Reconnaissance mutuelle entre Eglise

Mouvement oecuménique

Mouvement œcuménique
La reconnaissance mutuelle entre Eglises.


oecumenisme oecumenisme   Le mouvement de prière pour l’unité chrétienne est né il y a plus de cent ans au sein des Eglises liées à la Réforme. En France, le père Paul Couturier a été l’initiateur, dans les milieux catholiques, de l’effort et de la spiritualité pour développer le rapprochement entre chrétiens divisés.


Le pape Jean XXIII avait suscité un élan et un réel espoir de rapprochement, relayés par le concile Vatican II. Le décret Unitatis rédintegratio (Restauration de l'unité) avait été voté en 1964 par 2.137 voix contre 11, et promulgué par Paul VI. Le groupe des Dombes (théologiens catholiques et protestants), l’influence de Max Thurian, les rencontres de Taizé sont quelques-uns des signes posés en vue du rapprochement entre les Eglises. De même la rencontre d’Assise en 1986, malgré les nombreuses critiques.


Divergences et ruptures, d’hier aujourd’hui
Le thème de la réflexion en 2014 : “La reconnaissance mutuelle entre Eglises” est une manière de signaler qu’il y a actuellement problèmes sur la question. La division ne date pas d’aujourd’hui, puisque déjà saint Paul interrogeait les chrétiens affirmant appartenir à tel ou tel parti : qui à Apollos, qui à Pierre… Le Christ est-il divisé ? Le quatrième évangile, selon saint Jean a eu aussi quelques difficultés à être reconnu par les autres comme témoin d’Eglise à part entière.


Michel Cérulaire, en Orient, Jules II en Occident ont leur place dans l’histoire des déchirures. Le mouvement pour la reconnaissance des uns et des autres, des uns par les autres, connaît des avancées et des reculs. Ces dernières années l’Eglise catholique a émis de nombreuses réserves. Les critiques émises contre la rencontre d’Assise en 1986 montrent que les rejets ne viennent pas seulement d’en-haut. Il a même fallu préciser que chacun priait côte à côte son propre Dieu.


Les théologiens continuent à travailler ensemble les sujets sensibles : la place de Marie dans chaque Eglise, les ministères, les doctrines autour du salut. Les questions éthiques ne sont pas exemptes de crispations : le divorce, la contraception, les divers types de procréation assistée, l’homosexualité, l’ordination des femmes. Autant de sujets qui fâchent.


Un travail nécessaire sur soi-même
La reconnaissance mutuelle entre Eglise connaît elle aussi des reculs, ainsi entre Eglise catholique et Eglise orthodoxe (russe ou grecque) sur l’appellation “Eglise”, la non reconnaissance du baptême catholique par l’Eglise orthodoxe. Les dialogues sur les primautés se situent dans ce contexte. Le fait que François se présente d’abord comme évêque de Rome et, à ce titre pape et non l’inverse (pape et donc évêque de Rome) est significatif de l’ecclésiologie sous-tendue. De même le souci de redonner place à la collégialité au sein des épiscopats peut ouvrir des perspectives nouvelles.


Mais là où nous sommes, au niveau qui est le nôtre, où en sommes-nous ? Certes, on aura pu participer à l’unification des Eglises protestantes en septembre dernier ; on aura soutenu la semaine de prière pour l’unité en janvier… Cela suffit-il ? Pour avancer dans la reconnaissance mutuelle, il faut que chacun, chaque Eglise travaille sur elle-même ses dogmes et ses convictions. C’est un chemin long et difficile.

 

Le père Hervé Legrand écrivait : “Dans les rapports humains il n’est pas en notre pouvoir de transformer les autres, mais nous pouvons agir sur nous-mêmes. Cela s’appelle la conversion. En va-t-il autrement dans la marche vers l’unité ? Sur ce chemin, nous avons à reconnaître la légitime altérité des autres et surtout à déférer à leurs requêtes fondées : à cet égard le programme Du décret Unitatis rédintegratio n’a pas pris une ride”.
E.H.