Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix.

Fête du Christ Roi

 

Dernier dimanche de l’année liturgique. 2021

Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix.

 

La seconde lecture est tirée du livre de l’Apocalypse de Jean. Le mot apocalypse vient du grec et traduit l’idée de ré-vélation (enlever le voile). Le langage apocalyptique est fort utilisé, surtout dans les périodes de crises, où l’avenir n’apparait plus aux yeux des croyants. Les apocalypses s’expriment en forme de visions. Leur langage symbolique ne facilite pas la compréhension des contenus. Beaucoup de calamités sont dépeintes. Pour progresser dans la lecture, il est utile, pour nous, d’avoir en tête la fin du livre de l’Apocalypse. Il y est annoncé une cité nouvelle (le Jérusalem céleste), où il n’y aura plus de pleurs, ni de larmes.

 

A l’époque, les communautés chrétiennes traversent de multiples épreuves, mais l’avenir est de vivre avec Dieu pour toujours. Telle est la révélation, la certitude du croyant qui écrit ce livre, que l’Eglise placera comme dernier livre du Nouveau Testament. Il écrit en reprenant de nombreux textes de l’Ancien Testament. Si vous avez une TOB ou la Bible de Jérusalem, vous trouverez en note marginale bien des références à l’Ancien Testament, par ex. Daniel, Ezéchiel, Esaïe, Exode, Deutéronome, Zacharie Genèse, Osée, etc. C’est un exercice de lecture à faire pour découvrir les textes auxquels se réfère l’Apocalypse son inspiration ressemble à une reprises de citations de l’Ancien Testament (ce dont nous ne nous rendons pas compte.

 

En reprenant des citations que les chrétiens et les Juifs ont en mémoire, cela donne de la crédibilité à l’Apocalypse. Quand Jean dit “Dieu vient, Dieu va se manifester”, force est de constater que “C’est déjà écrit !”, dans le premier Testament ; ce n’est pas une invention de Jean, auteur de l’Apocalypse. Question pour nous aujourd’hui : comment transcrire et interpréter pour aujourd’hui ces paroles d’hier ? S’il y a des éléments de réponse, ce n’est pas en reprenant morceau par morceau, mais en reprenant la ligne d’ensemble du livre, qui se termine avec l’assemblée dans la cité nouvelle. Ce qu’a voulu révéler Jean : la présence de Dieu au milieu de nous et la fin des temps promises aux croyants, par ex. 5, 5 et 6. “Ne pleure pas, il a remporté la victoire.” C’est autre chose qu’une annonce de catastrophes.

 

Ce dimanche, le Christ est au centre de tous les regards. Il est celui qui nous a délivrés et fait de nous un royaume de prêtres. Il est celui avec qui nous marchons vers Dieu le Père. Ainsi s’exprime le chant “Peuple de prêtres, peuple de rois, assemblée des saints, Peuple de Dieu, chante ton Seigneur ! Il ne faut pas s’imaginer ce royaume comme une puissance et ce peuple comme dirigé par une être tout puissant. Souvent les mots paix, justice, amour sont associés au mot royaume. Ainsi nous pouvons nous saluer avec la phrase : “A vous la grâce et la paix de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, premier-né d’entre les morts.

 

Appeler le Christ roi était une question posée par Pilate. Il devait y avoir quiproquo sur le titre accordé à Jésus ; “Ma royauté n’est pas de ce monde… Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité. Les Juifs qui ont croisé Jésus ont pu se rendre compte qu’il ne venait pas imposer sa vérité, mais proposer un chemin vers Dieu. Son attitude était de proposer ce chemin de vérité… proposer non imposer. CE serait si simple si nous avions à imposer un chemin de vérité. Mais ce n’est pas ainsi que nous sommes appelés à présenter Jésus. Ce roi aura le souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie. Il les rachète à l’oppression, à la violence ; leur sang est d’un grand prix à ses yeux. Abbé Emile Hennart.