigilants, au travail : ces images sont celle du serviteur à l’œuvre, celle des talents, (ou un seul ne fait rien et se trouve exclu) ou encore celle du jugement dernier où le jugement porte sur le faire ou ne pas faire : “j’étais malade, en prison et vous n’êtes pas venu…”

Ici, avec les cinq jeunes filles prévoyantes et cinq qui n’ont pas prévu, Jésus insiste sur l’état final d’une vie, où, désormais, on ne peut plus rien changer. C’est avant qu’il fallait s’organiser. Ceci est une mise en garde. C’est comme sur la photo finale où on ne peut plus faire de retouches : il y a celles qui se sont préparées, et celles qui ne se sont pas préparées ! C’est aussi l’image que nous donne Matthieu 25 : ceux qui se présentent en oubliant d’avoir servi les petits, et ceux qui n’ont même pas vu qu’ils servaient le Christ tout en servant les petits…

 

Malheureuses les femmes enceintes 
 

 

Certains ont cru y voir condamnation ! Ils ont oublié le contexte de cette phrase : en cas de guerre, ce sont d’abord les femmes qui trinquent ! Et celles qui sont enceintes, où sont entourées de 2 ou 3 marmots n’ont guère de chance de L'armée en ordre de bataille Assyrie  
L'armée en ordre de bataille
L'armée en ordre de bataille
pouvoir s’enfuir ! Matthieu a en mémoire les derniers événements de la destruction de Jérusalem, en l’an 70, après quatre ans de siège. (Matthieu termine la rédaction de l’Evangile vers l’an 80). Les romains n’y allaient pas avec le dos de la cuillère, pas plus que les guerriers au temps des Maccabées, pas plus que les syriens actuellement ou les nazis en camps de concentration ; ou en Afrique !

Cette phrase est un simple constat, qu’il vaut mieux ne pas être dans cet état à l’arrivée des guerriers ! Il faudrait aussi se rappeler ici ce qu’est un récit apocalyptique où les images souvent terrifiantes imprègnent notre esprit au point d’oublier le message d’espérance que voulait délivrer le rédacteur : ce temps de catastrophe, ce n’est pas pout toujours : après cela…. Il faut aller relire ce chapitre.

 

Celui qui ne portait pas le vêtement de noces…

En Luc, il n’est pas question que quelqu’un soit exclu du repas des noces. Matthieu est le seul à préciser cette exclusion, et cela nous étonne à juste titre, car Dieu est grand et miséricordieux affirme-t-on. Oui, mais ce n’est pas une raison pour se moquer de cette bonté… semble dire Matthieu. En effet, tout au long de son Evangile Matthieu revient souvent sur la nécessité d’agir.

Ainsi à la fin du discours sur la montagne : “ Ce n'est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux 7,21” ou encore Heureux le serviteur que le maitre à son retour trouvera à son ouvrage (24, 45). Voir aussi le reproche exprimé contre celui qui n’a rien fait de son talent, ou les cinq jeunes fills qui n’ont rien prévu ou le jugement pour ceux quji n’ont rien fait quand il avait faim ou soif, était nu ou en prison… Il semble bien que Matthieu mette les points sur les “i” pour une communauté, certes pleine de foi, mais peu active question charité et amour du prochain… La personne exclue semble être celle qui s’affirme de la communauté mais ne fait rien… comme si le vêtement du baptême n’était pôrté qu’à lextérieur de lui-meme !

 

 Les bénis à droite, les maudits à gauche ?

Jugement Tympan de Bourges Jugement Tympan de Bourges  Y a-t-il de la politique dans cet évangile ? Que non ! Au temps des empereurs, des rois et des gouverneurs, il n’y avait pas d'assemblée parlementaire avec une droite et une gauche. C’était supérieur/inférieurs et non droite/gauche… Cependant il reste quelque chose de sinistre en parlant de gauche la main gauche se disait sinistra en latin… le côté sinistre est resté en français, où passer l’arme à gauche (partie vulnérable pour un droitier…) signifiait mourir. On avait l’arme à droite, et le bouclier à gauche.

 

Pourquoi l'image des brebis et des chèvres?

 

Pourquoi cette image de séparer les uns des autres comme les brebis des chèvres. L'image reprend l'habitude des bergers qui séparent le troupeau, le soir venu, pour éviter que les bêtes ne se disputent la nuit dans l’enclos.

 

Le fils de l’homme. De qui s’agit-il ? Fils de l’homme, fils de Dieu

L’expression “Fils de l’homme” est une expression consacrée dont on trouve l’origine dans les livres d’apocalypse, de Daniel en particulier 7, 13, où il est question de Dieu qui met fin à la persécution en envoyant de la nuée comme un fils d’homme pour défendre les amis de Dieu, les secourir (Daniel 7 à 12).

