FAQ10 section 10 Jean 11-12 Lazare

Lazare, puis Marthe et Marie et première conclusion 12, 37-50

Marthe et Marie, soeurs de Lazare

Tombeau palestinien Tombeau palestinien  

Au chapitre précédent, les Juifs ont accusé Jésus de blasphème: "toi qui n'est qu'un homme, tu te prétends fils de Dieu!". Tombeau période Hérode - pélé Tombeau période Hérode - pélé  En relisant le prologue de l'Evangile on se rend compte du contre-sens fait par les Juifs, puisque Jean écrit explicitement que le Verbe (Jésus) est Dieu et vient au milieu de nous, qu'il se fait chair comme l'un de nous. C'était le sens des débats ch. 5 à 9.

 

Une succession de récits.

Voici un autre épisode avec Lzare qui sort du tombeau, épisode où à nouveau, les Juifs condamnent Jésus, et c'est en la personne du premier personnage du peuple: Caïphe. "Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour tout le peuple" ch. 12, 51. Le refus de croire, les yeux ou oreilles bouchés seront objet de bien des questions dans le ch. suivant (fin du chapitre 12 et explications ci-dessous). Restons-en d'abord à Lazare, et c'est assez compliqué! Ensuite, il y a le repas chez Marthe et Marie.

 

Pourquoi Caïphe est cité avant que Jésus n'entre à Jérusalem et ne soit arrêté?

Ceci est un choix de Jean dans la rédaction de son Evangile. Alors que vient d'être précisé l'acte d'accusation contre Jésus, voici dans les ch. 11 et 12 la présentation de tous les personnages et leur opinion au sujet de Jésus. Il faudrait faire cette liste crayon en main. Il y a d'abord Lazare, Marie et Marthe. Puis les apôtres, dont l'opinion varie sur"aller ou ne pas aller à Jérusalem". L'attitude des apôtres ressemble à une valse-hésitation qu'on retrouvera au moment d'aller au Mont des Oliviers, puis avec Piere dans la cour chez Caïphe.

On notera le dialogue trés différent de Marthe et Marie. Marthe s'explique longuement avec Jésus tandis que Marie émet un reproche et n'entre pas en discussion, n'exprime pas sa foi, ne cherche pas d'éclaircissements. On a aussi la présence de gens, assez nombreux, aux opinions contrastées, dont quelques-uns vont faire leur rapport auprès des cherfs desprêtres et des pharisiens. Dans l'ordre hiérarchique, on en arrive à la convoquer le grand sanhédrin, instanc suprême du peuple Juifs. C'est ainsi que Jean fait intervenir ici Caïphe, qui exprime son jugement. De ce fait, après l'arrestation de Jésus, c'est surtout la confrontation Jésus-Pilate que Jean vamettre en oeuvre. Pour comprendre il faut accepter que Jean a un projet de rédaction quji n'est pas obligatoirement celui que nous, nous avons en tête, après la lecture de Marc, Luc et Matthieu. Pour aller plus loin, il faut faire appel aux lectures narratives de l'Evangile.

 

Dieu a endurci leur coeur. Quelle liberté pour les Juifs?

Avant de clore le livre des signes, première partie de son Evangile, Jean essaie de répondre aux questions des premières communautés concernant le rejet par les Juifs. Or il utilise le même texte que Saint Luc/Saint Paul, en fin des Actes des Apôtres ppour expliquer l'échec de la prédication de Paul aux Juifs à Rome. Il y a reprise d'un texte d'Isaïe, de manière plus dire chez Jean que chez Luc. Cependant, e lisant bien Jean, ce n'est pas seulement parce que Isaïe a dit, qu'il y a eu refus, en effet, il précise que les gens avaient peur des autorité et ont préféré la gloire des hommes à la gloire de Dieu: 12,37 " Aussi bien ne pouvaient-ils croire, car Isaïe a dit encore : Il a aveuglé leurs yeux et il a endurci leur cœur, pour que leurs yeux ne voient pas, que leur cœur ne comprenne pas, qu'ils ne se convertissent pas et que je ne les guérisse pas. Isaïe a dit cela, parce qu'il eut la vision de sa gloire et qu'il parla de lui. Toutefois, il est vrai, même parmi les notables, un bon nombre crurent en lui, mais à cause des Pharisiens ils ne se déclaraient pas, de peur d'être exclus de la synagogue, car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu."

