Fête de Noël

Matthieu et Luc mais aussi Jean, sont les évangélistes mis à contribution par le choix des lectures concernant “les origines” de Jésus.

 

Quand, aujourd’hui on écrit une biographie, on commence par le début c’est-à-dire les origines. Il n’en a pas été de même pour Jésus-Christ. Les premiers écrits concernant Jésus portaient sur sa fin : sa mort et sa résurrection. Cela peut nous étonner, mais cela donne à réfléchir. S’il n’y avait pas eu cette terrifiante destruction de celui qui apportait une Bonne Nouvelle (cf. Marc 1, 17) il est peu probable qu’on aurait vite oublié qui il était et le contenu de son enseignement. “De la crèche au crucifiement” allons-nous chanter en chœur avec le traditionnel “il est né le divin enfant”. Il faudrait pouvoir éclairer Noël à la lumière de Pâques !

 

C’est ce que fait Matthieu quand il parle de la recherche du “Roi qui vient de naître” par les mages à Bethléem. On y voit des étrangers venir aux renseignements auprès des prêtres et grands prêtres, dans une ville chœur de la religion juive. Ni Hérode, ni les spécialistes en religion ne feront le déplacement… Tous au plus ils disent où aller, mais ne bougent pas le petit doigt. Il n’y a pas de roi de gloire mais un petit enfant dans une mangeoire. J’aime bien comparer le récit des Mages avec le récit de la passion : il y a ceux qui cherchent leur chemin vers Jésus ; il y a deux villes : l’une Jérusalem l’autre Bethléem. L’une se croit le centre du monde, mais bientôt il n’en restera rien. L’autre est une ville moins que rien et la voilà en pleine lumière au point d’accueillir ce petit enfant qui vient de naître. On retrouvera les habitants de Jérusalem ou leurs descendants lors de la passion : ce sont eux qui rejetteront celui qu’ils n’ont pas voulu adorer… En cette fête de Noël il vaut la peine de faire et méditer cette comparaison. Qui trouve-t-on sur ce chemin vers Jésus ? Quels sont les personnes qui restent en dehors du chemin ?  http://arras.catholique.fr/page-36911.html

 

J’aime aussi beaucoup l’Evangile de Jean souvent incompris, parfois lu trop hâtivement. Le prologue (ou introduction) est une condensé de la pensée que Jean développe au cours de son Evangile. Jésus qui est de Dieu et qui est Dieu donne vie let lumière au monde, mais cela est rejeté. Il n’est pas reçu par les siens… pourtant il plante sa tente au milieu de nous et ceux qui l’accueillent peuvent entrer dans sa famille. Recevoir Jésus pour la fête de Noël, le jour de Noël, est fort sympathique et témoigne de l’intérêt que nous lui portons… ce n’est pas le même intérêt que lui portent quelques grognards outranciers de la République.

 

Bref la venue de Jésus est une porte ouverte…qu’on l’accepte ou qu’on passe à côté. J’aime bien l’idée de cette porte ouverte où l’on peut entrer, porte ouverte qui laisse passer un peu de lumière. Nous en avons bien besoin à l’aube de cette année 2015. Noël, fêter la venue de Jésus ce n’est pas une fête du passé, mais une fête de l’avenir, une fête de l’espérance. C’est en ce sens qu’il nous faut relire les textes d’Isaïe, et des évangiles. Il ne vient pas faire la guerre, tout au contraire il invite à bâtir la paix.

 

Heureux Noël !

 

E.H.