Présentation Apocalypse

L’Apocalypse

 

Apocalypse couverture Apocalypse couverture  2021 Reprise de la lecture de l’Apocalypse

le mardi 28 septembre, à Aire/Lys (9h15) et à Arras (14h), avec l’abbé Emile Hennart puis le mardi 16 novembre, puis le mardi 14 décembre, matin et après-midi.

 

La réputation accolée au dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, ne donne pas trop envie d’ouvrir ce livre. Et pourtant il fascine et on l’ouvrira en espérant quelque divine surprise au milieu des images terrifiantes qu’elle est sensée révéler. Or l’Apocalypse a pour but de révéler Dieu qui vient au secours de ses fidèles alors qu’ils subissent des épreuves. Le titre est clair : “Révélation qui vient de Jésus-Christ”. La fin du chemin, c’est la participation aux noces de l’Agneau qui est offerte. Ce jour-là, Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance. Ce sont les ch.21-22, qu’il ne faut pas oublier de lire et commenter. Le temps des épreuves, c’est le temps de la persécution, ce n’est pas la fin de l’histoire.

 

L’Apocalypse appartient à un style de littérature qui prolifère dans les périodes troublées d’Israël surtout du 3ème au premier siècle avant Jésus-Christ et un peu après. Des croyants essaient de redonner confiance à un peuple désespéré qui ne sait plus où donner de la tête, qui croit que Dieu l’a abandonné, et qu’ils sont sous la domination des forces du mal. On pensera au livre de Daniel, ou Habaquq. Dans la littérature de Qumran, entre -100 et +50, l’apocalyptique est très présente. Certains chapitres des évangiles sont aussi de style apocalyptique : Marc 13, Matthieu 24, Luc 21. Ce style de littérature fonctionne avec des images et des visions plutôt qu’avec des discours et des raisonnements (comme le font les prophètes). De là vient notre impression de texte impénétrable. Cette littérature emprunte à des codes qu’il faut déchiffrer, que ce soient les chiffres, que ce soient les couleurs, même les animaux évoqués, qui correspondent à des représentations cachées. L’Apocalypse emprunte beaucoup à l’Ancien Testament mais aussi aux cultures grecque et romaine. Cela peut expliquer notre dépaysement.

Notre lecture, comme nous en avons l’habitude, sera une lecture continue. Il y a un commencement (les lettres aux Eglises), il y a un aboutissement : la vision de la Cité Nouvelle. Plutôt que de vouloir interpréter les images et symboles, il est préférable, en vue de soutenir notre attention, de porter attention aux personnages évoqués : sujets de verbes, destinataires. Un peu à la fois, on pourra préciser la description de certains symboles : le dragon, la femme, l’agneau, la bête, sans oublier que l’objectif de cette apocalypse est de faire comprendre la destinée céleste (ch. 21-22) des vainqueurs (appelés témoins, élus, 144.000).

 

Organisation du texte.

 Les trois premiers chapitres sont comme une lettre circulaire, adressée aux principales Eglises d’Asie (Ephèse, Smyrne, etc.). Les communautés chrétiennes se transmettaient les unes aux autres les lettres qu’elles avaient reçues. Il nous faut un peu de prudence à vouloir attribuer telle caractéristique à l’une, telle autre caractéristique à une autre Eglise. En fait, ce sont des mises en gardes aux Eglises d’Asie, tiédies, repliées sur elles-mêmes, et tentées adhérer à l’air du temps, c’est-à-dire retourner aux paganismes et aux religions véhiculées autour d’elles : par exemple, le pouvoir central est divinisé, l’empereur est considéré comme un dieu. Question religion, nous ne sommes pas loin d’Ephèse et de la grande déesse Artémis. (On a retrouvé dans le Rhône, près de Arles, des statues d’Artémis de cette époque.)

 

 Les ch. 4 à 11 évoquent la vision céleste, avec le trône de Dieu. Cet épisode, tout comme la vision du chapitre 22 se ressemblent : le Temple s’ouvre pour laisser apparaître l’arche sur laquelle Dieu trône. De même au chapitre 22 la Jérusalem céleste, où cohabitent les hommes et Dieu.

 

 Les ch. 12 à 22 évoquent la vision terrestre et décrit la victoire finale de Dieu sur les éléments négatifs. Cette partie commence par la vision de la femme et du dragon. La femme est la figure de l’Eglise affrontée au dragon qui sera finalement vaincu. Ce sera alors le règne sans fin où l’on peut “voir Dieu”, familiarité avec Dieu perdue depuis la chute d’Adam et Eve du paradis.ré