Proclamer le Christ mort et ressuscité

3ème dimanche de Pâques

Lectures : Actes 3, 13-19 ; 1 Jean 2, 1-5 ; Luc 24 35-48

 

La première lecture reprend une partie de la proclamation de Pierre, lorsque, entré sur l’esplanade du Temple avec Jean et le paralysé qu’il venait de guérir, il s’exprime devant la foule assemblée. Le cœur du discours est le même que le jour de la Pentecôte : “ce Jésus que vous avez fait crucifié, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins.”

 

Cette lecture peut être aujourd’hui l’occasion d’admirer la vigueur et la constance avec laquelle les disciples ont proclamé l’Evangile concernant le Christ mort et ressuscité. La lecture continue des Actes des Apôtres donne à voir la diversité des facettes de la vie des premiers chrétiens. Durant le temps de Pâques et de Pentecôte, nous pouvons en entendre quelques extraits. Annoncer le Christ vivant est leur premier souci. L’annoncer auprès des nations païennes est une conviction partagée par Pierre comme par Paul. Luc précise à plusieurs reprises qu’il a fallu présence de l’Esprit saint pour que l’annonce progresse, d’autant plus que des obstacles ont pu diminuer l’ardeur des apôtres. Une part non négligeable des obstacles vient des communautés dont ils sont issus, communautés juives.

 

L’expérience vécue par les premiers chrétiens peut et doit servir de soutien à notre propre souci d’annoncer l’Evangile et de le faire connaitre auprès de ceux qui ignorent tout de Jésus, parfois malgré les obstacles mis en travers de l’annonce par ceux qui, de l’intérieur, émettent des règles restrictives ou rituelles qui n’ont rien à voir avec le kérygme.

 

Ceux qui ces temps-ci portent attention à l’histoire du concile Vatican II ne peuvent qu’être étonnés devant les obstacles mis à l’annonce de l’Evangile à toutes les nations, durant le concile par quelques évêques de la curie, et, par la suite, par tous ceux qui ont dénigré le travail des évêques de terrain. Il suffit de regarder comment l’apôtre Paul a lui-même été poursuivi par ses frères. Pourtant il a persévéré jusqu’au bout, y compris à Rome où il a recommencé une ultime fois à rencontrer d‘abord les héritiers.

 

Au soir de la journée d’Emmaüs, Jésus conclut auprès des disciples rassemblés : “C’est vous qui en êtres témoins”. Aujourd’hui nous sommes les héritiers de cette ¨Parole. “Allez, de toutes les nations faites des disciples”. Souvenons-nous du 10.10.10 et du projet diocésain de catéchèse…
Abbé Emile Hennart