Dieu a tant aimé le monde…

Solennité de la croix glorieuse

Nombres 21, 4-9 ; Philippiens2, 6-11 ; Jean 3, 13-17

 

Fête du calendrier, fixée au 14 septembre, la fête de la croix glorieuse prend le pas sur l’organisation des dimanches ordinaires. Ainsi nous pourrons entendre un petit morceau de l’évangile de Jean, alors que nous lisons plus ou moins en continu Matthieu. Peut-être serons-nous étonnés que Jean parle d’élévation plutôt que de crucifixion… cela est dû au regard de Jean sur le chemin vécu par le Christ. Alors que certains siècles, certaines époques du christianisme ont insisté sur les souffrances du Christ, Jean insiste sur l’élévation, c'est un autre regard sur la passion du Christ: la crucifixion moment où l'on se tourne se retourne vers les Christ, reconnu comme sauveur. Moment où l'on reconnait que ce chemin de Jésus en terre de Palestine est chemin de Dieu au milieu de nous: il est venu chez les siens... De la reconnaissance ou du refus de reconnaître nait le jugement de l'homme ar luiu-même!  Il est à noter que l’insistance sur les souffrances s’est développée à l’époque où grandissaient dans nos châteaux forts et ses basses fosses ou oubliettes les pratiques de la torture.

 

La méditation de Jean sur Jésus sa vie, sa mort et sa résurrection est différente de celle de Matthieu Marc ou Luc. Dès le début de l’Evangile Jean a les yeux tournés vers ce temps de Pâques, rappelant d’abord  “il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu. Au ch. 2 Jean fait dire à Jésus mon heure n’est pas venue. Quelle est-elle, cette heure ? Il en donne un début de réponse à la samaritaine (ch.4) : l’heure vient et c’est maintenant… donnant une précision “où les adorateurs adoreront en esprit et vérité”. De la comparaison avec le serpent élevé au désert Jean retient qu’étaient sauvés ceux qui se tournaient vers le serpent élevé par Moïse... de même à partir de Jésus seront sauvés ceux qui se tourneront vers ce Fils en croix, élevé (et non humilié). “L’histoire théologique de Jésus est résumée de façon synthétique et par st Paul et par St Jean.

 

Dans la seconde lecture Paul présente ce parcours comme celui qui est auprès de Dieu s’est fait le dernier des hommes ; Dieu l’a alors élevé au-dessus de tout, afin que tout homme puisse glorifier le Père. Ce schéma qui part de  Dieu vient chez nous et nous entraine auprès de Dieu, nous le retrouvons dans le prologue de St Jean (Jn, 1, 1-18). Et notre acte de foi, chaque dimanche redit la même chose. Nous ne fêtons pas la croix douloureuse, mais la croix glorieuse, et c’est l’ensemble de l’itinéraire de Jésus que nous sommes invités à honorer, lui qui n’a pas revendiqué d’être l’égal de Dieu… humilié, descendu plus bas qu’à terre, Dieu l’a élevé afin que ceux qui le suivent participent à la joie de Dieu, devenant à leur tour enfants de Dieu.

 

Concernant l’histoire des serpents, peut-être faut-il préciser : Lors d’une invasion de serpents venimeux, les hébreux au désert ont interprété leur invasion comme signe de punition par Dieu. Aussi lorsque Moïse élève un serpent de bronze en vue de leur guérison, ils sont supposé que c’était l’image du serpent qui les guérissant. Or ce qui est premier et voulu par Moïse c’est qu’ils regardent vers le serpent et se convertissent en se tournant vers Dieu. Le "regard vers" devenait source de leur conversion et donc de leur guérison. Sinon on faisait de l’image du serpent comme un gri-gri qui sauve. Ce n’est pas ce que voulait Moïse. De même aujourd’hui, nous tourner vers le Christ en croix, c’est d’abord le signe de notre désir de conversion : nous tourner vers Jésus, et lorsque nous faisons ou portons le signe de la croix, ce n’est pas un gri-gri, mais le signe de celui que nous portons au fond du cœur et que nous voulons suivre..