Indignation à Calais après les évacuations

Huit jours après la précédente évacuation. Appel à la solidarité, 12 juillet

Réfugiés à Calais 4 Réfugiés à Calais 4  320 migrants, dont une soixantaine de mineurs, ont été évacués hier matin d’un camp qu’ils occupaient dans la zone portuaire de Calais.  Cette expulsion avait été autorisée par le tribunal administratif de Lille le 27 juin, quelques semaines après le démantèlement de deux autres camps au même endroit.

 

« Cela fait douze ans qu’on constate les mêmes urgences, les mêmes impasses institutionnelles pour les migrants sur la zone du Calaisis. On résout le problème pour quelques semaines mais on ne s’y attaque pas en profondeur. Les réfugiés expulsés hier matin sont les mêmes que ceux évacués fin mai. Aujourd’hui, ils vont sûrement être placés dans des centres de rétention mais ils finiront par revenir. Certains errent pour le moment dans les rues à la recherche d’un endroit où se poser. Seuls les mineurs seront placés dans des foyers d’accueil.

 

Il faut donc trouver des solutions concrètes. Le 18 juin dernier, le préfet du Pas-de-Calais avait encouragé les migrants à demander l’asile en France. La proposition était intéressante, à condition qu’elle soit accompagnée de mesures adéquates. Or, beaucoup d’exilés se sont trouvés pris au piège à cause du “règlement Dublin”, un texte européen selon lequel le premier État franchi par un migrant est responsable de sa demande d’asile. La plupart des réfugiés que nous rencontrons à Calais ont été obligés de donner leurs empreintes dans d’autres pays par lesquels ils sont entrés en Europe. En formulant une demande d’asile en France, ils craignaient d’être renvoyés dans ces États-là. Il faut aussi prendre en compte la qualité de l’accueil et de l’accompagnement des migrants.

 

S’ils sont dispatchés dans des structures inadaptées, dans des endroits qu’ils ne connaissent pas, livrés à eux-mêmes pendant la journée et sans traducteur, le dispositif avancé par le préfet sera voué à l’échec. Prendre le temps de leur expliquer est nécessaire pour qu’ils puissent faire un choix avec discernement.

 

Reste la problématique des réfugiés absolument déterminés à traverser la Manche. Pour ce cas-là, il est urgent de renégocier les traités européens qui permettent à la Grande-Bretagne d’exercer un contrôle à sa frontière sans avoir à examiner les demandes d’asile. En l’état, il n’y a pas de solidarité européenne. C’est pourquoi il faut revoir le dossier de l’asile en Europe, soit en travaillant à la création d’un titre de séjour ou d’un statut de réfugié européen, soit en permettant aux migrants de demander l’asile dans le pays de leur choix

 

Propos recueilli par Recueilli par Ariane Riou auprès de Vincent De Coninck, délégué départemental du Secours catholique. La Croix 3 juillet

_________________________________________________________________________

 

APPEL A MANIFESTER

EN SOLIDARITE AVEC LES EXILES

ET CONTRE LES VIOLENCES POLICIERES

 

A Calais, plus de 600 personnes migrantes sont à la rue sans aucun abri suite aux destructions de camps, aux expulsions de terrain et de squats qui se succèdent depuis plus d'un mois.

Le 28 mai, subissant l'expulsion des deux principaux camps de fortune, les personnes migrantes se sont réfugiées sur le lieu de distribution des repas. Le 02 juillet, les autorités préfectorales et municipales ont ordonné l'évacuation du lieu, opération qui s'est traduite par une véritable rafle organisée (arrestations au faciès, parfois violentes ; tri des personnes par nationalités ; placements en rétention, y compris des mineurs, etc...). Cette évacuation s'est faite sans témoin, journalistes et associations étant cantonnés loin du lieu de distribution.

Cette situation est le triste reflet de la façon dont la France traite les étrangers fuyant des pays où ils ne peuvent plus vivre. Les autorités les chassent et les rendent invisibles à force de mépris administratif et d'expulsions. Ces politiques ne font qu'aggraver la situation et intensifient la stigmatisation de ces personnes.

Un seuil a été franchi le 2 juillet à Calais. Réagissons

 

VENEZ MANIFESTER EN SOLIDARITE AVEC LES EXILES ET

CONTRE TOUTES LES VIOLENCES QUI LEUR SONT FAITES!!

MANIFESTATION SAMEDI 12 juillet 2014

14h, place d'Armes à CALAIS

 

Si possible, merci de collecter et de ramener de quoi dormir dehors (tentes, duvets, couvertures, bêches, etc...), des vêtements (pulls, sweats, chaussures, etc...), de la nourriture, du matériel de cuisine...

« Le collectif  "Solidarité avec les Exilés de Calais"