En ce temps-là, ton peuple sera délivré

33ème dimanche ordinaire

Daniel 12, 1-3. Hébreux 10, 11-18 ; Marc 13, 24-32

La première lecture, tirée du livre de Daniel, comme l’évangile de ce dimanche, tirée de Marc ch. 13 sont tous deux écrits dans un langage apocalyptique. Le style apocalyptique est une style qui s’est développé autour du 1er siècle avant Jésus jusqu’au premier siècle après. C’était une époque fort troublée pour les croyants, Juifs d’abord chrétiens ensuite. Les persécutions, d’Antiochus Epiphane pour les Juifs, des juifs et de des autorités romaines au premier siècle contre les chrétiens ont entrainé la naissance et le développement de discours “tirés par les cheveux”, qu’il faut savoir décrypter. Il faut aussi éviter de se laisser impressionner par l’accumulation des violences énoncées dans ces textes, d’autant que l’interprétation est délicate.

 

Daniel, comme Marc 13 sont des discours en période de crise où des croyants essaient de faire garder confiance à des croyants de leur génération, perturbés par les violences de la société à leur égard. Même sans être spécialiste en exégèse, nous voyons bien qu’il s’agit dans ces textes de donner confiance et espérance… Or le mot apocalypse à lui seul suffit à nous faire penser à catastrophe, désordres universel.

 

Notre méditation, grâce à une lecture scrupuleuse des textes de ce dimanche devrait nous porter aussi à l’espérance en des moments particulièrement difficiles que nous vivons aussi, bien qu’il n’y ait pas persécution mais indifférence et absence d’avenir clair.

Daniel annonce la renaissance du pays, à partir du Temple de Jérusalem : l’eau jaillira à nouveau et fera reverdir l’Est et le Sud, régions désertiques ; Marc annonce la venue d’un ange qui rassemble les élus des quatre coins de la terre. Invite aussi à discerner à travers les évènements un printemps qui vient. A nous de discerner un printemps pour l’Eglise, à travers le non échec du synode sur la famille, à travers l’écoute mondiale dont est gratifié le pape actuel, alors que quelques monseigneurs et cardinaux de l’intérieur manipulent plus dignement l’or et l’argent des peuples plus sûrement que le service des pauvres.

 

L’espérance ne garantit pas la venue de la réalité, mais elle permet de vivre le présent de manière plus sereine et fructueuse. “Vivre le présent de manière plus sereine et fructueuse”…

 

Dans le contexte où Jésus s’exprime, il faut retenir las réflexions admiratives des disciples concernant la grandeur du Temple de Jérusalem…  Il n’en restera pas pierre sur pierre répond le Christ. C’était l’occasion pour Jésus d’annoncer non la chute de Jérusalem, mais la fin des temps, où le Seigneur rassemble et non où il détruirait. Vérifions à quoi nous pensons quand nous évoquons la fin des temps !!!! Jésus, en Marc, parle de rassemblement, de printemps et non d’hiver et de destruction. Nous avons donc à revisiter ce qui est inscrit dans notre mémoire, pour qu’elle soit davantage conforme à l’esprit du Christ. Que l’attente du retour du Seigneur ne soit pas l’attente d’une catastrophe, mais le moment de la rencontre avec celui qui est venu pour nous donner la Vie, et la vie en abondance.EH