Il semble que l’expression “fils de l’homme” a été utilisée par Jésus et les rédacteurs de l’Evangile, pour garder voilée son “identité”. De notre part, l’un comme l’autre expriment qui est Jésus : Au lieu de dire “Je”, Jésus dit “le fils de l’homme”, c-à-d l’envoyé de Dieu, qui selon Daniel vient pour sauver ceux qui ont eu confiance en Dieu.

 

L’expression Fils de l’homme est un des nombreux titres donnés à Jésus dans les évangiles. Il y a Christ, (du grec chreistos) ou Messie (en hébreu : massiah), sauveur, Seigneur, fils de l’homme, fils de Dieu, fils de David, sauveur, Emmanuel (Dieu avec nous), agneau de Dieu, Rabbi/Rabbouni, etc. Plusieurs titres font référence à David et à sa descendance. D’autres titres sont d’origine chrétienne et sont nés après la Résurrection : sauveur, Seigneur, même s’ils sont désormais utilisé&s dans les Evangile.

 

Remarque : le ”dictionnaire du Nouveau Testament”, de Xavier Léon-Dufour peut aider à comprendre les expressions (Seuil, collection livre de vie n° 131). L’article sur le fils de l'homme comporte deux pages où il est précisé, pour Fils de l’homme, que l’expression trouve son origine chez Ezéchiel et chez Daniel. Ensuite, le 4ème paragraphe ci-dessous prècise :
“Jésus et le Fils de l'homme. Deux faits littéraires s'imposent. Le titre ne vient que dans les évangiles et en Ac 7,56. Jésus en parle à la troisième personne, comme s'il s'agissait d'un autre que lui. D'où la question : peut-on attribuer l'expression à Jésus en personne ou plutôt aux premiers chrétiens ? La réponse doit être nuancée. En certains cas, il semble bien que ce soit communauté primitive qui a modifié un « je » original en une tournure qui désignait bien la fonction de juge (cf. Daniel 7). En d'autres cas, enlever à Jésus la paternité de l'expression, ce serait compliquer notablement la situation littéraire, puisque « le Fils de l'homme » ne se trouve que dans les évangiles (sauf Ac 7,56). D'autre part, Jésus en a parlé à la troisième personne, comme il le fait d'ordinaire, ne se souciant pas de se définir comme Messie (sinon au moment de sa mort). Il resterait à expliquer comment Jésus a pu utiliser l'expression; on dit volontiers que, si ce n'était pas un « titre » courant à l'époque, c’était cependant un personnage apocalyptique assez mystérieux pour que Jésus suggère ainsi, sans le dévoiler nettement, l'aspect glorieux de sen existence.”

Voir lecture Marc : http://arras.catholique.fr/page-15855.html

 

Que veulent dire : Si l'on jure par l'autel…ch. 23, 18-23

Dans la série des accusations portées dans le ch. 23 contre les autorités juives, certaines paroles sont sous le mode de l’ironie : comme s’il fallait faire une différence entre l’autel et ce qu’il y a sur l’autel ; ironie encore quand Jésus accuse les pharisiens d’êtres scrupuleux sur la dîme concernant les plantes aromatiques et peu regardant quand il s’agit de miséricorde, justice ou charité… Ironie qui consiste à montrer que ce genre de comptabilité n’a rien à voir avec l’amour de Dieu : jurer sur l’autel ou jurer sur l’offrande déposée au-dessus de l’autel ? La différence a-t-elle une importance ? Etc.

 

Dans les accusations du chapitre 23, il est difficile de distinguer ce qui vient de Jésus de ce qui vient de Matthieu. Il y a des paroles de Jésus, auxquelles Matthieu a ajouté les reproches des communautés chrétiennes des années 70-80 contre les pharisiens, au moment où les Juifs excluent les chrétiens de la synagogue s’ils disent que Jésus est le Messie de Dieu.


Dans une formation j’écrivais : Ce chapitre est sans doute l’un des plus durs écrits du Nouveau Testament contre les pharisiens. Même en saint Jean on ne trouve pas une telle charge contre eux. Les accusations portées contre les pharisiens s’inscrivent dans le contexte des conflits, suite à l’exclusion des chrétiens de la Synagogue. Tout Juif qui reconnaissait Jésus comme envoyé de Dieu était exclu de la synagogue. Ce fut donc un temps de très grande souffrance pour les chrétiens des communautés de Matthieu qui gardaient leurs racines juives et se trouvaient rejetés.. Ce ne sont pas des “paroles à froid”, mais des paroles “sur le vif”, une guerre entre frères devenus ennemis. Lorsque deux siècles plus tard les chrétiens reprendront ces mêmes paroles, mais à froid et hors contexte, c’est alors de l’antijudaïsme, de l’antisémitisme. Et cela durera jusqu’au milieu du 20ème siècle.

 

Ch 24-25 Que c’est compliqué !


