... et la salle de noces fut remplie.

28ème dimanche ordinaire

Isaïe 25, 6-10 ; Philippiens 4, 12-20 ; Matthieu 22, 1-14

... et la salle de noces fut remplie.

 

L’évangile de la semaine dernière évoquait la vigne du Seigneur avec des vignerons qui avaient l’esprit mal tourné et avaient molesté les envoyés du maître. Ils avaient été rejetés. Ce dimanche, dans la continuité de l’évangile de Matthieu, nous voyons des invités qui dédaigne participer au festin auquel ils étaient invités. Leur ville est détruite et d’autres sont invités à leur place. On aura aussi remarqué que Jésus s’adresse explicitement aux grands prêtres et aux pharisiens. Le peuple de Dieu leur avait été confié pour qu’ils veillent sur lui.

 

Dans les années 70-80, quand est rédigé l’Evangile selon Matthieu, la catastrophe, à savoir la ruine de Jérusalem et la destruction du Temple avaient eu lieu. On comprend l’interprétation par les premiers chrétiens que ce peuple qui avait rejeté Jésus avait été rejeté par Dieu et que d’autres avaient été appelés à leur place. Ce sera sans doute l’une des raisons d’une hostilité bimillénaire à leur égard.

 

C’est à partir du concile Vatican II qu’un autre regard sera porté sur eux et qu’on parlera d’eux comme de frères ainés. Peut-être les chrétiens n’ont-ils pas su lire saint Paul quand il exprimait son désir pour qu’ils entendent l’annonce de l’Evangile et se convertissent ans la parabole on remarque la question du vêtement de noce que ne portait pas celui qui a été expulsé. On peut supposer qu’il s’agit des bonnes œuvres qui habillent comme d’un vêtement. On peut aussi penser au vêtement du baptême que revêt celui qui a rencontré Jésus-Christ.

 

L’invitation au festin, présente dans la première lecture et l’Evangile est à recevoir comme la présentation d’un Dieu qui veut le bonheur de tous les hommes. Le visage de Dieu qui est désormais présenté est celui d’un Dieu miséricordieux. Cela n’a pas été vrai à toutes les époques du christianisme.

Il nous faut aussi entendre l’invitation à la fraternité que le pape François rappelle dans sa dernière lettre pastorale. Dans un monde de plus en plus noir il est nécessaire que lpes chrétiens manifestent une attitude les uns envers les autres qui apporte un peu de sérénité et d’espérance. On peut entendre cet appel au niveau interpersonnel. Cependant c’est dans les dimensions sociales que le pape veut nous interpeller. Ainsi il écrit : “une meilleure politique mise au service du vrai bien commun est nécessaire…”

 

Il interroge aussi sur les diktats de l’économie et de la rentabilité. Il insiste sur la culture de dialogue à développer. ans sa conclusion il rappelle quelques noms :Luther King, Desmond Tutu, Gandhi, Charles de Foucauld. Il évoque aussi de grands personnages de l’Islam qu’il a pu rencontrer… A sa manière, le pape redit l’invitation à ce que tous soient rassemblés pour le festin sur la montagne offert par le Seigneur à tous les hommes de bonne volonté : Fratelli tutti, tous frères. Abbé E.Hennart