 

Déjà dans le livre de l'Exode, il est dit que "Dieu endurcit le coeur de Pharaon" devant les réclamations de Moïse. Sans entrer dans toutes les difficultés philosophiques et théologiques sur "liberté humaine et puissance divine, retenons que les Juifs voulaient surtout affirmer que rien n'est possible sans que Dieu ne soit partie prenante...

 

L'onction de Béthanie

Jean ne parle pas de miracle, mais de signe. Pourquoi?

Jean préfère parler de signe, c’est-à-dire indication en vue de… et non quelque chose d’extraordinaire. C’est une caractéristique de Jean. Jésus se donne à voir, il ne s’impose pas comme pour un miracle. Il faut associer au signe donné la réflexion sur le témoignage… Jean parle souvent de témoins. Un miracle, c’est presque une obligation à accepter, pas un signe ou témoignage.

 

Pourquoi Jésus se justifie par rapport à son Père?

Si l’on se souvient : depuis le chapitre 5 Jésus essaie de faire comprendre qu’il fait les œuvres de son Père, puis que son Père et lui ne font qu’un… (progression de 5 à 10). Or, plus il affirme son lien avec Dieu (le Père) plus les Juifs rejettent cette affirmation. C’est encore ce qu’il affirme dans le récit chez Lazare, tout comme il l’avait fait au ch. 10 : “Pourquoi voulez-vous me lapider ?.... ; parce que, toi qui n’es qu’un homme tu te fais Fils de Dieu… (10, 33). Déjà au ch.8  Il s’était défini comme Je suis, qui est le nom de Dieu/Yahvé donné par Dieu à Moïse. (mais il faut lire le débat entre fils du Père et Fils de Satan et descendance d'Abraham: 8, 31-44) Tout cela exacerbe les Juifs.

 

Lazare dort-il ou et-il mort?

Lazare dort…. En fait Lazare est mort ; les disciples comprennent au premier degré, alors que Jésus parle du sommeil de la mort. C’est une trace parmi d’autres de Jean qui s’amuse avec des double-sens. Subtilité/jeu de mot fréquent en Jean. Plus tard st Paul parle aussi de réveiller d’entre le morts…

 

Remarque: Ce sont les chefs des prêtres qui décident de tuer Jésus

Bien vu (et non pas tout le monde !) on retrouve la même affirmation chez Pilate (19, 6 puis 19,15). Cela montre bien que le procès et la condamnation de Jésus sont une affaire politique téléguidée par les grands de l’époque.

 

300 pièces d’argent… Qu'est-ce?

Le texte exact est "trois cents deniers"… sachant qu’un denier équivaut à peu près au salaire d’une journée, 300 équivalant à une année de salaire, ce qui est énorme.

Jésus attend souvent que la question se pose, rarement il répond ou précède la réponse. C’était un mode d’éducation connu déjà dans l’antiquité : faire que l’élève se pose les questions. Il en est de même dans le principe des maisons d’Evangile, on ne donne pas les explications ou les réponses, avant que l’one se soit posé la question (motif : on retient mieux ce qu’on a d’abord cherché, plutôt que d’avoir la réponse toute cuite sans avoir cherché…

 

Le rituel avec le parfum…

Il semble que Jean fasse référence à ce qji s’est passé en Luc ch 7 : la femme chez le pharisien. Mais il semble plutôt que Jean place ici le rituel concernant l’embaumement en « annonce de la mort de Jésus ». Quand Jésus sera ressuscité, tous les rituels concernant la mort ont disparu. Mari M arrive sans parfum et il n’est plus question d’embaumement. Jean s’arrange même pour que l’embaumement ait lieu à la descente de croix, or, les autres évangélistes disent qu’ils n’avaient pas le temps. Jean a une idée derrière la tête : à partir de la nuit de Pâques, il n’est plus question de revenir en arrière !!!