Tenir debout devant le Fils de Dieu

Premier dimanche de l'Avent

Jérémie 33, 14-16 ; Thessaloniciens 3, 12 à 4,2 ; Luc 21, 25-36

 

Ce dimanche 29 novembre commence une nouvelle année liturgique. L’évangéliste qui sera davantage lu au cours des célébrations dominicales est saint Luc. Appelé Evangile de la joie et de l’action de grâce, il est aussi un Evangile écrit à destination de celles et ceux qui n’étaient pas nés Juifs, grecs pour la plupart, celles et ceux qui sont loin du Dieu des Ecritures. . Luc situe la naissance et le baptême de Jésus au sein de l’empire romain et, dans la généalogie, c’est toute l’humanité qui se trouve récapitulée. Le témoignage concernant Jésus n’est pas réservé au peuple juif :Jésus vient pour toutes les nations.

 

La sélection de textes offerte pour ce premier dimanche de l’année liturgique offre une vision d’apocalypse, et encore, le texte d’origine a-t-il été expurgé de bien des expressions qui pourraient nous faire fuir. Dommage ! Luc éprouve le besoin d’utiliser un langage de son temps. Il avait aussi de bonnes raisons d’évoquer les puissances de mort à l’œuvre. En effet, tant les Juifs et la destruction de Jérusalem que les chrétiens, avec les persécutions de Néron, ont subi comme une sorte de fin du monde, comme si Dieu les avait abandonnés.

Peut-être avons-nous cette impression avec les temps difficile d’aujourd’hui où les djihadistes tuent des centaines d’hommes de femmes, jeunes pour la plupart, au nom de ce qu’ils croient être leur dieu. Bien sûr Luc n’a pas réponse à nos problèmes mais la manière dont il envisage l’attitude à tenir au premier siècle, nous oriente à envisager de même une réponse face aux problèmes du XXIème siècle. “Veillez et priez, restez éveillés” dit Luc, “tenez-vous sur vos gardes, relevez la tête”, ce n’est pas l’heure de la condamnation laisse-t-il entendre. Il invite à tenir debout devant le Fils de l’homme.

 

Ces paroles d’apocalypse sont en fait des paroles d’espérance, de confiance. Or c’est un texte du même style, tiré de Jérémie qui est proposé en première lecture. Jérémie a vécu une période très critique pour Israël au temps de l’Exil. Or, il adresse une parole d’espérance : “voici venir des jours où je ferai germer un germe de justice, il exercera le droit et la justice…” Ce sont donc des paroles tournées vers l’avenir. Jérémie n’ignore pas le passé récent, mais il invite à vivre, à regarder devant. Il doit en être de même aujourd’hui avec notre siècle.

 

Le pape François n’invite pas à se voiler la face, mais à présenter un visage de fraternité pour le peuple loin de l’Eglise. , ces périphéries lointaines et pourtant si proches de nous. C’est le visage que donne François lors de chacune des rencontres au Vatican, même si certains jours il apparaît las et fatigué. Bientôt sera proclamée une année de bienfait de la part de Seigneur, année appelée jubilé de la miséricorde. Dieu nous fait miséricorde, mais le logo nous invite à être miséricordieux comme le Père.

 

Qu’attendent les ministres ordonnés, évêques et cardinaux (dont on dévoile les méfaits) pour qu’ils mettent en œuvre cette miséricorde auprès des administré de leurs Eglises, qu’attendent-ils pour être visage de la miséricorde auprès des foules, même et surtout si elles ne fréquentent pas chaque dimanche les «églises de pierre ? Il temps de devenir miséricorde… Puisse ce temps de l’avent nous éveiller, nous aussi, à cette vie nouvelle. E.H