Le peuple qui marchait dans les ténèbres...

3ème dimanche ordinaire

Isaïe 8, 23 à 9,3 ; 1 Corinthiens 1, 10-13.17 ; Matthieu 4, 12-23
Chacun des évangélistes a eu soin de commencer son évangile par une citation de l’Ancien Testament. Nous avions eu la voix qui crie dans le désert ; puis voici l’agneau de Dieu… Nous avons ici, au début de la Vie publique, après le baptême une nouvelle citation : “le peuple qui habitait les ténèbres a vu se lever une grande lumière…”

 

Ce qui peut apparaître comme une citation d’un texte d’hier, est en fait une introduction à ce qui va arriver pour ceux qui cherchent la Parole de Dieu. Il nous faut penser au petit peuple qui fréquentait les bords du Jourdain, à la recherche d’une parole qui viendrait leur rendre espoir. Jean-Baptiste leur apparut un moment comme celui que Dieu envoyait comme Messie, quelqu’un qui les écoutait et leur parlait. La prédication de Jésus est présentée comme une continuité de Jean-Baptiste, mais avec des nuances qui apparaitront dans la suite des évangiles.

 

Que ce soit Jean ou Jésus, c’est le même message : "convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche". La compréhension de cette affirmation sur le Royaume de Dieu viendra par la suite, par la pratique de Jésus, par ses enseignements, par ses paraboles. Le Royaume se caractérise d’abord par la préférence de Jésus envers les pauvres, les malades, les pécheurs… par l’accueil que Jésus leur réserve (voir ch. 8 et 9 de Matthieu)

 

Plus tard saint Jean parlera des œuvres du Christ : ce ne sont pas seulement les miracles (signes), mais l’accueil de ceux que l’on considère comme des moins que rien, reprenant pour les contester les propos des pharisiens (considérés comme des fils du démons) : “Quand à cette foule, qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits”, Jean 7, 47-48. (On croirait entendre le même type de discours de quelques conservateurs modernes pour leurs distinctions entre clercs et laïcs, avant Vatican II)

 

En lisant la première lecture d’Isaïe… le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière.. ; Le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules le fouet du chef de corvée, tu le s as brisés… difficile de ne pas penser à la Syrie et la conférence Genève 2 sur la paix… on espère toujours la paix, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent et meurent à cause du refus de la paix et de l’accumulation des armements. Dieu peut-il utiliser sa toute puissance contre la volonté des hommes ? Par où passe le chemin de paix ? Par la Parole, la rencontre, par l’information (il n’y a p)lus de journalistes pour rapporter ce qui se passe). Il y a des chefs d’Etats qui refusent de se parler d’entendre les instances internationales… Il y a aussi le poids des “religieux” qui manipulent les opinions et les individus, pour qu’ils se fassent exploser dans les foules. Les Nabuchodonosor et autres chefs de guerre d’hier, sur ces mêmes territoires ont fait des émules, tortionnaires de leur peuple et tueurs de jeunes et d’enfants… Tenons-nous informés, prions, lisons les articles des revues “informées”, Cherchons aussi à avoir et comprendre : chrétiens en Orient, Pax Christi… Les appels à la paix ne manquent pas, alors continuons à croire que les armes de guerre seront un jour brûlées… pas sans eux, pas sans nous.


La seconde lecture est lue au lendemain de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Paul y rappelle certains conflits où chacun fait référence à son propre évangélisateur-prédicateur : Paul, Pierre Apollos etc. or chacun n’est que le porte-parole du Dieu unique qui a donné sa vie pour chacun. N’est-il pas temps d’en revenir au Jésus des évangiles, à celui que nous pouvons méditer avec les évêques du synode pour la nouvelle évangélisation (relire N° 1 à 5 du message final  ) (Commentaire sur CEF) ?