Dimanche des Rameaux

Il s'est abaissé...Dieu l'a élevé au-dessus de tout

 

Isaïe 50, 4-7 ; Philippiens 2, 6-11 ; Matthieu 26, 14-66

Après le temps du carême voici la longue semaine de la passion et de la résurrection.

Ce dimanche des Rameaux est en quelque sorte la grande fête des chrétiens qui iront fleurir de buis les tombes de leurs défunts… héritage d’un lointain passé où la fête de Toussaint n’était pas encore définie, témoignage du désir d’associer la vie et la mort des proches avec cette de Jésus. Il fut un temps théologique et liturgique qui a trop séparé la passion et la mort de Jésus de sa résurrection. En cela la leçon des anciens n’a pas toujours été fidèle aux affirmations du Nouveau Testament.

 

Ainsi Paul dont nous lirons un extrait de la lettre aux Philippiens signifiait dans un même poème Dieu qui vient chez nous en Jésus, homme semblable à chacun de nous, qui s’est abaissé jusqu’à mourir sur une croix… C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout. Relier en une même phrase mort et résurrection Pierre l’av   ait fait au jour de Pentecôte : “Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins… Le point de nos souffrances, de notre péché mais aussi les peurs de ne pas être pardonnés par Dieu ont entrainé aux XVI-XVIIè siècles une dissociation de la mort et de la résurrection du Christ.

 

Il faut attendre les débuts de la Réforme liturgique en 1951, et la restauration du triduum pascal pour voit célébrés dans une même unité Cène, passion et Résurrection. C’est à la même époque (1958) que l’on voit une quinzième station ajoutée au Chemin de Croix de Lourdes. Le chemin ne s’arrête pas à Jésus déposé au tombeau. La foi chrétienne nous fait dire que ce chemin mène à Pâques : le chemin de croix de Jésus et notre propre chemin d’humanité. Un horizon nous est offert, non la disparition dans la néant, mais la certitude que Dieu n’oublie aucun de ceux qui lui ont été fidèles, et même ceux qui ont peiné et sont tombés sur le chemin, car le désir de Dieu est que tout homme ait part à sa vie divine (Vatican II, Lumen Gentium).

 

Les paroles du pape François ont créé au cœur de bien des croyants une lueur d’espoir : l’Eglise se refuse à condamner qui que ce soit, au nom de la foi en l’amour de Dieu, de sa miséricorde, il affirmera : “qui suis-je pour condamner ?”. En cela le pape François redonne espoir à des milliers de croyants qui se savent pécheur et qui osaient encore espérer, malgré les nombreuses paroles de pasteurs qui avaient oublié que Dieu est d’abord amour et miséricorde.

 

La fête des rameaux à laquelle nous seront nombreux à participer est une manière de raccrocher le fil de notre vie à celle de Jésus, venu en notre monde, souffrant, condamné et crucifié, mais aussi ressuscité, exalté par Dieu notre Père. Il y a bien des trous dans notre existence, des zone d’ombre, mais nous gardons confiance, à cause de Jésus et  non à cause de nos mérites, que Dieu saura nous accueillir. Heureuse semaine sainte à chacun. Beaucoup auront aussi gardé chez eux une branche de buis, posé sur le mur avec la croix, ou simplement dans un missel ou livre de prière. Puissent ces quelques feuilles desséchées nous rappeler au cours de l’année que nous avons une destinée : vivre en communion avec Jésus, le Père et l’Esprit.  EH.