Que la paix soit avec vous

2ème dimanche de Pâques, dimanche de la miséricorde

 

Actes 4, 32-35 : La communion fraternelle ; 1 Jean 5, 1-6 : il nous a fait renaître ; Jean 20, 19-31 apparitions aux Onze et à Thomas

 

Depuis la nuit de Pâques, s’ouvre pour l’Eglise le temps de la résurrection, le temps de Pâques. Des extraits des Actes des Apôtres, plusieurs textes de saint Jean seront proposés à notre méditation. Ainsi se trouve rassemblé, synthétisé un temps où les premiers chrétiens ont appris à dire leur foi, se réconfortant les uns les autres, mais aussi proclamant, comme Pierre le jour de Pentecôte : “celui que Dieu avait envoyé auprès de nous, celui que vous avez fait disparaître le faisant crucifier, Dieu l’a ressuscité… nous en sommes témoins”.

 

Pour nous aujourd’hui, cela semble simple… Or il est très difficile de remonter aux premiers temps de la foi pascale. Il y a une dimension historique et il y a la dimension spirituelle. Il faudrait pouvoir tenir les deux à la fois.

 

Nous sommes tributaires des témoins, ceux qui ont participé à la toute première expansion du christianisme, ceux qui ont choisi de se rassembler le premier jour de la semaine, dans les années 30 et par la suite ; Ils ont constitué une chaîne qui ne s’est pas arrêtée jusqu’à nous. Nous sommes tributaires, mais aussi dépositaires, car c’est à chacun et ensemble d’être relais désormais pour les générations suivantes. Dans la nuit de Pâques, il y a eu de nouveaux baptisés adultes. Des enfants ont participé aux fêtes pascales, certains participent à la catéchèse. Des parrains et marraines se sont rappelé les promesses faites au nom de ces enfants.

 

Quand le pape François adresse la bénédiction au monde entier, il fait mémoire du milliard de croyants pour qui le Nom de Jésus évoque en eux quelque chose de profond, quelqu’un venu chez nous pour nous. Certains portent aujourd’hui, non pas les stigmates réservées à quelques saints, mais les souffrances endurées au nom de leur foi : chrétiens d’Irak et d’Iran, d’Arabie saoudite et d’Egypte, chrétiens d’Indonésie ou de Chine, chrétiens de Russie et d’Ukraine. Mais aussi chez nous, en France : des témoins parlent, osent proposer la foi ; d’autres hésitent, n’osent plus ; certains prennent le temps de réfléchir pour que leur parole soit une parole qui s’appuie sur le Tradition. Pas seulement sur les “on m’a dit”, mais sur un approfondissement spirituel, théologique et exégétique.

 

Tout se dit et son contraire… ! Comment confirmer la part de foi que nous avons reçue ? C’est la question de Thomas dans l’Evangile de ce dimanche. Saint Jean ne fait pas que raconter une histoire. Il fait de Thomas la figure de ceux qui n’étaient pas là quand Jésus s’est manifesté. Il fait partie de ceux qui doutent de ce qu’on leur a dit, et qui ont été obligés de faire confiance à ce qu’on leur a dit. Ce n’est cependant pas une confiance aveugle.

 

On rencontre cette foi éclairée, rapportée par Jean,  avec les disciples d’Emmaüs dont parle Luc. Leur foi repose sur des évènements, qui les attristent et ne sont pas parlant en eux-mêmes : “Cela fait trois jours depuis que c’est arrivé !”, mais ces évènements douloureux du passé, éclairés par les Ecritures et la lecture commune partagée avec d’autres disciples deviendra source de foi.

 

La foi chrétienne rapportée par Luc, par Jean est donc une foi communautaire, pas seulement une relation personnelle et directe avec l’Etre suprême. La communauté aujourd’hui, elle se vit quand les chrétiens se réunissent autour de l’Eucharistie. Croire sans voir ne veut pas dire absence de réflexion, car nous savons qu’il existe aussi les yeux de l’intelligence et du cœur. A ceux qui prétendent croire sans se rassembler et partager avec d’autres, les récits évangéliques viennent dire qu’on n’est pas croyant tout seul. Il faudrait aussi méditer les paroles de Jésus qui donne la Paix... Il donne cette paix lorsque tous sont rassemblés : Que la paix soit avec vous… C’est encore la parole du prêtre au moment de la dispersion de l’Eglise assemblée. E.H.