Dans les ch. 24-25, tous deux orientés vers la fin des temps (et le jugement), l’essentiel de la réflexion porte sur “l’attente active”, sur le “faire”, avec le verbe “veiller”. Plusieurs paraboles vont dans le même sens : il y a le serviteur actif  que le maître trouve faisant son travail, 25, 45-46. Les jeunes filles : certaines s’étaient préparées, d’autres non… Ensuite, la parabole des talents : d’une part on devine la diversité de la responsabilité (5, 2 ou 1 talent) à chacun selon ses capacités. Au moment du retour : deux montrent qu’ils ont su agir en responsables du bien confié, tandis que le troisième n’a rien fait (parfois je dis : il n’a rien fait de mal, mais il n’a rien fait). Enfin le Jugement dernier. On y retrouve cette même affirmation sur l’agir avec la dernière parabole… j’étais malade, nu, en prison et vous m’avez visité… ou, au contraire, vous n’êtes pas venu à moi.

 

Cette dernière parabole est propre à Matthieu. L’insistance sur l’agir est fréquente en Matthieu (voir ci-dessus). En 7, 21, on peut lire : “Ce n'est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux”. Ou encore 12, 50 “Car quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère”. Au moment de clore son évangile (ch 24-25), avant le récit de la passion-résurrection, Matthieu rappelle l’insistance de Jésus à être actif. Les exégètes pensent que les chrétiens des communautés judéo-chrétiennes autour de Matthieu n’étaient pas spécialement dynamiques (en particulier sur les questions de charité et service du frère). Certains cherchaient à se montrer supérieurs aux autres… D'où les questions et réponses autour de “qui est le plus grand ?”, et de prendre comme exemple l'enfant, celui qui est dépendant des adultes, qui reconnaît l’autre plus  grand que lui.

 

Une vraie fin du monde ! Que comprendre à ce chapitre 24 ?

Recension Apocalypse  
Recension
Recension
Le début du ch.24 est rédigé dans un style apocalyptique, et il fonctionne selon certains codes auxquels se réfèrent les auteurs d’apocalypses, depuis les années 150avant J-C et jusqu’au milieu du second siècle. Feu, iniquités, détresse, dévastation font partie du langage classique. Les élus sont ceux des persécutés qui ont passé l’épreuve et sont accueillis par Dieu (Cf. Maccabées 1, 25, ou ecclésiastique 2,5,). Plus précisément, les élus sont ceux que Dieu a mis à part (élection divine). Ce sont eux qui forment le peuple nouveau.

 

Le peuple de Dieu était reconnu comme le peuple élu, mais en raison de ses infidélités il est rejeté (pensez à la parabole des vignerons en Mt 21). Cette section s’adresse aux persécutés qui souffrent et à qui Jésus (et Matthieu) essaient de donner des paroles de consolation. Parmi ces paroles, la phrase que vous citez… qui signifie que la souffrance des persécution aura une durée déterminée et non éternelle : “si ces-jours-là n’avaient pas été abrégés (sous-entendu par Dieu)… personne n’aurait la vie sauve”.

 

Les vautours

 

Toujours dans cette séquence apocalyptique, il y a une volonté de mise en garde. Cette mise en garde concerne en particulier le risque de voir des profiteurs abuser de la détresse des gens pendant la crise pour envoyer des enseignements : de nouveaux messies ou des invitations à suivre tel groupe (désert = esséniens ? Des faux prophètes … Dès qu’il y a de la crise il y a des profiteurs. Même aujourd’hui, on voit pulluler des sectes et des dérives qui s’éloignent de l’Evangile chacun voulant prêcher son évangile, son interprétation de l’Evangile. On a l’impression d’avoir ici la reprise d’un dicton. [En langage cru et peu académique, on pourrait dire : là où il y a de la merde, il y a des fouille-merde]. Méfiez-vous d’eux !

 

Avant que cette génération ne passe…

Deux interprétations sont possibles : la génération actuelle peut représenter les gens de ce temps-là, autour de Jésus. Cela peut représenter l’ensemble de la durée de l’humanité. Ceci laisse entendre que nul n’est à l’abri d’une telle catastrophe, ni dans le présent de Jésus, ni dans le présent de l’humanité entière.
Châtiment éternel, vie éternelle : Dans le récit de Jésus, rien n’est précisé quand au contenu. La seule chose que l’on peut retenir, c’est être avec Dieu (du côté de Dieu pour la vie) ou être loin de Dieu, c’est-à-dire exclu de la présence de Dieu pour toujours. Beaucoup de choses ont été écrites (théologies et spiritualités) à ce sujet. Personnellement, j’en reste à cette affirmation : être proche de Dieu ou être éloigné, exclu de Dieu… Sans doute faudrait-il rapprocher cette vie avec Dieu de l’affirmation qui commence l’évangile : Jésus Emmanuel, c-à-d “Dieu avec nous” et la dernière ligne en Mt 28, 28 : “et moi je suis avec vous tous les jours (même lorsque çà va mal) jusqu’à la fin des temps”.